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Inégalités. Les femmes, un alibi de la réforme qui perd des points

16 Décembre 2019, 09:55am

Publié par PCF Villepinte

L’Humanité, 16 décembre 2019

Le gouvernement affirme qu’elles seront les gagnantes de son nouveau régime. Les premiers détails montrent au contraire des régressions, alors que leurs pensions sont en moyenne déjà 25 % moins élevées que celles des hommes.

Qui se souvient que les femmes avaient ouvert la séquence des mobilisations de 1995 par une grande manifestation le 25 novembre de la même année? Peut-être Édouard Philippe qui, mercredi dernier, osait affirmer au Conseil économique, social et environnemental (Cese) que celles-ci «seront les grandes gagnantes du système universel» par points qu’il présentait. Une rhétorique féministe utilisée à dessein par le premier ministre pour contrecarrer le potentiel révolutionnaire des femmes? Ou plus simplement, comme d’autres avant lui, pour cacher sous un joli vocabulaire des attaques à l’inverse particulièrement violentes contre celles-ci. Car, en raison de carrières hachées, des inégalités de salaires et d’emplois qui se répercutent sur les pensions, le nouveau système individualisé que veut nous imposer le gouvernement ne sera pas «plus juste pour les femmes». Bien au contraire.

«J’ai 62 ans, j’aurais voulu partir à la retraite mais j’ai dû prolonger car je n’ai pas toutes mes annuités.» Yolande Scarponi est contrôleuse des finances à Marseille (Bouches-du-Rhône). Sa carrière, elle l’a commencée en 1978 dans l’administration, comme «auxiliaire»: une vacation au contrat renouvelé tous les mois. Au bout de quatre ans, la syndicaliste aujourd’hui élue CGT au syndicat des finances publiques a enfin été titularisée, en catégorie D. Une classification au plus bas de la grille qui n’existe plus dans la fonction publique. Depuis, elle a gravi les échelons, marche à marche, et atteint la catégorie B. «Si l’on ne recule pas encore l’âge de partir et qu’on calcule ma pension sur les six derniers mois, ça amènera du beurre dans ma retraite. Mais ce sera la cata s’il fallait remonter sur toute ma carrière.»

Car l’intention affichée par le gouvernement est de fusionner tous les régimes. Chaque salarié du privé ou agent du public sera amené dans le futur à cotiser non plus un nombre précis de trimestres, mais un maximum de points, à cumuler tout au long de la vie. Or le joli parcours professionnel de Yolande a légèrement été interrompu, comme beaucoup de femmes, par deux maternités. «Pendant un an, je n’ai pas travaillé pour élever ma première fille. Je n’ai jamais pu bénéficier de crèche pour mes enfants. Mon mari avait des horaires impossibles et je gagnais moins que lui. Donc j’ai dû m’arrêter un an, puis j’ai repris à 80 % pour m’en occuper les mercredis.» Un «choix» totalement commandé par l’absence de mode de garde adapté – le gouvernement ne prévoit pas par ailleurs de développer le service public de la petite enfance – et par le sacrifice de carrière de la femme par rapport à l’homme.

Un système qui accroît grandement les injustices

Si la carrière interrompue des mères affecte leur promotion et leur salaire, et donc le niveau de leur pension, elle a aussi des conséquences sur le prolongement de leur parcours professionnel. Le système actuel majorait la durée d’assurance-vieillesse de la femme à chaque naissance d’un enfant. Mais le gouvernement propose de supprimer cela. En échange, un taux de majoration de la pension pourra être attribué indifféremment à l’homme ou à la femme. Contrairement au discours présenté, cela pourra grandement accroître les inégalités. Car, si le père gagne plus, le couple risque de décider, par pur calcul mathématique, de réserver cette majoration à l’homme. En 2019, les Françaises perçoivent déjà une pension un quart inférieure à celle des hommes. Et demain…

«Je travaillais à temps partiel comme professeur d’italien dans des cours privés, raconte Blandine, 79 ans. À mon deuxième enfant, j’ai arrêté de travailler. Puis le troisième est arrivé. Plus tard, j’ai repris des études à la chambre de commerce italienne. Mais le seul travail que j’ai trouvé, par une amie, a été la vente d’abonnements par téléphone. Pendant dix ans, j’ai été rémunérée uniquement à la commission. Mon mari a été muté dans le sud de la France. J’ai dû tout arrêter.» À sa retraite, elle reçoit 280 euros. Aujourd’hui, cette veuve vit avec 1300 euros grâce à la pension de réversion de son époux, qu’elle a soigné «gratuitement» pendant dix ans avant qu’il ne meure d’un cancer. Et si elle avait divorcé? Si son mari s’était remarié? À la mort de son ex-conjoint, une part de la pension de réversion lui aurait été versée. Demain, «grâce» à la réforme, elle n’aurait droit à rien.

