Marmots et déjà mal-logés
La Fondation Abbé- Pierre rend public son 15e rapport sur l’état du mal-logement et pointe les préjudices subis par les enfants.
Sur le pied de guerre. Cette année, la Fondation Abbé-Pierre (FAP) use du langage euphémique de l’armée américaine à dessein. Ainsi a-t-elle décidé de mettre en lumière le sort fait aux enfants qui subissent le mal-logement, les présentant comme autant de « victimes collatérales ». Frappés accidentellement, les mineurs ressentiront pourtant les dommages durablement dans leur parcours scolaire puis socioprofessionnel, leur santé physique et mentale et leur développement...
…En Seine-Saint-Denis, certaines communes abritent 200 à 400 élèves hébergés chez des tiers. Soit « l’équivalent de une à deux écoles élémentaires ». Dès lors, l’équilibre familial peut s’en trouver bouleversé avec « la présence de tierces personnes, qui, étant chez elles, sont souvent placées en position d’exercer l’autorité au détriment des parents. » Chantal Zaouche-Gaudron, professeure de psychologie, explique que ces conditions de vie « peuvent entraîner des relations d’attachement moins sécurisées, (…) des conduites sociales perturbées, un isolement et des difficultés à répondre à l’autorité adulte ». Enfin, la Fondation Abbé-Pierre rapporte que « de nombreuses personnes sans domicile ont en effet vécu des situations résidentielles instables au cours de leur enfance ou de leur jeunesse ».
LINA SANKARI