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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

Le mammouth n’aura bientôt plus que la peau sur les os

20 Décembre 2011, 10:40am

Publié par PCF Villepinte

Société - le 19 Décembre 2011

Education nationale

 

Le ministère de l’Éducation nationale a dévoilé vendredi dernier ses réductions d’effectifs. Près de 14 000 suppressions de postes sont prévues en 2012.

«Le projet ne fait pas dans la dentelle », résume un communiqué du Snuipp-FSU, syndicat majoritaire des établissements du secondaire. À quatre mois de la présidentielle, la répartition des suppressions de postes dans l’éducation nationale pour la rentrée 2012 a fait, vendredi, l’effet d’un couperet. À l’exception notable de la Guyane, qui glane 50 postes, 14 000 suppressions sont en effet prévues dans l’ensemble des académies françaises, dont un millier dans le seul Nord-Pas-de-Calais, au motif d’une démographie en baisse. « Un podium dont la région se serait volontiers passée », pouvait-on lire, hier, dans les colonnes de la Voix du Nord. Pour les écoles, les académies qui perdront le plus de postes sont Lille (399 suppressions), Nancy-Metz (367), Versailles (260), Amiens (235), Créteil (233), Toulouse (227) et Aix-Marseille (219). Concernant les collèges et les lycées, ce sera Lille (589), Versailles (495), Nancy-Metz (425), Créteil (362), Aix-Marseille (285), Lyon (263) et Grenoble (260).

Un choix stratégique de l’UMP

L’annonce de ce « dégraissage » massif n’a pas tant surpris par son contenu, qui s’inscrit dans la continuité des 66 000 suppressions diligentées par le gouvernement depuis le début de son quinquennat, que par sa précocité. D’ordinaire, la « douloureuse » tombe plutôt fin décembre ou début janvier. Mais cet hiver, l’austérité est de mise, et à l’heure où le budget n’est pas encore définitivement adopté par le Parlement, point de trêve de Noël pour la majorité de gauche au Sénat ni pour les syndicats. Pour le secrétaire général du SE-Unsa, Christian Chevalier, cette accélération est un choix stratégique de l’UMP, visant à « dégager le terrain pour la campagne ».

Un « dégagement » pour le moins retentissant, puisque l’écrasante majorité des académies affectées par ces restrictions drastiques s’apprêtent à enregistrer une hausse du nombre d’élèves à la rentrée prochaine. Et le ministre de l’Éducation a beau marteler qu’il reste de la marge dans l’ensemble du système scolaire, avec « 35 000 professeurs de plus et 500 000 élèves de moins » qu’en 1990, l’argument ne prend plus. « On va tasser les élèves par classe, donc je ne vois pas comment on va faire l’individualisation des parcours voulue par Luc Chatel », ironise Christian Chevalier.

Le snuipp appelle à des « mobilisations unitaires »

Les « leviers » à actionner pour tenir les engagements budgétaires ont, en effet, déjà fait long feu : fermetures de classes, suppressions de remplaçants, d’intervenants en langue, de Rased spécialisés dans la lutte contre l’échec scolaire, baisse de la scolarisation des enfants de deux à trois ans, dont le taux est déjà passé en dix ans de 34 % à 13 %.

« Le ministère s’acharne contre l’école primaire alors même que l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) pointe la faiblesse du taux d’encadrement du premier degré », alerte le Snuipp, qui appelle à des « mobilisations unitaires » dès que seront connues, début janvier, les suppressions école par école. Une impression de déjà-vu qui laisse un goût amer.

  • Tour d'horizon des postes supprimés dans le secteur public à la rentrée 2012

 

  • A lire :

Evaluation des profs : Lettre ouverte à Luc Chatel d'un inspecteur de l'éducation nationale
Évaluation, les profs ne se défilent pas
Les profs refusent la dérive managériale

Flora Beillouin

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