INVITATION AGORA DE L'HUMANITE AVEC GERARD MORDILLAT JEUDI 8/12 A 19H A SAINT-DENIS
/image%2F0554604%2F20221202%2Fob_88c89f_unnamed-2.png)
Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte
Les communistes de villepinte vous invitent à utiliser ce blog comme point de rencontre et d'échanges concernant la situation politique ,économique ,sociale et environnementale du local à l'international.
« La défense du travail, c’est nous »
Gauche Le Parti communiste entre, ce week-end, dans le vif du sujet de son 39e congrès. Son secrétaire national, Fabien Roussel, livre ce qui, selon lui, doit être au cœur du débat, comme de la riposte à la Macronie.
L'Humanité Vendredi 2 Décembre 2022
Dans un climat social marqué par la vie chère et la prochaine réforme des retraites, le PCF va franchir ce week-end une étape importante en vue de son 39e congrès, prévu début avril 2023, à Marseille. Son conseil national doit adopter un projet de « base commune de discussion », le petit nom donné par les communistes à leur texte d’orientation.
Fabien Roussel, candidat à sa propre succession à la tête de la formation, plaide pour que ce rendez-vous soit l’occasion de plancher sur « le projet de société que les communistes veulent mettre en débat et (leur) stratégie pour construire un mouvement majoritaire ». Des questions clés qui suscitent du débat au sein du PCF et qui pourraient faire l’objet de textes alternatifs.
Depuis la rentrée, les Français subissent de plein fouet les effets de la vie chère. Le gouvernement vante de nouvelles mesures à venir (nouveau crédit d’impôt, dividende salarié…) pour « les Français qui travaillent dur, se lèvent tôt ». Comment jugez-vous ce discours et la teneur de ces annonces ?
Le gouvernement peut utiliser tous les slogans, y compris le « travailler plus pour gagner plus » de Sarkozy, la réalité, c’est qu’il refuse d’augmenter les salaires. La France qui se lève tôt et qui travaille dur est mal payée, épuisée. Mais il continue la politique des petits chèques face à la hausse des coûts de l’énergie. Au lieu de s’attaquer aux causes de la spéculation, il précarise le travail avec ses réformes. En six mois seulement, on a eu celles de l’enseignement professionnel, de l’assurance-chômage, du dividende salarié, des retraites à venir. C’est pour cela que je souhaite que la gauche s’empare de cette question. La défense du travail, c’est nous. Ne laissons pas ce sujet à cette majorité libérale, qui, sous couvert de défendre le travail, le détruit.
La réforme des retraites devrait être présentée par Élisabeth Borne avant la mi-décembre. Comment combattre le report de l’âge légal à 64 ou 65 ans alors qu’une majorité pourrait se dessiner avec LR ?
Nous devons mener une campagne de vérité sur ce projet et exiger un grand débat dans les villes, les entreprises, suivi d’un référendum. Emmanuel Macron n’a pas le droit d’affirmer qu’il a été élu pour mettre en œuvre cette réforme. Nombreux sont les Français qui ont voté pour lui avant tout pour battre Marine Le Pen sans rien partager de son programme.
Ensuite, même si notre système de retraite est, comme le prévoit le Conseil d’orientation, en déficit de 8 à 10 milliards d’euros en 2030, il est mensonger de dire que nous n’avons pas d’autres choix que d’allonger l’âge de départ pour le financer. C’est pourquoi nous aurons, à gauche, mais aussi chez les syndicats, la responsabilité de mettre en débat toutes les autres propositions pour améliorer le système actuel avec la retraite à 60 ans. À ce sujet, contrairement aux autres forces de gauche, nous voulons prendre en compte les années d’études. Sinon, avec 40 annuités de cotisations, pour celui qui va à l’école jusqu’à 25 ans, cela revient à la même proposition que Macron.
La relation aux syndicats a fait débat à gauche lors de la préparation de la « marche contre la vie chère » d’octobre. Comment articuler mouvement social et bataille politique ?
D’abord, il faut que les organisations syndicales, qui vont se réunir le 5 décembre, déterminent elles-mêmes leur mot d’ordre et leur forme d’action. J’espère que l’unité la plus large se maintiendra à l’issue de la concertation engagée par le gouvernement. Nous, forces politiques, pouvons dès maintenant organiser des débats publics pour révéler le projet du pouvoir et présenter des propositions concrètes et crédibles qui dessinent un projet alternatif et contribuent à construire un mouvement majoritaire. Et soutenir toute date de mobilisation décidée par l’intersyndicale.
Un premier débat doit avoir lieu, mardi 6 décembre, à l’Assemblée sur l’immigration. LR et Renaissance pourraient là aussi se rejoindre pour accélérer les expulsions, renforcer la double peine, moins sur la proposition de titre de séjour lié au travail récemment formulée par l’exécutif. Que défendrez-vous ?
