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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

Vaccins. Sans débat, sur les brevets, Bruxelles s’enferre

7 Juin 2021, 12:17pm

Publié par PCF Villepinte

Lundi 7 Juin 2021

L'Humanité Thomas Lemahieu

À la veille d’une réunion cruciale à l’OMC, l’Union européenne dévoile une feuille de route qui écarte la suspension des règles de propriété intellectuelle. Le tout sans en avoir jamais discuté en toute transparence…

Les pions tombent les uns après les autres. Encore quelques jours, et l’Union européenne risque de finir seule dans le camp des adversaires de toute levée des brevets pharmaceutiques durant la pandémie de Covid-19… Jusqu’ici, après que l’Inde et l’Afrique du Sud ont, à l’automne dernier, formulé cette demande à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et que les deux promoteurs ont rapidement été rejoints par des dizaines de pays du Sud soucieux d’écarter le danger d’un «apartheid vaccinal» planétaire, Bruxelles était restée plutôt avare de commentaires sur ses prises de position réelles dans cette instance.

Le représentant européen se contentait, comme ses homologues américain, britannique, japonais ou suisse, de louvoyer en reformulant sans cesse les mêmes interrogations, à des fins purement dilatoires. Avec la volte-face des États-Unis qui, depuis début mai, se montrent ouverts à une dérogation temporaire en matière de droits de propriété intellectuelle sur les vaccins, et la kyrielle d’autres acteurs qui exécutent la même acrobatie – derniers en date, le Brésil et la fondation Bill Gates qui, après l’avoir combattue, approuvent une levée partielle des brevets –, l’Europe est désormais contrainte de sortir du bois…

C’est une première, mais elle doit servir à enfermer le monde dans l’impasse. Tandis que Boris Johnson, l’un des derniers alliés de Bruxelles en la matière, pourrait chercher à se repositionner en bienfaiteur de l’humanité lors de la réunion du G7 dans les Cornouailles (Royaume-Uni), à la fin de cette semaine, les institutions européennes viennent, au nom des Vingt-Sept, de publier, à la veille d’une réunion du Conseil dédiée à ces questions à l’OMC les 8 et 9 juin, leur feuille de route sur les «réponses commerciales durgence face à la pandémie». Dans un communiqué séparé, la Commission se déclare explicitement «pas convaincue» que la levée des brevets «constituerait dans limmédiat la meilleure réponse pour atteindre lobjectif dune distribution large et en temps voulu des vaccins dont le monde a un besoin urgent».

Des arguments grotesques

Sans plus chanter sur tous les tons les louanges de la propriété intellectuelle comme indispensable levier pour «récompenser les innovateurs», les dirigeants européens reprennent sans vergogne un discours soufflé par les lobbyistes de Big Pharma: pour vaincre la pandémie, le cadre actuel conviendrait tout à fait.

Selon lUE, il faut, avant tout, combattre la limitation des exportations sur les vaccins et leurs composants, donner un peu plus d’argent public – après les dizaines de milliards, au total, déjà avancés depuis le printemps 2020 – pour le développement des capacités de production des grandes multinationales, organiser la charité en transférant les doses en surnombre dans les pays les plus riches vers les plus pauvres et, au pire, utiliser le mécanisme des licences obligatoires prévues dans le traité de l’OMC afin de permettre à un État de prendre les commandes en cas de situation d’urgence et d’échec des pourparlers avec les multinationales.

En clair, l’Union européenne s’accroche à des arguments démentis dans les chiffres et les faits depuis des mois. «Tout ce que raconte lEurope dans sa communication, cest vraiment du vent», condamne un diplomate africain à l’OMC. Les activistes du monde entier ne sont pas moins sévères.

 «LUnion européenne pense que ce serait mieux que Big Pharma partage volontairement ses savoir-faire, note Nick Dearden, un des animateurs du réseau britannique Global Justice. Mais nous avons déjà essayé ça et cela nous conduit à l’apartheid vaccinal que nous connaissons. Quel est le plan pour le partage? LUE nen met aucun sur la table Juste, on demande gentiment?»

D’un point de vue pratique, le projet européen ressemble donc à une énième diversion grossière, voire à un affront au reste du monde, mais, sur le plan démocratique, il a également de quoi faire scandale au sein de l’UE. Depuis quelques semaines, les voix en faveur d’une dérogation temporaire sur les brevets pour les vaccins, les traitements et toutes les technologies utiles contre le Covid-19 se multiplient.

Par exemple, le gouvernement espagnol s’est officiellement prononcé pour et la majorité du Parlement italien a voté une motion dans le même sens. Mais au sein des instances européennes, alors que, sur le sujet, Emmanuel Macron a dit tout et son contraire pour noyer le poisson (lire notre édition du 11 mai), c’est manifestement Angela Merkel qui impose ses vues: dès le revirement de ladministration Biden, la chancelière allemande s’était opposée frontalement à toute levée des brevets au nom de la «protection de linnovation».

Stratégie industrielle allemande

Pour Berlin, c’est une manière de défendre directement les monopoles des deux champions allemands BioNTech et CureVac, très bien positionnés sur le marché qu’on imagine extrêmement juteux de l’ARN messager, avec de possibles développements sur d’autres vaccins ou des traitements contre le cancer, les maladies auto-immunes, etc.

