Les communistes de villepinte vous invitent à utiliser ce blog comme point de rencontre et d'échanges concernant la situation politique ,économique ,sociale et environnementale du local à l'international.
La contestation de la politique d'austérité n'est plus cantonnée à la seule gauche du PS. Au sein de la majorité,
elle a gagné les rangs du gouvernement, même si les mots sont feutrés et dirigés contre les institutions européennes. Mais la pression se fait forte également à droite, et notamment chez
François Bayrou. Le mouvement social et la voix de la rue, en particulier le 5 mai, peuvent faire pencher la balance.
L'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) estime que le programme de stabilité financière
présenté mercredi par le gouvernement entretiendra la crise économique et aggravera le chômage dans les prochaines années en France.
Pour cet institut d'analyse et de prévisions économiques, ramener le déficit public à 3% du PIB (produit
intérieur brut) en 2014 suppose une consolidation budgétaire qui amputera de 2,6 points de PIB l'activité en France en 2013 et de 2,0 points l'année suivante. Or, le programme de stabilité
présenté par le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, prévoit de ramener ce déficit à 3,7% fin 2013, 2,9% en 2014, 2,0% en 2015, 1,2% en 2016 et 0,7% fin 2017, après 4,8% l'an
dernier.
"En gros, le programme de stabilité, c'est un point par an de restrictions budgétaires jusqu'en 2017", a dit le directeur
du département analyse de l'OFCE en marge de la présentation de ses prévisions 2013-2014 pour le monde, la zone euro et la
France. "Ce point de restriction budgétaire va avoir un impact important (...) Il n'y aura pas de croissance et donc le chômage ne baissera pas et même il montera", a ajouté Xavier Timbeau. "Ça
veut dire qu'on prolonge la situation économique dans laquelle on est jusqu'en 2017."
Le scénario de l'OFCE pour la France
Dans l'hypothèse d'un effort de réduction des déficits publics à 3% en 2014, l'OFCE estime que la France sera en
récession de 0,2% en 2013 et que son PIB ne croîtra que de 0,6% l'année suivante. Le gouvernement table sur une croissance de 0,1% cette année et de 1,2% l'an prochain. L'institut évalue à 1,8
point en 2013 et 1,4 point en 2014 l'effet négatif direct de l'ajustement budgétaire correspondant, à quoi s'ajoutent respectivement 0,8 et 0,6 point d'impact négatif des politiques d'austérité
des partenaires de la France par le biais de la demande adressée à l'économie française.
Dans ces conditions, le taux de chômage atteindrait 11% de la population active fin 2013 et, au lieu de s'inverser à la fin
de l'année comme promis par le président François Hollande, continuerait d'augmenter jusqu'à 11,7% en 2014.
Augmenter les dépenses publiques
Pour l'OFCE, il faudrait, pour inverser la courbe du chômage en 2013, maintenir une impulsion budgétaire neutre,
c'est-à-dire stabiliser les prélèvements obligatoires et augmenter les dépenses publiques dans la limite du potentiel de croissance de la France, soit aujourd'hui pas plus de 1,5% par an. "Dans
ce cadre on peut espérer avoir une baisse du chômage de l'ordre de un point par an", explique Xavier Timbeau. "Mais la France ne peut pas le faire toute seule."
Pour l'OFCE, seul un changement de cap européen permettrait en effet d'enrayer la hausse du chômage. "Il s'est passé
quelque chose de très intéressant aux Pays-Bas où il a été annoncé que le programme d'austérité n'était plus acceptable", estime ainsi Xavier Timbeau. "Je pense que c'est la meilleure nouvelle
depuis bien longtemps."
Austérité=déflation salariale
De façon plus générale, l'OFCE juge l'économie mondiale au bord de la déflation. "En 2013, puis en 2014 (...) les pays
développés resteront englués dans le cercle vicieux d'une hausse du chômage, d'une récession qui se prolonge et de doutes croissants quant à la soutenabilité des finances publiques", résume
l'institut.
"La poursuite de cette stratégie d'austérité budgétaire porte en elle le germe de la déflation salariale dans les pays les
plus touchés par le chômage", ajoute l'OFCE, qui voit les pressions déflationnistes s'intensifier dans la zone euro. Xavier Timbeau juge notamment l'Espagne "dans une situation proche de la
rupture sociale et politique", avec un chômage qui a dépassé la barre des 25%.
