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Belgique : les étrangers votent depuis 2004, et plus personne n’en parle

20 Mai 2012, 11:19am

Publié par PCF Villepinte

Spectre 11/05/2012 à 16h33
 

Il y a huit ans, les Belges adoptaient une proposition similaire à celle de Hollande sur le vote des étrangers. Aujourd’hui, le danger communautaire semble loin.

 


Des affiches pour des candidats à Molenbeek, commune de Bruxelles, le 5 octobre 2006 (Yves Herman/Reuters)

(De Bruxelles) Joël, 43 ans, est belge. Chez lui, depuis 2004, tout ressortissant étranger établi légalement sur le territoire national depuis cinq ans minimum a le droit de voter aux élections locales. Une mesure qui ressemble à s’y méprendre à la proposition [PDF] actuelle de François Hollande, battue en brèche par la droite qui agite le spectre islamiste et communautaire.

Le débat français lui rappelle des souvenirs :

« C’est quand même drôle votre débat, en France, sur le droit de vote des étrangers. Ça me rappelle les conneries qu’on a pu dire, moi le premier, à l’époque où ça nous est arrivé. »

Joël, qui se définit comme un « libéral non encarté », était plutôt hostile à la loi votée en Belgique en 2004 :

« Je me disais que pour régler la question de l’intégration, il valait mieux naturaliser ceux qui demandaient à devenir belges plutôt que d’octroyer le droit de vote à des personnes étrangères non désireuses de s’intégrer... En fait, j’avais peur d’une déferlante du vote communautaire. »

Influence quasi nulle

Huit ans après, le quadra a un peu changé d’avis :

« J’ai bien vu que cela n’a rien modifié en politique. L’influence du vote des étrangers est quasi nulle, car ils ne représentent qu’un tout petit nombre de personnes. C’est même assez drôle : aujourd’hui, les politiques se cassent la tête pour attirer cet électorat, en vain ! »

Pour l’instant, la Belgique n’a connu qu’un seul scrutin municipal depuis l’adoption de la loi sur le vote des étrangers. En 2006. Et les chiffres de participation ont relégué illico le péril islamiste aux orties. Sur 108 000 électeurs potentiels étrangers hors UE, seuls 6 439 se sont inscrits sur les listes électorales, soit 15,7%. Pour le prochain scrutin, prévu en octobre 2012, seuls 4,7% sont pour l’instant inscrits...

Un vote qui désintègre le communautarisme

Pierre Verjans, politologue à l’université de Liège, confirme :

« La mobilisation de ces électeurs est très faible. Les campagnes de sensibilisation menées ont été assez molles, la Belgique n’ayant pas l’habitude de devoir motiver les électeurs à s’inscrire sur les listes. Chez nous, le vote est obligatoire, les Belges sont donc automatiquement inscrits. »

Quant à la façon de voter de ces étrangers, « elle désintègre la tendance à la communautarisation, car les personnes d’origine étrangère tentent de prendre pied dans les partis nationaux pour influencer la politique communale, au lieu de se refermer sur leur communauté ».

Alors qu’en France, on continue de discutailler et de fantasmer, ici, les autorités en ont fini des débats houleux et sont entrés dans une toute autre phase : trouver les moyens de mobiliser cet électorat local. Pour 2012, les régions lancent des campagnes de mobilisation et certaines communes commencent déjà à distribuer des manuels de vote pour les étrangers.

Tremblez Français !

Pourtant, quand France Télévisions vient faire un reportage sur le sujet en Belgique, le 8 mai dernier, histoire d’en prendre bonne note pour le cas français, c’est un royaume plein de foulards et de candidats « de couleur » qu’elle expose... devant les yeux éberlués de pas mal de Belges de tous bords.

Reportage de France Télévisions

Dans ce reportage, on apprend donc que « le vote des étrangers a permis de faire siéger deux adjoints au maire d’origine marocaine » ou encore qu’il a « modifié l’ensemble de la société belge... à tel point que c’est à Bruxelles, il y a trois ans, que la première députée voilée d’Europe a prêté serment devant le parlement régional ».

