Les communistes de villepinte vous invitent à utiliser ce blog comme point de rencontre et d'échanges concernant la situation politique ,économique ,sociale et environnementale du local à l'international.
Le gouvernement a présenté les principales mesures du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) mercredi 29 septembre. Ce nouveau PLFSS poursuit la même politique libérale de réduction des moyens : 4 milliards d'euros d'économie sont demandés à l'hôpital public.
Àl'image de la politique économique gouvernementale, le PLFSS 2021 n'est pas à la hauteur des enjeux posés par la crise sanitaire de la Covid-19.
Alors que la deuxième vague de l'épidémie se profile, le gouvernement a dévoilé un PLFSS à l'image des précédents, ceux-là mêmes ont rendu l'hôpital public exsangue. Avec l'achat des masques, la prise en charge des test PCR et les arrêts de travail pour garde d'enfant pendant le confinement, le coût de l'épidémie se chiffre à 15 milliards d'euros, soit une hausse de l’Objectif national des dépenses d’assurance maladie (Ondam) de 7,6 % (tandis que le PLFSS 2020 prévoyait un Ondam à 2,45 %).
Fermeture de 3 400 lits en 2019 dans l'hôpital public
Le PLFSS 2021 fixe l'augmentation de l'Ondam à 3,5 %, soit 4 milliards d'euros d'économie demandées. Cette politique de maîtrise des dépenses, qui est à l’origine de l’incapacité de notre système de santé à faire face à la crise tout au long des mois de mars et avril, continue et va se poursuivre dans les mois et les années suivantes. Les services du ministère de la Santé ont confirmé la fermeture de 3 400 lits en 2019 et ces dernières semaines. La presse s’est fait l’écho de fermetures de services dans de nombreux hôpitaux, faute de personnels.
Le PLFSS 2021 entérine les principales mesures du Ségur de la santé, soit 8,2 milliards d’euros pour celles et ceux qui « font notre système de santé », selon les mots du gouvernement :
7,6 milliards d’euros pour les personnels paramédicaux dans les établissements de santé et dans les Ehpad publics et privés ;
450 millions d’euros pour le personnel médical à l’hôpital public.
Face à ces chiffres clinquants, il faut rappeler que le Ségur de la santé n’a répondu ni aux attentes des salariés, ni aux besoins de la population. Si les augmentations de salaires – même insuffisantes - sont toujours bonnes à prendre, la première revendication des salariés, à savoir l’embauche massive de personnels, n’a trouvé de réponses ni dans les hôpitaux, ni dans les Ehpad.
Rejeté par une large majorité du pays, le président de la République a choisi de s'aventurer sur un terrain très glissant.
Au nom des reculs de la République qui préoccupent nos concitoyennes et concitoyens, il a en effet pris le risque d'encourager les amalgames entre l'islam, les musulmans, l'intégrisme ultra-réactionnaire, le terrorisme, la délinquance, les quartiers populaires.
Le « séparatisme » dénoncé ne concerne qu'une seule religion. Le choix même de parler depuis une ville populaire d'Île-de-France entretient la confusion en associant aux régressions obscurantistes une partie de la nation. Celle qui, souvent de confession ou de culture musulmanes, se trouve reléguée dans les périphéries urbaines et est victime d'une insupportable exclusion sociale. Celle aussi qui était en première ligne de la lutte contre l'épidémie de Covid-19 au printemps, sans que quiconque ne songe alors à lui reprocher un quelconque « séparatisme ».
Emmanuel Macron met de fait en cause des libertés fondamentales et certaines des règles énoncées par la loi de 1905 consacrant la séparation intransigeante des Églises et de l'État. Ce qui fera le jeu
des prêcheurs de haine de tout bord, qui ont en commun de vouloir diviser les Français en fonction de leurs origines et de leurs convictions intimes.
Il est ainsi dangereux de remettre en cause les droits des collectivités locales, en soumettant leurs actes à la tutelle administrative des préfets.
Il n'est nullement dans l'esprit des lois de 1901, 1905 et 1907 de s'engager sur la pente dangereuse de la restriction des droits des associations et de leurs possibles dissolutions par voie administrative.
Si l'on veut scolariser les enfants dès l'âge de trois ans, encore convient-il, dès l'exercice budgétaire de 2021, d'offrir à l'école de la République tous les moyens d'exercer sa mission.
Ce n'est pas en s'ingérant dans l'organisation et le financement des établissements privés que l'on combattra vraiment les dérives sectaires, c'est en revenant sur les dispositions qui, depuis de très nombreuses années, ont favorisé l'essor de l'enseignement confessionnel au détriment de l'école publique.