Le droit à la séparation, le droit à l’autonomie ne seraient réservés qu’aux femmes en âge de travailler ou personnellement riches? Non, il n’est pas «plus juste pour les femmes», le nouveau système. En juin dernier, préparant le projet actuel, le gouvernement planchait sur la suppression de cette ressource. Une levée de boucliers l’a empêché d’aller plus loin. 4,4 millions de cheveux blancs dépendent de cette pension de réversion, 90 % sont des femmes. Parmi elles, 96 % ne perçoivent aucune pension propre.

Des nouvelles mesures qui tuent le régime de solidarité

À 56 ans, Muriel a multiplié les emplois et les contrats précaires: monteuse sous le régime intermittent, en CDD dans une société informatique, puis salariée dans une union locale syndicale. «En tant que monteuse de documentaires militants, j’ai réalisé beaucoup de travail gratuit. On se voyait comme des artistes! Je ne réalisais pas que je ne cotisais pas…» Après un bilan de compétences, elle change de voie, travaille dans l’informatique, obtient un master 2 en développement territorial. «Passé 50 ans, c’est devenu très difficile de trouver un travail. À la rigueur comme auxiliaire de vie, ou du ménage en intérim. Mais du travail structuré qui paie, tout en étant épanouissant, tu ne le trouves plus. Et, avec la nouvelle réforme du chômage, tu réfléchis avant d’accepter quelques jours de boulot, car ça peut baisser durement tes indemnités. Mais, avec la retraite par points, chaque emploi compte pour ta pension. On va finir par se marcher sur la tête.»

En comptabilisant ses 25 meilleures années, elle aurait pu toucher une mini-pension complétée par le minimum vieillesse. Mais là, si toute la carrière est prise en compte… il ne lui restera plus grand-chose. Pourtant, Muriel a apporté beaucoup à la société, elle a défendu des causes, milité bénévolement pour le droit des travailleurs sans papiers, des chômeurs, des salariés. Mais, dans l’esprit mesquin et comptable de cette réforme, fini le régime de solidarité qui permettait de corriger ou de compenser les inégalités de carrière.

Et que dire des caissières de supermarché, aides-soignantes, professionnelles des métiers pénibles qui n’arriveront pas à atteindre l’âge pivot pour partir et subiront une décote? Malades, inactives, au chômage ou en invalidité, la moitié seulement des personnes du privé sont encore en emploi au moment de liquider leur retraite. «J’ai déjà dû prolonger après 60 ans, se souvient Yolande Scarponi. Ça a été dévastateur pour mon moral.» La fonctionnaire se demande comment ses cadettes vont pouvoir tenir: «À 55 ans, on nous dit que nous sommes trop vieilles pour faire l’accueil et maintenant on va nous demander de travailler jusqu’à 70 ans! Dans l’administration fiscale, nous sommes en constante restructuration, les entrepreneurs contrôlés, pris à la gorge, sont agressifs. Des collègues ont déclenché du jour au lendemain des crises cardiaques, des burn-out… Nous, les femmes, sommes deux fois plus touchées car, en plus, à la maison, nous portons la majorité des charges, physiques, mentales. Même si je suis féministe et que je me bats tous les jours contre ça…»

Pour reprendre les paroles du célèbre Hymne des femmes, si elles sont «sans passé, les femmes», cette réforme leur prépare un chemin sans avenir et sans retraite. «Grandes gagnantes», vraiment, les femmes?

Kareen Janselme

 

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Foule sentimentale

15 Décembre 2019, 09:27am

Publié par PCF Villepinte

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Impact de la réforme Assurance chômage et de la réforme APL Familles modestes

14 Décembre 2019, 12:07pm

Publié par PCF Villepinte

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Par Laurence Cohen groupe Communiste au sénat/ 12 décembre 2019

Ces deux réformes sont des mesures budgétaires négatives pour les ménages – dont particulièrement les plus modestes -, les départements et le secteur de l’habitat à loyer modéré (HLM).

Mme Laurence Cohen interroge M. le ministre de l’action et des comptes publics sur les conventions d’objectifs et de gestion (2018-2022) des organismes de sécurité sociale, notamment sur celle de la caisse nationale d’allocations familiales (CNAF).