Tremblez, Français, bientôt, le vote des étrangers fera entrer les foulards dans votre Hémicycle !

Face aux fantasmes télévisuels, la réalité est pourtant bien différente. Rappelons déjà que les étrangers ont le droit de vote aux élections locales uniquement. Les électeurs d’un député – et donc d’une députée voilée – sont donc belges. Sans compter que les étrangers n’ont aucun droit à l’éligibilité. Le journaliste assimile allègrement deux sujets distincts : le vote des étrangers aux élections locales et l’influence du vote communautaire en Belgique, qui concerne des Belges d’origine étrangère et non des « étrangers »...

« On se trompe de débat »

Vincent de Wolf, pourtant chef du groupe libéral (MR) au parlement bruxellois et bourgmestre (maire) d’une commune de Bruxelles, remet les pendules à l’heure :

« On se trompe de débat. La communautarisation du vote existe chez nous, mais elle est directement liée à un système spécifique à notre pays qui fait débat : le vote plural. Chaque électeur peut porter sa voix sur autant de candidats de son choix dans une même liste, ce qui peut mener à une surreprésentation de certains élus et pousser les partis à porter des candidats issus de communautés ciblées ».

Régulièrement, les Belges s’enflamment sur cette question, comme lors de l’affaire Emir Kir, élu socialiste bruxellois d’origine turque, accusé d’avoir voulu ménager un électorat communautaire en tenant un discours flou sur le génocide arménien.

Mais aujourd’hui, ce débat sur l’intégration et le communautarisme politique n’a pas grand-chose à voir avec le vote des étrangers, dont plus personne – hormis les partis extrémistes – ne parle.

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Législatives: près de 6 600 candidatures déposées, dont 40% de femmes

20 Mai 2012, 06:51am

Publié par PCF Villepinte

 

6 591 candidats, dont 40% de femmes, vont mener la bataille des élections législatives des 10 et 17 juin, pour laquelle les forces de gauche (PCF, PS, PG, et EELV), malgré d'intenses négociations, ont échoué à trouver un accord sur des candidatures uniques dans les circonscriptions où existe un risque d'élimination de la gauche à l'issue du premier tour à cause du Front national. Le PCF et PS restent néanmoins ouverts à des accords locaux.

Depuis vendredi 18 heures, heure-limite du dépôt des candidatures, les préfectures disposent des noms de 6 591 prétendants, dont 2 641 femmes, aux 577 sièges de députés à pourvoir, soit 11 candidats en moyenne par circonscription, selon la liste fournie par le ministère de l'Intérieur. Ils étaient plus de 7.600 en 2007 - soit 13 candidats en moyenne par circonscription- avec une proportion de femmes légèrerement supérieure (41,6%). La loi impose aux partis politiques de présenter un nombre sensiblement égal d'hommes et de femmes, avec un écart maximal de 2%, mais certaines formations, parmi les plus riches, préfèrent acquitter les sanctions financières prévues plutôt que de satisfaire à cette exigence de parité.

La campagne officielle commence lundi, mais le nombre de candidats est provisoire, des candidats ne remplissant pas les conditions d'éligibilité pouvant être radiés dans les prochains jours.

Pas d’accord face au Front national à gauche

Malgré d'intenses négociations, les partis de gauche ont échoué à trouver un accord sur des candidatures uniques dans les quelques dizaines de circonscriptions où existe un risque d'élimination de la gauche à l'issue du premier tour à cause du Front national. « Nécessaire et possible, cet accord (pour définir des candidats uniques à gauche – NDLR) n’a pourtant malheureusement pas été conclu », a regretté Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, qui y voit « un très mauvais signe pour le rassemblement nécessaire à gauche ». Martine Aubry a "regretté" l'absence d'accord, Jean-Michel Baylet (PRG), lui, a dénoncé "l'attitude hégémonique" du PS.