C'est aller à l'encontre de la séparation des religions et de la puissance publique que d'engager l'État dans la structuration d'un culte particulier et la formation de ses officiants. On ne peut prétendre
écarter une « approche concordataire » et remettre implicitement en question le principe d'égalité de traitement des religions par la République, ouvrant du même coup la boîte de Pandore de nouvelles
querelles religieuses à l'avenir.
Le fondamentalisme fanatique, qui pousse aux replis communautaires et prétend substituer la loi divine à celles de la République, existe dans la plupart des religions. Il doit être combattu sans réserves. S'il se manifeste au sein de l'islam, il n'en est pas moins extrêmement minoritaire parmi nos compatriotes de confession musulmane. C'est pourquoi c'est une faute de réduire l'action publique au seul « séparatisme islamiste ».
Ni des lois de circonstance bousculant l'État de droit, ni des dispositifs bricolés à la hâte à des fins électoralistes ne permettront une action efficace. Les textes aujourd'hui existants permettent aux
administrations de lutter efficacement contre les dérives sectaires, d'engager des poursuites contre les incitations à la haine ou à la violence sur les lieux de culte et dans le cadre d'associations
cultuelles, de fermer si nécessaire tout lieu qui se place hors des règles du vivre-ensemble, de contrôler et démanteler les circuits de financement occultes de certaines obédiences.
Pour faire reculer l'obscurantisme et l'intégrisme, l'urgence est d'abord à la reconstruction du lien social et des liens de la citoyenneté dans notre pays.
Notre laïcité républicaine a d'abord besoin que ses principes soient véritablement mis en œuvre pour garantir la liberté de conscience et l'égalité des citoyens, par-delà leurs appartenances religieuses.
Ramener la République là où elle a démissionné depuis des années nécessite des politiques audacieuses en matière d'emploi, de ré-industrialisation des territoires, de moyens accrus pour notre
enseignement, de formations qualifiantes des jeunes et des salariés, de services publics refondés et étendus, d'égalité entre femmes et hommes, de revitalisation de la démocratie, de mise en place d'une police et d'une justice de proximité, d'encouragement à un travail de mémoire approfondi sur les crimes de la colonisation. Et s'il s'agit de parler de la vie associative, que l'exécutif se préoccupe donc d'aider sans délai les structures républicaines et leurs milliers de bénévoles qui agissent au quotidien contre les conséquences de la crise sanitaire, le développement de la précarité, la misère qui gangrène tant de nos communes. Emmanuel Macron n'en a pas dit un mot.
Absolu. Avec une constance inégalable, à chaque fois que le bloc-noteur pense à la naissance de la Sécurité sociale, donc à son créateur Ambroise Croizat, une citation de George Bernard Shaw lui traverse l’esprit: «Dans la vie, il y a deux catégories d’individus: ceux qui regardent le monde tel qu’il est et se demandent pourquoi, et ceux qui imaginent le monde tel qu’il devrait être et qui se disent: pourquoi pas?» L’humanité n’est pas du relatif mais de l’absolu. Voilà comment nous pourrions résumer l’action communiste de cet homme hors du commun, non réductible à sa seule fonction de ministre. À soixante-quinze ans de distance, son énergie continue de nous fasciner. Sans parler de son ambition. L’ouvrier, devenu acteur majeur de l’histoire sociale de notre pays au moment du Conseil national de la Résistance, portait à la sortie de la Libération un projet de société qui dépassait de loin les générations de l’époque. Il voyait plus haut que l’horizon, n’anticipant le monde que pour les générations futures. La Sécu s’érigea sur ce principe universel, qui, selon Croizat lui-même, devait «mettre fin à l’obsession de la misère» et voulait que «chacun cotise selon ses moyens et reçoive selon ses besoins». Cette «trace» n’est pas qu’une trace, mais un héritage. À condition de ne pas oublier que cet «instant» singulier de 1944-1945 fut le fruit de circonstances exceptionnelles ayant permis un meilleur partage des richesses entre le capital et le travail au bénéfice des travailleurs. N’ayons pas peur de parler d’une période révolutionnaire, puisque le mode de production fut mis en cause: ce qui se joua alors n’était pas la répartition de ce qui était produit, mais la production en tant que telle.
