Les communistes de villepinte vous invitent à utiliser ce blog comme point de rencontre et d'échanges concernant la situation politique ,économique ,sociale et environnementale du local à l'international.
13 novembre dans l'énergie : les raisons de la colère ! Le gouvernement s'acharnerait-il sur l'entreprise EDF au risque de mettre un coup mortel au service public et à l'ensemble du secteur industriel de l'énergie ? C'est ce que semble confirmer les informations émanant de divers médias...
Chacun décrivant un scénario de vente à la découpe de l'opérateur historique imaginé par quelques banques d'affaires et soutenu par les pouvoir public. Un logique rejetée par la fédération CGT des mines et de l'énergie qui y oppose des propositions pour, à l'opposer, répondre aux besoins de la population et de l'activité économique de notre pays... des propositions permettant de redonner du souffle au service public. A l'occasion d'une conférence de presse, Sébastien Menesplier, nous explique les enjeux qui se cachent derrière cette stratégie gouvernementale et les raisons qui conduisent la FNME CGT à appeler les salariés de l'énergie et les usagers à se mobiliser pour faire échec à ce projet.
Quel lien entre les femmes qui ont assuré la relève aux champs, dans les usines, les services, les hôpitaux et leurs petites filles aujourd’hui ? L’inégalité salariale ! Cent ans après, les femmes travaillent encore pour des prunes les deux derniers mois de l’année.
Le Conseil des ministres décentralisé à Charleville-Mézières dans les Ardennes, qui s’est tenu le 7 novembre 2018 rend hommage « aux femmes mobilisées aux champs et dans les usines ».
Ce n’est que justice car sans les femmes, les hommes, qui pleuvent sous les hommages aujourd'hui après avoir reçu un orage d’acier hier, n’auraient été approvisionnés ni en munitions ni en nourriture, vin et lettres (essentielles pour le moral). Sans oublier les infirmières.
Cet hommage rendu aux femmes qui ont assuré les arrières et les soins ne doit pas faire oublier (les commémorations sont aussi faites pour cela) que plus de cent ans après, elles n’ont toujours pas l’égalité salariale qu’elles réclamaient alors.
Côté usines
Ainsi, au lendemain de la mobilisation générale, le 2 août 1914, les femmes, suite à l’Appel_aux_Femmes de René Viviani, président du Conseil (1er ministre d’alors) et au nom de l’Union sacrée, remplacent les hommes mobilisés dans les champs et les usines notamment d'armement.
Et au nom de cette « Union sacrée », pas question de les payer comme les hommes à travail égal. Ce n’est qu’en juin 1917, après une série de grèves, que les 420 000 « munitionnettes » obtiennent des conventions collectives et un salaire minimum identique à celui des hommes.
Dans les faits, les industriels détournent les accords en refusant de professionnaliser les femmes ou en leur prélevant sur leurs salaires une contribution « bidon » dite pour la formation de la main d’œuvre féminine. Formation qu’elles ne pourront évidemment jamais faire.
Cent ans après c’est la même rengaine : l’égalité salariale est bien codifiée dans le code du travail article L3221-2
Or selon le site-d'action-pour-l-égalite-professionnelle de la CGT : 0,2% seulement des 60% des entreprises qui ne respectent pas cette loi ont été sanctionnées ! Et encore, le montant de cette pénalité est fixé au maximum à 1 % des rémunérations et gains versés aux travailleurs salariés ou assimilés au cours des périodes au titre desquelles l’entreprise ne sera pas couverte par l’accord ou le plan d’action. Drôle de dissuasion !