24 membres du gouvernement candidats

Outre le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, député-maire sortant de Nantes, 24 membres du gouvernement sont candidats, et ils ne pourront conserver leur poste que s'ils sont élus, a affirmé le Premier ministre, mercredi soir sur France 2. Après l'annonce dès jeudi du renoncement de Najat Vallaud-Belkacem, dans une circonscription lyonnaise ancrée à droite, une autre ministre, Christiane Taubira, a décidé de ne pas être candidate, en Guyane, a annoncé vendredi à Cayenne son mouvement politique Walwari (éventail en amérindien).

Certains ministres sont promis à des combats difficiles dans leur circonscription au vu du score qu'y a réalisé François Hollande au second tour de la présidentielle comme Pierre Moscovici dans le Doubs, Aurélie Filippetti en Moselle ou Stéphane Le Foll dans l'ancienne circonscription de François Fillon (Sarthe). Ce dernier est pour sa part candidat, comme prévu, dans la 2e circonscription de Paris (Ve, parties des VIe et VIIe arrondissements) où Rachida Dati a jeté l'éponge, face au généticien Axel Kahn (PS). Dans la 6e circonscription, la nouvelle ministre du Logement et de l'Egalité des territoires Cécile Duflot (EELV) a toutes les chances d'être élue. Ailleurs, la tâche s'annonce aussi ardue pour l'opposition au vu des résultats de la présidentielle: Jean-François Copé à Meaux (Seine-et-Marne), Xavier Bertrand (Aisne), Laurent Wauquiez (Haute-Loire).

Le "combat projet contre projet" face à Marine Le Pen de Jean-Luc Mélenchon à Hénin-Beaumont

""La bataille face au Front National est indispensable. (...) Oui je viens mener bataille contre la droite, car je suis la gauche. Je mets au défie madame Le Pen. Mais avec des arguments, ayant un débat. Car nous misons sur l'intelligence et le cœur de chacun", déclarait le candidat du Front de gauche aux législatives de la 11e circonscription du Pas-de-Calais. Hénin-Beaumont, ville dans laquelle Marine Le Pen avait déjà été candidate aux législatives de 2007 et où la candidate du FN a recueilli 31 % des voix au premier tour des présidentielles. Mais au second tour, François Hollande s'y est largement imposé à plus de 60 %, Jean Luc Mélenchon y avait frôle les 15 %.

Comme à chaque fois, ces législatives comptent leur lot de dissidents.

Le PS y est confronté, notamment en Haute-Garonne et à Liévin (Pas-de-Calais) où le député-maire Jean-Pierre Kucheida, visé par des accusations de malversations, a déposé vendredi sa candidature face au candidat investi par le PS. De même, Ségolène Royal n'aura pas la tâche aisée à La Rochelle, où se présente un dissident socialiste, Olivier Falorni.

A l'UMP, Claude Guéant (Hauts-de-Seine) et Henri Guaino (Yvelines) sont aussi confrontés à des dissidences. Vendredi, l'UMP a finalement décidé de ne présenter personne contre Jean-Christophe Fromantin, le maire divers droite de Neuilly (Hauts-de-Seine), ex-fief électoral de Nicolas Sarkozy. En revanche, le parti opposera dans l'Essonne un adversaire à l'ex-candidat souverainiste à la présidentielle, Nicolas Dupont-Aignan, qui présente 320 partisans dans toute la France. A Pau, la liste officielle des candidatures dans la circonscription du candidat MoDem à la présidentielle, François Bayrou, confirme la rude bataille qui l'attend avec dix autres candidats, dont la socialiste Nathalie Chabanne et l'UMP Eric Saubatte.

Depuis que les élections législatives se tiennent dans la foulée de la présidentielle (2002), les Français ont toujours confirmé leur premier vote en donnant au président élu une majorité pour appliquer sa politique. La droite espère un retournement de tendance, mais devra faire face à la concurrence du Front national de Marine Le Pen (17,9% à la présidentielle), qui présente des candidats partout sous l'appellation "Rassemblement bleu marine".

