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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

Les maisons des potes veulent peser dans la campagne

5 Décembre 2011, 23:07pm

Publié par PCF Villepinte

 

La fédération nationale des maisons des potes a fait dix propositions concrètes pour améliorer la situation des quartiers populaires. Samedi, à Paris, elle a interpelé les candidats à la présidentielle. Seuls les porte-paroles des partis du centre et de gauche ont fait le déplacement.

 

«Nous n’avons pas le droit de manquer le rendez vous de 2012 pour faire enfin gagner la cause antiraciste et celle des quartiers populaires.» Le propos de la fédération des maisons de potes est clair mais les réponses des candidats à la présidentielle l’ont-elles été tout autant ? Après avoir consulté pendant plus d’un an ses militants, la fédération nationale a acté dix propositions. Samedi dernier, les porte-paroles des candidats ont fait le déplacement pour en débattre. Les porte-paroles et non pas les candidats eux-mêmes, ce qui marque déjà une prise de distance ou un manque d'intérêt pour le travail réalisé par les militants associatifs des maisons des potes. Quelques absences remarquées, celle de l’UMP, du Nouveau Centre et de Maurice Leroy, ministre de la ville, qui avait pourtant «assuré qu’il viendrait» précise Samuel Thomas, président de la fédération. Face à 250 délégués venus d’une centaine de villes, les politiques se sont prononcés entre autres sur la demande de régularisation des travailleurs sans-papiers, le rajout de 30 % de professeurs dans les ZEP, l’anonymat des candidatures de logement HLM, la titularisation de 100 000 éducateurs et animateurs pour la jeunesse des quartiers populaires ou encore le doublement du montant de l’aide juridictionnelle. La fédération avait proposé aux candidats d'enregistrer un message vidéo qui a pu être diffusé face aux membres de la fédération.

 

Certains partis plus concrets que d'autres...

 

Si, pour Samuel Thomas, les réponses des candidats ont été «très en deça des enjeux», certaines formations se sont montrées plus concrètes que d’autres. «La vraie question reste de savoir si les candidats sont prêts à intégrer nos idées et à les concrétiser par le biais de projets de lois.» Exit donc le NPA et LO, deux partis, qui malgré un soutien sans faille à toutes les propositions de la fédération refusent d'entrer dans un gouvernement. Les délégués ont pu constater la radicalité assumée du Front de Gauche par la voix de Jean-Luc Mélenchon. «Les réponses sont argumentées et fournies. Il porte par exemple la régularisation des travailleurs sans-papiers et valide l’anonymisation des demandes de logement social. Mais sur d’autres thèmes, les réactions restent encore trop floues. Danièle Simonet, porte-parole de Mélenchon a apporté des explications détaillées mais peut-être n'a-t-elle pas eu suffisamment le temps de tout développer». Europe écologie les Verts-EELV n’avait pas de son côté étudié la faisabilité de l’augmentation de 30 % de professeurs. «Ils ont en revanche retenu l’idée de l’anonymat dans l’attribution des HLM et proposent de mener l’expérience à Montreuil», assure le président de la fédération. Sur l’augmentation des enseignants, le parti socialiste par la voix de Bruno Le Roux, porte-parole de Hollande, a validé cette mesure tout en rejetant celle qui vise à titulariser les éducateurs. «Il n’a pas compris la portée de cette mesure clé, essentielle pour la vie des quartiers. Recruter des jeunes des quartiers sans qualification pose problème. D'autant que nous proposons un mode de financement à partir de 10% des taxes sur le PMU et le loto ». Peu de cas a été fait à la proposition de soutien à la création culturelle et audiovisuelle dans les quartiers à partir de 10 % des recettes de la redevance télé. «Sur ce point, le PS a montré de grosses réticences».

 

"On aurait aimé plus de considération"

 

Globalement déçus, les militants associatifs ont regretté le manque de préparation de l'ensemble des candidats par la voix de leurs porte-paroles. « Nous ne sommes pas satisfaits ! Nous avons passé plus d'un an à consulter nos militants, à discuter avec nos élus, à rassembler nos idées et nos revendications basées sur l'égalité pour aboutir à des points très concrets. En face, on avait des politiques qui n'avaient pas vraiment réfléchi ou qui avaient des réponses trop floues face à l'ampleur des enjeux. Donc forcément, il y a un mélange de déception et d'insatifaction», poursuit Samuel Thomas. Autre constat : la déconnexion, toujours plus grande, entre le travail de terrain, les élus locaux et les états major de campagne des candidats. Les candidats issus des quartiers populaires sont encore trop peu nombreux dans les partis politiques qui souffrent d'un déficit de crédibilité et de représentativité aux yeux des habitants des quartiers. A raison. Et Samuel Thomas de conclure amer : « On ne veut plus de réponses philosophiques, on ne peut plus se contenter des mots. On veut des projets de loi, des budgets et de la considération ». Le 21 mars prochain, à l'occasion de la journée contre le racisme, la fédération des maisons de potes mènera des actions décentralisées partout en France pour continuer à interpeller les candidats.

 

Ixchel Delaporte

 

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