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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

Nucléaire. Réacteur EPR de Taishan : un incident bien réel, des doutes sur l’accident

15 Juin 2021, 05:52am

Publié par PCF Villepinte

L'Humanité Mardi 15 Juin 2021

Marie-Noëlle Bertrand

L’hypothèse d’une fuite de gaz rare dans un circuit du réacteur n° 1 de la centrale de Taishan, en Chine, semble avérée. L’absence d’information laisse planer des doutes quant au niveau de gravité de l’incident.

L’alerte a clignoté en France lundi, au petit matin: CNN venait de faire état dune «fuite» survenue dans un des circuits de la centrale nucléaire de Taishan, dans le sud de la Chine, pas très loin de Hong Kong. Depuis, l’information sur la situation du site, qui héberge les deux seuls EPR – réacteurs nouvelle génération produits par la France (lire ci-après) – à ce jour en fonction, ne filtre qu’au compte-gouttes. Incident courant ou accident inquiétant? Voilà ce que lon pouvait en dire hier.

1. Ce qu’affirme CNN, ce que répond EDF

La chaîne de télé états-unienne se base sur une lettre que Framatome aurait adressée au département de l’Énergie américain le 8 juin: la filiale dEDF aurait demandé à ce dernier une autorisation dassistance technique pour résoudre «une menace radiologique imminente». Presque en même temps, ce 14 juin, Framatome a publié un communiqué évoquant l’incident, quoique demeurant extrêmement imprécis.

L’entreprise, qui a participé à la construction des réacteurs EPR de Taishan, dit apporter «son soutien à lanalyse de l’évolution d’un des paramètres de fonctionnement de la centrale», et assure que, «sur la base des informations disponibles, le réacteur (concerné) est actuellement dans son domaine de fonctionnement et de sûreté autorisé».

EDF, qui détient 30 % de TNPJVC, l’exploitant de la centrale, était, jusqu’en milieu de journée, à peine plus précis. Dans un communiqué publié sur son site, l’énergéticien dit avoir été informé «de laugmentation de la concentration de certains gaz rares dans le circuit primaire du réacteur n° 1 de la centrale nucléaire de Taishan». Cette concentration est «un phénomène connu, étudié et prévu par les procédures dexploitation des réacteurs». EDF dit également avoir sollicité la tenue d’un conseil d’administration extraordinaire de TNPJVC «pour que le management présente lensemble des données et les décisions».

L’ensemble des données: cest bien là ce qui manque. Les spécialistes sont unanimes là-dessus: aucune réponse formelle quant à la gravité de lincident ne pourra être apportée avant d’en savoir plus. «Selon les informations dont nous disposons, rien ne nous met aujourdhui en alerte, résume Karine Herviou, directrice générale adjointe de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, jointe par l’Humanité. Mais rien ne nous met à l’abri qu’une information ne nous ait pas été transmise.»

2. Fuite radioactive, ce qui est dans la norme

Fuite de gaz rares: en elle-même, la nouvelle nalarme personne. Cela «relève dincidents susceptibles darriver et d’être gérés dans une centrale», résume Bruno Chareyron, ingénieur en physique nucléaire et membre de la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (Criirad).

L’explication passe par un bref résumé technique: dans une centrale, le combustible – dans le cas présent, l’uranium – est encapsulé dans un tube, lui-même enveloppé dans une gaine: on parle dun crayon. «Cet appareillage forme un premier niveau de confinement et retient les produits de la fission», explique Bruno Chareyron, singulièrement les gaz rares – l’argon, l’hélium, le krypton, le néon ou encore le xénon. Le tout est plongé dans une masse d’eau: le fluide primaire. «Normalement, ces gaz restent emprisonnés dans le crayon», reprend Karine Herviou. Mais ces gaz rares, dit aussi gaz nobles «interagissent très peu avec les autres matières et sont difficiles à piéger», précise Bruno Chareyron. Il s’en échappe toujours un peu, et ils sont régulièrement collectés avant d’être rejetés dans l’atmosphère, à l’aune de seuils et d’autorisations délivrées par les autorités nucléaires.

Plus embarrassant, il arrive aussi que les crayons rencontrent des problèmes d’étanchéité. Là encore, la chose est prévue: des protocoles existent pour purger ces crayons «fuitards». «Cest arrivé deux fois à EDF en France», reprend Karine Herviou. Dans les cas extrêmes, cela peut conduire à l’arrêt de la centrale afin de les changer, ce qui, à la connaissance de la directrice de l’IRSN, ne s’est jamais produit dans l’Hexagone.