Les archives photos et videos sur le travail des femmes pendant la Guerre de 14 sont plutôt rares et souvent édulcorées. On peut en avoir une idée sur le site de l'ECPAD (Etablissement de Communication et de Production Audiovisuelle de la Défense) en cliquant sur http://archives.ecpad.fr/la-femme-francaise-pendant-la-guerre ou en visionnant la vidéo ci-dessus tournée dans une usine d'armement de Courbevoie en 1916
Plus rares encore sont celles qui témoignent de l’action des femmes contre la Guerre, la première étant l’Appel à la Paix du 8 mars 1915 des femmes surexploitées lancé par l'Allemande, Clara Zetkin et repris en France par Louise Saumoneau une ouvrière de la confection : « Où sont vos maris ? Où sont vos fils ? Assez de meurtres ! A bas le capitalisme ! A bas la guerre ! »
Côté campagne
3 200 000 paysannes et ouvrières agricoles répondent à l’Appel_aux_Femmes du 1er ministre d'alors pour assurer la relève, c'est-à-dire des travaux jusque là « réserver » aux hommes : moisson, labour, semis, vendanges et taille, vente des produits sur les marchés etc.
C’est d’autant plus difficile que chevaux, mulets, bœufs sont réquisitionnés - Notre article sur la réquisition des animaux
On peut avoir une idée de ce travail, non reconnu au nom de l’Union sacrée, dans le film Les Gardiennes sorti dans les salles de cinéma il y a un an
Il faudra attendre l'arrivée de prisonniers allemands mais surtout la création d’une sorte de service militaire de la main d’œuvre agricole par Circulaire du ministre de la Guerre du 12 janvier 1917 pour que les paysannes (pas toutes loin de là) soient aidées par des hommes.
Nos mères et nos grands-mères se sont mobilisées en 14-18 pour assurer la relève dans les champs, les usines, les administrations, les services, les hôpitaux mais aussi pour que leurs filles et petites filles bénéficient de l’égalité salariale. Un bel hommage à leur rendre.
Le ministre des Finances Bruno Le Maire s’est dit « ouvert à un report de l’entrée en vigueur » d’un projet européen de taxation des géants du numérique, dont Google, Apple, Facebook et Amazon.
C’est un recul inacceptable face à ces multinationales toutes-puissantes. Jamais un gouvernement ne se sera fracassé avec plus d’entrain contre le mur de l’argent. Avec ce report, Emmanuel Macron et Bruno Le Maire font le choix de mettre à l’abri les profits pharaoniques de ces firmes multinationales qui pratiquent pourtant l’optimisation fiscale à haute dose, au moment même où ils frappent les Français durement avec leur gourdin fiscal.
Les impôts que ces multinationales ne paient pas, c’est nous qui les payons à leur place (CSG, taxe sur les carburants, etc.). Et les citoyens ordinaires n’auront droit, eux, à aucun report pour payer…
Cette annonce est d’autant moins compréhensible qu’Emmanuel Macron avait fait mine, ce matin même au micro d’Europe 1, d’être attaché à cette taxe. Cette annonce intervient donc comme un désaveu cinglant pour le chef de l’État, dont l’impuissance sur la scène européenne apparaît en pleine lumière.
Il est temps de mettre un terme à l’impunité fiscale des puissants.
Nous formulons une proposition concrète : tout bénéfice réalisé dans un pays doit donner lieu au paiement de l’impôt dans ce pays. La régulation des géants du numérique doit devenir un enjeu européen, afin que les pays se coordonnent et aient toutes les possibilités de faire respecter les législations locales et fiscales.
Ian Brossat, chef de file du PCF aux élections européennes
En finissant la rédaction de la dernière partie, sur «le communisme», de sa grande tétralogie Penser avec Marx aujourd’hui, le philosophe parachève l’œuvre capitale de sa vie. Il dévoile, avant la parution en 2019, plusieurs grands partis pris de ce travail théorique et politique.
Le communisme est le sujet du dernier volume de votre tétralogie Penser avec Marx aujourd’hui, à paraître chez la Dispute en 2019. En quoi est-ce un travail d’ordre philosophique, historique et politique?
Lucien Sève C’est quoi, «le communisme»? Dans le parler médiatique, c’est l’Union soviétique et les pays de même sorte au XXe siècle, les partis de même orientation. Mais la question se repose: en quoi est-ce «le communisme»? En ceci, dit-on, qu’ils se réclament d’un avenir social ainsi nommé et qui ne s’est nulle part réalisé. On est ainsi renvoyé à la vaste anticipation historique exposée dans le Manifeste du parti communiste.