Honte. Croizat disait: «Jamais nous ne tolérerons que soit mis en péril un seul des avantages de la Sécurité sociale, nous défendrons à en mourir et avec la dernière énergie cette loi humaine et de progrès.» Depuis notre ici-et-maintenant, la parenthèse en question paraît loin, très loin. Trois générations plus tard, un continuum de plans de casse n’a cessé de mettre à mal cette pierre angulaire de notre pacte social. C’est un peu comme si cette histoire révolutionnaire nous avait été volée par bouts successifs, sans que sa mémoire ne s’altère pour autant. Preuve, les ennemis de classe n’hésitent pas à s’en référer, comme si par ce supplément d’âme (référencé) ils se dédouanaient. Souvenons-nous d’Édouard Philippe, qui, au nom du «peuple», osa déclarer, concernant la réforme des retraites: «L’ambition portée par ce gouvernement est une ambition de justice sociale. (…) Et surtout la seule chose qui compte, c’est la justice.» Et ilajoutait: «Nous proposons un nouveau pacte entre les générations, un pacte fidèle dans son esprit à celui que le Conseil national de la Résistance a imaginé et mis en œuvre après-guerre.» Un pacte fidèle? Sans commentaire. Et comment qualifier la phrase du sénateur LaREM de Paris, Julien Bargeton, qui reprit à son compte une citation d’Ambroise Croizat: «L’unité de la Sécurité sociale est la condition de son efficacité.» Honte à ceux qui dévoient les mots jusqu’à insulter ceux qui les écoutent et savent ce qu’ils entendent. Mépris pour ceux qui s’enveloppent dans le CNR alors que tout préside à la destruction froide et méthodique de ses conquis.
Vision. Reste le déjà-là communiste, que nous ne voyons même plus. Ambroise Croizat et les autres nous ont laissé une genèse et une méthode. Elle est toujours là, sous nos yeux et pas uniquement dans les livres d’histoire: salaire à la qualification, statut de la fonction publique, régime général de la Sécurité sociale, subvention de l’investissement, socialisation de la valeur dans des cotisations ou des impôts permettant le salaire à vie des soignants ou la subvention d’équipements de service public, sortie du travail du carcan de la mise en valeur d’un capital… Repartir de ces bases, les généraliser, les étendre: voici le projet, donc le chemin pour vaincre la contre-révolution en cours. Nos aïeux du CNR visaient haut. Le XXIe siècle réclame la même vision.
[BLOC-NOTES publié dans l'Humanité du 2 octobre 2020.]
Airbus, General Electric, Boiron, Renault, Auchan, Nokia, Bridgestone, Air France, la liste des entreprises qui cassent l’emploi est longue. Le patronal Figaro parle de « purge » et de « dégraissage ». Les libéraux des ministères qui ont le sens des mots tordus évoquent, eux, « les plans de sauvegarde de l’emploi ». Et cette casse ne se limite pas à quelques noms médiatisés. On brade dans les PME, on brade les intérimaires, les salariés en CDD, les indépendants sans mission, on gèle des plans d’embauche, notamment de jeunes diplômés.
Le chef de la division emploi de l’OCDE, Stéphane Carcillo, note : « On parle beaucoup des plans sociaux car ils sont très médiatisés et touchent parfois des bassins d’emplois entiers en raison de leur ampleur. Mais beaucoup d’ajustements sur l’emploi ont déjà eu lieu au fil de l’eau par le biais de licenciements individuels et surtout de fin de recrutements en contrats courts et de renouvellement des CDD. »
Ainsi l’intérim affiche un déficit de 150 000 emplois sur un an (-20 % sur 2019). À Pôle emploi, au 2e trimestre, on parle de 150 000 inscriptions en moyenne par mois suite à une fin de mission d’intérim ou de CDD et de 10 000 licenciements économiques.
Bref, la vague annoncée de plans sociaux déferle. Le chômage explose. L’urgence sociale est là. C’est la raison pour laquelle les communistes, lors de leur dernier Conseil national, ont lancé une campagne sur l’emploi, à commencer par des journées d’action dans toute la France les 9 et 10 octobre prochains.
Une grande diversité d’initiatives est prévue (rassemblements devant des préfectures, des entreprises, des hôpitaux publics, conférences de presse).
Des initiatives de résistance, de protestation, et dans le même temps de propositions pour dire haut et fort que ce désastre n’est pas fatal, que l’argent public, des banques, des entreprises ne doit pas servir à licencier mais bien à sécuriser l’emploi et la formation, pour développer l’emploi public dans tous les domaines et révolutionner notre mode de production.