Et pour Bruxelles, répétant à l’envi que l’UE est le «premier producteur de vaccins au monde», c’est plus globalement une approche de défense de ce secteur industriel, en dépit des urgences vitales liées à la pandémie sur toute la planète.

Or, selon des révélations publiées vendredi dernier par le Corporate Europe Observatory (CEO) – en même temps que la feuille de route fixant désormais la position de l’UE à l’OMC –, la position de Bruxelles sur la levée des brevets a été décidée en coulisses par des hauts fonctionnaires européens, sans aucune transparence sur les modalités de délibération politique.

«Comme sil sagissait dune question étroitement administrative», s’étranglent les chercheurs activistes spécialisés dans la traque des conflits d’intérêts dans la capitale européenne. Le CEO s’appuie sur une note, rédigée par un officiel allemand et rendant compte d’une réunion, le 20 mai dernier, du comité de la politique commerciale, un appendice du Conseil où les États échangent leurs vues avec la Commission.

Quelques jours à peine après la dernière rencontre, le 17 mai, entre le lobby européen des industriels du médicament et le cabinet de Valdis Dombrovskis, le vice-président de l’exécutif européen chargé du commerce, et donc de l’OMC (lire notre édition du 2 juin), les échanges à Bruxelles n’ont pas été rapportés dans un quelconque communiqué ou devant la presse, mais ils se sont bel et bien tenus. «En cas de décalage entre ce que les ministres disent en public et ce quils avancent au sein du Conseil européen, le secret peut s’avérer bien utile pour camoufler des scènes désagréables», note le CEO.

Dans ce contexte, alors que ses représentants s’apprêtent à couvrir de honte l’UE à l’OMC face au reste du monde qui réclame l’égalité dans l’accès aux vaccins, le Parlement européen a une chance, cette semaine, de faire entendre un autre son de cloche. Au cours de sa session plénière, un nouveau vote sur la levée des brevets doit se tenir en bonne et due forme, mercredi.

Après deux ballons d’essai à travers des amendements présentés par le groupe de la Gauche dans deux débats différents, l’un sur le passeport vaccinal et l’autre sur la lutte contre le sida, rejeté pour le premier et approuvé de justesse pour le second, les positions politiques en Europe – celles des conservateurs allemands, mais aussi celles des macronistes ou de l’extrême droite qui ont systématiquement défendu les profits de Big Pharma et fait obstacle à la levée des brevets – vont tout d’un coup se trouver sous les feux des projecteurs. Et c’est heureux, derrière les beaux discours, l’égoïsme vaccinal a un visage aujourd’hui: celui des dirigeants européens.

Une technologie trop précieuse pour être prêtée

Selon Ellen’t Hoen, militante pour l’accès aux médicaments, la protection des secrets de l’ARN messager et, du coup, de ses promesses mirifiques pour la santé, «est sans doute la véritable raison pour laquelle les industries pharmaceutiques refusent de partager la propriété intellectuelle de leurs vaccins». Avant que Joe Biden ne change de position, le lobby américain avait tenté de convaincre son administration en utilisant directement un argument pour le moins cynique: lARN messager ne doit pas être «offert» à la Chine ou à la Russie, alors quil pourra servir demain à bien dautres choses

 

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Fifties

6 Juin 2021, 07:18am

Publié par PCF Villepinte

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CGT Travailler plus de 55 H par semaine nuit gravement à la santé.

6 Juin 2021, 07:11am

Publié par PCF Villepinte

Une étude scientifique internationale établit le lien entre le fait de travailler plus de 55 heures par semaine et l'augmentation du risque de décès par AVC ou maladie cardiaque.

AccueilEn 2016, 488 millions de personnes travaillaient plus de 55 heures par semaine, soit 8,9 % de la population

Ces longues semaines de travail ont entraîné la mort de 398 000 personnes d'un accident vasculaire cérébral (AVC), soit 19 % de plus qu'en 2000. 347 000 autres personnes sont décédées de maladies cardiaques attribuables au fait d'avoir travaillé plus de 55 heures par semaine, soit une augmentation de 42 % depuis 2000. Ces chiffres en nette augmentation sont issus d'une étude réalisée par l'OIT (Organisation Internationale du Travail) et l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé).

Alors que le temps de travail hebdomadaire moyen avait régulièrement baissé tout au long de la seconde moitié du XXème siècle, ce n'est plus le cas. Dans certains pays, on observe même une tendance à la hausse depuis le début du XXIème siècle. L'informatisation des tâches, l'augmentation des emplois temporaires ou indépendants, l'accroissement du télétravail non-encadré ou encore le non-respect du droit à la déconnexion contribuent à l'augmentation du temps de travail.

En conclusion du rapport, l'OIT et l'OMS incitent les gouvernements à faire respecter les normes internationales sur le temps de travail et à garantir par des lois des conditions de travail décentes pour tous. Les deux organisations internationales indiquent aussi que les employeurs devraient organiser le temps de travail en collaboration avec les travailleurs, en évitant le travail posté, le travail de nuit ou le week-end et les horaires flexibles.