En parler est donc d’abord nécessairement affaire de théorie, y compris philosophique. Mon livre commence par un long chapitre sur la formation de cette vue par Marx et Engels, et sa complexe évolution dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Si on ne tire pas bien au clair ce qu’on met sous le mot communisme – et sous le rapport terriblement équivoque qu’a avec lui le mot socialisme –, on s’expose aux pires malentendus, à moins qu’on ne cherche à en jouer. Ce que faisait le fameux Livre noir du communisme, où sur 800 pages il n’y a pas même un paragraphe pour dire ce qu’on est en droit de nommer communisme – «le communisme», ce serait Staline et Pol Pot…
Partant d’une analyse approfondie du communisme marxien et de ses conditions de possibilité historique, je vais à sa recherche attentive dans un autre long chapitre consacré au XXe siècle et, disons-le en bref, je ne le trouve nulle part. Donner l’URSS pour un «pays communiste», ou même «socialiste», c’est ce que son grand historien Moshe Lewin appelle une complète «erreur d’étiquetage». L’objet de mon livre, écrit aux trois-quarts, c’est l’histoire critique de cette visée communiste. Il est donc historique et politique du même mouvement que théorique.
Des enquêtes d’opinion publiées par l’Humanitéen 2017 et 2018 ont montré que le mot communisme est décrié aujourd’hui. Comment, selon vous, lui redonner du sens?
Lucien Sève Décrié est peu dire. Ce que montrent ces sondages, c’est que communisme est le terme le plus discrédité de tout le vocabulaire politique. Si on ne prend pas le fait avec un total sérieux, comment espérer inverser la tendance? Or, c’est quoi, un total sérieux? C’est revenir sans lésiner sur le pire: le stalinisme.
Comment être crédible en donnant le communisme pour ce qui va nous faire sortir du capitalisme et inaugurer une civilisation supérieure sans s’expliquer en clair sur ce qui a pu faire s’ensuivre de la révolution d’Octobre tant d’horreurs sanglantes puis d’aberrations navrantes? Se croit-on quitte avec l’immense affaire qu’est le stalinisme pour l’avoir condamné? Mais qui va s’en satisfaire? Quand c’est tout le sens de ce qui s’est passé depuis le Manifeste jusqu’à l’implosion de l’URSS qu’il faut donner à comprendre, donc d’abord comprendre soi-même.
C’est la question centrale de mon deuxième chapitre, où je m’occupe longuement du stalinisme. Le faire en toute exigence disqualifie radicalement la vulgate qui proclame: «Le communisme est mort pour toujours, Dieu merci!» Pour nous, qui nous réclamons plus que jamais du communisme et voulons commencer de faire bouger les lignes à son sujet, il est crucial, en cette époque des centenaires de 1917 et 1920, que nous éclairions bien davantage cette histoire. Sans faire toute la lumière sur notre passé, comment apparaître porteurs de futur?
Vous parlez de la «visée communiste marxienne». Pourquoi ce terme de visée, et quel est son contenu essentiel?
Lucien Sève Ce n’est pas un tic de langage, mais un choix fondamental. J’entends dire parfois que visée serait une révision en baisse de projet. Je soutiens le contraire. Projet est un terme programmatique, qui décide d’avance des contenus et formes de la société communiste future. C’est utopique. Marx refusait de faire du communisme un «idéal» sur lequel l’histoire devrait se régler, à quoi il opposait le «mouvement réel» qui tend vers un au-delà radical de l’état de choses actuel.
C’est ce que dit visée. De plus, projet est purement subjectif – on peut projeter ce qu’on veut, mais au risque terrible de vouloir forcer l’histoire, et c’est tout le drame du stalinisme.
Visée est au contraire à la fois subjectif et objectif, comme l’action politique même: c’est nous qui visons, mais «Oui, le communisme vient à maturité objective» il y a une cible et des conditions pour l’atteindre auxquelles il est impératif de se plier. Oui, vraiment, visée communiste, et non pas projet.