Aux surenchères xénophobes de la droite et de l’extrême droite, nous opposons le respect des droits humains et du droit international. Il faut sortir du débat caricatural entre ceux pour qui il faut accueillir tout le monde sans règles et ceux pour qui il faut fermer les frontières. Nous devons définir des règles adaptées aux défis de notre époque qui doivent aller de pair avec une politique de coopération et de développement solidaire.
Mais le ministre de l’Intérieur a aussi ouvert une porte, celle de la régularisation des travailleurs sans papiers. Nous allons non seulement y mettre le pied, mais faire en sorte qu’elle s’ouvre le plus possible pour garantir les meilleurs droits. Aujourd’hui, ce sont les employeurs qui ont le pouvoir de régularisation, ce qui rend les travailleurs sans papiers complètement dépendants. C’est un esclavagisme insupportable. Nous voulons y mettre un terme et faire entrer dans le droit ces hommes et ces femmes surexploités.
Vous êtes quasiment à mi-parcours d’un tour de France entamé début octobre. Quels enseignements tirez-vous de vos rencontres ?
D’abord, c’est une grande richesse d’entendre les questions de citoyens, d’élus locaux, de syndicalistes, de curieux. Cela me permet de mesurer l’état d’inquiétude, les préoccupations de la France des sous-préfectures, et d’y confronter nos réponses. Ces rencontres montrent aussi un regain d’intérêt depuis la présidentielle pour le Parti communiste français, avec beaucoup de participants qui n’en sont pas membres. Certains sujets reviennent systématiquement, en particulier l’énergie, qui est au cœur de toutes les conversations. Nous avons d’ailleurs lancé une pétition, disponible sur notre site, pour en garantir l’accès à toutes et tous. C’est le fil d’une pelote qui réunit les enjeux de services publics, de souveraineté, de pouvoir d’achat, de salaires, de climat… Et, évidemment, ceux de l’emploi et du travail, où je sens grandir l’aspiration des travailleurs à exercer leur souveraineté et à contester les choix des multinationales guidées par le profit.
À l’instar des étapes de votre tour de France, le PCF a-t-il vocation à s’adresser en priorité à la France des « sous-préfectures » ?
Nous voulons unir l’ensemble des Françaises et des Français qui ont intérêt au changement. Or beaucoup de citoyens de ces territoires considèrent que la gauche ne leur parle plus. Je ne me résigne pas aux fractures territoriales du pays créées par le capital : travaillons à unir habitantes et habitants des quartiers populaires urbains et populations vivant dans les territoires périurbains ou ruraux.
Vous êtes également candidat à votre propre succession comme secrétaire national du PCF dont le congrès doit avoir lieu début avril. Vous avez pris sa tête en 2018, avec l’ambition de le remettre sur le devant de la scène. Quel bilan faites-vous de ces quatre années marquées par des élections dont le résultat a parfois été décevant ?
Je souhaite que ce soit les communistes, que je rencontre aussi à l’occasion de mon tour de France, qui fassent ce bilan. Pour moi, ces quatre années ont été tout simplement hors normes. En quatre ans, nous avons eu les gilets jaunes, la pandémie, et maintenant la guerre en Ukraine et une crise énergétique inédite. Avec, en plus, pas moins de six élections. Dans ces conditions, j’ai le sentiment que nous avons réussi à soulever des montagnes et qu’il faut évaluer l’apport d’élections, comme la présidentielle ou les européennes, dans toutes leurs dimensions au-delà du seul résultat.
Ce week-end, une étape importante doit être franchie avec la présentation à votre conseil national d’un projet de « base commune », le texte d’orientation. Pour vous, quelles questions clés ce congrès doit-il mettre en débat ?
Ce congrès doit surtout porter sur le fond, sur les idées. Face aux dégâts du capitalisme et aux défis du siècle, jamais autant qu’aujourd’hui le projet communiste n’aura été d’une telle actualité. Ce congrès doit nous permettre de définir le projet de société que les communistes veulent mettre en débat et notre stratégie pour construire un mouvement majoritaire. L’énergie, par exemple, n’est pas un point de détail dans les programmes à gauche mais un enjeu structurel. Tout comme le travail, la République, la paix en Europe et dans le monde… Nous devons faire des choix clairs et les inscrire dans nos textes comme des sujets fondamentaux. On doit aller plus loin que les slogans. C’est le cas, par exemple, pour les « nouveaux pouvoirs des salariés dans les entreprises » que nous exigeons et que nous devons définir avec plus de précision. Il nous faudra aussi traiter l’enjeu du renforcement de notre organisatio.