La CGT prône la réduction du temps de travail hebdomadaire à 32 heures sans perte de salaire

Des voix de plus en plus nombreuses portent cette revendication à travers le monde. Réduire le temps de travail permettrait à la fois de répondre aux problèmes posés par la crise actuelle et de changer le système en profondeur. Le fruit des richesses créées doit bénéficier au plus grand nombre.

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Bac 2021. Maintien des épreuves, grand oral... Jean-Michel Blanquer fait le choix du pire

6 Juin 2021, 07:08am

Publié par PCF Villepinte

Des élèves mal préparés, dans le « flou total ». L’angoisse monte à l’approche du « grand oral », épreuve phare de la réforme, maintenue coûte que coûte. © SYSPEO/SIPA

Samedi 5 Juin 2021

L'Humanité Olivier Chartrain

Fallait-il maintenir certaines épreuves après une année si perturbée? En méprisant les demandes des élèves et des enseignants, le ministre abîme un peu plus le baccalauréat, au risque de dévaloriser cet examen fondateur. Du côté des profs et des lycéens, le grand oral cristallise toutes les inquiétudes. TÉMOIGNAGES

Une année folle, avec le bac pour apothéose. Voilà ce qui vient à l’esprit quand on essaie de se représenter cette année scolaire 2020-2021. Jamais, sans doute, une session du bac n’aura été préparée dans des conditions aussi chaotiques. Élèves et enseignants le vivent très mal. Au point que dans plusieurs centaines de lycées, des mouvements et blocages ont eu lieu pour demander l’annulation des épreuves. L’angoisse de ces jeunes n’aura certainement pas été adoucie par les premiers résultats de Parcoursup, publiés le 27 mai, nombre d’entre eux ayant appris que leurs vœux étaient refusés…

À lire sur le sujet : Universités. Parcoursup 2021 : comme 2020, en pire...

Alors que déjà la plus grande partie des lycées de France était en demi-jauge depuis novembre 2020, les évaluations communes portant sur les matières de spécialité restaient maintenues comme prévu, en présentiel. Mi-janvier, Jean-Michel Blanquer les bascule finalement en contrôle continu: bien tard pour des élèves et des profs qui, prévenus plus tôt, auraient pu préparer plus sereinement la nouvelle épreuve du grand oral – portant elle aussi sur les matières de spécialité. Et ces conditions chaotiques ne concernent pas que les élèves de terminale. En première à Paris, Youcef en témoigne: «Dans mon lycée, le bac blanc de français a été annulé alors que les vrais examens, eux, sont maintenus. En plus jai raté des cours en visio parce que l’ENT (espace numérique de travail – NDLR) fonctionnait mal… Je ne me sens pas du tout prêt, je suis super stressé.»

La philo, une épreuve qui ne compte pas

Seule solution, pour quatre syndicats d’enseignants (Snes-FSU, SUD Éducation, CGT Éduc’Action et Snalc), des syndicats lycéens (UNL, MNL), une douzaine d’associations disciplinaires et la FCPE: au minimum lannulation du grand oral, voire le passage total du bac en contrôle continu. Mais, le 5 mai, le ministre de l’Éducation nationale annonce le maintien des épreuves, moyennant quelques aménagements. «La multiplication des sujets en français est assez satisfaisante», reconnaît Claire Guéville, chargée des lycées au Snes.

Elle se montre en revanche très critique sur la possibilité, pour la philosophie, de ne retenir que la meilleure des deux notes entre celle de l’épreuve et celle du contrôle continu: «La note de contrôle continu va lemporter. On invente l’épreuve du bac qui ne compte pas!» De fait, pourquoi les élèves ayant obtenu des notes satisfaisantes en contrôle continu sinterdiraient-ils de faire l’impasse sur l’épreuve terminale?

Sauver le grand oral, une obsession

Mais c’est surtout le grand oral qui cristallise les angoisses. Épreuve inédite, où le candidat devra d’abord présenter à l’oral une question portant sur une de ses deux spécialités, puis en discuter avec les deux examinateurs, et terminer en abordant son projet d’orientation, elle a été très critiquée dès l’origine pour son caractère discriminant. Reposant sur l’éloquence, la présentation, l’aisance à l’oral, la confiance en soi, le grand oral est suspecté d’avantager les élèves issus de milieux favorisés sur le plan socioculturel. Mais «il fallait sauver le grand oral, ironise Claire Guéville, cest l’obsession du ministre, le symbole de sa réforme».

Icon QuoteOn doit préparer un oral dont on ne sait rien. Même nos profs ne savent pas nous répondre! Résultat: à quelques semaines du bac, beaucoup nont pas encore choisi les questions quon doit présenter. BAPTISTE Lycéen

Ainsi, à moins d’un mois de l’épreuve, élèves et professeurs restent dans le flou. «On ne sait ni ce quon évalue, ni comment on va le faire», résume la syndicaliste. «On doit préparer un oral dont on ne sait rien, confirme Baptiste, en terminale à Lyon. Même nos profs ne savent pas nous répondre! Résultat: à quelques semaines du bac, beaucoup nont pas encore choisi les questions quon doit présenter.»

