Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

politique

30 Avril 2010, 13:28pm

Publié par PCF Villepinte

Les socialistes esquissent leur France d’après
Réuni en conseil national, mardi dernier, le Parti socialiste a adopté à l’unanimité son « modèle économique ». 

Dépassant les débats entre « réalistes  » et « laxistes », ils placent le modèle productif au centre de leur projet.

 

Pour la première fois depuis longtemps, ils parlent au futur. Après des années passées en thérapie de groupe, les socialistes ont digéré leurs échecs électoraux et tentent désormais de dessiner un projet. « En 2002 comme en 2007, nos défaites à l’élection présidentielle puis aux législatives n’ont pas eu pour cause une insuffisance de mesures  ; en revanche, il nous manquait sans doute une architecture. Il faut une vision de la société et c’est à cela que nous travaillons aujourd’hui », lançait, mardi, Martine Aubry à ses troupes réunies en conseil national afin d’adopter le document portant sur le « nouveau modèle économique, social et écologique », piloté par Pierre Moscovici. Ce texte sur lequel les militants devront se prononcer le 20 mai prochain pose d’abord le constat de « l’effondrement d’un système ». À la lecture du document raisonnent d’ailleurs les mots de Jospin à l’adresse des salariés de Michelin  : « L’État ne peut pas tout », aujourd’hui le PS semble avoir pris le contre-pied en préconisant un changement de modèle. « Il n’y a pas d’un côté le nouveau modèle dont chacun rêve, mais que nous n’aurions pas les moyens de construire, et de l’autre les contraintes de la réalité à gérer au mieux », annonce ainsi le préambule.

Attachement au modèle productif

L’une des propositions les plus emblématiques de ce travail réside dans l’idée de créer un pôle public d’investissement industriel, « décliné territorialement sous forme de fonds régionaux d’investissement, adossé à la Caisse des dépôts et consignations, à la Banque de France, à la Banque postale et à Oséo » et crédité en partie par le crédit impôt recherche. C’est une manière de marquer leur attachement au modèle productif. L’accent est porté sur la conditionnalité des aides publiques à des contreparties sociales et environnementales. Par ailleurs, les socialistes disent vouloir augmenter « le coût des licenciements économiques dans les entreprises florissantes », « instaurer une obligation de remboursement préalable des aides publiques reçues moins de cinq ans » avant toute procédure ou fermeture de sites. Enfin, sur ce chapitre, il est également question de donner plus de droits aux salariés. Dans le cadre d’une entreprise comme Molex, où la direction entrave volontairement sa pérennité, les salariés pourraient « saisir le tribunal de grande instance ». Plus loin, il est question d’un « compte formation » mis à la disposition de chaque Français et d’une extension de l’assurance chômage financée par une majoration des cotisations sociales des entreprises « employant un quota trop élevé de travailleurs précaires et par une révision des exonérations de cotisations sociales sur les bas salaires ». Dans cette perspective, il est par ailleurs fait référence à la nécessité de revoir la répartition des richesses entre le capital et le travail. Ainsi, disent-ils, dans les entreprises où la puissance publique possède des parts, les salaires devraient être « compris dans une échelle de l’ordre de 1 à 20 » tout en étendant la présence des salariés dans les conseils de surveillance et en améliorant leur information sur la situation et les politiques de leurs sociétés.

la finance au service de l’économie réelle

Autre point important du texte  : remettre la finance au service de l’économie réelle en favorisant les investissements à long terme. De même, le PS entend durcir certains ratios imposés aux banques, limiter les bonus. Enfin, la « révolution fiscale » prônée par le PS s’engage dans le sens d’un « seul impôt progressif prélevé à la source » qui verrait la CSG et l’impôt sur le revenu fusionner, la suppression des niches fiscales et l’augmentation de la fiscalité sur le patrimoine. Loin d’être programmatique, ce texte servira néanmoins de socle à un PS remis au travail.

Lina Sankari

Commenter cet article