Les communistes de villepinte vous invitent à utiliser ce blog comme point de rencontre et d'échanges concernant la situation politique ,économique ,sociale et environnementale du local à l'international.
Lundi 28 janvier, malgré les vigiles, les
provocations, et des centaines de cadres venus d'autres sites, la grève a repris à PSA Aulnay, et la production a été paralysée toute la journée.
Jeudi 31 janvier 2013, à 19h30
Bourse du travail d’Aulnay-Sous-Bois 19,21 rue Jacques Duclos
Face au démantèlement du code du travail, à la criminalisation des
militants syndicaux, liquidation de la médecine du travail, aux plans de
licenciement incessants, l’Union local CGT d’Aulnay avait choisi voici
plusieurs semaines, d’organiser une soirée projection – débat sur les
luttes syndicales, autour du documentaire de Mourad Laffitte sur les
Goodyear, « La mort en bout de chaine », de Mourad Laffitte.
En effet, durant cinq ans, ce dernier a suivi les salariés de l’usine
Goodyear d’Amiens Nord, dans leur lutte contre un plan de licenciements -
celle-ci étant la plus longue de ces dernières décennies – et pour que
soit reconnu le risque de maladies graves dû à leur exposition prolongée
à certains produits nocifs (HAP-CMR) utilisés dans la composition des
pneus.
Rattrapé par l’actualité : Grève des ouvriers de PSA devant la menace de
fermeture de leur usine, Annonce possible de la fermeture de l’usine
Goodyear Amiens Nord dans la journée du 31, l’Union Locale CGT Aulnay a
décidé de faire de cette projection- débat, une soirée de soutien aux
grévistes de PSA, et de solidarité avec tous les travailleurs en lutte.
Bamako (Mali), envoyé spécial.Le minuscule et pourtant richissime émirat du Golfe n’est
pas vraiment en odeur de sainteté à Bamako. En plus du soutien politique apporté au Mujao ou à Ansar Eddine, les autorités de Doha sont accusées d’avoir tenté de les légitimer à travers une
bien étrange intervention du Croissant-Rouge qatarien.
Quel jeu trouble joue donc le Qatar au Mali ? Dans la capitale, Bamako, l’influence de l’émirat est au cœur des
conversations, son ingérence réelle ou fantasmée dans les affaires africaines suscite la rancœur de nombre de Maliens et d’une large frange des dirigeants politiques. Les rumeurs les plus
folles circulent à propos de son soutien supposé aux groupes islamistes qui occupent (ou occupaient) les villes du nord et y appliquent la charia, en particulier Tombouctou, Kidal et Gao.
Chacun y va de son anecdote, évoque tel avion en provenance de Doha et atterrissant de nuit à Gao ou Tessalit pour y livrer des cargaisons suspectes.
Sadou Diallo, le maire de Gao, qui a rejoint Bamako une semaine après l’arrivée, au mois d’avril 2012, du Mouvement pour
l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), a abondamment évoqué ce sujet dans différents médias, allant jusqu’à accuser le Croissant-Rouge qatarien d’être « allé à Gao ces derniers
mois avec des ambulances bourrées d’armes » ! Lui qui avait donc quitté sa ville lorsque le Croissant-Rouge de l’émirat est arrivé à Gao aux alentours du 20 juin 2012, dans des conditions
effectivement très particulières. « Leur comportement a été tout simplement inacceptable », soupire un humanitaire de la Croix-Rouge (CICR), basé à Bamako. « Non seulement ils sont passés par
le Niger, sans visas maliens et sans coordonner leurs actions avec la Croix-Rouge malienne (1), comme c’est l’usage, mais ils ont entre autres, et de leur propre initiative, versé des
salaires mirobolants à une partie du personnel de l’hôpital de Gao », pourtant sous contrôle des islamistes du Mujao, qui y avait établi son quartier général.
Dans l’univers feutré de l’ONG suisse née en 1863, où chaque mot est pesé, et dont la discrétion et la neutralité lui
permettent d’accéder à des zones extrêmement sensibles (2), l’épisode qatarien a visiblement laissé des traces. Au point que le Croissant-Rouge de l’émirat, qui bénéficie d’une puissance
financière ad hoc, n’est plus vraiment en odeur de sainteté dans le nord du Mali. Il devrait cependant pouvoir y retourner prochainement puisqu’un accord tripartite (3) a été signé à
Bamako le 16 janvier dernier, lequel (re)formalise des usages que seuls les Qataris avaient du mal à appliquer.