 

  • À lire :

Conseil national du PCF : Nos objectifs politiques pour les législatives (Olivier Dartigolles)
Mélenchon déposant sa candidature à Hénin-Beaumont : "Je suis le plus adapté à ce coin"
Hénin-Beaumont: Marine Le Pen "continue d'avoir peur du Front de gauche"

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Lettre de Jean-Luc Mélenchon au Premier Ministre

20 Mai 2012, 06:43am

Publié par PCF Villepinte

 l'auteur : Place au Peuple
Lettre de Jean-Luc Mélenchon au Premier Ministre

Mardi 15 mai, Jean-Luc Mélenchon a adressé un courrier au nouveau Premier Ministre afin de l’interpeller sur le sort d’une vingtaine d’entreprises en lutte et de leurs salariés. Jean-Luc Mélenchon a ainsi demandé à Jean-Marc Ayrault d’agir rapidement pour en finir avec les pratiques des patrons voyous.

Monsieur le Premier Ministre, Cher camarade,

L’élection de François Hollande et votre nomination ouvrent une possibilité pour qu’enfin les exigences de notre peuple soient entendues. Composante décisive de la victoire, les nôtres veulent recueillir les fruits du changement.

Je sais que tout ne se fait pas en un jour. Pour l’immédiat cependant je veux attirer votre attention sur la situation intolérable d’une vingtaine d’entreprises emblématiques et de leurs salariés.

Certaines décisions peuvent immédiatement être prises par simple décret ou par l’action du gouvernement pour résoudre ces situations d’urgence. Notamment pour faire appliquer les décisions de justice rendues en faveur des salariés. Agissez pour faire appliquer les jugements qui ont donné raison aux ouvrières de Sodimédical et ordonné le versement de leurs salaires non payés depuis sept mois.

D’autres propositions nécessitent des modifications législatives. Je forme le vœu qu’elles soient soutenues dès cet été par le gouvernement lors de leur présentation à l’Assemblée nationale par les députés du Front de Gauche.

Par la loi, il est possible dès à présent de stopper l’hémorragie industrielle grâce à :

  • L’interdiction des licenciements boursiers et suppressions d’emplois dans les entreprises bénéficiaires. Cette mesure de bon sens économique vise à empêcher des saccages comme ceux de Continental ou Samsonite. Elle empêcherait les actionnaires de préparer de nouvelles suppressions d’emplois dans des groupes bénéficiaires, de l’automobile (PSA, Renault etc), à la chimie (Sanofi-Aventis) en passant par les banques.
  • La création d’un droit de véto des élus du personnel en cas de fermeture ou délocalisation et l’obligation d’examiner les propositions des salariés. Ces droits nouveaux des travailleurs permettraient par exemple aux salariés de l’automobile de Sevelnord ou de PSA Aulnay de faire entendre leur point de vue à des actionnaires jusqu’ici tout puissants.
  • Un droit de préemption de l’activité par les salariés réunis en coopérative, avec un soutien juridique et financier public, comme le réclame depuis plus de 600 jours les salariés de l’usine Univelever-Fralib. Un tel droit aurait aussi permis d’envisager sous une perspective autrement plus positive la reprise de l’activité de SeaFrance.
  • L’adoption de sanctions pour punir les atteintes aux »éléments essentiels du potentiel économique de la Nation » prévues à l’article 410-1 du code pénal. Parmi ces sanctions devrait figurer la réquisition des sites industriels d’intérêt général en danger. C’est le cas d’ArcelorMittal à Florange où l’arrêt des hauts fourneaux menace la souveraineté industrielle de la France en matière d’acier. Un tel droit de réquisition empêcherait également le dépeçage d’Arkéma, leader français du PVC. Il permettrait également de dissuader des entreprises comme Alstom de se séparer d’activités hautement qualifiées comme la fabrication des ailettes de turbines.
  • L’instauration de visas sociaux et écologiques aux frontières pour empêcher le dumping social ou environnemental. Ces protections passent aussi par des mesures d’harmonisation sociale par le haut dans les entreprises de transports, en particulier maritime où des milliers d’emplois sont menacés comme à la SNCM et à la CMN.
  • La mise en place de « plans écologiques de filières industrielles » pour mettre en relation les entreprises entre elles autour d’un projet ambitieux comme, par exemple, entre la papeterie M’Réal dans l’Eure et la raffinerie Petroplus en Seine-Maritime.
  • La protection des sous-traitants par la responsabilisation des entreprises donneurs d’ordre, permettrait de pérenniser de nombreuses productions de haut niveau comme celle de PreventGlass, des Fonderies du Poitou ou encore de Faurécia.