Ainsi, Jérôme Cahuzac, maintenant ancien ministre du budget, mettait ses économies, coquettes, au frigo en Suisse, puis
au chaud à Singapour. Plus loin, plus sûr. Et disait que non, juré, craché, z’yeux dans les z’yeux, jusqu’au moment où la barre de la tapette à souris allait fonctionner.
Jamais aimé ce type. Regard froid. Haute opinion de lui-même. Mépris des autres. Parcours douteux : délaisser
l’hôpital public, où un chirurgien n’est tout de même pas payé au smic, pour implanter des moumoutes à des chauves fortunés, quand on se dit de gauche, c’est étonnant. Conseiller des labos
pharmaceutiques quand on s’est occupé d’eux en tant que conseiller d’un ministre de la santé d’un gouvernement de gauche, c’est plus que limite, si on se dit de gauche. Nous avons souvenir
d’un récent débat télévisé où Jérôme Cahuzac faisait face à Jean-Luc Mélenchon. Au début de l’émission, ce dernier eut la faiblesse de concéder à Jérôme Cahuzac son appartenance à la gauche.
Par politesse, peut-être ? Comme quoi Mélenchon arrondit parfois les angles. Sur ce coup, il a eu tort. Car à la fin du débat, le masque est tombé : Cahuzac l’a proclamé, s’en est
vanté : jamais il n’a cru à la lutte des classes. Peut-on alors se dire de gauche ? Et passons sur un amalgame trop fréquent entre croyance et raison : la question n’est pas de
croire ou pas à la lutte des classes, mais de savoir si elle existe ou pas. Oh, pas celle du 19e siècle bien sûr.
Mais peut-on penser que les intérêts rentiers de la finance et plus largement du capital (quel gros mot pour l’engeance
du type Cahuzac) sont en harmonie avec ceux des salariés ? Penser un truc pareil, c’est démontrer qu’il y a bien deux mondes, celui de la caste du pouvoir, qui vit en vase clos, dont les
rapports avec le reste de la population sont au mieux de la compassion, au pire du mépris, en passant par la condescendance. On n’attendait pas grand chose de l’actuel gouvernement, qui
n’avait rien promis. On espérait, tout de même, que l’inégalitarisme galopant que signe le libéralisme économique serait un brin freiné. Même pas. Et comment le faire si le fil de la
politique suivie demeure conforme au libéralisme dominant en Europe.
L’affairisme en politique n’est pas nouveau. Le plus exemplaire en ce domaine, Charles De Gaulle, négligea sur ce point
d’étendre la discipline exigeante qu’il s’appliquait à son proche entourage, laissant les « copains et les coquins » mettre la main et plus dans la confiture de l’argent. De même,
l’arrivisme des individus est vieux comme le monde du pouvoir. Ne soyons pas non plus bégueules, le terreau humain est un mélange de vices et de vertus. La pure vertu, si elle existe, est
ennuyeuse. Le pur vice devient criminel. Tout est question de proportion. Et le monde clos de la politique, de la finance, de la haute administration, des médias (à quelques exceptions près),
tout cela cousinant et copinant, se tenant par la barbichette, a perdu le sens des proportions. Les « élites » de ce monde clos estimeraient probablement que taper sue les élites
est démagogique, tines, populiste tant qu’on y est. Sauf que nos élites à nous, celles que nous respectons, sont celles du savoir, de la réflexion, de l’art et, pourquoi pas, de la politique
quand elles savent prendre leurs distances avec le monde clos.