Rachid El Krouty se plait de voir son organisation trainée dans la boue dans la presse
Joint par téléphone, le responsable du Croissant-Rouge qatarien nommé Rachid El Krouty (de nationalité marocaine), qui se
trouve actuellement au Niger, dément avec force toute livraison ou tout transport d’armes, et se plaint de voir son organisation traînée dans la boue dans la presse, surtout française. Selon
lui, l’ONG est même intervenue en toute légalité : « Nous étions en règle, les visas ont été obtenus auprès de la représentation diplomatique du Mali au Niger. Une collaboratrice de la mairie
de Gao nous accompagnait et a assisté à nos distributions de vivres. On nous accuse d’avoir donné trop d’argent au personnel de l’hôpital, mais ces gens étaient très mal payés. » Quant à
l’absence de coordination avec l’organisation sœur de Bamako, il assure qu’« un accord a bien été signé à Doha avec les responsables de la Croix-Rouge malienne ».
Pour donner (a posteriori) un peu de vernis « légal » à l’intervention plutôt rocambolesque de Gao, le Croissant-Rouge du
Qatar n’a pas ménagé sa peine. Présent lors de ce voyage express, le secrétaire général de l’antenne de Bamako ne souhaite pas s’exprimer sur cette affaire, mais son président confirme avoir
été convié à visiter les fastes de Doha le 30 juillet 2012, tout en réfutant avoir été plus ou moins contraint d’apposer sa signature sur un document qui incluait des clauses rédigées en arabe.
Un accord de toute façon « sans valeur », corrige un autre responsable du CICR, essentiellement conçu pour « sauver les apparences ».
Magnanime, l’émir Al Thani a lui aussi invité le président malien par intérim, Dioncounda Traoré, quelques semaines plus
tard (le 20 octobre 2012). L’objectif de la rencontre effectuée au cours d’une visite de quatre jours, selon un membre de la coalition pour le Mali (4), impliqué dans les négociations
politiques pour résoudre la crise au nord, était de « faire comprendre à l’émir qu’il valait mieux être au côté d’un État plutôt qu’avec des groupes armés ». Et la même source d’ajouter que Sa
Majesté Al Thani, niant toute accointance avec les djihadistes et s’assurant impuissante dans l’imbroglio malien, entendait en revanche apporter « une contribution exceptionnelle » au pays…
« mais seulement après la crise ».
Faut-il pour autant accuser le Qatar d’avoir misé sur un écroulement des autorités de transition et espéré une prise de
pouvoir par islamistes ? Au Mali, les appels permanents à un « dialogue politique » qualifié d’« important et nécessaire » par les autorités de Doha, ont en tout cas été interprétés comme
autant de mains tendues à ceux qui appliquent la charia et les amputations en public.
Dans un pays « occupé » par des bandes criminelles et où l’intervention française a été globalement plébiscitée, les prises
de position de l’Égypte, de la Libye ou de la Tunisie (dont les partis au pouvoir sont notoirement appuyés par le Qatar) ont néanmoins considérablement fait bouger les lignes, y compris au sein
du Haut Conseil islamique du Mali.
Son président, Mahmoud Dicko, considéré comme proche de l’islam wahhabite importé d’Arabie saoudite et du Qatar, a ainsi
organisé une conférence de presse à Bamako le 22 janvier 2013 pour clarifier sa pensée, précisant que le Haut Conseil « soutenait » l’opération « Serval ». « C’est le contraire (d’une agression
contre les musulmans), a-t-il assuré. C’est la France qui a volé au secours d’un peuple en détresse, qui a été abandonné par tous ces pays musulmans. Et nous parler aujourd’hui de croisade ou
je ne sais quoi, nous ne pouvons l’accepter. » Plus surprenant encore, Mahmoud Dicko n’a pas hésité à épingler le prêcheur vedette de la chaîne qatarienne Al Djazira, dont les positions
épousaient pourtant les siennes il y a encore quelques semaines : « Nous sommes obligés d’analyser très sérieusement la chose, pour savoir si certains pays ne sont pas derrière. Je pense à des
pays comme le Qatar, parce que la personnalité la plus influente du monde musulman qui a eu à dénoncer cette intervention s’y trouve aujourd’hui. »
Il s’agit tout de même de lire cette touchante déclaration d’amour à l’armée française à l’aune des clivages politiques qui
traversent le clergé malien. Concurrencé par le prêcheur Chérif Ousmane Madani Haïdara – le principal opposant à la réforme sunnite importée du Golfe – dans le commerce très rentable
du contrôle des âmes maliennes, Mahmoud Dicko a peut-être senti le vent tourner. D’autant que des élections (repoussées à cause de la crise) devraient renouveler en 2013 les instances du
Conseil. Les autorités religieuses pourraient par ailleurs être tentées de s’impliquer dans le processus politique post-intervention « Serval », profitant de l’immense discrédit auquel doivent
faire face les élus maliens, auprès d’un électorat qui s’est massivement abstenu lors des derniers scrutins.
