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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

La SNCF justifie un retard record et promet des solutions

5 Janvier 2011, 07:05am

Publié par PCF Villepinte

Social-Eco - le 4 Janvier 2011
 

 

Le rapport de la SNCF sur le retard record du Strasbourg-Nice-Port Bou du 26 décembre reconnaît « des erreurs » mais  ignore, selon la CGT cheminots, les causes profondes de cet incident.

La SNCF a justifié mardi par la neige et la volonté de bien faire le retard record de 15 heures subi le 27 décembre dernier par les 600 voyageurs d'un train, tout en admettant des erreurs et en promettant d'agir.

Un rapport d'enquête interne relève cinq incidents successifs, dont trois concernant le matériel roulant et une erreur d'organisation du personnel. Il conclut qu'il aurait été préférable de ne pas faire partir le train Strasbourg-Port-Bou.

Cette idée a suscité des critiques de la ministre de l'Ecologie et des Transports Nathalie Kosciusko-Morizet et l'ironie du syndicat de cheminots Sud-Rail, qui estime que ce n'est pas "une réponse sérieuse aux usagers".

Quant à la CGT cheminots, elle affirme que « le rapport fait l'impasse sur les causes profondes de ce grave dysfonctionnement ». Si elle estime que cet incident est « exceptionnel au regard de l'ampleur du retard et de la gêne occasionnée aux usagers », elle juge qu'« il ne l'est pas au regard des causes qui l'ont engendré ». Pour Thierry Nier, secrétaire fédéral du syndicat, il est « révélateur des dysfonctionnements qui, quotidiennement, provoquent des désagréments plus ou moins importants aux voyageurs ». « La recherche du profit conduit à faire l'impasse sur la satisfaction des besoins des usagers », soutient-il. Selon lui, « la suppression de 25 000 emplois de cheminots depuis 2002, les économies réalisées sur la maintenance des matériels roulants ou des voies ferrées fragilisent l'exploitation du réseau et la rendent plus vulnérable aux aléas climatiques ». Le syndicaliste dénonce enfin « l'organisation en branches d'activité indépendantes qui empêchent la mutualisation des moyens et des personnels alors qu'auparavant un conducteur de TER pouvait remplacer un conducteur de train Corail en cas de besoin ».

L'incident a suscité un débat sur la qualité du service de la SNCF, dont la politique est marquée ces dernières années par un fort développement des liaisons à grande vitesse, au détriment, selon les syndicats, des lignes moins rentables.

Ces syndicats mettent en cause la gestion du personnel et du matériel, et le député UMP Hervé Mariton a aussi estimé sur I>Télé que l'incident relevait d'un "problème de système".

Menacée d'un procès par des voyageurs du Strasbourg-Port-Bou privés d'information, de toilettes, et parfois de chauffage, la compagnie exprime dans son rapport un mea culpa nuancé.

"Lors du week-end de Noël, le quart nord-est du pays était encore sous la neige. La volonté de bien faire, c'est-à-dire d'acheminer coûte que coûte, en dépit de ces conditions difficiles, les 600 voyageurs, a conduit la SNCF à prendre des risques excessifs (...) qui ont conduit à ce dysfonctionnement majeur de qualité de service", lit-on dans ce document.

"Il aurait été préférable de ne pas faire partir ce train de Strasbourg ce soir-là", estime-t-elle.

Le rapport relève cinq incidents successifs : une heure de délai dans la préparation du convoi, sept heures à Belfort en raison d'un problème de conducteur, 45 minutes pour l'évacuation d'un voyageur ivre par la police, deux heures à Montbéliard en raison de la panne d'un autre train bloquant la voie, et 2h50 à Tournus en raison d'une panne de motrice.

Le matériel aurait dû "subir une maintenance plus importante", a admis mardi Barbara Dalibard, responsable de la SNCF voyages

"On a peut-être essayé de faire trop bien et donc ça nous a créé les déboires que nos pauvres passagers ont dû endurer", a-t-elle dit.

Pour prévenir le retour d'un tel incident, la SNCF propose une meilleure organisation des trains de nuit, un renforcement des équipes opérationnelles et une meilleur prise en charge des voyageurs. Ces mesures devront être appliquées avant l'été, dit le rapport.

Mais Nathalie Kosciusko-Morizet estime avoir été trompée et envisage des sanctions.

"Quand ce train est arrivé en retard, on m'a dit que le conducteur n'a pas pu (arriver à temps) à cause de la neige. Mais ce n'était pas ça", a-t-elle remarqué sur Radio Classique.

Ce conducteur a en fait été décommandé par erreur et un autre employé a dû être rappelé de Lyon, personne n'étant disponible à Belfort. "On va regarder s'il y a lieu de sévir ou pas", a dit la ministre.

Sud-Rail estime dans un communiqué que c'est la gestion de la société qui est en cause. "La SNCF doit cesser sa politique de démantèlement de l'entreprise, cesser de faire des économies la maintenance du matériel roulant, cesser de faire des économies sur le personnel", écrit-elle.

Le syndicat Unsa accuse aussi la politique de la société. "Cette succession d'incidents met en évidence les répercussions inévitables d'une organisation en flux tendu", dit-il.

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