Celle de la branche famille prévoit notamment 2 100 suppressions de postes et une réduction de 5 % des frais de fonctionnement par an pendant cinq ans.

Or, au 1er janvier 2020, deux réformes, celle de l’assurance chômage et celle des allocations personnalisées au logement (APL) vont impacter de nombreuses personnes qui vont connaître une baisse de leurs ressources ; tous les allocataires vont perdre du pouvoir d’achat.

La réforme de l’assurance chômage va avoir un effet direct sur le réseau des CAF, puisque ces personnes perdant leurs droits à indemnité vont basculer vers les minima sociaux, voire la prime d’activité, gérés par les CAF, qui elles-mêmes vont avoir moins de moyens pour faire face à ces nouvelles demandes.

Cela va également impacter les dépenses des départements puisque de nouvelles personnes vont bénéficier du revenu de solidarité active (RSA) sans que l’État compense cette nouvelle dépense sociale.

Quant à la réforme des APL, dont le Gouvernement « espère » 1,2 milliard d’euros d’économies, elle va pénaliser des centaines de milliers de familles et de personnes du fait d’une non-revalorisation des actualisations des plafonds d’attribution des APL et AL, et plus largement va avoir également un effet négatif sur le secteur du logement social.

Ce sont bien tous les allocataires qui seront pénalisés puisque le projet de loi de finances pour 2020 prévoit une revalorisation à + 0,3 % quand l’indice de référence des loyers (IRL) augmente de 1,8 % et celui des prix à la consommation de + 1,5 %.

Aussi, elle lui demande s’il entend renoncer à ces deux réformes qui sont des mesures budgétaires négatives pour les ménages – dont particulièrement les plus modestes -, les départements et le secteur de l’habitat à loyer modéré (HLM).

Dans le cas contraire, pour faire face aux nouvelles demandes qui vont résulter de ces réformes, elle lui demande comment il entend donner des moyens pérennes supplémentaires aux CAF pour pouvoir assurer correctement les nouvelles missions que lui assigne l’État et notamment revenir sur la suppression de 2 100 postes programmé par la COG.

 

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Ligne rouge

14 Décembre 2019, 11:58am

Publié par PCF Villepinte

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Meeting commun contre la réforme des retraites

13 Décembre 2019, 11:18am

Publié par PCF Villepinte

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L’équation impossible de Mac Macron…

13 Décembre 2019, 08:09am

Publié par PCF Villepinte

Distance(s)

                            https://1.bp.blogspot.com/-PJN7STJahNY/XfEPtjB6XQI/AAAAAAAAF_0/f8LimY_0gZ8G6Xj6pHBO7FlMIwqsYUw5wCLcBGAsYHQ/s320/Cortege-CGTd-manifestation-contre-reforme-retraites-7-decembre-2019-Paris_1_729_486.jpg 

Flou Entre autres qualités, certains philosophes contemporains nous enseignent non le «mépris de l’événement» (parfois utile), mais bien la mise à distance autorisant une réflexion synthétique et globale en tant qu’exigence.

Comme le suggérait Régis Debray, sous forme interrogative, dans Rêverie de gauche (Flammarion, 2012): «La gauche, plus soucieuse, en principe, d’expliquer que d’émouvoir, accorde plus d’importance à la cause qu’à la trace, à la structure qu’à l’événement?» Et il insistait: «Notre société sacrifie l’important à l’urgent et l’ensemble au détail.»

Avec la contre-réforme des retraites proposée par Mac Macron, l’exercice consistant à prendre du champ conduit irrévocablement à se poser une question simple, qui hante bien des têtes: comment Emmanuel Macron en est-il arrivé là, au point de se voir tancer par Laurent Berger – «La ligne rouge est franchie» – et même quelques-uns de ses principaux soutiens de la première heure?

Retenons que les économistes (tous des libéraux) qui avaient dessiné les contours de son projet concernant les retraites, avant son élection en 2017, viennent d’écrire dans le Monde: «Pour réussir une réforme aussi ambitieuse, il faut de la clarté sur sa finalité, sur ses paramètres, sur la gouvernance future du système et, enfin, sur les conditions de la convergence des différents régimes existants. Cette clarté a jusqu’ici manqué.»

Selon certaines confidences recueillies par le bloc-noteur, l’un de ces derniers évoque en coulisse «une trahison de l’exécutif», arguant du fait que, au départ, «ce projet était une véritable cathédrale intellectuelle qui visait à renouer avec l’esprit du Conseil national de la Résistance». On s’amusera de la référence audacieuse au CNR venant d’économistes mandatés pour casser notre modèle social, mais admettons néanmoins que la critique ne vient pas de nulle part.