Les autorités qataries avaient appelé à un "dialogue permanent" avec les forces occupantes du Nord
En toile de fond, le Mali souffre comme la plupart des pays musulmans de la bataille planétaire à laquelle se livrent entre
elles les puissances sunnites et les pays passés sous l’influence de la théocratie chiite iranienne (Liban, Syrie, Irak), dont la montée en puissance est considérée, en particulier à Doha et
Riyad, comme un danger mortel. À Bamako, une prise de guerre symbolique peut baptiser un pont (comme le King Fahd d’Arabie saoudite), qui enjambe une avenue (Cheikh Zayed des Émirats arabes
unis), laquelle jouxte d’imposants buildings construits avec l’argent du colonel Kadhafi.
« Depuis la révolution islamique iranienne, la famille royale saoudienne a investi partout où des musulmans pouvaient
éventuellement contredire sa légitimité sur les lieux saints de l’islam », souligne Alain Chouet, ancien haut responsable à la DGSE (lire entretien ci-contre) .
Les rivalités religieuses ne sont peut-être pas les seuls facteurs en mesure d’expliquer l’appétit que l’on prête au Qatar
dans le nord du Mali, une zone prometteuse en matière d’exploitation pétrolière et gazière. Mais le plus étonnant demeure le silence des autorités françaises face à ces soupçons d’ingérence. Le
Canard enchaîné, qui fut le premier (dès le 26 mars 2012) à accuser l’émirat de financer les groupes islamistes de Gao ou Kidal, en s’appuyant notamment sur des notes de la DRM (direction du
renseignement militaire), s’est aussi amusé de l’absence de réactions publiques suscitées par ses révélations, autant de la part des autorités françaises que qatariennes. Par contre, relève
l’auteur de ces enquêtes, Claude Angeli, « l’ambassadeur du Qatar s’est plaint de nos articles au cours de diverses réceptions diplomatiques ».
Au vu des sommes faramineuses injectées par l’émirat dans une économie française en quasi-récession, y compris dans les
mastodontes du CAC 40 – Vinci, Lagardère, Veolia, Total ou encore LVMH –, l’embarras vis-à-vis des ambiguïtés de Doha (où se bousculent des personnalités de droite comme de gauche) se
comprend aisément.
Le gaz, cœur de la puissance qatarie Jusqu’à la prise de pouvoir de l’émir Al Thani,
en 1995, qui a destitué son propre père accusé de manquer d’ambition pour son pays, le Qatar ne s’était pas vraiment illustré par son activisme sur la scène internationale. Craignant une
invasion militaire du puissant voisin saoudien, qui a toujours considéré l’émirat comme une excroissance de son propre territoire, l’émir obtient la protection des États-Unis, qui y installent
un des plus importants dispositifs militaires du Moyen-Orient. Et s’il soutient toute entreprise d’affaiblissement de son autre turbulent voisin iranien, c’est que les deux pays piochent dans
la même immense poche de gaz (North Dome/South Pars), laquelle a fait la fortune colossale du Qatar.
(1) Le Croissant-Rouge algérien, qui était présent dans le nord du Mali à peu près au même moment, avait par
exemple agi en parfaite coordination avec la Croix-Rouge malienne.
(2) Le CICR était ainsi intervenu en 2004 dans la prison américaine d’Abou Ghraib en Irak, lorsque les GI
torturaient et humiliaient des prisonniers irakiens.
(3) Regroupant la Fédération internationale du Croissant-Rouge, le CICR, et la Croix-Rouge malienne.
Document. La Fondation Copernic publie une note qui propose un décryptage de l’accord national
interprofessionnel dit de « sécurisation de l’emploi ». Intitulée « Plus de flexibilité pour le patronat et plus de sécurité... pour le patronat », le texte démontre qu’il
s’agit d’une nouvelle mise en insécurité sociale des salariés.
Les employeurs seraient les grands bénéficiaires des mesures de flexibilisation du travail, de la réforme du droit du
licenciements et de l’inversion de la hiérarchie des normes qui place l’accord d’entreprise au de la loi. En conclusion, la Fondation Copernic appelle les citoyens et salariés à se mobiliser
contre cet accord « donnant-perdant » pour empêcher qu’il soit retranscrit tel quel dans la loi.
Dans l'Humanité ce mardi, retrouvez un entretien de Pierre Khalfa, un des auteurs du
rapport.
Ce mardi à 14 heures, le collectif "Licenci'elles" appelle à une manifestation de salariés en lutte devant le
ministère du travail. Le but, obtenir "une vraie sécurisation de l'emploi" qui passe par une loi contre les licenciements dans les groupes qui font du profit.
