Les services publics remontent au front
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L’Humanité Samedi 23 Janvier 2021
La santé le 21 janvier, l’éducation le 26, l’énergie le 28... Après 9 mois de crise sanitaire et face aux coups de l’exécutif, reprendre la lutte frontale est une nécessité. En point d’orgue : la Journée nationale du 4 février. NOTRE DOSSIER
Ils furent en première ligne lors de chaque confinement, les petites mains des activités à ne surtout pas fermer, même en temps de couvre-feu avancé. Les agents hospitaliers, médecins, infirmières, aides-soignants et personnels de service ; les professeurs d’école, de collège, de lycée, du supérieur, en visioconférence ou en présentiel ; les énergéticiens, électriciens ou gaziers… Tous devraient être au centre de nos attentions. Ces agents du service public sont pourtant absents des mesures censées préparer le « monde d’après ».
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Sur les 100 milliards d’euros du plan de relance, seuls 6 sont réservés à la santé pour rehausser un peu les salaires des hospitaliers, 1,8 milliard pour la modernisation numérique des services de l’État et des collectivités. L’action des régions, départements et municipalités est certes soutenue, à hauteur de 10 milliards, mais pour conforter leur rôle de chef d’orchestre de l’activité sur les territoires. Doit-on compter les 800 millions de l’armée pour gonfler ces mécomptes ?
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En revanche, les services publics continuent de pointer dans la colonne des moins des lois de finances de l’État et de la Sécurité sociale. Les fermetures de lits se poursuivent dans les hôpitaux au gré des regroupements d’établissements et de services. L’éducation nationale est sommée de faire plus sans recevoir plus. Quant aux agents des entreprises publiques de l’énergie, EDF en tête, ils luttent avec force contre le projet Hercule, qui parachève la stratégie de privatisation du secteur en cours depuis vingt ans.
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Il n’est pas surprenant de voir tous ces agents, salariés ou contractuels des services publics, répondre les premiers à l’appel à mobilisation lancé à l’unisson par la CGT, la FSU, Solidaires, l’Unef et les organisations de jeunesse (MNL, Fidl, UNL). La santé a ouvert le bal ce jeudi, l’éducation se mobilise le 26 janvier et l’énergie le 28, avant une Journée nationale interprofessionnelle le 4 février. Voire plus si le Covid le permet. « Nous voulons tirer les leçons des neuf derniers mois, pour que les jours d’après soient vraiment différents. Il faut créer de l’emploi, notamment dans les services publics, pour répondre aux si nombreux besoins non pourvus », explique Catherine Perret, secrétaire confédérale de la CGT.
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Reprendre le chemin des grèves et des mobilisations est une évidence pour ces syndicats. « Dans les programmations budgétaires, les mesures de long terme, le gouvernement est resté sur ses a priori idéologiques », déplore Benoit Teste, secrétaire général de la FSU. Or, relève Murielle Guilbert, déléguée générale de Solidaires, « penser bien commun, c’est forcément renforcer les trois fonctions publiques ».Fer de lance de cette rentrée sociale 2021, les services publics donnent envie à d’autres secteurs du privé de les rejoindre. Dans l’agroalimentaire, la métallurgie, la chimie, les transports, les revendications ne manquent pas. Elles ne resteront pas confinées bien longtemps.