Grèce : le référendum sur l’accord européen condamné à droite
Depuis l’annonce, lundi soir, d’un référendum en Grèce sur « le plan d'aide » élaboré à Bruxelles, c’est un concert de protestation. C’est la première fois, après maintes cures insupportables d’austérité, qu’on demande leur avis aux Grecs, et la droite trouve cela « irresponsable ».
Etrange comment toute la droite européenne se presse aux micros pour proférer d’incroyables dénis de démocratie. A commencer par Estrosi, qui a qualifié « d’irresponsable » la décision de Papandreou de convoquer un référendum. Ajoutant : "Je souhaite dire au gouvernement grec que lorsqu'on est dans une situation de crise et que d'autres viennent vous aider, il est insultant de tenter de sauver sa peau plutôt que d'assumer ses responsabilités". Les Allemands sont plus mesurés dans leurs propos, mais l’indignation est la même. Quant aux marchés, ils pointent à leur manière leur désapprobation en entrainant les bourses vers le bas. Les plus touchées sont notamment les banques françaises qui voient leur valeur chuter de 10% à 12 % ce matin. Quant à Nicolas Sarkozy, il devrait consulter Angela Merkel au téléphone avant de se prononcer…
Il reste vrai que ce revirement de Papandreou peut surprendre. Voilà des mois qu’il impose des baisses de salaires,
privatisations à outrance et explosion des services publics à son peuple. Et ce dans leur demander leur avis, puisqu’il sait très bien qu’au bas mot les deux tiers des Grecs sont radicalement
contre. Aujourd’hui, et pour la première fois depuis qu’ils se sont prononcés ainsi en 1974 pour l'abolition de la monarchie, les Grecs devraient être consultés. Pour être validé, un
référendum en Grèce doit mobiliser au moins 40% des inscrits s'il s'agit d'une question "d'importance nationale cruciale" et 50% s'il s'agit d'une loi déjà votée par le parlement et qui porte
sur une "question sociale importante". Rien n’est encore sûr. La décision finale sur la tenue d’un tel référendum entrera en discussion mercredi à l’Assemblée et devrait intervenir avant la fin
de la semaine.
C’est que Papandreou n’a plus vraiment de soutien. A force d’exclure les députés socialistes qui se déclarent contre
l’austérité, sa majorité au Pasok (le parlement grec) ne tient plus qu’à trois petits sièges. Le Premier ministre devrait d’ailleurs demander dans les jours qui viennent un vote de
confiance sur sa politique d'ici à la fin de son mandat en 2013.