3. Quels sont les éléments qui inquiètent?

Une contamination du circuit secondaire déboucherait sur une tout autre alerte, mais, pour l’heure, l’IRSN n’a connaissance d’aucun élément laissant penser qu’un tel accident serait en passe d’arriver. «Contrairement au circuit primaire, reprend Karine Herviou, le circuit secondaire est en contact avec l’environnement.» Pour qu’il soit contaminé, toutefois, «il faudrait une rupture du générateur de vapeur», lequel, schématiquement, fait barrière. «Rien nindique que cela peut arriver à Taishan, reprend la directrice adjointe. Au reste, cela n’aurait absolument rien à voir avec la fuite constatée.»

D’autres éléments, toutefois, interrogent. Selon CNN, la note de Framatome rapporte qu’ «en raison du nombre croissant de défaillances», l’autorité de sûreté de la Chine, la National Nuclear Safety Administration (NNSA), a doublé la limite des rejets initialement autorisés dans l’atmosphère. En date du 30 mai, relève la chaîne de télé, le réacteur de Taishan avait déjà «atteint 90 % de la limite supposément révisée». «Ces éléments suggèrent de fait une augmentation des rejets», relève Brunon Chareyron.

4. Quels risques, et qui est responsable?

Quels sont, au final, les risques induits par l’incident en Chine? Tout dépend du niveau de ses rejets. Il ne donnera pas uniquement une idée de la radioactivité alentour, mais aussi de la nature de l’incident. «Sil est très important, cela indiquera une altération conséquente dun ou plusieurs crayons», reprend le physicien de la Criirad. S’il dépasse le seuil admis au point d’impliquer le changement d’un ou de plusieurs crayons, «cela conduira à un risque dexposition des salariés de la centrale ».

Tout en relevant elle aussi les nombreuses données encore inconnues, Karine Herviou se veut plus rassurante. Aucun risque d’explosion, assure-t-elle, et «si un accident était en cours, le réacteur n° 1 aurait été mis à larrêt: ce nest pas un choix, mais un dispositif automatique. Or, il fonctionne».

Incident ou accident: la question la plus épineuse restera ce qui a causé la défaillance. Un défaut d’étanchéité peut être le fruit d’une faute d’exploitation, autant que celui d’une malfaçon à la réalisation. La Chine autant que la France promettent d’être extrêmement regardantes au moment de l’enquête.

centrales nucléaires

 

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Le billet de Maurice Ulrich. Piédestal

15 Juin 2021, 05:46am

Publié par PCF Villepinte

L'Humanité Mardi 15 Juin 2021

Maurice Ulrich

Les statues de Lénine se faisant rares, celles de Jules César étant dans les musées, Bernard-Henri Lévy les remplace dans Paris Match. On le découvre sur une double page juché sur un piédestal dominant Paris en costume noir de chez Lanvin et chemise blanche, les cheveux au vent et le regard au pont d’Arcole d’un Bonaparte de 70 ans. Suivent deux pages de photos de ses combats, enfin, de ses multiples visites là où, nous dit-il, il n’est jamais allé «sans avoir la ferme intention dintervenir dans ce que je verrai». Après viennent quatre pages de récit. Ainsi, quand il est «aux côtés des damnés de la terre», il se fiche du confort, mange ce qu’il trouve, dort quand il peut. Les photos sont en plus. Le journal nous annonce en une «Laventurier millionnaire sur tous les fronts et dans les coulisses du pouvoir», en pages «Le don Quichotte des guerres oubliées». On espère pour lui que cest avec son accord que Match, on veut le croire, s’est payé sa tête.

 

 

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Santé. Les formations des infirmières sabotées par manque de budget

13 Juin 2021, 18:51pm

Publié par PCF Villepinte

Les infirmières alertent depuis des années sur les conditions d’exercice de leur profession. Ici, manifestation à Paris en 2018. Geoffroy Van Der Hasselt/AFP

Lundi 14 Juin 2021

L'Humanité  Cécile Rousseau

Incités à se former par le gouvernement, les agents de l’hôpital public se heurtent à l’austérité quand il s’agit de financer leur évolution professionnelle… Écœurés, certains songent à quitter le navire.