Quant à l’essentiel de cette visée, on peut le dire en trois mots: sortir de l’aliénation historique, au grand sens que prend l’aliénation dans le Capital, c’est-à-dire l’écrasement général des humains par les immenses puissances sociales qu’ils créent, et qui faute d’être appropriées par tous ne sont maîtrisables par personne. Ce que suggère assez bien une formule populaire: l’humanité va dans le mur.
Beaucoup de gens pensent que le communisme a été essayé au siècle dernier, et qu’après une histoire entachée de crimes, il aurait irrémédiablement échoué. Qu’objectez-vous à cette façon de voir?
Lucien Sève Nous voici au cœur de la question. C’est bien cette pseudo-évidence qu’il faut réduire à néant, et ce sera tout sauf facile. Parce que l’incroyable vérité – il n’y a à peu près rien eu de communiste dans le «communisme» d’hier, c’est démontrable – se heurte bien sûr au haussement d’épaule: «Comme vous ne pouvez nier l’échec, vous essayez de faire croire que ce qui a échoué n’était pas le communisme, à d’autres!»
Impossible donc d’en rabattre sur l’histoire critique de cette visée. On n’attendra pas qu’en un paragraphe, je puisse dire le contenu de 100 pages du livre. Ceci au moins: Marx ne s’est pas trompé dans le Manifeste en annonçant le communisme, au contraire, mais il a devancé l’histoire de deux siècles, en surestimant terriblement la maturité de ses conditions historiques. Coûteuse illusion.
La trouée initiale s’est avérée possible dans des pays en retard de révolution antiféodale, comme la Russie ou la Chine, mais ce retard excluait tout passage vrai au socialisme. Lénine l’a bien vu en 1921-1923 («Nous ne sommes pas assez civilisés», disait-il), cherchant la voie d’une forcément longue maturation.
Staline s’est cru plus fort: le socialisme tout de suite dans un seul pays! Ce fut en réalité un national-étatisme de rattrapage brutal du capitalisme, traître à toute visée communiste. Et le siècle en a été foncièrement déboussolé: le capitalisme avait encore de l’avenir, quand ce qui passait pour «le communisme» n’en avait pas…
C’est donc tout le sens des deux derniers siècles qui est à reconsidérer. Il n’y a là aucune échappatoire: la question de savoir si le communisme a de l’avenir est encore entièrement devant nous.
Il y a large accord sur la gravité de la situation présente et l’urgence de sortir d’un régime piloté par le seul profit à court terme. La question n’est-elle pas de savoir s’il existe les moyens conceptuels et pratiques de son dépassement?
Lucien Sève Large accord sur la gravité de la situation, sans doute. Mais large conscience que cette gravité dit l’urgence de sortir du capitalisme pour en venir à une société sans classes, hélas non, et hâter cette prise de conscience m’apparaît être la tâche première d’un communisme à hauteur de notre temps.
Mais en a-t-on fini avec l’immaturité historique des conditions d’un post-capitalisme qui sous-tendait les drames du XXe siècle? Je vois de fortes raisons de penser que c’est en cours. Négatives d’abord: pour la première fois, le capitalisme devient directement incompatible avec le progrès de l’humanité, voire avec sa survie. C’est lui, c’est sa folie de profit privé qui menace à court terme la vie sur notre planète, et de façon moins dite mais non moins profonde l’existence civilisée du genre humain.
Rendre hégémonique la visée post-capitaliste est devenu un objectif réaliste, à condition de changer complètement de braquet dans la lutte des idées. Et raisons positives aussi. Marx tenait pour présupposé fondamental du communisme un double développement universel: celui des forces productives – et nous y sommes en plein, avec une vraie explosion de nos savoirs et pouvoirs –, plus encore celui des individus – là, le tableau est contrasté, les gestions capitalistes empêchant tout en stimulant ce développement, mais les rebonds de l’émancipation des femmes montrent combien est irrésistible la tendance profonde.