Alors que la crise du politique est profonde, que les citoyens doutent des capacités d’intervention des élus (« puisque le pouvoir économique est ailleurs », pensent-ils), il va s’agir de convaincre au contraire que les collectivités territoriales, par leurs choix politiques, peuvent avoir une influence sur l’emploi en résistant aux logiques destructrices et en construisant des alternatives.
Pourrait être proposée, par exemple, la mise en place de conférences permanentes sur l’emploi, la formation et la transformation écologique des productions, ainsi que des fonds régionaux pour financer cette démarche.
Et il s’agirait (voir le texte « Ce que nous voulons pour nos régions ») de faire converger deux batailles politiques : le contrôle et le suivi démocratique des aides publiques (respect des critères sociaux et environnementaux, transparence) et la création de comités locaux de défense de l’emploi, à l’initiative des organisations communistes et avec toutes les forces progressistes, politiques, syndicales, associatives, pour alerter sur les licenciements, sur les difficultés des TPE/PME, recenser les besoins dans les services publics (santé, éducation) et les autres activités.
Et ainsi de faire reculer les idées fatalistes sur le chômage, l’idée que la gestion des entreprises est à laisser au seul patronat. Il s’agirait aussi d’opposer au chaos du marché une démarche de planification démocratique et décentralisée porteuse d’efficacité sociale.
Le Ministre de la Justice doit garantir l’indépendance de la justice qu’il a tant défendue auparavant
On avait connu le ténor du barreau s’illustrant par de vibrants plaidoyers en faveur de l’indépendance de l’institution judiciaire et du droit des justiciables. On le retrouve promu Garde des sceaux par la volonté du Prince, relayant sans état d’âme les vues très particulières de celui-ci sur la justice et la démocratie.
La crise de la justice ne cesse de prendre de l’ampleur. Éric Dupond-Moretti s’en est ainsi pris au parquet national financier, cible d’innombrables attaques ces dernières années en raison des poursuites qu’il a engagées contre des faits de délinquance économique ou financière. La saisine de l’Inspection des services judiciaires contre trois des procureurs dudit PNF est d’autant plus incroyable que lui-même se trouve placé dans un conflit d’intérêt majeur avec cette instance. Quant au changement de direction de l’École nationale de la magistrature, elle lui sert seulement de prétexte pour attaquer le « corporatisme » des juges.
Le tout nouveau ministre doit garantir l’indépendance de la justice qu’il a tant défendue auparavant.
Bien sûr, rien ne justifiera jamais les jugements expéditifs, les procédures abusives, le mépris des droits de la défense, les réflexes de corps de la part de certains magistrats. Mais ce n’est pas la démocratisation de la justice et du recrutement de ses personnels que recherche le Garde des sceaux.
Depuis des années en effet, les gouvernements en place, comme les puissants intérêts privés qui orientent la vie économique de la nation, s’en prennent aux magistrats qui poursuivent leurs manquements à la loi ou leur non-respect des libertés publiques.
Le président de la République a, pour sa part, démontré sa volonté de reprise en main de l’institution judiciaire en s’ingérant directement dans les procédures de nomination des procureurs à certains postes stratégiques. Sans doute, sa carrière dans l’univers des banques d’affaires, puis son passage au ministère de l’Économie et les dossiers « sensibles » qu’il a eu l’occasion d’y traiter, l’ont-ils amené à considérer la justice comme un danger potentiel pour quelques puissants intérêts privés.
Monsieur Dupond-Moretti fustige « l’entre-soi » des magistrats. Mais il a su personnellement s’adapter à « l’entre-soi » de gouvernants cherchant en permanence à se soustraire à tout contrôle public de leur action et à toute investigation sur leurs éventuels comportements délictueux.
Ce pouvoir à l’autorité vacillante aggrave les dangers qui pèsent sur la justice et, par là-même, sur notre République. Il n’hésite pas à couvrir son autoritarisme de déclarations démagogiques dignes de Donald Trump aux Etats-Unis.
Ce n’est pas grâce à lui et à son Garde des sceaux que nous ferons avancer l’objectif d’indépendance de la justice. Celle-ci exige des réformes audacieuses qui la mettent à l’abri de la pression des puissants. Et qui confie son contrôle, la gestion des carrières de ses membres et les procédures disciplinaires en son sein à un nouveau Conseil supérieur de la magistrature, désigné démocratiquement et dégagé de tout lien de subordination envers le pouvoir politique.
C’est avec cette ambition que le Parti communiste français apporte son entier soutien au mouvement engagé, le jeudi 24 septembre, par les personnels de justice.