« V ous savez que vous nous coûtez cher?» Infirmière à l’hôpital Saint-Louis, Ania (1) n’en revient toujours pas de l’argument que lui a renvoyé sa direction quand elle a demandé pourquoi sa promotion professionnelle de spécialisation en anesthésie ne serait pas financée. Malgré son succès au concours, la jeune femme s’est retrouvée comparée à un poids économique. «Le cursus représente un investissement de 18000 euros, mais la DRH ma précisé quil ny avait plus dargent avec le Covid», déplore la soignante, rappelant qu’elle avait déposé un dossier de prise en charge en janvier, avant de recevoir une réponse… le 4 mai, soit après les résultats. «Pourtant, à Bichat ou encore Lariboisière, les hôpitaux qui font partie du même groupe hospitalier, il manque des infirmières anesthésistes, poursuit-elle. Leur rôle a été reconnu pendant la crise car elles peuvent intuber les malades.»

Alors que la pénurie de bras reste alarmante à l’hôpital, que l’hémorragie des personnels exténués se poursuit, beaucoup d’agents déjà en poste et ayant brillamment obtenu leurs examens se retrouvent sur le carreau. À l’Assistance publique des hôpitaux de Paris (AP-HP), les syndicats ont dû batailler auprès de la direction générale pour obtenir quelques avancées. Si la situation est en voie de régularisation pour les aspirantes infirmières anesthésistes diplômées d’État (Iade), comme Ania, et que 80 financements supplémentaires ont été arrachés par la négociation, le compte n’y est pas. Sur 350 personnes, principalement des aides-soignantes, à avoir réussi les épreuves pour intégrer un institut de formation en soins infirmiers (Ifsi), 120 sont toujours non subventionnées.

En surchauffe pendant la première vague, Noémie, aide-soignante à Saint-Louis, n’a pas apprécié de se voir claquer la porte au nez pour des motifs douteux. Sur 20 personnes de l’hôpital admises à l’Ifsi, seules 3 ont été prises en charge. «Jai eu 19/20, mais la direction ma expliqué son refus par le fait que, daprès mon dossier administratif, javais eu quatre jours dabsence pour enfant malade, pourtant parfaitement justifiés, raconte-t-elle au bord des larmes. Je n’avais pas envie de rentrer dans les détails de ma vie de mère célibataire. On m’a aussi jugée sur le fait que je n’avais pas mon bac après quinze ans de carrière. Toutes les excuses sont bonnes. J’avais suivi une préparation au concours pendant six mois, beaucoup travaillé, j’étais persuadée que les choses allaient se faire naturellement. Pendant le Covid, on a vu les infirmières au bout du r ouleau, je voulais les aider!»

Un fonctionnement aberrant

Blessée par cette relégation, avec plusieurs de ses collègues, elle a interpellé le ministre de la Santé, Olivier Véran, et le directeur général de l’AP-HP, Martin Hirsch. Courrier resté lettre morte. Corinne Jac, membre du collectif Inter-Urgences, les a accompagnées dans leurs démarches: «Elles ont été déstabilisées, soupire-t-elle. Ce dispositif est pourtant intéressant: les agents en promotion professionnelle doivent ensuite cinq années de service à lAssistance publique. De lautre côté, nous avons des jeunes diplômés qui ne tiennent pas toujours le choc en arrivant à l’hôpital. Nous avons encore eu deux démissions en moins d’un mois.»

Pour les recalés, un brouillard entoure ces critères de choix. Il va de pair avec la décentralisation du financement vers les groupes hospitaliers, en 2019. Avant, le classement en fonction des notes permettait d’établir des priorités. Cette année, les groupements hospitaliers se sont principalement appuyés sur le dossier administratif: le candidat doit fournir un CV, une lettre de motivation, un projet professionnel, une appréciation de son cadre et un relevé du nombre de jours d’absence. «Les groupes hospitaliers organisent des commissions de sélection afin d’établir un classement en fonction des évaluations des agents et de leur projet professionnel», justifie la direction générale de l’AP-HP, qui assure que «leffort de financement de ces formations a continué daugmenter, en 2020 et en 2021 (). En dehors de lAP-HP, les mêmes procédures de sélection sont utilisées, mais elles sont confiées par les hôpitaux à l’Association nationale pour la formation permanente du personnel hospitalier (ANFH)».