Enfin, Monsieur le Premier Ministre, je vous demande solennellement d’intervenir pour faire cesser les poursuites engagées par le précédent gouvernement contre de nombreux syndicalistes comme Xavier Mathieu ou les agents « robins des bois » d’EDF et de GDF.

Je vous prie de bien vouloir agréer, Monsieur le Premier Ministre, cher camarade, l’expression de ma très haute considération.

Jean-Luc Mélenchon

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Normalité(s): il ne fallait pas sous-estimer François Hollande

20 Mai 2012, 06:35am

Publié par PCF Villepinte

 Ceux qui ont pris à la légère la volonté et le talent du nouveau président doivent se rendre à l’évidence. Au passage, petit mea-culpa du bloc-noteur...
Intronisation. «François Hollande: président de la République.» Une phrase, qui n’a rien d’interrogative, claque désormais dans le paysage, elle a valeur d’information pour l’Histoire. L’homme, intronisé, a donc arpenté le tapis rouge avant de s’installer sous les ors de cette monarchie élective qui n’en finit pas d’user la République. Il avait endossé les habits; il habite depuis la fonction. «François Hollande: président.» Non, personne ne rêve. La gauche. Une certaine gauche. La gauche de nouveau. Certains se rendent à l’émotion durable, aux grandes heures du passé, à 1936, à 1981, à 1997, ou mieux encore, à l’illusion lyrique d’une nouvelle gouvernance, voire d’un New Deal à la française. N’est pas Roosevelt qui veut. D’autres, plus modestes en diable et calculateurs, chantent déjà la crise sur tous les tons, le «sérieux» en bandoulière et l’«adaptation» pour toute volonté. Et le grand héritage? Pour plus tard. Peut-être. Si l’on peut. Comme l’écrit une amie écrivain et poète: «Le vent, libéré de ses pères, retombe en cendres froides jusqu’à s’abasourdir de silence.»