Prof dhistoire-géographie aux Lilas, en Seine-Saint-Denis, Servane Marzin a pu faire passer des grands oraux blancs à une partie de ses élèves. L’expérience ne l’a pas vraiment rassurée: «Une partie des élèves est démotivée. Cest un oral qui met en jeu des compétences peu travaillées, et quon na pas eu le temps de travailler parce que nous navons ni moyens ni espace horaire pour le faire.»

Lire aussi : Bac 2021. Claude Lelièvre : « On raconte des histoires aux élèves »

Elle a constaté l’aspect discriminant de l’épreuve: «On voit les élèves qui ont déjà le bagage nécessaire et ceux qui ne lont pas, ceux qui ne sont pas assez scolaires, pas assez impliqués, ceux qui ne sont pas assez aidés à la maison Certains s’égarent dans des sujets trop larges, partent dans tous les sens, d’autres à l’inverse se perdent dans les détails. Il faudrait pouvoir les accompagner correctement, déjà dans le choix des questions. Mais avec le confinement, le travail à distance, toutes les complications que cela génère, comment pourrions-nous préparer deux sujets avec chacun de nos quelque trente élèves?»

Certains, habituellement brillants à l’écrit, se retrouvent paralysés face à cette épreuve. Et l’enseignante rappelle que «cette génération na déjà pas passé loral de français l’an dernier», tout le bac ayant été basculé en contrôle continu. Difficile de rattraper cela en quelques semaines perturbées, alors que le grand oral a été «vendu» comme devant être préparé tout au long des trois années de lycée

La démonétisation d’un commun

Au final, la bienveillance des jurys risque de constituer la seule planche de salut des néobacheliers. «On va aller vers les 95 % de réussite, comme lan dernier», prédit Claire Guéville. Mais pour quelle intégration dans lenseignement supérieur, ensuite? Sans création de places supplémentaires, Parcoursup risque de ressembler encore plus à une sanglante loterie. Dans ces conditions, certains sinquiètent grand classique pour la valeur du bac.

La syndicaliste ne leur donne pas complètement tort: «Le bac est et reste ce diplôme qui donne accès au supérieur pour ceux qui nont ni réseau ni moyens pour soffrir des certifications à l’étranger, des écoles privées Mais il est démonétisé par les réformes Blanquer, il tend à se résumer à un rite de passage, ce que le grand oral résume bien.» Et ce nest pas la première fois depuis le début de la crise sanitaire quon constate que celle-ci est utilisée par Jean-Michel Blanquer pour faire avancer ses projets, au détriment de tous ceux qui concourent au service public d’éducation… et, au final, des élèves.

 

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Nouveau pas vers un impôt minimum mondial pour les multinationales

6 Juin 2021, 07:03am

Publié par PCF Villepinte

Le G7 Finance s'est engagé sur l'objectif d'un taux d'impôt minimal mondial sur les sociétés d'"au moins 15%.AFP

L'Humanité Samedi 5 Juin 2021

Christophe Deroubaix

Les ministres des finances du G7, réunis à Londres ces deux derniers jours, ont préparé le terrain à un accord historique des chefs d’État la semaine prochaine.

Un impôt minimal mondial a franchi un nouveau cap hier lors du G7 Finances qui s’est déroulé à Londres. Les «grands argentiers», qui se rencontraient en personne pour la première fois depuis le début de la pandémie, ont balisé le terrain pour une décision lors du G7 qui se tiendra du 11 au 13 juin qui, elle-même, devrait influencer le prochain G20 des ministres des Finances en juillet à Venise, avant une validation par les pays de l’OCDE.

La route est donc encore longue, d’autant qu’il faudra affronter les récalcitrants qui profitent du système fiscal actuel (au premier rang, desquels l’Irlande ici appuyée par Chypre et la Hongrie) et négocier les détails dans lesquels sont parfois noyées de généreuses réformes. Mais, le processus – qualifié d’«historique» par le Chancelier de l’Échiquier, Rishi Sunak - a été engagé. Pour le Prix Nobel d’économie, Joseph Stiglitz, le tournant pris «  est à la fiscalité ce que l’accord de Paris est pour le changement climatique».

Un taux minimal d’au moins 15 %

Le consensus semble avoir régné entre tous les participants, effet notamment du changement d’administration à Washington. Donald Trump ne voulait rien entendre en matière d’harmonisation fiscale internationale. Joe Biden en a fait l’une de ses priorités, en lien avec l’augmentation de l’impôt sur les sociétés dans son propre pays (de 21 à 28 %, objectif initial sur lequel il pourrait revenir) ainsi que pour les revenus les plus élevés.

Le vocabulaire a changé. Il s’agit désormais de ne plus permettre les «stratégies d’évitement de limpôt» des multinationales. À titre dexemple, le quotidien britannique The Guardian citait dans son édition de jeudi 3 juin le cas de la filiale irlandaise de Microsoft qui n’a payé aucun impôt sur les sociétés, malgré 315 milliards de dollars de bénéfices, l’an dernier car elle est enregistrée aux Bermudes.