Pour Rose-May Rousseau, secrétaire générale de l’Usap-CGT, qui se bat depuis des années pour le maintien d’un haut niveau de promotion professionnelle qui faisait la réputation de l’Assistance publique, ce fonctionnement est une aberration: «Il faut revenir à un système centralisé; là, les groupes hospitaliers font ce quils veulent. Davantage de budget doit aussi être alloué par l’agence régionale de santé. 3500  postes sont vacants à l’AP-HP, dont 400 d’infirmières. Nous avons donc porté au siège le dossier de 78 collègues non pris en charge. Nous attendons des réponses. Il ne faut pas oublier que la promotion professionnelle per met d’endiguer la fuite du personnel, d’avoir des soignants expérimentés, mais aussi de rouvrir des lits fermés à cause du sous-effectif.»

Sentiment d’ingratitude

Si des déceptions et injustices se produisent chaque année aux concours, elles revêtent avec la pandémie un caractère particulier. Ces cas sont en contradiction avec le discours volontariste du gouvernement lors du Ségur de la santé incitant les professionnels à se former, en faisant notamment «de la promotion professionnelle tout au long de la carrière un facteur dattractivité et de fidélisation». Pour Cathy Le Gac, cosecrétaire générale de SUD santé AP-HP, si l’AP-HP y consacre trois fois plus d’argent qu’un hôpital classique, «cest aussi au ministère de la Santé de prendre ses responsabilités. Nous avons obtenu que plus de personnes soient prises en charge, mais je comprends que la déception soit forte car elles ont eu des super notes. Pour cette session, compte tenu de la crise sanitaire, il y a eu un seul oral et pas d’épreuve écrite».

Décidée à ne pas laisser passer sa chance, Adeline a fait le grand saut en 2019. Pour se payer son école d’infirmières, elle a pris une disponibilité de son hôpital parisien et enchaîne les vacations dans le secteur privé. «Jai demandé des financements ailleurs, à lANFH, à Pôle emploi, mais je ne peux prétendre à rien, comme je dépends de l’AP-HP, conclut-elle. Je suis piégée. Je travaille 8 ou 9 nuits tous les mois, sauf en période d’examen, pour payer les 6500 euros annuels du cursus. Si je peux me le permettre, cest parce que, à 32 ans, j’habite encore chez mes parents. J’ai hâte de finir pour souffler physiquement et moralement. Mais je ne sais pas si j’aurai envie de reprendre un poste dans le public après ça…»

Ce coup d’arrêt aux évolutions de carrière pourrait accélérer les départs. En colère, Katia, aide-soignante reçue aux examens avec 17 de moyenne, va solliciter une rupture conventionnelle. «À 50 ans, jai envie d’évoluer, tranche-t-elle. Je ne vais pas attendre dix ans pour quelque chose auquel j’ai droit. J’ai postulé ailleurs. Des maisons de retraite recrutent à côté de chez moi et me proposent des salaires plus élevés que mes 1800 euros, revalorisation du Ségur incluse! Le résultat du concours est valable trois ans, peut-être quun futur employeur me le financera» Si la cassure semble définitive avec le service public, c’est que l’ingratitude face à son sacrifice l’a marquée. «Je me suis portée volontaire pour aller en service Covid 12 heures par jour. Mais on ma opposé le fait que javais été notée 1,5 sur 3 dans ma relation avec les patients et les collègues. Donc, dans ma tête, je suis déjà partie.»

(1) Tous les prénoms ont été changés.

santé

 

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Les futurs bacheliers sont aujourd'hui victimes des choix du ministère de l'Éducation nationale

13 Juin 2021, 18:49pm

Publié par PCF Villepinte

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Elsa Triolet : une journée d’hommages au moulin de Villeneuve

12 Juin 2021, 07:48am

Publié par PCF Villepinte

L'Humanité

Muriel Steinmetz

Le 12 juin, des comédiens liront des textes de l’écrivaine, des films qu’elle a inspirés seront projetés dans le parc de la demeure où elle vécut et repose aujourd’hui auprès d’Aragon. Entretien avec Guillaume Roubaud-Quashie, qui dirige la Maison Elsa Triolet-Aragon, à Saint-Arnoult-en-Yvelines.

Quel est le but de cette manifestation, qui aura lieu dans la demeure où elle vécut avec Aragon, l’un et l’autre reposant côte à côte, pour l’éternité, dans le parc de la propriété?

GUILLAUME ROUBAUD-QUASHIE

 Le 16 juin 1970, Elsa Triolet s’éteignait à Saint-Arnoult. L’an passé, nous voulions marquer le cinquantième anniversaire de sa mort. La pandémie nous en a empêchés. On l’organise un an après.

La romancière de talent, qui a jeté des ponts entre la France et la Russie au temps de l’Union soviétique, la résistante, le prix Goncourt à la Libération, la muse du grand poète national… comment aborder Elsa Triolet en ses figures multiples?