Le collectif rassemble de plus en plus d’entreprises en lutte. Pilpa, Bigard, Crédit Agricole, Faurecia, FNAC, Ford,
Fralib, Goodyear, PSA, Samsonite, Sodimedical, Sanofi, Sony, Valeo, ZF, Coca-Cola, Merck Serrono… L’association "Licenci'elles", fondée à l’origine par d'anciennes salariées des 3 Suisses,
espère une mobilisation de plusieurs centaines de travailleurs. Des salariés de Sanofi venus de Toulouse et Montpellier devraient être présents. Les employés du groupe pharmaceutique sont très
mobilisés depuis l'annonce début juillet d'un plan de réorganisation qui pourrait se traduire par plus de 900 suppressions de postes. Mais bien d’autres sont attendus, puisque comme le dit
l’appel à se mobiliser : « Pas une semaine ne passe sans l'annonce d'un nouveau plan de licenciement massif par un groupe qui fait des bénéfices énormes. A chaque fois c'est le même
refrain : "Entreprise en difficulté, restructuration pour sauver la compétitivité ..." alors qu'en réalité l'objectif est de faire encore davantage de profit. »
Tous se réunissent pour défendre une loi, dont le texte est tout à fait prêt, qui vise à interdire les licenciements dans
les entreprises qui font du profit. « Le candidat Hollande est même allé à la rencontre des salariés en lutte de Goodyear et Fralib, en faisant la promesse que s'il devenait Président de
la République il ferait voter en urgence une loi interdisant les licenciements dans les groupes qui font des profits. Pour l'heure Hollande n'a toujours pas tenu cet engagement. Comme bien
d'autres promesses de campagne qui ont permis la victoire de la gauche, celle de donner aux salariés le droit d'arrêter les plans de licenciements illégaux avant qu'ils n'aient lieu a disparu
des écrans radars du gouvernement » rappellent les Licenci’elles. « C'est pourquoi nous allons venir de toute la France et de dizaines d'entreprises, où nous nous battons pour nos
emplois, pour nous retrouver : Le mardi 29 janvier 2013 a 14 heures Pour un grand rassemblement devant le ministère du travail »
Suivez ici la manifestation nationale des partisans du mariage homosexuel qui battent à leur tour le pavé
parisien dimanche, deux jours avant que le projet de loi soit arrive au Parlement.
19 heures. 400.000 manifestants, selon les organisateurs
Le défilé a rassemblé 400.000 personnes, a affirmé Nicolas Gougain, porte-parole de l'Inter-LGBT, à l'origine de la
mobilisation avec le collectif Agissons pour l'égalité. Les manifestations organisées samedi dans plusieurs villes de province ont mobilisé 100.000 personnes, a-t-il ajouté.
18 heures 20. 125.000 participants selon la police
18 heures. Jack Lang: "La consécration d'années de lutte"
Jack Lang (PS, président de l'Institut du Monde arabe): "C'est un beau jour parce que c'est le jour de la consécration
d'années de lutte pour faire reconnaître ces droits. Surtout qu'au Parti socialiste, à une époque, ce n'était pas si évident, nous n'étions pas très nombreux. (...) François Hollande a eu
raison de dissocier PMA (procréation médicalement assistée) et mariage pour tous".
18 heures. Paroles dans la manifestation
"C'est incroyable que des gens aient manifesté pour interdire des droits à d'autres personnes!". Sous une nuée de drapeaux,
de parapluies et de pancartes arc-en-ciel, les partisans du mariage homosexuel crient leur étonnement. Didier, la quarantaine, semble effaré de "l'augmentation de
l'homophobie".
"Il y a six mois, on ne comptait pas manifester, mais là on n'a pas le choix", dit-il. Autour de lui, des manifestants
brandissent un immense drapeau de la fédération gay et lesbienne LGBT du pays basque. "Le débat a lieu depuis une éternité", insiste Didier. "Ca faisait partie de la
proposition 31 du candidat Hollande, les gens ont voté en connaissance de cause". Des pancartes relaient les mêmes interrogations: "Est-ce qu'on a fait un référendum pour ton mariage ?"
"Je veux une femme, pas ta femme", "Je veux vos droits, pas votre avis" ou "l'égalité n'est pas un privilège".
"Nous ne sommes pas des citoyens de seconde zone", s'attristent certains quand d'autres s'inquiètent:
"Allez dire à ma mère qu'elle n'aura pas de petits enfants". Certains sont confiants: "Je mets mes doigts partout, alors pourquoi pas dans une bague".
17 heures 20. Jean-Luc Mélenchon: "C'est un combat pour l'ouverture d'esprit"
Jean-Luc Mélenchon (co-président du Parti de gauche): "C'est un combat pour l'ouverture d'esprit, pour la capacité à
comprendre les autres, pour vouloir une société plus harmonieuse, dans laquelle l'amour a une plus grande place. (...) "Nous sommes des amoureux du débat, de la polémique, de la discussion.
