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Laurent Berger va-t-il trouver sa bonne étoile à la tête de la CFDT?

29 Novembre 2012, 10:53am

Publié par PCF Villepinte

le 29 Novembre 2012

CFDT

 

 

 

Né en Loire-Atlantique, issu du milieu ouvrier de gauche chrétienne, le nouveau numéro un de la CFDT, qui remplace officiellement François Chérèque ce jeudi, promet un syndicat « force de propositions, transparent et critique ».

À tout juste quarante-quatre ans, Laurent Berger succède à François Chérèque au poste de secrétaire national de la CFDT. Le passage de témoin s’opère en douceur pour cet originaire de Guérande, en Loire-Atlantique, né d’un père ouvrier des chantiers navals de l’Atlantique et d’une mère auxiliaire de puériculture. « Je viens d’un milieu très populaire et pour autant, loin d’être fermé et replié sur sa souffrance », confiait-il l’été dernier, soucieux de battre en brèche l’idée que la souffrance conduirait immanquablement au racisme et à l’entre-soi égoïste. C’est au sein de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) qu’il a découvert les vertus de l’engagement militant. Il deviendra secrétaire général du mouvement pendant deux ans au début des années 1990. Titulaire d’une maîtrise d’histoire, il enseigna un temps, mais son parcours syndical débute au sein d’une structure d’insertion pour adultes en situation de chômage de longue durée où, devenu délégué du personnel, il est à l’initiative de la création d’une section CFDT.

Pas en "politicard"

En 1996, il choisit de devenir permanent de l’union locale CFDT de Saint-Nazaire plutôt que de prendre la tête d’une entreprise d’insertion professionnelle. Dans cette fonction, il travaille sur les problématiques d’emploi et sur la place des jeunes au sein du syndicat. En 2003, il est appelé à prendre la tête de l’union régionale CFDT des Pays de la Loire et intègre le bureau national de la CFDT. Depuis 2009, en politique mais pas en « politicard », comme se plaît à le décrire François Chérèque, Laurent Berger est membre de la commission exécutive fédérale, responsable des très petites, petites et moyennes entreprises.

Il réside désormais en banlieue parisienne avec son épouse et leurs trois enfants. Depuis janvier 2012, c’est en numéro deux de la CFDT qu’il pilote la délégation chargée des négociations entre organisations de salariés et patronales, notamment liées à l’assurance chômage, à l’emploi des jeunes et aux débats sur la compétitivité, voulues par le gouvernement. La stratégie donnant-donnant de la CFDT, que soutient Laurent Berger, s’y retrouve confrontée à un patronat qui ne lâche rien et qui souhaite s’appuyer sur un salariat toujours plus flexible et précaire. François Chérèque lui refile, en quelque sorte, la patate chaude. Tandis que s’ouvrait la grande conférence sociale, en juillet dernier, l’homme se félicitait que les organisations de salariés et patronales soient de nouveau réunies autour de la table. Laurent Berger est un adepte de la ligne réformiste de la centrale, qui se dit prêt à signer des accords, même seul, s’il estime que le compromis entérine un tant soit peu des propositions portées par la CFDT. Il s’inscrit dans une démarche de « démocratie sociale », persuadé qu’« il faut laisser une chance au dialogue social, sans provocation ».

La CFDT a défilé le 14 novembre contre l’austérité à l’appel de la Confédération européenne des syndicats, mais elle a aussi cautionné l’idée que le « coût du travail » fasse partie des causes de la crise. Un tel grand écart sera-t-il longtemps tenable ? Laurent Berger est jusqu’ici apparu comme « maîtrisant bien ses dossiers », « loyal et capable de fédérer ». En qualité de numéro un, il lui faudra bientôt trancher : montrer les crocs ou enrober les discours pour tenter de faire passer les pilules dures à avaler...

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Laurence Mauriaucourt

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