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Maroc : Le Mouvement du 20 février défie de nouveau le roi

24 Avril 2011, 15:57pm

Publié par PCF Villepinte

Monde - le 22 Avril 2011

Maroc

 

 

Les acteurs de la révolte marocaine appellent à des manifestations dans tout le pays. Ils revendiquent une assemblée constituante, la dissolution du Parlement et de la commission de révision constitutionnelle installée par le monarque.

Dimanche, pour la troisième fois en deux mois, de nouvelles manifestations en faveur de changements politiques «profonds» auront lieu dans plusieurs villes du Maroc à l’appel du Mouvement du 20 février. Échaudé par la tournure prise par les débats sur la révision constitutionnelle depuis le discours du roi Mohammed VI du 9 mars, les jeunes de ce mouvement soutenus par l’AMDH (droits de l’homme), Attac-Maroc, de nombreuses associations et des personnalités de la société civile, des partis de la gauche radicale – PSU et Nahdj Addimocrati (Voie démocratique) – estiment que la Constitution actuelle n’est pas réformable et revendiquent une assemblée constituante. Ils exigent également la dissolution du Parlement, de la commission de révision constitutionnelle installée par le monarque et la démission du gouvernement.

Cet appel à de nouvelles manifestations intervient dans un contexte où la commission consultative, présidée par le socialiste Abdelatif Menouni, doit présenter au souverain un projet de révision constitutionnelle d’ici au mois de juin. Elle a déjà rencontré une trentaine de formations politiques, dont l’USFP (socialiste), le PPS (postcommuniste), l’Istiqlal (islamo-nationaliste), PJD (islamiste) et le PAM (Parti de l’administration, créé par des proches du souverain).

 La parole est libérée

Les propositions de ces partis ne visent rien de moins qu’à des aménagements à la marge. Aucune de ces formations ne s’est prononcée pour une monarchie parlementaire, ni pour une limitation des pouvoirs du monarque, ni pour la suppression de l’article 19, qui consacre la sacralité de la monarchie. « Alors qu’ils avaient tout pour oser, les partis politiques ont proposé des réformes timides, superficielles », écrit l’hebdomadaire TelQuel. Seuls deux partis – le PSU et la Voie démocratique – ainsi que l’AMDH, Attac-Maroc, ont décliné l’invitation de cette commission pour faire part de leurs propositions !

En attendant, que ce soit dans la rue, sur les sites Internet, la révision constitutionnelle est l’objet de vifs débats. La parole s’étant libérée, la personne du monarque n’est plus un sujet tabou : ils sont de plus en plus nombreux, ces marocains souhaitant que le roi règne et ne gouverne pas. En première ligne, les jeunes du Mouvement du 20 février. En plus de la Toile, des universités, ils animent des discussions quasi quotidiennes dans les quartiers populaires de Casablanca, organisent des marches de protestation pour dénoncer « la presse makhzénienne » ou les pressions exercées contre des journalistes des médias publics, voire des sit-in comme celui organisé le 8 avril à Rabat, à l’occasion de l’ouverture de la session de printemps du Parlement, pour appeler à sa dissolution et à la démission du gouvernement.

Et dans ce contexte, tous les coups sont permis, comme cette tentative de diviser le Mouvement du 20 février en adressant une invitation à 45 de ses membres à venir participer aux travaux de la commission de révision constitutionnelle, ou ces accusations récurrentes lancées en direct par leurs adversaires sur les plateaux de télévision, que le mouvement serait manipulé par les islamistes d’Al Adl ou Al Ihssane (Justice et bienfaisance) ou par… le Polisario ! Mais, signe que les temps ont changé, ce mouvement dit du 9 mars, créé au lendemain du discours de Mohammed VI pour contrer le mouvement du 20 février, a échoué à organiser le 10 avril une manifestation pour « l’amour du roi ». La manifestation a finalement été interdite sur instruction, dit-on, du palais ! Par crainte qu’elle ne mobilise pas ? Sans doute.

Hassane Zerrouky

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