(...) On donne une image devant les peuples du monde que la France, c'est aussi ça, c'est une France qui est pour l'égalité, pour l'ouverture aux autres..."
17 heures. Pierre Laurent: "La société française est prête à ce progrès"
Pierre Laurent (PCF): "Certains ont essayé de faire croire qu'il y avait une majorité de Français opposés à cette loi.
C'est important de manifester aussi dans la rue pour montrer que la société française est prête dans sa grande majorité à ce progrès et que ceux qui essayent d'attiser les peurs, les divisions
ne représentent pas la majorité de l'opinion publique.
16 heures 45. Cécile Duflot: "L'égalité des droits, un combat qui ne s'arrête jamais"
Cécile Duflot (EELV, ministre du Logement): "L'égalité des droits, c'est un combat qui ne s'arrête jamais. C'est vrai qu'il
y aura un autre débat, un débat sur la famille, les différentes formes de familles au 21e siècle, sur la filiation, sur la PMA, il faudra que ce débat ait lieu".
Eva Joly (EELV, ex-candidate à la présidence de la République): "Je suis ici pour porter ce projet comme je l'ai porté dans
mon programme présidentiel. Sur cette question-là, il n'y a pas de dissensions dans la gauche. Nous le portons comme la gauche porte traditionnellement tous les projets de
société, le droit de vote des femmes, le droit à l'avortement et, aujourd'hui, le droit au mariage homosexuel. Mettre fin à une discrimination millénaire."
16 heures 30. Les croyants pour l'Egalité aux cris de "Vade retro civitas
!"
16 heures 25. Paroles de manifestants:
"On est tous égaux, les enfants n'ont pas à subir cette inégalité", estiment Alexis et Stephane, 33 et 37 ans, originaires
de banlieue parisienne venus avec leurs deux enfants pour "montrer (leur) détermination à obtenir les mêmes droits pour tous".
"Il y a six mois, on ne comptait pas venir manifester, mais devant l'augmentation manifeste de l'homophobie, on n'a pas le
choix", a expliqué Didier, venu du Pays basque, derrière un immense drapeau arc-en-ciel.
16 heures. "Quelques excités signalés en début de cortège"
15 heures 30. Un dérapage de plus pour Christine Boutin
Christine Boutin ne rate aucune outrance à propos du mariage pour tous. Celle qui a rendu hommage à Louis XVI lundi a
comparé le mariage gay à un mariage OGM pour vanter le "principe de précaution".
Le cortège est parti de la place Denfert-Rochereau à Paris peu après 14 heures, derrière la banderole "Pour l'égalité
maintenant, contre les discriminations tout le temps". Parmi les manifestants se trouvaient notamment le Premier secrétaire du Parti socialiste Harlem Désir et l'ancienne ministre UMP de la
Santé Roselyne Bachelot. Les manifestants, dont beaucoup de jeunes, brandissaient des drapeaux arc-en-ciel, symbole de la cause homosexuelle. Des militants du PS, du Front de Gauche et du
Nouveau parti anticapitaliste (NPA) ainsi que des représentants syndicaux, étaient également présents dans le cortège.
"C'est très important aujourd'hui que s'expriment aussi ceux qui sont en faveur d'une loi d'égalité et qui traduise un
sentiment très large, très majoritaire dans la société francaise", a déclaré à l'AFP Harlem Désir. "Nous nous attendons à moins de monde car il est difficile de mobiliser pour une cause,
mais il est important d'avoir une majorité au Parlement pour voter ce texte", a réagi Roselyne Bachelot.
13 heures 50. Twitter manifeste aussi
A suivre via #mariagepourtous
13 heures 40. "Envoyer un signal fort au gouvernement"
"L'objectif est de montrer que cette réforme est soutenue très largement dans la société afin d'envoyer un signal fort au
gouvernement", explique Nicolas Gougain, porte-parole de l'Inter-LGBT (Lesbiennes, Gay, Bi et Trans), à l'origine de la mobilisation avec le collectif Agissons pour l'égalité. Le défi est de
mobiliser davantage que le précédent défilé parisien pro-mariage gay du 16 décembre (150.000) et de riposter aux "anti", qui avaient rassemblé le 13 janvier entre 340.000 personnes (selon la
police) et un million (selon les organisateurs).
13 heures. Mariage, partenariat civil ou rien du tout: la situation en Europe:
Midi. le gouvernement se mobilise
Dans une interview au Journal du Dimanche, la ministre de la
Justice, Christiane Taubira, souligne que "le projet de loi donne simplement les mêmes droits et confère les mêmes devoirs aux couples homosexuels: les conditions du mariage sont inchangées".
Pour la ministre déléguée à la Famille, Dominique Bertinotti, la loi sur le mariage pour tous ne "touche pas à la famille" mais la "renforce", relève-t-elle dans une interview au Parisien Dimanche.