Solitaire. Puisque partout des mots pullulent ça et là dans l’art français d’«être» en politique, fonctionnant comme autant de graphies pour narrer les destins si peu ordinaires, voici que, à la lecture de ces simples mots, «François Hollande: président de la République», beaucoup semblent étonnés pour ne pas dire plus, éberlués, sidérés par cette réalité-là. Ils sont nombreux à se prendre pour des aigles, mais rien dans leur pelote, pas la moindre trace ou résidu d’Histoire. Ceux qui, par volonté (coupable) ou méconnaissance (impardonnable), ont sous-estimé François Hollande doivent se rendre à l’évidence: par l’exigence modeste d’une élection sans lueur ni franc espoir, l’ex-numéro un du parti socialiste a réussi ce que peu imaginaient possible, maîtriser les épreuves, manoeuvrer avec assez d’intelligence face à la situation du pays et de ses attentes, pour imposer sa philosophie empruntée à Aimé Césaire, «l’espérance lucide». Au fond, cet énarque et ancien magistrat à la Cour des comptes, qui a bâti toute sa carrière au PS sans jamais se voir proposer le moindre ministère, a caressé le rêve d’une victoire en solitaire – ce qu’il a parfaitement embrassée.
Que cela plaise ou non, c’est en quittant la tête du parti qu’il a gagné en crédibilité dans la durée. «Je me suis trouvé seul, face à moi-même, j’étais libéré de toute tutelle, à ne servir plus personne, au sens privé également», répétait-il souvent pour expliquer pourquoi il avait rendu les clefs du PS, alors que l’ambition de «ne pas laisser passer son tour» sautait aux yeux de tous ses visiteurs. Qu’on ne se méprenne pas, le «président normal» des premières heures de sa candidature n’était pas seulement une critique du «bling-bling» et du «Fouquet’s» présidentiel, mais bel et bien une attaque à peine voilée envers Dominique Strauss-Kahn, que François Hollande considérait comme un «candidat hors-sol», acteur et symbole d’un système mondialisé et en crise, ce qui, tôt ou tard, rejaillirait sur le patron du FMI. Pour Hollande, battre DSK aux primaires était d’ailleurs une évidence. Les rivaux trop sûrs d’eux ont longtemps négligé le sens stratégique de ce socialiste de raison, pragmatique, fruit d’une synthèse entre les différents courants socialistes, intimement convaincu que pour transformer la société il lui faudra d’abord changer la pratique du pouvoir, le partager avec le parlement, les syndicats, les corps intermédiaires, les territoires, les citoyens, pour, dit-il, «être proche de mes concitoyens, retrouver de l’harmonie et de l’apaisement» au «service d’une grande cause»: «lutter contre le fatalisme qui conduit soit à la colère, soit à la résignation». Plus un autre style qu’un véritable projet d’ensemble? Ne négligeons pas, néanmoins, ce qui pourraient devenir des qualités, évidentes à qui l’a connu quand il trônait rue de Solférino.

Mea-culpa. Il n’y avait pas grand monde autour de François Hollande, à l’été 2009, lorsqu’il décida de se lancer dans la course à l’Elysée. Au fil de cette chronique, quelques lecteurs ont pu s’agacer d’un constat à l’endroit du candidat socialiste qu’ils jugeaient comme un choix partisan: négligeant le «désir Hollande» à l’aune de l’ampleur du rejet de Nicoléon, nous avons, en effet, privilégié la critique du « projet à gauche » que présentait le vainqueur des primaires. Autant le bloc-noteur pense avoir eu raison de pronostiquer qu’il n’y aurait pas de victoire par «KO», autant il regrette d’avoir écrit ceci, en octobre dernier, à propos de Hollande: «Une strauss-kahnisation peut très vite se terminer en balladurisation.» Mea-culpa sincère. Qu’il convient de nuancer. Si la menace était alors réelle, elle ne s’est pas confirmée. Ne nous plaignons pas d’avoir eu tort.

[BLOC-NOTES

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Histoire d’un échec, Merci Christophe(bis)!

18 Mai 2012, 21:35pm

Publié par PCF Villepinte

 

COMMUNIQUÉ •
Risque FN / Négociations PS-EELV-FDG
Vendredi 18 Mai 2012
  Eric Coquerel


La négociation pour trouver un accord sur les circonscriptions dites à “risque FN” a échoué. Nous le regrettons profondément pour avoir été les initiateurs de cette tentative
 
En novembre dernier, le Parti de Gauche a en effet été le premier à proposer cette discussion. Le Parti socialiste l’avait alors refusée au prétexte qu’elle était conditionnée par un engagement à faire partie de la future majorité politique de François Hollande. Nous avons malgré tout ensuite sans cesse renouvelé cette proposition. Nous considérions en effet qu’aucune condition ne se justifiait dans un combat de ce type. Finalement, après que Jean-Luc Mélenchon lui-même a réitéré notre volonté le 24 avril, François Hollande donnait son accord.

Nous doutons aujourd’hui que la direction et les négociateurs du PS aient eu réellement la volonté de le concrétiser avec le Front de Gauche et plus particulièrement le PG. Malgré différentes propositions avancées par le Parti de Gauche, le Parti Socialiste trouvait toujours une bonne raison pour refuser. Et ce malgré une dernière tentative commune du FDG ce mardi qui intégrait la répartition de circonscriptions voulues par le PS. De son côté EELV a surtout essayé de compenser les dissidences socialistes contre leurs candidats par des retraits de candidats du Front de Gauche.
 