Surtout quand elle s’ajoute cet argument: «Quand c’est flou, on donne l’impression qu’il y a un loup, et derrière ce loup, qu’il y aura beaucoup de perdants. Dans ce pays, on ne joue pas avec les retraites…»

Gauche Ainsi donc, comment une réforme systémique des retraites censée rassurer les jeunes générations sur le financement de leur future retraite est-elle devenue une telle machine à fabriquer de la colère, des mobilisations et des grèves monstres? Précisons: même dans le camp de la gauche dite «réformiste».

Et c’est là que l’affaire devient intéressante. Tout le monde l’a sans doute oublié, mais un système identique figurait déjà dans le programme du candidat aux primaires socialistes en 2011, Manuel Valls en personne. Celui-ci prônait une «retraite par points prenant en compte la pénibilité, l’espérance de vie et les inégalités hommes-femmes».

Huit ans plus tard, non seulement tous les syndicats clament leur désaccord après les annonces du premier sinistre, mais toute la gauche sans exception se trouve aux côtés des manifestants: Parti communiste, Parti socialiste, Europe Écologie-les Verts, France insoumise, Génération-s, etc.

Dans le Monde, une journaliste soulignait, comme pour s’en moquer: «Aubry-CGT, même combat!», référence aux propos de la maire de Lille qui fustigeait le gouvernement de vouloir «s’attaquer au pas de charge, en accroissant les inégalités, à tout ce qui fonde notre pacte social».

À l’Élysée, quelques conseillers mettent en garde assez crûment: «Plus nous affirmons viser l’équité et l’universalité, plus la liste des victimes s’allonge, qui exigent réparation avant même d’être éventuellement atteintes…» Le 28 novembre dernier, le bloc-noteur écrivait qu’il y avait un côté trompe-la-mort chez Mac Macron, quelque chose de l’ordre de l’irrationnel, comme s’il nous toisait en criant: «Même pas peur!» Sauf que… le voilà cette fois devant une équation impossible.

S’il cède, il se dédie. S’il s’obstine, il risque désormais une grève générale d’une ampleur peut-être historique et une fin d’année de paralysie du pays. Au moins, n’attendons-nous rien de sa part côté sentiment ardent, aucune idée précise qui puisse inquiéter les privilégiés… 

[BLOC-NOTES publié dans l'Humanité du 13 décembre 2019.]

Publié par Jean-Emmanuel Ducoin  

 

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Réforme des retraites : Le Premier ministre était attendu, il a finalement confirmé le pire

12 Décembre 2019, 08:13am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 11/12/2019 par PCF

Travailler plus longtemps, pensions calculées avec des points et non plus des trimestres, âge pivot à 64 ans avec malus pour un départ avant cet âge… et donc recul de l’âge de départ à la retraite.

Et il ne dit pas un mot sur le blocage des ressources financières à 14% du PIB, confirmant que le cœur de la réforme vise bien à satisfaire des intérêts financiers et le monde des assurances.

La réforme Macron est en fait conçue pour démanteler totalement le système solidaire issu du programme du CNR, pilier de notre système social.

L’universalité est un leurre quand les annonces consistent à opposer les générations entre elles et à sacrifier les nouvelles générations. Si cette réforme était réellement vertueuse, pourquoi le décalage de sa mise en œuvre pour les générations nées après 1975 est-il présenté comme une bonne nouvelle pour celles  nées avant 1975 ?

Aujourd’hui, le pays n’a eu aucune réponse sur sa principale attente : à l’âge de la retraite, quel sera le niveau de ma pension par rapport à mon salaire de fin de carrière ? 

Le pays voit bien que l’objectif de Macron consiste à nous faire travailler toujours plus longtemps pour une pension toujours plus faible. Les rustines proposées, qui additionnent le pas grand chose au trois fois rien, visent à masquer la baisse de 27 % du niveau de pensions qui se profile pour les deux prochaines décennies.

Face au mouvement social et populaire qui s’installe avec force dans le pays et qui s’élargit, une autre réforme des retraites est possible pour répondre aux attentes et aux besoins. Le PCF mettra toutes ses forces dans son élargissement, jusqu’au retrait du projet Macron, et appelle à ce titre la jeunesse, particulièrement visée par les annonces du Premier ministre, à s’engager dans cette bataille.

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Mobilisation contre la réforme des retraites : Les jeunes dans les cortèges.