Vous estimez que le PCF doit « dialoguer avec les citoyens et les travailleurs du projet communiste pour construire leur unité en faisant primer le combat de classe ». Est-ce à dire que la question sociale doit l’emporter sur les autres combats ?
Nous pensons que le monde du travail a vocation à devenir la force motrice réunissant l’ensemble des classes et couches disponibles à un combat pour changer la vie. Pour l’unir, il faut construire avec ces millions de femmes et d’hommes, de salariés un projet cohérent qui, dans tous les domaines, sociaux et sociétaux, affronte la domination du capital et permette de retrouver des pouvoirs d’intervention. C’est difficile parce que la crise est tellement forte que leur problème, c’est d’abord ce qu’ils vont manger, comment ils vont payer leurs factures, c’est le salaire, le pouvoir d’achat, le travail… Il faut qu’on leur apporte des réponses, ça me fout en l’air qu’ils se divisent sous la pression de l’extrême droite qui vend par-derrière son poison raciste.
Pour conquérir une majorité populaire, vous estimez que « Nupes ou pas Nupes, ce n’est pas la question ». Quelle est-elle alors ?
Le débat ne doit pas être rassemblement ou pas rassemblement. Bien sûr que nous voulons le rassemblement, cela a toujours été notre principe et nous l’avons parfois payé cher, comme en acceptant de n’avoir que 50 circonscriptions sur 577 aux dernières législatives. La question, c’est : comment arrive-t-on à convaincre plus de monde de voter ? Sur ce chemin, pour que la gauche l’emporte, le Parti communiste français, qui, avec ses propositions originales et radicales, est redevenu une force qui compte dans le pays, a toute sa place à prendre pour reconquérir un électorat perdu. Reconstruire l’influence du PCF, c’est redonner du poids à toute la gauche en termes d’influence, mais aussi de contenu.
L’accord programmatique des législatives ne vous paraît pas satisfaisant en l’état ?
Il devra être revu à l’épreuve du temps. On ne peut pas se satisfaire d’un accord de la Nupes avec un astérisque qui mentionne le désaccord des communistes sur le nucléaire. Ce n’est pas possible, ce sont des sujets fondamentaux.
Une candidature commune aux prochaines européennes, par exemple, vous paraît-elle souhaitable ?
Je souhaite d’abord écouter les communistes. Mon avis sera le leur et il n’est pas sûr que cette question soit tranchée dès notre congrès. On prendra le temps de construire notre réflexion en parlant avant tout du projet à porter pour l’Europe.
Emmanuel Macron doit s'opposer
à l'expulsion de Salah Hamouri
Monsieur le Président,
Israël a pris sa décision : Salah Hamouri sera expulsé dimanche 4 décembre pour la France. Allez vous laisser encore une fois le gouvernement israélien bafouer le droit international, et le laisser s’acharner contre notre concitoyen comme il le fait depuis tant d'années ?
Après des années de prison, après que sa femme ait été interdite de vivre en Palestine avec leurs enfants, après que lui soit retiré son statut de résident de Jérusalem-Est, la ville où il est né d’un père palestinien et d’une mère française, une nouvelle sanction s’abat sur Salah sans qu’à aucun moment, il n’ait eu droit à un procès juste et équitable. Son seul tort, ne pas « faire allégeance » à Israël. Un occupant peut-il exiger cela d’un occupé ? Jérusalem-Est a été annexée par Israël, ce que la communauté internationale n’a pas reconnu.
Le choix de Salah, vivre et travailler dans sa ville, doit être respecté. Ce n’est pas le choix d’un criminel qui aurait eu droit à un procès, c’est celui d’un homme qui a choisit de défendre d’autres femmes, d’autres hommes. Un monde sans justice ne peut être un monde de paix.
Vous avez été bien prompt à féliciter Benjamin Netanyahu, accusé de corruption, après son élection obtenue grâce à une alliance avec des partis d'extrême droite dont les mots d'ordre sont "mort aux arabes". Peut-on se dire ami d’un pays et le confirmer dans une dérive que certains de ses citoyens juifs n’hésitent pas à qualifier de fasciste.
Il ne reste que quelques jours pour vous opposer à cette décision scandaleuse et exiger que Salah soit libre de ses mouvements et puisse vivre libre dans sa Jérusalem-Est natale avec son épouse et ses enfants. Il en est de l’honneur de la France.