Oui, le communisme vient à maturité objective. À nous de jouer notre plein rôle de sujets.
On sait vos importants travaux sur communisme et individu. Il y a aussi l’expérience politique en France à laquelle votre parcours intellectuel militant est intimement lié. Comment cela peut-il irriguer votre réflexion pour penser un monde nouveau?
Lucien Sève Lisant le Capital au début des années 1950, j’ai découvert dans l’enthousiasme que Marx n’est pas le penseur exclusif du social qu’on disait, du même mouvement il pense l’individu, au point que son œuvre socio-historique est tout aussi suggestive sous l’angle psycho-biographique, ce qui a décidé de ma vie de recherche et coloré d’emblée ma façon de comprendre le communisme.
Sait-on assez que Marx le définit comme «une forme de société supérieure dont le principe fondamental est le plein et libre développement de chaque individu»? (1)
Nous ne sommes pas humains par notre seul génome, comme des animaux, mais bien plus encore par le monde social humain que chacun s’approprie à sa façon, l’individu se transfigurant ainsi en personnalité singulière et solidaire. Ce qui condamne le plus sûrement à mort le capitalisme est qu’il en vient à contrecarrer gravement cette dialectique décisive que le communisme a au contraire à libérer.
Un méfait sans nom du stalinisme est d’avoir persuadé tous et chacun que dans le communisme, l’individu ne compte pour rien. On mesure le désastre. Peu de choses importent autant aujourd’hui que de redonner à voir par des actes – d’abord en matière d’organisation – que le commun pour un communiste n’est pas l’effacement du singulier mais sa forme plurielle.
Dans un récent livre d’entretiens avec votre fils, l’historien Jean Sève, Capitalexit ou catastrophe(2), vous avancez un ensemble de propositions concrètes pour la relance d’une politique authentiquement communiste. Comment voyez-vous cette possible relance?
Lucien Sève En 1984, voyant avec d’autres, le PCF s’enfoncer tandis qu’allait imploser l’Union soviétique, j’ai engagé la bataille pour ce que j’ai appelé refondation communiste – objectif à mes yeux plus actuel que jamais.
L’idée directrice est simple: nos malheurs ont pour cause non pas trop de communisme, mais au contraire tragiquement pas assez, ce qui remonte à sa foncière trahison par Staline. Qu’il y ait toujours à mener la lutte politique quotidienne et électorale avec un parti fait pour cela, certes.
Mais il faudrait être aveugle pour ne pas voir que le décisif aujourd’hui est ailleurs: engager la révolution post-capitaliste avant que le capitalisme n’ait mené le genre humain à sa perte. Une révolution d’aujourd’hui, non plus mythique conquête du pouvoir pour émanciper la société par voie étatique, ce qui a conduit au stalinisme, mais intense et constante bataille d’idées et d’initiatives pratiques pour rendre hégémonique l’exigence de réformes révolutionnaires changeant le rapport des forces jusqu’à rendre possibles les plus ambitieuses transformations.
Pour mon fils et moi, et bien d’autres communistes sans carte, sans doute aussi avec carte, ce que paie très cher le PCF est de ne l’avoir pas fait. On ne mène pas la bataille d’idées anti et post-capitaliste à la hauteur voulue.
Mais le faire appelle un autre mode d’organisation que le parti vertical, utile encore pour la politique traditionnelle, mais contre-productif là où est à déchaîner l’initiative transformatrice de tous. Il faut susciter la formation d’un vaste réseau de collectifs thématiques travaillant à acquérir une haute capacité de contestation et contre-proposition révolutionnaires, dans une horizontalité de fonctionnement compatible avec la centralité de décision, mais excluant toute confiscation verticale de responsabilité.
L’horizontalité responsable, c’est l’école obligatoire des constructeurs de la future société sans classes. À nos yeux, la capitale relance d’une politique vraiment communiste commence là: l’organisation horizontale de l’initiative post-capitaliste, où l’essentiel reste à faire.