Il n'y a "aucun doute sur l'issue" de ce texte, "une loi sera votée et même à une large majorité", a prédit de son côté le
Premier ministre Jean-Marc Ayrault.Vendredi, en recevant à l'Elysée la porte-voix très médiatisée des opposants, Frigide Barjot, le président Hollande avait réitéré sa détermination de voir le
parlement adopter ce projet. Le chef de l'Etat avait écarté une nouvelle fois tout recours au référendum sur ce sujet sociétal, comme le réclament des associations et 200 parlementaires.
11 heures 30. La manifestation ne manque pas de soutien
Au côté du collectif Agissons pour l'égalité et de la fédération LGBT, ils ont été très nombreux -Associations et collectifs, syndicats, partis politiques- à avoir appelé à manifester ce dimanche.
Go France lance un appel mondial à soutien, par envoi de vidéo,
en faveur des manifestants de ce dimanche qui battent le pavé à Paris en faveur de l'égalité des droits devant le mariage. Un exemple:
10 heures. Sondage: 63% des Français favorables au mariage pour tous
C'est ce qu'indique un sondage Ifop pour le site Atlantico publié samedi. Soixante-trois pour cent des personnes interrogées pensent que les couples homosexuels doivent avoir le droit de se marier, une proportion en hausse de
trois points par rapport à une enquête similaire menée début janvier. En revanche, ils sont encore 51% hostiles au droit d'adoption pour ces mêmes couples, 49% (contre 46% auparavant) s'y
déclarant favorables.
Samedi. Lyon et Montpellier en pointe
Des marches ont déjà eu lieu samedi en province. Entre 2.100, selon la préfecture, et 6.000 personnes, selon les
organisateurs, ont défilé dans les rues de Montpellier. Une banderole proclamant "La République exige l'égalité" ouvrait le cortège, dans lequel fleurissaient les pancartes
militantes, sur fond de musique électro pop: "Mieux vaut un mariage gay qu'un mariage triste", "Dieu est amour, alors écoutons-le", "En Espagne depuis 2005", "En quoi détruisons-nous la famille
quand on désire en fonder une ?", "Fier de marcher du bon côté de l'Histoire", "Il vaut mieux une paire de mères et qu'un père de merde", ou bien encore "Le mariage changera notre vie, pas la
vôtre".
A Lyon, entre 11.000 selon la préfecture et 20.000 selon les organisateurs, ont défilé. "C'est la plus
grosse manifestation de région" en soutien au mariage pour tous, s'est félicité David Sauvestre, président de la "lesbian and gay pride" lyonnaise, l'un des organisateurs de la marche. "Il ne
faut pas laisser la rue aux homophobes", a-t-il martelé. Dans le cortège, des banderoles proclamaient "Jésus aussi avait deux papas", "On a deux pères et on ne manque pas de repères".
Le Front de gauche a lancé, lors d’un meeting à Metz, mercredi, sa campagne visant à faire valoir ses propositions
anti-austérité pour « à nouveau lever l’espoir».
Metz (Moselle), envoyée spéciale. C’est reparti. Le Front de gauche est de nouveau en campagne,
avec la même dynamique qu’en 2012 pour ambition, les élections en moins. « Je déclare ouverte la campagne d’alternatives à la politique actuelle », a annoncé Jean-Luc Mélenchon, coprésident du
Parti de gauche, depuis la tribune installée pour l’occasion dans le parc des expositions de Metz (Moselle). Avec ce coup d’envoi, mercredi soir, le mouvement entend « à nouveau lever l’espoir » et « une nouvelle fois changer le
paysage politique de (notre) pays », selon les mots de Pierre Laurent, secrétaire national du PCF.
"Droit du peuple à vivre"
« Ce n’est pas une campagne politiquement conjoncturelle où le Front de gauche se substituerait à l’action syndicale, c’est
une campagne pour le droit du peuple à vivre et non pas seulement à survivre », a d’emblée prévenu l’ex-candidat à la présidentielle, avant de dénoncer « les élites arrogantes » dont les
politiques d’austérité et de compétitivité mènent à « l’échec universel », comme en Grèce, en Espagne ou au Portugal, a-t-il été rappelé à plusieurs reprises.
Dans la salle, cette réalité fait écho. Parmi les sidérurgistes confrontés à Lakshmi Mittal sur les dossiers Florange et
Gandrange, évidemment. Arrivés en cortège et, pour certains, en tenue de fondeurs sur l’air de On ne lâche rien, ils ont été accueillis sur scène par Maurice Ulrich, éditorialiste à l’Humanité
et animateur du meeting. Mais aussi, parmi nombre d’autres, dont Émilie et Nicolas, venus ce soir-là « rencontrer d’autres personnes qui ont le même sentiment de ras-le-bol ». « On vit avec un
Smic pour deux. Chaque fois qu’on fait les courses, on se rend compte qu’on ne peut profiter de rien », explique la jeune femme. Si certains, parmi les 1 500 participants annoncés, doutent
encore, la plupart pensent pouvoir changer la donne.
