Les liaisons dangereuses

Qu’aurait donc le chef de l’État à refuser à l’industrie pharmaceutique qu’il n’accorde aux banques, aux groupes financiers et à son club du Fouquet’s ou du Medef ? Puisqu’il est là pour servir leurs intérêts – et certainement pas ceux de « la France qui se lève tôt », comme peuvent le mesurer depuis de longs mois ceux qui ont pu y croire. Le président de la République avait même livré le fond de son projet en la matière devant les responsables des cinq premiers laboratoires français, les recevant en son palais en juin 2009. Du crédit impôt recherche à l’autonomie des universités, ses décisions devaient leur permettre d’accroître leur force de frappe et leur emprise sur un secteur de recherche publique, raillé avec un mépris désormais usuel.
Des centaines de millions d’euros sont allés directement des caisses de l’assurance maladie et des complémentaires à celles d’un laboratoire privé. Des vies sont en jeu. Que fait le gouvernement ? Xavier Bertrand a trouvé : la sécu paiera, quitte à se lancer dans une longue course judiciaire. Pardi. Les patrons et traders « voyous » ont vu ce qu’ils risquaient avec ce pouvoir. En ira-t-il de même avec le président fondateur de la firme, neuvième fortune de France, estimée à 3,8 milliards d’euros ?
Ici, pas de conflit dans le partage bien compris des tâches entre politique et affaires.