Si un accord est trouvé entre les grandes puissances économiques, la firme fondée par Bill Gates, comme toutes les autres multinationales, paiera plus d’impôts, mais pas forcément autant que ne le souhaitait l’administration Biden qui avait, dans un premier temps, proposé un taux de 21 % avant d’en rabattre (15 %) afin de convaincre les récalcitrants. Le communiqué final du G7 finances fait état d’un objectif «dau moins 15 %.» un taux qui resterait bien inférieur à celui pratiqué pour les entreprises dans la plupart des pays.

Quelles seront les entreprises concernées? Seulement les GAFAM ou un champ élargi de grandes entreprises? Selon le périmètre choisi, le surplus de recettes pour les États concernés peut varier de plusieurs dizaines de milliards de dollars. Ce sera aux chefs d’État de trancher la semaine prochaine lors d’un G7 décisif.

 

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Catastrophe(s)

5 Juin 2021, 06:29am

Publié par PCF Villepinte

Quand Cnews banalise l’extrême droite…

Fachos.

 Face au mauvais usage – prévisible – des catastrophes intellectuelles en cours, il nous est permis, parfois, de mettre la main dans le cambouis médiatique en tant qu’exemple de toutes les dérives par lesquelles nous ne reconnaissons plus vraiment la France.

Êtes-vous dévoreur (attentif et vigilant) des chaînes d’information en continu? Tel un mécanicien attaché à démonter les moteurs idéologiques de la «transmission» (cette durée cumulative qu’on appelle la «culture du débat», et la «culture» tout court, d’ailleurs), le bloc-noteur revient à son idée-force obsédante: certains médias sont-ils devenus des déversoirs de fachos en continu? Poser la question, c’est déjà y répondre.

Le péril resta longtemps diffus; il est désormais aussi massif que brutal, et il menace l’équilibre démocratique de notre chère République. Nous avons donc vu fleurir ces dernières années, sur les plateaux de ces chaînes, des «chroniqueurs» capables de débattre sans fioriture du coronavirus, de l’insécurité, des black-blocs, des gilets jaunes, de la laïcité, de l’islam, de l’immigration, des valeurs chrétiennes de l’Europe, des repas dans les cantines scolaires, de la «guerre civile» à venir, et même de la présidentielle américaine, etc.

Par méchanceté d’usage, mais sans aucun esprit de supériorité, nous les nommons les «toutologues», car nous sommes bien placés pour savoir qu’on ne s’improvise pas sur tout et n’importe quoi, même en bûchant dur comme fer. Il se trouve que, parmi ces «éditocrates» de fortune et autres «consultants» à petite vue, ce sont les conservateurs aux idéologies nauséabondes qui ont pris l’essentiel des places. Le mouvement débute sur BFMTV, puis sur LCI. Avant de gagner (le bon verbe) l’intégralité de la programmation de Cnews. Un peu comme si Minute et Valeurs actuelles réunis avaient investi massivement dans une seule et unique chaîne…

Nausée.

 Que dire des Éric Zemmour, Pascal Praud, Jean-Claude Dassier, Gilles-William Goldnadel, Gabrielle Cluzel (rédactrice en chef du blog facho «Boulevard Voltaire»), Élisabeth Lévy, Ivan Rioufol et consorts? Résumons la situation d’une simple phrase: Cnews banalise ­lextrême droite, comme le fit naguère Fox News, aux États-Unis.

Et que peut-on entendre, entre la poire et le fromage, dans ces «discussions» de comptoir qui font pâlir de jalousie les adeptes les plus acharnés du genre? L’hebdomadaire Politis s’était amusé à un recensement pris à la volée, voilà quelques semaines. À propos des mineurs étrangers isolés: «Ils sont voleurs, ils sont assassins, ils sont violeurs, c’est tout ce qu’ils sont. Tous, tous, tous!» Puis: «Moi, quand je vais dans la rue, si je vois des jeunes filles avec des crop tops, ça me déconcentre.»

 Ou encore: «D’abord, y a cette supercherie de l’islamophobie, alors je vais vous dire un truc, l’islamophobie, c’est un droit.» Et nous passons sur les pires inepties et/ou autres crapuleries susceptibles de condamnations, comme en fut coupable le multirécidiviste Zemmour… Oui, la fachosphère s’exprime dorénavant en tranquillité et en toute impunité sur des ondes «officielles». La nausée.

Fox News. L’affaire a pris une tournure dramatique depuis septembre 2020, date à partir de laquelle nous avons franchi – passivement – des crans supplémentaires dans l’extrême droitisation. Et elle s’accélère dangereusement, quels que soient les sujets abordés, puisque tout est prétexte à déverser sa haine.

Attention, danger! Le stade de la plaisanterie comme de la simple indignation est largement dépassé. Prenons la mesure: avec sa parole prétendument décomplexée, ses clashs et ses commentaires à l’emporte-pièce, CNews ne cesse de gagner du terrain. Depuis mi-mai, la chaîne de Vincent Bolloré dépasse l’audience de BFM, «propulsée» précisément par ses pires émissions.

Encore une fois, la trajectoire nous rappelle celle de Fox News, quand Rupert Murdoch eut l’ambition de créer un «CNN de droite». Avec ce que l’on sait comme conséquence: mettre «en culture» le futur électorat de Donald Trump. Une machine infernale qui attise la catastrophe, mélange de misère journalistique et de propagande… 

[BLOC-NOTES publié dans l'Humanité du 4 juin 2021.]