C’est l’ambition affichée, après les témoignages des salariés en lutte (voir ci-contre), par les dirigeants du Front de
gauche. Mise au point avec la majorité gouvernementale, d’abord. « Depuis quand le pompier mise sur l’incendie ? » a interrogé Jean-Luc Mélenchon, dénonçant le « chantage » – exercé encore
l’après-midi même par le sénateur PS Luc Carvounas – selon lequel le Front de gauche « mise sur l’échec » de la gauche, à défaut de valider l’ensemble des choix présidentiels.
"le temps de la contre-offensive"
Plus encore, face au patronat « en passe d’obtenir » de nouvelles régressions sociales (voir encadré), c’est « le temps de
la contre-offensive », selon Christian Picquet. « Elle est non seulement nécessaire mais possible, car nous ne sommes pas seuls », a assuré le porte-parole de la Gauche unitaire, en référence
aux « milliers et milliers » de salariés mobilisés et à tous ceux « qui ont voté pour le changement ». « Souvenez vous de 1936, (…) ce qui n’était pas possible l’est devenu grâce à la
mobilisation populaire », a insisté Clémentine Autain, de la Fase.
Et, pour rendre crédible sa démarche, le Front de gauche compte sur ses propositions avec l’objectif, rappelé par Pierre
Laurent, de « construire des solutions que, manifestement, les cénacles gouvernementaux n’arrivent pas à inventer » pour sortir de la crise. Et le dirigeant communiste de conclure
provisoirement, avant le prochain meeting à Rouen, le 13 février : « Ouvrons le débat avec confiance et nous serons capables de bouger les lignes, capables de changer les rapports de forces. Et
demain, capables avec toutes ces forces de diriger le pays ! »
Bamako (Mali), envoyé spécial. Selon plusieurs ONG présentes au nord et dans les
zones de conflit, la situation humanitaire se détériore de façon alarmante. Les accusations d’expéditions punitives sanglantes se multiplient contre des militaires maliens.
Le Mali en guerre se dirige-t-il vers une catastrophe humanitaire ? À la fin du mois de décembre, les Nations unies
comptabilisaient déjà 225 000 déplacés de l’intérieur et 144 000 réfugiés dans les camps établis dans les pays voisins (Algérie, Mauritanie, Niger, Burkina-Faso). Selon la
porte-parole de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés, Melissa Fleming, « il pourrait y avoir dans un futur proche 300 000 déplacés supplémentaires au Mali et 400 000
autres dans les pays voisins ».
Contrairement à la Croix-Rouge malienne, qui dit avoir des difficultés à joindre ses équipes déployées à Gao, Tombouctou ou
Kidal (où les communications sont coupées), le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) signalait le 24 janvier, via son coordinateur régional situé à Niamey, des « informations
inquiétantes faisant état d’importants déplacements de populations dans ces mêmes régions ».
Toujours selon le CICR, près de 780 000 personnes ont bénéficié dans le nord du Mali d’une assistance en vivres et en biens essentiels depuis le début du conflit. La dernière distribution remonte à la fin du mois de
décembre 2012.
L’inquiétude grandit également à propos des localités reconquises par les militaires français engagés dans l’opération
« Serval » et tenues par l’armée malienne. « Entre Bamako et Mopti, les check-points se sont multipliés tandis qu’au-delà de Mopti l’accès est très difficile (pour les ONG et les journalistes –
NDLR) », indiquait le 23 janvier Zlatan Milisic, directeur Mali du Programme alimentaire mondial, cité par le Monde. Le CICR annonçait hier une assistance d’urgence pour 7 000 personnes
ayant fui les combats dans la ville récemment reprise de Diabali.
D’autres ONG, comme la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), confirment les soupçons d’exactions commises
par l’armée malienne à Sévaré (11 exécutions sommaires) et à Nioro (au moins deux cas rapportés), une zone située à l’ouest de Bamako. « Des individus sont pris pour cibles parce qu’ils ne
peuvent pas justifier leur identité ou de famille dans cette zone-là », affirme la FIDH. « Souvent ils sont touaregs ou assimilés comme population du Nord et sont ciblés pour délit de
faciès. »
Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, qui
attend toujours des troupes significatives des pays de la Cedeao, a appelé, le 23 janvier sur France 24, l’encadrement de l’armée malienne à la « vigilance ». « (Elle) doit être
irréprochable et il ne saurait être question pour nous de cautionner des actes que nous reprochons aux terroristes », a ajouté de son côté le gouvernement malien dans un communiqué publié le
même jour.