GUILLAUME ROUBAUD-QUASHIE

 L’ombre attachée à son nom est d’autant plus injuste qu’Elsa Triolet a créé dans beaucoup de domaines. S’agissant de la dimension littéraire, sur laquelle on va mettre le plus l’accent, ce 12 juin, il y aura des conférences avec des écrivains. L’après-midi sera davantage axé sur l’écoute de ses mots. Des comédiennes comme Macha Méril et Catherine Salviat, de la Comédie-Française, et de jeunes acteurs de la MC93 de Bobigny liront des extraits de ses œuvres. Nous voulons mettre en avant cet aspect d’elle, car c’est ainsi qu’elle se définit, notamment dans les préfaces qu’elle écrit: «Quest-ce que je suis? Je suis un écrivain», dit-elle. À l’époque, on ne disait pas «écrivaine». Nous désirons aussi la montrer à partir de ses mots, dans la chanson. Peu le savent; elle a été mise en chanson par le truchement de Guillevic. Il y a encore le cinéma, avec, entre autres, le film sur elle, d’Agnès Varda , Elsa la rose (1966), et l’adaptation qu’Amos Gitaï a faite de son roman,  Roses à crédit. Des projections en plein air sont prévues.

Nombreux ont été les livres publiés à son sujet, sans compter les écrits d’Aragon, en prose et en vers. Reste-t-il à découvrir des éléments propres à approfondir la connaissance de cette figure d’exception?

GUILLAUME ROUBAUD-QUASHIE

 Son rapport à la musique est méconnu. En général, l’œuvre d’Elsa Triolet est à découvrir, surtout pour les nouvelles générations, d’autant qu’elle aborde des sujets d’une très grande actualité. Romancière de la solitude et de la vieillesse, elle a écrit des pages incroyables sur la condition d’étranger. Si on regarde notre monde, on a vraiment besoin de la lire.

Quelles sont les missions de la Maison Elsa Triolet-Aragon?

GUILLAUME ROUBAUD-QUASHIE

 La Maison s’attache d’abord, à Saint-Arnoult et aussi lors d’initiatives hors les murs, à faire rayonner l’œuvre d’Aragon et celle d’Elsa Triolet. La Maison a été d’emblée tournée vers les arts, du fait de la présence d’œuvres in situ. Nous mettons sur pied des expositions. Actuellement, c’est celle de Pierre Buraglio, «Juin poignardé», titre emprunté au poème les Lilas et les roses, dAragon. La troisième mission a trait aux archives, soit la recherche autour des œuvres.

Le programme (de 9 heures à 22 heures)

Lectures: Macha Méril, Catherine Salviat (sociétaire honoraire de la Comédie-Française) et de jeunes acteurs en formation à la MC93 de Bobigny, puis Jacques Verzier (voix), Raphaël Sanchez (piano).

En débat, les écrivains Grégory Le Floch et Jean-Baptiste Para.

Le violoncelliste Xavier Phillipps, avec Héloïse Luzzati, jouera près de la tombe d’Elsa.

Conférences à 10 heures: Marianne Delranc-Gaudric, Vélimir Mladenovic, Geneviève Chovrelat-Péchoux, Marie-Thérèse Eychart.

À 19 heures, cinéma en plein air, grand écran. Performances artistiques et interventions théâtrales toute la journée.

Tarif unique: 15 euros. Restauration possible sur place.
Navette
: départ de Paris (porte dOrléans à 9 heures), retour à 20 heures.
Moulin de Villeneuve, Saint-Arnoult-en-Yvelines, www.maison-triolet-Aragon.com.

EN VIDÉO Visite guidée de la Maison Elsa Triolet-Aragon

 

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Départementales et régionales : Le vote communiste, outil de lutte pour les solidarités, contre les droites et l’extrême droite

12 Juin 2021, 07:45am

Publié par PCF Villepinte

Depuis un mois une offensive politico-médiatique favorable à l’extrême droite s’est installée dans le pays à partir d’une succession de faits divers terribles avec l’assassinat de policiers ou d’adolescents. Pour le PCF, les choses sont claires. Nous sommes indignés de ces situations inacceptables, et avec Fabien Roussel nous avons exprimé notre positionnement pour une police de proximité, une police républicaine, avec des moyens pour la justice et pour la police comme pour tous nos services publics.