Publié par Jean-Emmanuel Ducoin 

 

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L’urgence sociale et environnementale. Le forum syndical international autour de sessions quotidiennes du 14 au 19 juin

4 Juin 2021, 09:24am

Publié par PCF Villepinte

L’urgence sociale et environnementale, à l’image de la dégradation dramatique des conditions de travail et de vie d’une majorité de la population depuis le début de la pandémie, conduit un nombre croissant d’organisations – du syndicat d’entreprise aux fédérations professionnelles, aux organisations locales, régionales, internationales – avec d’autres acteurs du mouvement social, à développer diverses stratégies pour y répondre.

Ce forum, co-construit depuis plusieurs mois avec des organisations de tous les continents, sera l’occasion d’un partage basé sur les expériences, les propositions et les luttes, des syndicats et de leurs allié·es. Les thèmes abordés se concentreront principalement sur trois champs : la transformation du système énergétique, les transitions sectorielles et les stratégies de construction du rapport de force.

Chaque atelier thématique est le résultat d’un travail préparatoire que nous souhaitons porter au débat. Des textes de synthèse de nos réflexions collectives seront mis à disposition des participant·es en amont du forum.

Le forum s’organisera autour de sessions quotidiennes du 14 au 19 juin, combinant un temps de présentation et un temps d’échange. Il est ouvert aux syndicalistes et toutes celles et ceux désireux d’avancer sur le chemin des nécessaires alternatives sociales et environnementales.

Il se conclura le samedi 19 juin de 14 h 00 à 17 h 00 par une assemblée plénière où sera présenté un appel unitaire en perspective de la COP 26 de Glasgow et adressé à l’ensemble des forces sociales engagées dans la construction d’une transformation écologique et sociale.

 

Séance plénière inaugurale

Lundi 14 juin de 12 h 15 à 13 h 00

Avec la participation de Philippe Martinez, CGT (France) - Bazie Bassolme, CGT-B (Burkina-Faso) - Alana Dave, ITF (Monde) - Denis Bolduc, FTQ (Canada) - Dong-Gyu Yang, KCTU (Corée du Sud) - Ludovic Voet, CES (Europe) - Mariano Sanz, CC.OO (Espagne).

Programme de la semaine

Lundi 14 juin de 13 h 00 à 15 h 00

Atelier : Santé

Atelier : Multinationales

Lundi 14 juin de 15 h 30 à 17 h 30

Atelier : Territoires en transition

Atelier : Construction et urbanisme

Mardi 15 juin de 13 h 00 à15 h 00

Atelier : Réorientation et diversification industrielle

Atelier : L’environnement dans l’activité syndicale quotidienne

Mardi 15 juin de 15 h 30 à17 h 30

Atelier : L’eau

Atelier : Industrie

Mercredi 16 juin de 13 h 00 à 16 h 00

Atelier : Vers un avenir public de l’énergie

 

Mercredi 16 juin de 15 h 30 à 17 h 30

Atelier : Extractivisme et ressources naturelles

Jeudi 17 juin de 13 h 00 à 16 h 00

Atelier : Transport

Atelier : Agriculture

Jeudi 17 juin de 15 h 30 à 17 h 30

Atelier : Femmes et climat

Vendredi 18 juin de 13 h 00 à 15 h 00

Atelier : Mobilisation transnationale

Atelier : Formation et protection face au chômage

Vendredi 18 juin de 15 h 30 à 17 h 30

Atelier : Coalitions, alliances

Samedi 19 juin de 13 h 00 à 14 h 00

Table ronde des solidarités : Démocratie et transition écologique

Samedi 19 juin de 14 h 15 à 17 h 00

Assemblée plénière de clôture

Synthèse des travaux des différents groupes

 

Présentation de l’appel unitaire

 

Préparation de la COP 26 de Glasgow : quelles suites à donner au forum ?

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Un vaccin pour tous les humains, par le Dr Michel Limousin, animateur du Comité français de soutien à l’ICE

3 Juin 2021, 06:50am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 02/06/2021 par PCF

On avait eu l’incurie et les mensonges sur les masques au début de l’épidémie. On a eu le manque de personnels dans les hôpitaux et de lits de réanimation pour accueillir les patients. On a eu l’absence de dépistage faute de tests, l’insuffisance d’analyse génomique des virus faute d’appareils de séquençage. On a eu la pénurie de médicaments pour soulager les personnes en train de mourir étouffées lors de la première vague.

On a eu l’interdiction de transporter les pensionnaires des Ehpad dans les hôpitaux lorsqu’ils étaient atteints par la Covid-19 pour ne pas « embouteiller ». On a eu les cafouillages des administrations centrales du ministère de la Santé et des ARS faute de personnels préparés aux situations de crises sanitaires. On a eu les confinements trop tardifs et trop vite annulés. On n’a eu aucune mesure sérieuse d’isolement des personnes contaminées lorsqu’il était encore judicieux de le faire.