Ce ne sont pas les annonces sur la transparence, le nième « choc de simplification administrative » (pour les
entreprises, hein, pas pour les demandeurs d’asile), pour utiles qu’elles puissent éventuellement être qui nous sortiront du bourbier. C’est le développement de l’emploi, le logement décent
pour tous (et logement égale bâtiment, et bâtiment égale emploi), l’éducation et la recherche (emplois encore), la santé (emplois toujours, la culture (emplois aussi) qui font le bien être
des peuples. Pas de sous ? Allons donc ! On les déverse à seaux quand les banques, pourtant repues, crient famine. On allonge les milliards pour une « compétitivité » sans
aucun engagement sérieux des entreprises qui vont en bénéficier. On prend soin de ne procéder à aucun audit de la « dette ». Mais que dira l’Europe ? Ras le bol de prendre pour
ligne directrice les dogmes de la mère Merkel (amère Merkel ?) ou les billevesées de l’incompétent Barroso. Il s’agit d’expliquer posément à ces messieurs-dames que maintenant, c’est le
bonheur des peuples qui est la priorité, et pas la concurrence « libre et non faussée », dont tout économiste sérieux sait qu’elle n’a jamais existé. Que la mise en commun de moyens
de production a bien des avantages sur la concurrence, que la coopération est plus fructueuse que la compétition, que la protection de l’emploi est prioritaire par rapport au libre-échange.
S’ils ne comprennent pas ? S’ils ne comprennent pas, on fait quand même. Chiche, monsieur Hollande ?
Petroplus : « L'état ne doit pas démissionner de ses responsabilités »
Le Tribunal de commerce de Rouen a rejeté les deux dernières
offres de reprise du site de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne (Seine-Maritime) qui employait 470 salariés. Le rejet des offres entraîne la cessation définitive d'activité de la
raffinerie, liquidée en octobre mais autorisée à fonctionner jusqu'à ce jour.
Le gouvernement "prend acte" de
cette décision assurant avoir mobilisé "tous les moyens possibles" pour trouver un repreneur potentiel. Ce n'est hélas pas la vérité. Le gouvernement ne doit pas démissionner de ses
responsabilités.Il doitpermettre la pérennisation de l’activité de raffinage sur le site de
Petit-Couronne, en allant s’il le faut jusqu’à la réquisition du site et la nationalisation de l’entreprise.
Il y a un avenir du raffinage en France, il passe par un investissement industriel des pouvoirs publics. La France ne peut rester sous la coupe
demajors
pétroliersqui n'ont qu'un
objectif :raffiner dans des pays leur
permettant de s'affranchir des règles sociales, environnementales et de sécurité. Préserver cette industrie, c'est préserver notre indépendance énergétique.
Pour Jean-Yves Camus, chercheur spécialiste de l’extrême droite, cette radicalisation des anti-mariage pour tous
marque le retour d’une frange de la droite qui déborde les groupuscules extrémistes.
D’où vient cette radicalisation ?
Jean-Yves Camus. Cette radicalisation n’est pas le fait des quelques dizaines de militants de groupuscules d’ultradroite qu’on a
vu affronter les forces de l’ordre lors de la dernière manifestation. On ne la doit pas davantage à Civitas, dont les maigres troupes ne sont pas capables de faire descendre autant de monde
dans la rue. On assiste plutôt au retour dans le jeu politique de ces réseaux catholiques traditionalistes, clairement à droite, mais pas nécessairement au Front national ou dans des
groupuscules. Beaucoup ont voté pour l’UMP mais sont restés sur leur faim avec le quinquennat de Nicolas Sarkozy, estimant que sur les questions d’identité nationale, des valeurs et de
l’autorité, l’ancien président n’a pas été assez loin.
Ont-ils des relais attentifs à l’UMP ?
Jean-Yves Camus. Ils ont sans doute une écoute. Mais l’UMP s’interroge désormais : jusqu’où peut-on aller
dans les méthodes utilisées par le mouvement ? Tant que ce dernier se cantonnait dans sa version Frigide Barjot, c’était bon à prendre pour l’opposition. Mais ça l’est beaucoup moins dans sa
version Printemps français, complètement incontrôlable… L’UMP en a conscience et redoute de se retrouver à soutenir des méthodes qui ressemblent, de plus en plus, à de la désobéissance civile.
Christine Boutin, qui avait pourtant eu des mots très durs, parlant de « gazage » à l’issue de la dernière manifestation, prône désormais une résistance non violente à la Gandhi… C’est un signe
de l’embarras de l’UMP.
L’opposition n’est-elle pas coupable de jeter de l’huile sur le feu ? Certains élus parlent de « coup d’État » à
propos de la procédure accélérée sur ce texte.