Nos efforts auront été vains. Manifestement le PS, avec l’appui d’Europe Ecologie-Les Verts, fait passer sa volonté d’être seul majoritaire à l’assemblée nationale avant toute autre considérant. Il se lance du coup dans des comptes d’apothicaire qui empêchent toute négociation sérieuse avec une force qui, faut-il le rappeler, est la 2ème de la gauche à l’issue des Présidentielles et a permis l’élection de François Hollande. La direction socialiste a tort : en juin prochain il faudra avant tout qu’il y ait plus de députés de gauche que de droite à l’assemblée ce qui suppose que tous les électeurs de gauche aient à coeur de se mobiliser au 2ème tour pour le candidat de gauche le mieux placé. Le bouclier anti-droites que nous proposions était une bonne solution pour cela. C’est une occasion ratée.
 
Malgré tout, le Parti de Gauche sait faire prévaloir l’intérêt général dès lors que le risque FN est trop fort. C’est pourquoi nous avons décidé de montrer que le rassemblement à gauche était possible en nous retirant unilatéralement de deux circonscriptions particulièrement critiques : la 1ère de l’Aube et la 7ème de Moselle. Nous faisons ce geste sans aucune contrepartie, comme notre appel à battre Nicolas Sarkozy entre les deux tours. Partout ailleurs, soit dans 103 circonscriptions, nos candidats et candidates partiront de façon autonome sous les couleurs du Front de Gauche.   

Eric Coquerel, Secrétaire national du Parti de Gauche en charge des relations unitaires

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Le gouvernement québécois réclame des amendes contre les étudiants grévistes

18 Mai 2012, 21:25pm

Publié par PCF Villepinte

Manifestation contre la "loi spéciale"à Montréal, le 17 mai.

 - le 18 Mai 2012

 

 

Voilà trois mois que les étudiants québécois sont en grève. Leur principale revendication ? Supprimer une forte augmentation des droits de scolarité prévue par le gouvernement. Dans l’espoir de casser ce mouvement de contestation, un projet de "loi spéciale" est actuellement débattu au parlement. Il prévoit de sanctionner les grévistes par de lourdes amendes.

Depuis mi-février, les jeunes sont nombreux à s’ériger contre la politique libérale menée par le premier ministre Jean Charest dans le secteur de l’enseignement supérieur. Son gouvernement entend amplifier la facture à l’entrée des universités. L’addition s’avère salée pour les futurs étudiants. En sept ans, ils devraient payer 1780 dollars de plus que le prix fixé aujourd’hui, soit une augmentation de 82%

.

Face à la grogne estudiantine, le pouvoir en place fait la sourde oreille. Sa dernière trouvaille : faire voter une loi pour punir les récalcitrants et mettre un terme à ce mouvement de grève massif. En cas d’adoption, cette mesure serait un coup de rabot sévère sur le droit de grève et la liberté de manifester des jeunes québécois. Si elle était appliquée, les organisateurs de ce mouvement encourraient entre 1000 et 125 000 dollars d’amende. Le seuil maximal fixé à l’encontre d’une personne seule jugée coupable d’avoir entravé l’accès à un collège ou une université serait de 5000 dollars. Pour les associations étudiantes organisatrices de manifestations, les enchères s’envoleraient et s’échelonneraient entre 25000 et 125000 dollars. Si les « heureux élus » étaient récidivistes, ils devraient même s’acquitter du double de ce montant exorbitant.

Des milliers de personnes sont descendues dans les rues de Montréal mercredi soir pour dénoncer la décision du premier ministre Jean Charest de déposer une loi spéciale pour mettre fin au conflit étudiant.