Chronique,par Thomas Bauder| 25
janvier 2013REGARS.FR
De par son sujet, la traque et l’exécution d’Oussama Ben Laden par les États-Unis, mais aussi par ce qu’il donne à
voir de la torture utilisée par la CIA comme « technique de renseignements », Zero Dark Thirty de Kathryn Bigelow possède tous les composants du film polémique
chaud bouillant. Et si derrière l’évidence promotionnelle de ces attributs se cachait un autre film ? Un film, au risque d’une nouvelle polémique, féministe ? Tentative
d’explication.
Dès les premiers instants du film la cause semble entendue. En entremêlant à quelques images de l’attentat du World
Trade Center, les enregistrement sonores, téléphoniques, des derniers instants de quelques unes des victimes du 11 septembre 2001, Kathryn Bigelow semble légitimer tout ce qui va suivre.
Notamment la première vraie scène de son film, mettant en images un interrogatoire utilisant l’humiliation individuelle, l’épuisement psychique ainsi que l’agression physique, c’est à
dire une vraie scène de torture. Mais outre que celle ci, orchestrée de façon presque protocolaire par un jeune type aux antipodes des crétins red-necks d’Abou Grahib, donne
immédiatement au spectateur une nausée, ce en quoi elle nous renseigne sur l’usage de la torture, aussi perversement « évoluée » soit elle, c’est qu’elle ne sert absolument à
rien.
C’est ici, après avoir été le spectateur candide de cette scène, qu’intervient le personnage principal, jouant
alors de l’habilité psychologique plus que de la contrainte, pour obtenir une information. Que ce personnage principal soit une femme semble avoir absolument échappé à l’ensemble de la
critique ; c’est pourtant là que se joue l’un des points centraux du film, dans ce personnage rare d’héroïne de cinéma, absolument désexuée, dégenrée, superbement banalisée. Une femme
sans histoire sentimentale interférant avec son activité principale - trouver où se planque OBL, aka Oussama Ben Laden - une nana non « féminisée » ni apprêtée ni
butchisée, juste pas maquillée. Banale, ce qui ne l’est pas.
Il est étonnant que les voix qui, outre atlantique, se sont exprimées sur ce film proviennent, soit des républicains
qui craignaient que le film ne serve la campagne présidentielle d’Obama, soit de certains démocrates qui réfutent misérablement que la CIA puisse user de telles pratiques, soit encore de la
presse dite spécialisée (mais en quoi, nul ne sait ) pour qui le film légitimerait la torture – et l’on a vu plus haut ce qu’il en était ; en tous cas pas des universitaires et/ou
militantes et/ou critiques de cinéma féministes, comme si sa réalisatrice ne constituait finalement pas un assez « bon objet » critique, pas suffisamment en tous cas pour que
leurs points de vue parviennent jusqu’à nos rivages…
Et pourtant. Femme, réalisatrice, et metteu(se) en scène de films d’actions psychologiques assez burnés, de Point
Break à Démineurs, Bigelow est assez atypique dans le champ culturel genré du cinéma américain pour qu’on s’y attarde un peu, quand même. De même, que les agents de la CIA se
soient manifestement féminisés ne fait pas pour les investisseurs d’Hollywood ipso facto d’une femme, qui n’est ni Lara Croft ni Carrie Bradshaw, un personnage central d’un film de
plus de deux heures trente sur la traque de Ben Laden... CQFD.
Ce que laisse voir aussi Zero Dark Thirty via son héroïne, c’est un point de vue anti-héroïque. Pas
l’anti-héroïsme qui voudrait que cette traque soit juste un « job » que les États-Unis aurait à terminer, pas celui non plus de la quête existentielle, mais celui organisé par la
division des tâches propres à l’administration sécuritaire, la chaîne des responsabilités morcelées, celle de la CIA renvoyant tout aussi bien à l’autre, celle de l’organisation du groupe
terroriste.
Que le film enfin soit le résultat d’une enquête de longue haleine sur le terrain de Mark Boal, journaliste et
scénariste à l’origine de l’histoire de Démineurs, le précédent film de Bigelow, participe aussi de la singularité de son propos. Factuel à la limite de l’aridité, le scénario
laisse l’enquête s’étirer, se perdre, être désorientée par les revirements politiques pour mieux valoriser l’idée fixe de son héroïne, la force de sa logique, la primauté de sa réflexion
sur les emballements testostéronés. En ce sens aussi Zero Dark Thirty militerait presque pour élargir l’horizon de la représentation des femmes au cinéma. On attend sur ce sujet
avec impatience l’avis de principales intéressées.
24.01.13 >> –Mise en scène des déclarations officielles sur la guerre au Mali – cette intervention
nécessaire, légitime, désintéressée, et plébiscitée dans le monde entier…