On a laissé les frontières sans contrôle sanitaire lorsqu’il était encore possible de freiner l’épidémie. On a eu des promesses non tenues pour l’ouverture de lits de réanimation. Aucune aide financière sérieuse pour les hôpitaux publics. Une prise en compte de très bas niveaux en matière de maladies professionnelles pour les personnels contaminés. On a eu des campagnes très ambigües et suspicieuses à la télévision pour encourager à la vaccination qui ont plus freiné que motivé les gens à se faire vacciner. Des débats sans fin pour critiquer de façon superficielle la politique gouvernementale sans jamais aller au fond des choses.

On a eu des promesses de transformer les vaccins en bien commun de l’humanité, mais aucune mesure concrète de levée des brevets ou de réquisition pour produire les vaccins. Macron avait repris cette notion de bien commun pour l’humanité mais a fait marche arrière avec ses collègues européens dès que l’idée a pris de l’ampleur. Il préfère que les vaccins soient « donnés » aux pays pauvres plutôt qu’organiser une production de masse efficace.

Mais jamais n’a été posée la question des responsabilités, en particulier celles des décisions politiques antérieures à la crise sanitaire : Qui a fermé les lits hospitaliers ? Qui a supprimé en 2016 l’établissement public de gestion des crises sanitaires au ministère de la Santé ? Qui a détruit et non renouvelé les stocks de masques ? Qui a laissé s’installer une politique de pénurie de médicaments ? Qui n’a pas fait les recrutements nécessaires en personnel hospitalier ? Qui a organisé la pénurie de médecins avec un numerus clausus insensé ? Qui laisse les fruits de la recherche publique être privatisés ? Qui laisse les grands laboratoires pharmaceutiques spéculer sur le prix des vaccins en régulant la pénurie ?

Et maintenant les vaccins ! On pense que vacciner l’Afrique n’est pas une priorité. Que 28 tonnes de matériel envoyé de France par avion pour 1,3 milliard d’habitants en Inde, c’est efficace. On pense que négocier des contrats secrets avec l’industrie pharmaceutique est légitime et démocratique. Les profits de Big Pharma explosent, ce serait normal. Les milliardaires français ont doublé leur fortune pendant la crise et sont devenus les plus riches d’Europe. Et les chômeurs vont voir leurs droits réduits dès juillet.

Le moment du bilan sanitaire et politique arrive.

Mais ne perdons pas de vue l’urgence du moment : continuons à nous battre pour que les mesures qui permettront à tous les humains d’être vaccinés soient prises. Nous avons lancé dès l’été dernier une pétition européenne dite « Pas de profit sur la pandémie » dans le cadre des initiatives citoyennes européennes (ICE).

Cette démarche prévue par les traités européens, si elle rassemble un million de signatures dans les 27 pays européens d’ici mai 2022, obligera les institutions européennes à examiner nos propositions dont la principale est la levée des brevets sur les vaccins. Nous avons déjà rassemblé plus de 202 000 signatures et 350 organisations soutiennent cette pétition. Une large coalition à travers l’Europe de syndicats, d’ONG, de partis, de militantes et de militants, d’associations et d’experts de la santé participe à cette initiative citoyenne européenne.

Le PCF est très engagé dans ce regroupement. L’objectif est de prendre les mesures nécessaires qui garantissent un accès équitable aux vaccins et autres traitements, et évitent à tout prix qu’ils deviennent sources de profits indécents pour le secteur pharmaceutique.

Il n’y aura pas de sortie de la pandémie tant que l’ensemble des humains ne sera pas vacciné. C’est pourquoi nous vous invitons à signer massivement cette pétition. Ne nous dispersons pas.

Signons sur  https://noprofitonpandemic.eu/fr/

 

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Assises du médicament

3 Juin 2021, 06:46am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 02/06/2021 par PCF

 

Plus que jamais, il y a urgence à mettre en place un Pôle Public du médicament face à l’incurie gouvernementale dans la gestion de la crise sanitaire. La dépendance de l’État aux industriels du médicament et leurs brevets, les pénuries de médicaments en constante augmentation depuis 2008, l’acquisition pour 80% des matières premières ou des produits finis hors Europe, … la privatisation de la production, sa délocalisation pour maximiser les profits, en sont les causes principales.

La suppression d’emplois ces dernières années notamment dans la recherche, n’ont pas été sans répercussions sur l’incapacité de la SANOFI, à fournir un vaccin en temps et en heure, alors que l’aide publique aux multinationales pharmaceutiques est conséquente notamment dans la recherche.

Comme pour tout ce qui concerne la santé, nous faisons de la sortie du médicament du marché un de nos principaux objectifs.

Avec le Pôle public du médicament, nous nous intéressons à l'ensemble du processus conduisant de la recherche à la mise à disposition des médicaments et des vaccins aux malades.

Le 10 juin prochain, le PCF lance la première étape d’un processus de rencontre, d’échange et d’élaboration en France et en Europe, pour faire de la santé un bien universel, avec les Assises du médicament qui se prolongeront jusqu’à l’automne.

Fabien Roussel y présentera les principaux axes du projet proposé par le PCF, car il y a urgence à retrouver une maîtrise publique dans la politique du médicament et de socialiser tout ou partie des firmes de la Big-Pharma, afin de créer un pôle public de la recherche et de l’industrie, en France, en Europe et dans le Monde.