Oui, la sécurité est une question importante et elle s’est invitée au débat des élections locales. Nous y répondons, mais nous alertons sur toute instrumentalisation de ces drames ou tout détournement du soutien aux forces de l’ordre dont la mission est de protéger nos concitoyens. C’est une prérogative de l’État.

Nous voulons une police nationale républicaine. Mais les Français n’ont pas que cette préoccupation : ils sont favorables à l’augmentation du pouvoir d’achat, à plus de moyens pour la santé, pour l’éducation, pour les transports, comme le montre l’Humanité. Ils sont inquiets pour leur emploi, pour l’avenir des jeunes. Ils refusent la montée de la pauvreté, ils souhaitent le débat sur les politiques de solidarités dans les départements et les régions.

Le gouvernement tente de surfer sur l’aspiration à une vie normale et la joie du recul de la pandémie et des levées des restrictions. Emmanuel Macron joue la proximité et l’écoute, mais il poursuit ses choix d’adaptation des institutions françaises aux besoins du capital. La réforme réactionnaire des retraites pourrait ressortir, celle de l’assurance chômage va s’appliquer malgré les drames humains annoncés et voilà que sans attendre les résultats du vote on ressort la loi 4 D sur les collectivités.

Le projet de loi dit 4 D (Différenciation, Décentralisation, Déconcentration et Décomplexification) prévoit une nouvelle vague de transferts ou de délégations de compétences de l’État aux collectivités, mais également entre collectivités territoriales. Ces transferts s’accentuent, et avec eux celui du démantèlement des services territoriaux et de proximité de l’État.

Cette loi souligne le besoin majeur du plus grand nombre d’élus communistes dans les régions et les départements pour faire face au prochain mandat.

 

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Atrophie(s)

12 Juin 2021, 07:31am

Publié par PCF Villepinte

France, que deviens-tu?

Involution.

 Nous y voilà, à cette pseudo-démocratie à l’anglo-­saxonne: la relation client remplace un à un les services publics et tous les rouages de l’éthique républicaine, tandis que la langue de la gestion comptable et financière supplante désormais les programmes (déchirés), les confiances (déçues) et les fraternités (brisées).

Tout est donc permis, dans cette France malade, et nous nous demandons ce que nous avons bien pu faire pour en arriver là. Horrible pensée, celle de croire que nous n’avons pas perdu une bataille mais la guerre. Régis Debray écrivait en 2018, dans Bilan de faillite (Gallimard): «On peut masquer cette déculottée sous un ton grand seigneur, désinvolture blasée, ironie distante, “au-dessus de ça”. La poésie des ruines. Des simagrées. Tant d’idéaux jetés à la queue leu leu dans une fosse commune auraient mérité, non un sourire de faux jeton, mais une salve d’honneur.» 

Trois ans plus tard, la situation a non seulement empiré, mais elle se dégrade si vite qu’on ne sait plus jusqu’où dérivera le climat politico-médiatique. On ne nous avait pas préparés au culte du «gagnant» et à la pourriture préfascisante qui pollue tout sur son passage. Jamais, depuis la guerre, certains Français n’avaient à ce point engendré une logique d’exclusion dont les relents pétainistes nous ramènent, par un mouvement d’involution, aux années 1930.

Le bloc-noteur le ressasse depuis si longtemps que sa plume tourne à vide dans l’encrier: ne plaisantons pas avec notre lucidité, elle est notre meilleure protectrice à l’heure où les bruits de verre brisé de la haine ordinaire agressent la République en son cœur même. À mesure que monte la menace, la peste brune se diffuse à la vitesse des marées.

Idéologues.

 Regardons froidement la séquence en cours, que nous pouvons nommer: «Le temps de l’extrême droite.» En quelques semaines, nous avons tout connu. L’appel au meurtre de militants de gauche, les diatribes de militaires factieux, les mots de policiers non moins séditieux marchant sur l’Assemblée nationale, les propos d’égout d’idéologues médiatiques, et même une gifle infligée à Mac Macron au cri de ralliement des royalistes…

France, que deviens-tu? La dédiabolisation de Fifille-la-voilà et de la fachosphère atteint de tels sommets que, tenez-vous bien, la gauche est dorénavant présentée comme plus dangereuse que le Rassemblement national par des «intellectuels» et des élus. On connaît la vieille formule: «Plutôt Hitler que le Front populaire», slogan d’une droite extrême soutenue financièrement par le grand patronat de l’époque. Rien n’aurait changé?