Jean-Yves Camus. Je crois surtout que l’on assiste à un classique de l’histoire politique française. Quand
la gauche détient le pouvoir, la droite ne remet pas en cause uniquement son projet politique mais sa légitimité démocratique même. Parler de « coup d’État » alors que le gouvernement ne fait
qu’accélérer une procédure, c’est un vocabulaire totalement déconnecté de la réalité. Qu’on soit d’accord avec lui ou pas, le gouvernement reste dans le cadre démocratique. À moins qu’il ne
faille considérer tous les exécutifs qui ont utilisé précédemment la procédure d’urgence comme illégitimes…
Jusqu’où peut aller cette radicalisation ?
Jean-Yves Camus. Après le vote définitif de la loi, il sera très dur pour le mouvement anti-mariage gay
de continuer sous sa forme actuelle. Le risque sera alors de le voir perdurer en allant chercher ailleurs des raisons de se mobiliser, notamment dans la contestation de la légitimité du
gouvernement. C’est ce qu’a essayé de faire le Bloc identitaire après l’élection de François Hollande avec sa campagne « Hollande n’est pas mon président ». C’est resté extrêmement minoritaire.
Mais il est possible que certains cherchent à profiter de la passe difficile de la gauche pour accentuer cette radicalisation.
Nicolas Maduro, dauphin d'Hugo Chavez, a remporté de peu l'élection présidentielle de dimanche, avec 50,76% des
voix contre 49,07% à son rival de l'opposition, Henrique Capriles, selon le résultat officiel proclamé par la commission électorale nationale.
La commission, déclarant que 99% des bulletins de vote avaient été dépouillés et que le résultat était "irréversible", a
appelé les Vénézuéliens à respecter le verdict des urnes et à ne pas descendre dans les rues manifester. Nicolas Maduro a quant à lui
dit appelé au calme et indiqué qu'il demandait à la commission électorale d'effectuer un audit du résultat. "Nous ne voulons pas la violence, nous souhaitons la paix", a dit Nicolas Maduro dans
une allocution à la nation. Ils souhaitent un audit, nous y sommes favorables. Je demande officiellement à la Commission électorale nationale d'effectuer un audit". n"Je suis
ici pour assumer mes responsabilités avec courage(...). La lutte continue!", a clamé Maduro devant la foule de ses partisans.
Le camp Maduro a aussitôt fêté la victoire de son champion, tirant des feux d'artifice dans le ciel de Caracas. Du côté de
l'opposition, les militants ont au contraire protesté contre le résultat en frappant des casseroles. Ce score représente une victoire plus serrée que prévue de la part de celui que Hugo Chavez, décédé le 5 mars d'un cancer, avait présenté comme son dauphin et qui avait dominé les sondages durant la campagne. Mais il semble
que Henrique Capriles, 40 ans, ait réussi à refaire une bonne partie de son retard dans les derniers jours de campagne.
Lors de la présidentielle d'octobre dernier, que Hugo Chavez avait remportée, Henrique Capriles, un centriste qui est gouverneur de l'Etat de
Miranda, avait recueilli un peu plus de 44% des voix. Quelques heures avant l'annonce du résultat, dimanche soir, Henrique Capriles avait fait état d'un plan consistant à truquer le scrutin de
dimanche. "Nous alertons le pays et la communauté internationale de l'intention de certains de modifier la volonté exprimée par le peuple", avait-il affirmé dans un message du Twitter. Les
autorités avaient jugé ce message "irresponsable".
Nicolas Maduro devra relever de vastes défis à la tête du pays, comme celui de garder le contrôle d'une coalition chaviste
hétérogène qui rassemble idéologues de gauche, hommes d'affaires, officiers de l'armée et miliciens armés regroupés au sein des 'colectivos'.
Pas de problème de chiffres cette fois-ci. La manifestation de Civitas à proximité du Sénat, au soir du vote de la loi
sur le mariage gay, a rassemblé une soixantaine de personnes (l’avantage, c’est que vous pouvez recompter).
En face, dix-sept véhicules de police attendaient le forceur de barrage, qu’il vienne du cortège de Civitas ou de celui
de la Manif pour tous, au Jardin du Luxembourg. Amusé par la disproportion entre ce petit cortège et le déploiement policier, un riverain nous a envoyé ses photos.