De cette première journée du 10 juin, un nouveau texte tenant compte de ce débat sera présenté à l’automne au grand public, aux citoyen.es, mais aussi aux partis et syndicats, associations et institutions, pour en faire un vrai débat citoyen en France et en Europe.

Programme :

9h-9h15 : accueil
• 9Hh15 : ouverture de Fabien Cohen, responsable médicament du PCF
. 9h30 : introduction de Fabien Roussel, secrétaire national du PCF
et député du Nord.
• 10h : première séquence de travail sur un état critique de
l’existant, débouchant sur ce que chacun.e entend par « Pôle public du
médicament »
• 12h : pause repas
• 13h30 : 4 temps de discussion
o Pôle recherche, les Brevets
o Pôle industriel socialisé, l’emploi et les nouveaux critères de gestion dans
l’entreprise, le statut public des entreprises et la place du privé, le
Financement, la place de la Sécurité sociale, la Formation...
o La transparence démocratique, la notion de pouvoir, l’intervention
des citoyen·nes, des salarié·es et des syndiqué·es, le Conseil
National du médicament...
o Pôle public en Europe et dans le monde
• 16H : premières conclusion

Pour être invité.es à y participer, joindre Fabien Cohen à : fcohen@pcf.fr ou au 0607285022

 

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Les questions migratoires : Combattre le retour des fantasmes et des manipulations

2 Juin 2021, 06:45am

Publié par PCF Villepinte

INTERNATIONAL COMMUNISTES

 Publié le 01/06/2021 par PCF

À un an des élections présidentielle et législatives, les questions migratoires reviennent comme un thème dominant de débat médiatique, ou plutôt comme un thème dont le traitement est dominé par les amalgames et mensonges en particulier de l’extrême droite.

Pour combattre les idées d’extrême droite, il faut d’abord combattre les idées fausses et dénoncer les manipulations. Par exemple, les scènes dramatiques de Ceuta d’il y a quelques jours ne sont pas des questions migratoires mais des manipulations politiques du Maroc qui veut « punir » tous les pays qui tentent de s’opposer à son emprise sur le Sahara occidental et appuient l'action diplomatique du Front Polisario. Il est particulièrement inadmissible de « jouer » avec la vie des gens et en particulier de mineurs pour des raisons diplomatiques. Cette attitude doit être dénoncée et les réfugiés doivent être accueillis dignement en leur laissant la possibilité de choisir leur vie, leur lieu d’installation.

D’autres idées fausses sont à combattre. Au cours des 30 dernières années, il y a eu 21 lois en France sur les politiques migratoires. Toutes ont permis de complexifier, durcir et réduire les droits des étrangers. En Europe, au cours des dix dernières années, de multiples décisions ont durci les contrôles aux frontières et cela avec l’aide de la numérisation, du fichage et de ses lobbyistes.

Donc, laisser dire que les frontières ne sont pas assez contrôlées est une faute politique. Les frontières extérieures de l’Union européenne n’ont jamais été aussi contrôlées, et d’ailleurs cette fermeture des frontières est responsable de milliers de morts dans la Méditerranée. En revanche, il serait temps de mettre en cause la gestion de Frontex qui bénéficie d’un budget de plus en plus important de l’Union européenne, aux alentours de 550 millions d’euros, mais qui est aussi soupçonné de refouler des migrants en faisant fi du droit international et des lois de Dublin qui interdisent de refouler des migrants sans un dépôt de demande d’asile.

Au sujet de l’emploi, cassons l’idée fausse aussi que « les immigrés prendraient le travail des Français ». Pour cela, regardons les chiffres de 2019 : le taux de chômage des « non immigrés » est de 7,8 % de la population active et de 13,6 % dans la population immigrée d’après l’INSEE. Alors il serait plus juste de dire que le chômage touche en particulier la population immigrée.

Une immense majorité de réfugiés vivent dans les pays en voie de développement frontaliers à leurs pays d'origine. Les demandes d’asile pour l’année 2020 n'ont été qu'au nombre de 81 000, pour seulement 11 000 acceptées ; et l'on parle de « laxisme » !

La contribution des migrants à l’économie de leur pays est supérieure aux fonds de développement versés par les pays riches. La baisse drastique de ce financement, à cause de la pandémie qui, elle-même, a fortement réduit les mouvements de population, constitue un sérieux problème et peut avoir de graves conséquences sociales.

Alors, oui, reste une crise de l’accueil des réfugiés, une aggravation de raisonnements xénophobes, une manipulation de l’opinion publique, une banalisation des idées d’extrême droite qu’il faut combattre avec des arguments de vérité, de respect des droits humains, d’ouverture au monde, des perspectives de gauche, et la volonté d’amplifier l'exigence de nouvelles politiques, justes et décentes, comme celle de l’ouverture de voies légales et sécurisées de migrations.

Le droit à la mobilité n’est pas un problème mais une liberté fondamentale qu’il faut sécuriser.

Cécile Dumas
responsable adjointe du secteur international du PCF
chargée des enjeux migratoires

 

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