11 Décembre 2019, 07:47am

Publié par PCF Villepinte

 

Publié le 11/12/2019 par PCF

La contestation contre la réforme des retraites a rassemblé pas moins de 1,5 million de personnes dans les rues. Parmi eux, de nombreux jeunes étaient présents dans les manifestations.

Les jeunes dans les cortèges

Qui a dit que les retraites n’étaient pas une affaire de jeunes ? Jeudi dernier, des milliers de jeunes sont descendus dans les rues, partout en France, pour dénoncer la réforme des retraites. Les jeunes ont très bien compris que cette réforme allait particulièrement les toucher. Alors que, dans le système actuel, les 25 meilleures années sont prises en compte pour calculer le montant de la pension de retraite, désormais l’ensemble des années vont être prises en compte. Il ajoute ainsi dans le calcul de la retraite des années d'exploitation à temps partiel, postes particulièrement occupés par les jeunes. Le gouvernement cherchait et cherche encore à diviser les générations entre elles, en évoquant la possibilité que seuls les plus jeunes pourraient être concernés par la réforme. Les jeunes ont fait la meilleure réponse possible au gouvernement en se mobilisant et en clamant leur refus de la mise en place d’une telle réforme.

Les jeunes communistes ont répondu à l’appel de l’intersyndicale et étaient à la tête de l’ensemble des cortèges jeunes des manifestations. Ainsi, de Lille à Toulouse, en passant par Paris, Orléans, Rennes, Le Havre, Rouen, Bordeaux et de nombreuses autres villes, les jeunes communistes étaient massivement présents et ont organisé les jeunes lors de ces manifestations. En plus de dénoncer la réforme, les jeunes ont scandé leur volonté d’une nouvelle réforme. Les cortèges jeunes ont ainsi revendiqué l’arrêt des exonérations de cotisations qui représentent un manque à gagner colossal pour les caisses de la Sécurité sociale. Cet argent doit permettre aussi bien aux anciennes qu’aux nouvelles générations de partir à la retraite à 60 ans à taux plein, et permettre à la Sécurité sociale de financer un revenu étudiant pour faire en sorte que chaque jeune sorte de la précarité et se forme dans de bonnes conditions.

Le gouvernement (comme à son habitude) a choisi la répression plutôt que le dialogue

Alors que de nombreux jeunes, notamment lycéens, faisaient leurs premières expériences démocratiques, le gouvernement a encore une fois fait le choix de la répression pour empêcher les jeunes de s’exprimer.

Ainsi, de nombreuses universités, où des assemblées générales étudiantes devaient se tenir, ont été fermées pour empêcher les étudiants de s’organiser et de débattre de la réforme des retraites. Pire encore nous avons vu, tout au long de la semaine dernière, les mobilisations de jeunes se faire violemment réprimer par les forces de l’ordre. Certaines images choquantes de jeunes lycéens se faisant tirer dessus au flashball ou se faisant charger par les forces de l’ordre aux abords des lycées ont fait le tour des réseaux sociaux. Le message du gouvernement est clair : il veut mater la mobilisation des jeunes et les empêcher de s'exprimer. Cette forte répression représente un énorme déni de démocratie de la part du gouvernement. Alors que les médias nous rebattent les oreilles en nous disant que les jeunes ne s’intéressent plus à la politique, nous avons là l'exemple concret que cela est faux, et même que c’est le gouvernement qui cherche à museler toute contestation de ses politiques qui viendrait de la jeunesse.

Léon Deffontaines, secrétaire général du MJCF.

 

 

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Réforme des retraites

10 Décembre 2019, 08:02am

Publié par PCF Villepinte

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PHILIPPE MARTINEZ: « LE GOUVERNEMENT RAME DERRIÈRE NOS ARGUMENTS »

10 Décembre 2019, 07:48am

Publié par PCF Villepinte

Mardi, 10 Décembre, 2019

Stéphane Guérard, Sébastien Crépel

 Retraites. Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, s’attend à une journée de mobilisation intersyndicale, ce mardi, « d’ampleur équivalente à celle du 5 décembre ». à 24 heures des arbitrages d’Edouard Philippe, il appelle ce dernier à décider le « retrait du projet » de réforme des retraites, et à reprendre les discussions « sur une autre base ».

Depuis quarante-huit heures, le pouvoir cible la CGT, comme si le blocage était de sa responsabilité. Que lui répondez-vous?