Je vous prie de croire, Monsieur le Président, en l'expression de mes respectueuses salutations.
une compétition politique
L'Humanité Lundi 28 Novembre 2022
L’exercice est devenu incontournable. Il faut donner son avis sur la Coupe du monde au Qatar. Surtout si on est chroniqueur. Chroniqueuse, en l’occurrence. Il faut se prononcer sur les droits humains qui ne sont pas respectés dans le pays hôte et même sur la moralité des gens qui osent ne pas boycotter ce spectacle. Je vais faire très court : ce débat est scandaleux, injuste et hypocrite. Une fois que tout le monde s’est bien engraissé avec des contrats juteux, on veut faire porter la responsabilité de cette aberration sur les spectateurs et sur les fans de foot.
On éclipse des décennies de politiques publiques qui ont vendu le foot comme ultime vecteur d’intégration et d’émancipation. On oublie que cette industrie est façonnée par des rapports de forces. Comme si cela était naturel. Mais le sport est bien une compétition politique. Il reflète des rapports de domination à l’œuvre à toutes les échelles de nos sociétés. En France, le collectif de footballeuses Les Hijabeuses se bat pour permettre aux joueuses qui portent le voile de participer à des tournois officiels et de ne pas rester cantonnées au sport amateur parce que la FFF a adopté un règlement raciste et discriminatoire.
Aux États-Unis aussi, le sport révèle et reproduit le racisme structurel de la société à l’instar du football américain, sport le plus regardé, très loin devant le basket ou le baseball. C’est donc celui qui génère le plus de profits pour les équipementiers, les annonceurs, les organisateurs… et les propriétaires d’équipes ! Or, s’ils ne représentent qu’un quart des joueurs, les Blancs occupent plus de 80 % des postes d’entraîneurs et de présidents d’équipes.
Parmi les 32 équipes de la ligue nationale (NFL), il n’y a que des propriétaires blancs. Pourtant, cela fait déjà vingt ans que la NFL oblige les équipes à interviewer des candidats issus des minorités pour les postes d’entraîneur principal. Rien ne change. Les joueurs, noirs pour la grande majorité, sont donc la main-d’œuvre de cette industrie lucrative. En 2022, la NFL a signé un accord de diffusion de 110 milliards de dollars sans qu’aucun média noir n’en fasse partie. Pire, la NFL a admis utiliser des critères d’indemnisation défavorables aux joueurs noirs dans les procédures d’indemnisation à la suite de problèmes cérébraux dont sont victimes des milliers de joueurs.
Ces inégalités raciales n’évolueront pas de sitôt. Le a exhumé une photo du propriétaire des Dallas Cowboys datant de 1957. On y voit Jerry Jones dans le groupe de lycéens blancs qui tentent de bloquer l’entrée aux 9 premiers élèves noirs de Little Rock. Celui dont la richesse actuelle repose sur l’exploitation d’une main-d’œuvre essentiellement noire défendait la ségrégation. Une belle hypocrisie.
le gouvernement tente
de faire taire les rumeurs
Olivier Véran a tenu à rappeler que les concertations suivaient leur cours s’agissant de la future réforme des retraites, et que seules des annonces seraient faites à la mi-décembre. RTL affirme que l’exécutif veut repousser l’âge de départ à 65 ans dès la rentrée.
L'Humanité Mardi 29 Novembre 2022
Une réunion a eu lieu le même jour à propos de ce sujet brûlant entre les députés des trois groupes de la majorité présidentielle (Renaissance, MoDem et Horizons) et la première ministre. « La majorité relative ne nous conduit pas à être empêchés de mener les réformes nécessaires pour le pays », aurait déclaré Élisabeth Borne, selon un participant cité par l’AFP. Le texte sera « présenté en Conseil des ministres en début d’année prochaine », selon la première ministre. Balayant d’un revers de main les rumeurs avancées par les députés FI depuis plusieurs jours, selon lesquelles le gouvernement chercherait à faire passer en force cette réforme grâce au 49.3, en l’insérant dans le PLFSS 2023.
Bombe sociale à retardement
Pour l’exécutif, il s’agit de souffler le chaud et le froid, pour mieux entretenir le flou sur la réforme en préparation. Car le chef de l’État sait pertinemment que le texte suscitera de vives oppositions, tant au Parlement que dans la rue. En mettant en scène un simulacre de « coconstruction » avec les partenaires sociaux, Emmanuel Macron et ses lieutenants veulent faire croire à un consensus. En vain, puisque les syndicats et une large majorité de Français (entre 60 et 70 %) rejettent ce texte.
Emmanuel Macron s’accroche toutefois à sa réforme, marqueur de sa campagne de réélection. Il a promis de reculer l’âge de départ à 65 ans (62 ans aujourd’hui), puis s’est finalement dit ouvert à un report à 64 ans, si et seulement si les syndicats acceptent un allongement de la durée de cotisation. Mais l’objectif de la majorité, à terme, est clair : décaler de 4 mois par an l’âge légal, pour viser 64 ans en 2028, et 65 ans en 2031.