Cette semaine, l’écrivain Laurent Binet écrivait ceci sur son compte Facebook: «Calmons-nous quand même, ça reste une petite baffe. L’homme l’a méritée, et quant à la fonction présidentielle, pas la peine de la sacraliser outre mesure. Ironiquement, toutes les réactions qui hurlent au crime de lèse-majesté ont des accents royalistes finalement assez proches de la ligne Action française.

L’autre ironie est que Macron n’est pas payé de ses efforts pour draguer l’extrême droite. Encore une leçon que lui et ses amis enthoveniens n’ont pas su tirer de l’Histoire: à trop vouloir nourrir la bête, elle finit toujours par vous mordre.» Comme le dit également l’historien Patrick Boucheron: «Désigner son adversaire revient à choisir son successeur.» A-t-il tort?

Délices.

 Alors, comment briser la tenaille entre les blocs capitaliste et réactionnaire? Nous pensons à Walter Benjamin: «De tout ce qui jamais advint, rien ne doit être considéré comme perdu par l’Histoire.» Ce samedi, nous défilerons pour retrouver l’élan du combat et tenter d’endiguer la fin programmée de notre démocratie. Face à l’atrophie, rien n’est encore écrit.

Sauf ces phrases de Marguerite Yourcenar: «Agir et penser comme tout le monde n’est jamais une recommandation; ce nest toujours pas une excuse. À chaque époque, il y a des gens qui ne pensent pas comme tout le monde, c’est-à-dire qui ne pensent pas comme ceux qui ne pensent pas… Chaque homme a éternellement à choisir, au cours de sa vie brève, entre l’espoir infatigable et la sage absence d’espérance, entre les délices du chaos et ceux de la stabilité…» Rien à ajouter. 

[BLOC-NOTES publié dans l'Humanité du 11 juin 2021.]

Publié par Jean-Emmanuel Ducoin 

 

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Retraites. Fabien Roussel propose une réforme « juste »

11 Juin 2021, 21:30pm

Publié par PCF Villepinte

Vendredi 11 Juin 2021

L'Humanité Diego Chauvet

Le secrétaire national du PCF estime que rétablir l’âge de départ à 60 ans est possible en taxant les revenus financiers et en s’attaquant au problème du chômage.

Le secrétaire national du PCF et candidat à l’élection présidentielle, Fabien Roussel, propose aux Français une réforme des retraites digne des «jours heureux». En conférence de presse jeudi 10 juin, le dirigeant communiste a proposé un projet dont la philosophie est à l’exact opposé de celui d’Emmanuel Macron. «À peine sortons-nous de la pandémie que certains disent quils devront prendre des mesures impopulaires. Moi je veux prendre des mesures populaires. Ça fait quarante ans quil ny en a pas eu. Et lun delles, c’est le droit pour chacun de pouvoir partir en retraite à 60 ans», a expliqué le député du Nord.

Il y a une semaine, le président de la République avait replacé la question de la réforme des retraites, suspendue depuis le début de la pandémie, dans le débat public. S’il a déclaré qu’elle ne pouvait être «reprise en l’état», il a néanmoins donné mission aux membres de sa majorité de faire passer des messages et tester les réactions. Entre autres, il serait question d’un recul de l’âge de départ en retraite. Travailler plus longtemps donc, pour cotiser plus longtemps. Les arguments du pouvoir sont, comme d’habitude, comptables: selon le Conseil dorientation des retraites, le déficit du système par répartition s’élève à 13 milliards deuros en 2020 et 10 milliards en 2021.

Des mesures chiffrées pour une véritable conquête sociale

Le secrétaire national du PCF estime qu’il faut le financer davantage, mais ne pas chercher des économies en prolongeant les années de travail des salariés. «Lespérance de vie en bonne santé pour un ouvrier, a-t-il rappelé le 10 juin, c’est 59 ans. Pour un cadre, elle est de 69 ans. Dix années d’écart, c’est beaucoup.» Fabien Roussel a également considéré que rallonger l’âge de départ et les années de cotisation revient à condamner les salariés à travailler jusqu’au seuil de leur vie. «À lopposé dune réforme dure, je propose des mesures populaires, a-t-il martelé: le droit de partir à 60 ans, avec une bonne pension, après 37,5 années de cotisations, avec un taux de remplacement de 75 %, basé sur le salaire des six derniers mois dans le public et des dix dernières années dans le privé.»