Philippe Martinez Pour un syndicat dont on ne disait qu’il ne comptait plus, on parle beaucoup de nous! C’est l’effet du 5 décembre. On a compté ce jour-là un nombre de grévistes impressionnant, malgré un contexte unitaire qui n’est pas le même qu’en 2010 (contre la réforme Sarkozy des retraites – NDLR), puisqu’il manque au moins une grande confédération. Donc, on fait plus, malgré une division syndicale largement entretenue par le gouvernement. Au-delà, je pense qu’on a marqué des points dans la bataille idéologique sur le contenu de la réforme et sur nos propositions. Ils rament derrière nos arguments. Quand des ministres disent contre toute vérité qu’on ne veut pas discuter, ils cherchent à nous marginaliser. En fait, ce sont eux qui sont sur la défensive.

À la veille des annonces d’Édouard Philippe, avez-vous eu des contacts récents avec le premier ministre?

Philippe Martinez La dernière discussion avec Édouard Philippe était sur les retraites et remonte au 26 novembre. Depuis, je n’ai même pas eu affaire à un conseiller ou un sous-conseiller de Matignon.

Vous êtes prêts à discuter avec le gouvernement?

Philippe Martinez Mais nous y sommes allés! Ce qui leur déplaît, c’est que nous disons: c’est «projet contre projet». Nous les avons vus 24 fois en deux ans, cela fait une bonne moyenne! Ce qui nous est reproché, c’est de ne pas entrer dans le moule de leur réforme.

Cette concertation est étonnante. Vous participez, on vous laisse parler de ce que vous vous voulez, et vous n’avez pas de retour?

Philippe Martinez Non, pour la simple raison qu’ils n’ont pas d’arguments à nous renvoyer. Sur les inégalités hommes-femmes, Jean-Paul Delevoye sait que nous avons raison, mais sa réponse c’est: les inégalités salariales, ce n’est pas mon domaine. Leur projet de réforme est d’abord budgétaire: ils veulent économiser de l’argent.

C’est une réforme budgétaire ou un projet de société?

Philippe Martinez Ce sont les deux! Économiser de l’argent sur les retraites et sur le bien commun, c’est un choix de société. Un choix qui affirme qu’il faut faire moins de dépenses publiques, moins pour le social, etc. Leur prétendu régime universel, c’est dire: on ne dépensera pas plus de 14 % du PIB pour la retraite, même s’il y a davantage de retraités. C’est un système pour les premiers de cordée. Ceux qui ont une carrière sans encombre, avec un bon salaire, auront une retraite à peu près potable. Mais si on est mal payé, qu’on a des périodes de chômage, de précarité – les femmes, notamment –, eh bien on percevra ce qu’on a cotisé. Donc, pas grand-chose. Ça va encore aggraver le phénomène qu’on connaît aujourd’hui avec l’allongement des trimestres, c’est-à-dire qu’on devra continuer à travailler plus longtemps, sinon on n’aura rien à bouffer.

Mais le gouvernement et ses soutiens répètent, quant à eux, que la réforme n’est pas écrite…

Philippe Martinez Ce n’est pas moi qui ai inventé le projet d’un régime par points, ni la prise en compte de l’intégralité de la carrière dans le calcul de la retraite, ni la nécessité qu’il y aurait de travailler plus longtemps. Tout cela, on ne l’a pas inventé, la base de la loi est écrite. Et cela est dit et répété par le premier ministre et le président de la République.

Que répondre à l’argument de l’allongement de l’espérance de vie, brandi par le gouvernement pour justifier un nouveau recul de l’âge de départ à la retraite?

Philippe Martinez Est-ce un problème de vivre plus longtemps? C’est le symbole d’une société moderne. Du temps de Zola, on mourait bien avant l’âge de la retraite, qui n’existait d’ailleurs pas. Ceux qui nous expliquent qu’il faudra travailler plus longtemps ne prennent jamais en compte l’espérance de vie en bonne santé qui, elle, stagne, voire diminue. Il y a quinze jours, j’étais dans un Ehpad à Roussillon, en Isère. Quand j’ai demandé aux infirmières et aides-soignantes si elles se voyaient travailler jusqu’à 64 ans, elles m’ont répondu que ceux qui pensent ça n’ont jamais travaillé de leur vie et qu’elles étaient déjà cassées à 45 ans. Si on travaille plus longtemps, on accélère le vieillissement des travailleurs.

Le premier ministre doit rendre ses arbitrages ce mercredi. Que devrait-il annoncer selon vous, s’il tenait compte de la grève et des journées comme le 5 décembre, et celle qui s’annonce ce mardi?