C’est dans ce vide que prospère l’effroyable couple des gauches pourries et des droites féroces. Il n’y a pas un jour à perdre pour se mettre à le combler.
(1) Le Capital, Livre i. Éditions sociales, 2016, p. 575.(2) La Dispute, 2018.
La hausse massive des prix des carburants crée une émotion considérable, et pour tout dire une colère légitime.
Après le coup de fatigue au sommet de l’État, voici donc le coup de pompe national! L’affaire du carburant vient de rattraper Emmanuel Macron, qui espère maintenir la paix sociale uniquement par les mensonges et les contradictions. Tout cela ne tient plus. Entre le président et ses concitoyens, le fil s’est rompu. Et la hausse massive des prix des carburants crée une émotion considérable, et pour tout dire une colère légitime. Tous les habitants sont touchés par ces taxes inégalitaires, quels que soient leurs revenus. Un véritable racket qui touche les plus démunis et ceux – souvent les mêmes – qui sont contraints d’utiliser leurs véhicules juste pour vivre, ou travailler. Un jour, Macron déclare «assumer» le parti pris de l’écologie punitive en tabassant le pouvoir d’achat ; le lendemain, acculé par la grogne qui monte dans le pays, il promet une aide fiscale sous forme d’aumône, tout en réclamant la collaboration des régions. «Le carburant, c’est pas bibi», a-t-il lancé hier. L’homme donne vraiment l’impression d’être à côté de ses pompes.
Qui nous fera croire qu’une fiscalité punitive et injuste constitue la bonne méthode pour convaincre de la nécessité d’une transition énergétique? Car la politique de Macron, d’abord antisociale, est tout sauf écologiste. Taxera-t-il le transport aérien, ultra-polluant, ou le kérosène sur les vols intérieurs? Encouragera-t-il le report sur le rail? Supprimera-t-il l’exonération de la TICPE pour le transport routier? Mettra-t-il fin au scandale des milliards de bénéfices des sociétés d’autoroutes et de Total, en les mettant enfin à contribution? Non, quatre fois non…
Et pendant ce temps-là? Parti dans son «itinérance mémorielle» pré-11Novembre, Macron vient de démontrer qui il servait en vérité. Son ministre des Finances, Bruno Le Maire, a en effet déclaré, hier, qu’il était «ouvert à un report de l’entrée en vigueur» d’un projet européen de taxation des géants du numérique, dont Google, Apple, Facebook et Amazon. L’annonce ne surprendra personne, Macron se couche devant les géants du numérique. Il porte décidément bien son surnom: le président des riches.
[EDITORIAL publié dans l'Humanité du 7 novembre 2018.]
COMMUNIQUÉ DE PRESSE Montreuil, le 06 Novembre 2018
Le Gouvernement par la voix de la ministre des transports inaugure, ce jour, une nouvelle autoroute ferroviaire entre Calais et Orbassano (Italie) permettant de transporter 36 000 semi-remorques par an
Si cette nouvelle « route ferroviaire » permet de transférer une partie des camions sur le rail, elle ne répond que très partiellement aux besoins de report modal. Ce mode de transport ferroviaire ne concerne qu’une infime partie des marchandises à transporter. Pour répondre à une « ambition forte d’un transport de marchandises performant et propre », tel qu’écrit dans l’invitation presse du ministère, il y a urgence à prendre d’autres mesures que celles inscrites dans la loi « pacte ferroviaire ».
Du plan Véron de 2003 jusqu’à aujourd’hui, les plans de restructurations, avec l’aval des différents gouvernements, se sont succédé avec comme conséquence une contraction des moyens de production. Il ne peut y avoir de véritable rééquilibrage rail-route, sans efforts publics conséquents, sans moyens humains et matériels et sans infrastructures modernisées et supplémentaires.
C’est tout le sens des propositions contenues dans le rapport de la CGT « Ensemble pour le Fer » remis au Premier ministre et consultable en ligne sur : https://fr.calameo.com/read/000056873380926bf7225