Jean Hesbert, témoin privilégié des manifs en direction du Sénat, habite rue de Tournon depuis plus de trente ans. Pour
prendre ces deux photos, il n’a eu qu’à se pencher depuis sa fenêtre, à gauche, puis à droite.
Clic-Clac, petit cliché de l’hémicycle à l’occasion du vote, hier, de l’immonde projet de loi sur la sécurisation de l’emploi. Un polaroïd qui fixe la désolation de la politique française. No
comment.
Retrouvez Le grain de sel chaque jeudi
dans Cactus, le supplément grinçant de l'Humanité. Cette semaine, c'est le comédien, le chanteur et chroniqueur à France Inter, François Morel qui prend la
plume.
Il était conseillé ces derniers jours, à côté du journal que l’on était en train de lire, à côté de la
radio que l’on était en train d’écouter, à côté du téléviseur que l’on était en train de regarder, de prévoir une bassine au cas où l’on aurait envie de vomir. Il était confirmé que, depuis des
années, les cyniques, les profiteurs, les exploiteurs jouaient aux professeurs de vertu, aux parangons de moralité, aux donneurs de leçon. L’abjection, le dégoût, l’écœurement.
Avec en plus, l’insidieuse culpabilité au cas où l’on se plaindrait trop fort, au cas où l’on se
révolterait trop brutalement, au cas où l’on trouverait trop décourageante la nature humaine. Exprimer sa colère, crier sa révolte, manifester son indignation, n’était-ce pas tomber dans le
« tous pourris », n’était-ce pas faire le jeu des extrêmes ? Comme s’il pouvait y avoir pire extrême que de vivre dans un pays où l’on a chargé un malfaiteur d’avoir le droit de vous contrôler
fiscalement. Comme s’il pouvait y avoir pire extrême que de confier à un escroc le budget d’une nation ?
Dans cette ambiance nauséeuse, le moindre signe un peu ensoleillé était le bienvenu. Un réalisateur, Fred
Joyeux, pour poursuivre la liste des aptonymes commencée la semaine dernière, m’a plaisamment alerté sur une histoire effectivement assez réjouissante. Elle se trouvait, la semaine dernière, à
la page 18 de l’édition du Monde daté du vendredi 5 avril. La journaliste Pascale Robert-Diard raconte que, dans le panier d’un vélo, elle avait oublié une pochette contenant un iPad et un
clavier. Deux hommes, Patrice Balzac et Didier Janus, l’ont retrouvée puis l’ont restituée, sans rien demander en échange, sans rien réclamer, sans chercher à aucun moment à profiter de la
situation. L’événement est-il devenu si exceptionnel que le grand quotidien du soir consacre une page entière à une réaction somme toute normale, oui, je dis bien « normale » dans le sens
« naturel », « légitime », pour qui est détenteur d’un cerveau, d’une sensibilité et de quelques notions retenues au cours des leçons d’instruction civique apprises à la communale ?
Ne boudons pas notre plaisir. Le portrait de Patrice Balzac et de Didier Janus est beau. Deux hommes, un
peu cabossés, ancien alcoolo, ancien toxico, ont remis le pied dans la vie. Ils ont trouvé des gens bien, qui les ont aidés à sortir de la galère : une responsable d’Emmaüs pour l’un, des
médecins, des infirmiers de l’hôpital de Villejuif pour l’autre. Oui, une association caritative pour l’un, un hôpital public pour l’autre. On est évidemment loin des cliniques privées
spécialisées en chirurgie esthétique, transformatrices de cash et si représentatives d’une gauche en phase avec son époque, moderne et réaliste.
Patrice Balzac et Didier Janus, pour ne pas retrouver leurs démons, ont décidé de faire du bénévolat. Ils
s’occupent d’une association qui organise des sorties pour les handicapés qu’ils entraînent, notamment, au théâtre, au musée ou au Salon du chocolat.
Merci à Patrice Balzac et à Didier Janus de ne pas nous faire complètement désespérer de l’humanité. Merci
à Pascale Robert-Diard d’avoir perdu son iPad et de nous avoir présenté ces deux hommes, debout, honnêtes et réconfortants.