Philippe Martinez La seule option sensée, c’est le retrait du projet. Et repartir sur une autre base. On peut améliorer notre système, qui est l’un des meilleurs au monde, mais qui connaît un problème de recettes. Il faut prendre en compte les nouvelles formes de travail: pourquoi Uber, Deliveroo ne cotiseraient pas? Les travailleurs du numérique ont droit à la santé et à la retraite. Il faut aussi s’occuper des jeunes, on ne peut pas sacrifier une génération. Aujourd’hui, on ne sort plus des études à 14 ans, mais plus souvent dix ans plus tard: ces périodes, il faut bien les prendre en compte, et la solidarité intergénérationnelle devrait le permettre. Pour les femmes, ce n’est pas une fois à la retraite qu’il faut corriger les inégalités qu’elles subissent, c’est maintenant qu’il faut agir sur les carrières. Faire évoluer dans le bon sens notre système de retraite, c’est aussi revenir en arrière sur certaines réformes négatives. Calculer les pensions sur la base des dix meilleures années de salaire par exemple (et non les vingt-cinq meilleures années), c’est la meilleure façon de neutraliser les années de galère, de précarité, de temps partiels subis, etc. Mais cela appelle des choix politiques. Il va falloir dire au Medef de sortir le carnet de chèques pour payer des cotisations sur les salaires pour les retraites plutôt que de rémunérer les actionnaires.

Mercredi, le premier ministre pourrait choisir de faire de petites concessions à certaines professions ou régimes spéciaux sans toucher au cœur du projet du régime à points. Ce stratagème peut-il fonctionner pour diviser et affaiblir la mobilisation?

Philippe Martinez C’est probablement ce qu’il a l’intention de faire. Mais alors, la réforme risque d’être compliquée à mettre en œuvre. Pour les enseignants ou les personnels de santé, comment va-t-il faire? Va-t-il donner aux uns et rien aux autres? En fait, vu le niveau de mobilisation, je ne vois pas comment il peut s’en sortir.

1,5 million de manifestants revendiqués le 5 décembre, c’est un chiffre très élevé. Est-ce la démonstration d’un regain du syndicalisme, que l’on disait très affaibli?

Philippe Martinez Quand il y a un tel niveau de colère, que les syndicats donnent des explications et font des propositions, qu’ils sont unis et proposent d’agir ensemble le même jour, le résultat est là. Le fait que même les gilets jaunes ont appelé à converger montre que l’organisation sert à quelque chose. Ce n’est pas le contraire de la démocratie, c’est organiser la démocratie.

Êtes-vous surpris du succès du 5 décembre?

Philippe Martinez Oui, même si on le sentait venir dans les entreprises. Ce qui m’a le plus étonné, c’est le nombre de salariés inorganisés qui demandaient comment ils devaient s’y prendre pour faire grève. Cela conforte l’idée que, quand un mouvement est structuré, les salariés se tournent vers le syndicat, car il reste une référence. Par contre, si les syndicats sont à côté de la plaque, les gens se débrouillent tout seuls, ce qu’ont fait les gilets jaunes, par exemple.

Est-ce un mouvement de défense des retraites ou de «coagulation des colères»?

Philippe Martinez La colère est là, la multiplication des mouvements sociaux le montre dans la santé, contre les fermetures d’entreprises, dans l’éducation, chez les gilets jaunes, les pompiers, les cheminots l’an dernier, etc. Le problème, c’est que ces mouvements s’expriment les uns à côté des autres. C’est le premier projet de réforme où tout le monde se sent concerné. C’est un peu le ciment de toutes les luttes antérieures, ce qui explique qu’il y a eu autant de grévistes le 5.

Ce n’est donc pas d’abord un mouvement de défense des régimes spéciaux, comme certains tentent de le faire croire?

Philippe Martinez Même avec 100 % de grévistes à la SNCF et à la RATP, il n’y aurait pas eu 1,5 million de manifestants le 5 décembre. 3500 personnes ont défilé ce jour-là dans les rues d’Aurillac: il y avait sûrement des cheminots, mais je ne crois pas qu’ils étaient 3500.

L’absence d’une plateforme revendicative commune aux syndicats qui appellent à la grève ne constitue-t-elle pas un handicap?

Philippe Martinez Nous travaillons à une plateforme commune, pas que sur les retraites d’ailleurs. Mais nous avons déjà une base commune. Premièrement, nous ne voulons pas de cette réforme des retraites par points. Deuxièmement, nous disposons d’un régime qu’il faut améliorer. C’est un socle important.

La CGT n’a-t-elle pas une difficulté à faire passer ses propositions dans le débat public?