Cette réforme aura évidemment un coût, et le candidat communiste à la présidentielle a expliqué comment il compte la financer. «Les revenus financiers en France se sont élevés à 330 milliards d’euros l’an dernier. Je propose d’instaurer une cotisation de 10,4 % sur ces revenus, qui permettrait de rapporter 30 à 40 milliards d’euros supplémentaires dans nos caisses de retraite.» Fabien Roussel a également souligné le rôle du chômage dans le déficit du système de retraites: «Avec un million demplois supplémentaires, ce sont 7 milliards deuros de cotisations supplémentaires qui rentrent.» Enfin, avec l’égalité salariale entre hommes et femmes, il serait possible de récupérer encore 5,5 milliards de cotisations. En outre, rétablir la retraite à 60 ans après 37,5 années de cotisations permettrait selon lui de «laisser la place aux jeunes», qui, au lieu de rester au chômage, trouveraient du travail et cotiseraient eux aussi.

S’il inscrit cette proposition de réforme dans le sillage de sa campagne sur les «jours heureux», le député entend démontrer quil ne sagit pas que dun slogan, et que cette nouvelle conquête sociale peut être financée. Le contexte particulier dans lequel il a formulé cette proposition de réforme des retraites, deux jours après la publication d’une violente vidéo de l’extrême droite et l’agression contre le président de la République, a aussi été souligné. «Des jours violents je n’en veux pas, des jours heureux, oui, a insisté Fabien Roussel.  Je souhaite que la présidentielle ne se déroule pas dans un tel climat, et que chaque candidat puisse venir débattre de son programme.»

 

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Manipulation

11 Juin 2021, 07:23am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 09/06/2021 par PCF

La dépêche AFP est tombée ce week-end : « La France s’apprête à créer en septembre une agence nationale de lutte contre les manipulations de l’information » !

Diable, dira-t-on, enfin une instance qui va rappeler à l’ordre Zemmour, recadrer Pascal Praud, rectifier Hanouna, sanctionner Bolloré, rappeler aux chaînes publiques qu’il n’y a pas que les faits divers dans la vie ! Que nenni. La dépêche en effet continue ainsi : « …manipulations de l’information en provenance de l’étranger visant à déstabiliser l’État »…

Bref plutôt une histoire de barbouzes. Dommage, un instant, on a rêvé… d’une info de qualité.

Gérard Streiff

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Nouveau mode de calcul des APL : un crime contre la jeunesse

11 Juin 2021, 07:20am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 08/06/2021 par PCF

Au creux de l’été 2017, tout juste installé à l’Élysée, Emmanuel Macron s’en était pris aux aides au logement en imposant une baisse de 5 euros de toutes les APL. 

Quelques mois plus tard, le gouvernement ponctionnait le budget des bailleurs sociaux en leur imposant une baisse annuelle de 50 à 60 euros des APL. Une perte sèche pour leurs capacités d’investissement dont nous faisons aujourd’hui les frais, avec une chute historique du nombre de logements construits.

Aujourd’hui, le gouvernement récidive et continue de faire les poches des plus fragiles.

En effet, depuis Janvier 2021 un nouveau mode de calcul des APL est entré en vigueur. Une première étude révélée par Les Echos  souligne que cette réforme fait beaucoup plus de perdants que de gagnants : 41% des allocataires ont observé une baisse de leurs versements.

Alors que le pouvoir d’achat des ménages est au plus bas et que notre pays s’apprête à franchir la barre symbolique des 10 millions de pauvres, cette réforme qui a pour objectif affiché de permettre 1,2 milliard deuros d’économies sur le minimum social le plus efficace contre la pauvreté est inacceptable.

Premières victimes de la crise, les jeunes sont aussi les premiers impactés par cette réforme qui fait drastiquement baisser leurs revenus. Jusqu’alors, ils bénéficiaient généralement d’aides au logement lors de leurs premières années d’emploi du fait d’avoir eu de faibles revenus lors de leurs études.

Pour ces derniers, le nouveau mode de calcul de l’allocation est une double peine. Non seulement les jeunes perdent plusieurs centaines d’euros d’aides nécessaires à maintenir l’équilibre de leur budget, mais en plus ils voient ces aides varier en fonction de leur situation dans l’année. Les jeunes sont bien souvent confrontés à de fortes variations de revenus, enchaînant période d’emploi et de non emploi.

A la lumière de l’impact de cette réforme sur les ménages les plus précaires, avec Fabien Roussel, nous demandons solennellement au gouvernement de revenir sur ce nouveau mode de calcul des APL.

 

Ian Brossat, porte-parole du PCF.

 

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