Philippe Martinez Évidemment, nous ne sommes pas aidés par les stratégies de communication qui consiste à mettre d’un côté les «protestataires», et de l’autre les «réformistes». Les discussions avec le gouvernement ne prennent jamais comme point de départ nos propositions. Jouons projet contre projet. Ceux-ci relèvent de choix de société. L’un est solidaire. Pour l’autre, on a inventé un mot, universalité, qui fait beau, mais qui est tout sauf solidaire. Remarquons cependant que le discours sur nos propositions a évolué. On nous dit«Ce n’est pas crédible», «Vous ne voyez pas les évolutions du monde». Mais personne ne nie plus que nous avons des propositions.

La CFDT et l’Unsa se tiennent en dehors du mouvement. Cette division ne pose-t-elle pas un problème?

Philippe Martinez Même si la mobilisation du 5 était exceptionnelle sans l’ensemble des syndicats, cette division demeure un problème. Il s’est aussi posé à l’occasion de la réforme de l’assurance-chômage. La division nous a empêchés de parler d’une même voix. La grande différence entre nous réside dans le partage des richesses. Mais à l’Unsa comme à la CFDT, des syndicats sont dans l’action et disent que le projet de réforme ne leur va pas.

Quel est le rôle du Medef dans ce contexte?

Philippe Martinez Pour le moment, il n’a pas besoin de bouger. D’autres font le boulot. Ils râlent un peu dès que l’on parle de niveau de cotisation. «Ne touchez pas à notre argent», disent-ils. Le patronat, c’est un peu le Monsieur Plus du gouvernement.

Espérez-vous ce mardi un succès équivalent à celui de jeudi dernier?

Philippe Martinez Il y a une vraie dynamique. Tout le monde a été agréablement surpris par l’ampleur du 5. Mais, en face, ils ne sont pas restés sans rien faire, surtout au niveau patronal et dans le privé, où toute une artillerie a été sortie, qui va de la répression à la satisfaction de revendications – comme quoi c’est le moment de revendiquer – pour casser cette dynamique. Le gouvernement a quant à lui beaucoup changé de stratégie, en s’exprimant vendredi alors que ce n’était pas prévu, en se relayant tout le week-end, avec la restitution de Jean-Paul Delevoye d’hier soir, avec les annonces de demain. Même s’ils pataugent un peu, ils se défendent. Malgré cela, je pense que cette journée peut être d’ampleur équivalente à celle du 5, voire plus forte encore. Les échos de nos fédérations nous le font penser. On verra bien le niveau de grévistes dans le privé. Il y a des appels un peu partout. De nombreux préavis ont été déposés dans la fonction publique. Dans l’éducation nationale, ça s’annonce encore très fort.

Pensez-vous qu’une forte mobilisation ce 10 décembre contraindra le gouvernement à retirer son projet?

Philippe Martinez Nous voulons la satisfaction totale: le retrait de la réforme. Le président de la République a affirmé qu’il était dans un acte II de son quinquennat. Il a dit: on écoute, on prend en compte, on est plus proche des citoyens. Quand 1,5 million de personnes se retrouvent dans la rue, quand des grèves s’organisent partout et que sept Français sur dix soutiennent ce mouvement, cela devrait l’inspirer. Un sondage, la semaine dernière, montrait que 44 % des Français font confiance aux syndicats pour faire une bonne réforme des retraites. Et 25 % seulement au gouvernement. En matière de crédibilité, les syndicats ont marqué des points.

Le temps ne joue-t-il pas contre la mobilisation? Ce soutien pourrait s’effriter et le gouvernement jouer le pourrissement…

Philippe Martinez Pour l’instant, tout le monde considère que le gouvernement est responsable de la situation. D’autres gouvernements s’y sont frottés et ont payé cette stratégie. Quant aux sondages, le niveau de soutien était bien plus bas au départ du mouvement. Un tel niveau de mobilisation le 5 implique une réponse à la hauteur. On verra mercredi.

On a appris hier que Jean-Paul Delevoye n’avait pas déclaré ses liens avec le monde de l’assurance. Au-delà de la polémique, n’est-ce pas révélateur des intérêts en jeu derrière cette réforme?

Philippe Martinez Il était déjà là en 2003 pour nous expliquer que sa réforme des retraites était la dernière. Au-delà de la question de ses liens avec cet organisme de formation des assureurs, je note qu’il n’y a jamais eu autant de publicités – peut-être pas dans l’Humanité, mais partout ailleurs! – sur les systèmes de retraites par capitalisation, les assurances en tout genre. C’est bien le signe que les groupes privés d’assurances savent à quoi s’en tenir avec cette réforme des retraites.

Entretien réalisé par Stéphane Guérard et Sébastien Crépel

 

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