Une vague d’opposition déferle contre ce projet de loi

Présenté devant le parlement jeudi soir, ce projet de "loi spéciale" a provoqué un tollé de la part des députés de l’opposition. Figure de proue de cet emballement, la dirigeante du Parti Québécois Pauline Marois n’a pas caché sa colère et son émotion. « Je veux que le premier ministre rencontre les étudiants aujourd’hui » s’est elle emportée, et de rajouter « Il faut dialoguer, sans passer par une loi spéciale-matraque ».

Alors que le projet de loi est actuellement étudié dans la chambre des députés, les réactions se multiplient. Relativement en marge du conflit, les professeurs chercheurs se prononcent globalement contre cette mesure. D’après la Fédération québécoise des professeures et professeurs d'université  l’adoption d’un tel texte « ne fera qu'envenimer la situation ».

Même son de cloche du côté des représentants étudiants offusqués par l’entêtement du gouvernement. Gabriel Nadeau-Dubois, président de la CLASSE, le syndicat le plus radical, juge ce projet de loi spéciale "anticonstitutionnel" et  invite ses homologues à résister et se lancer dans la « désobéissance civile ». Un appel qui sera certainement entendu par bon nombres de jeunes québécois. Avec 220 000 grévistes dans la rue le 22 mars dernier et un mouvement qui tient bon, la province canadienne fait face au plus long conflit étudiant de son histoire. Les mesures coercitives et l’indifférence ne peuvent plus être les seules réponses données par le pouvoir en place.

 

 

  • À lire :

Droits d’entrée à l’université : le Québec voit rouge
Témoignage : "Je me bats pour un idéal social au Québec"
Québec: les étudiants tiennent bon face à la hausse des frais de scolarité

Anthony Tejero

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Merci Christophe!

18 Mai 2012, 21:20pm

Publié par PCF Villepinte

Photo : Patrick Nussbaum

Politique - le 18 Mai 2012

législatives 2012: pas d’accord face au Front national

 

 

Les négociations autour d’une union des forces de gauche face « au risque FN » ont pris fin, hier. Si chacun regrette cet échec, le PCF et le PS restent ouverts à des accords locaux.

Après plus d’une semaine, émaillée parfois de quelques tensions, les négociations nationales ont pris fin, hier, entre le Front de gauche, le PS et Europe Écologie-les Verts, sans avoir pu aboutir. « Nécessaire et possible, cet accord (pour définir des candidats uniques à gauche – NDLR) n’a pourtant malheureusement pas été conclu », a regretté Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, qui y voit « un très mauvais signe pour le rassemblement nécessaire à gauche ». « Si chaque partenaire prend sa part d’effort, l’accord est désormais possible à toute heure », avait-il estimé avec Martine Billard, coprésidente du Parti de gauche, mercredi, dans un communiqué commun, coupant court aux rumeurs de divisions entre leurs deux formations. Pour sa part, le Front de gauche avait formulé des propositions concernant 29 circonscriptions, sur la cinquantaine concernées. Le PG, accusé un temps de « blocage » par Europe Écologie-les Verts, avait pris l’initiative d’une conférence de presse pour faire part de sa disponibilité avec « au minimum une circonscription gagnable ». « La plus facile est la 3e du Val-de-Marne », avait alors estimé Éric Coquerel, en charge des négociations. Mais « en une semaine, nous avons fait une dizaine de propositions différentes, toutes refusées », a-t-il affirmé hier.

Un espoir reste ouvert

Parallèlement, l’ex-candidat commun du FG, Jean-Luc Mélenchon, a prévenu sur LCP : « Certains pourraient, à la faveur de triangulaires, recevoir une prime invraisemblable d’élus supplémentaires, c’est le cas du Parti socialiste. » Fort de ses quatre millions d’électeurs, c’est en vue d’un rééquilibrage tenant compte des dynamiques de la campagne et du poids de chacun que PCF et PG ont mené les négociations. De son côté, Christophe Borgel, en charge des élections pour le Parti socialiste, argue que « les circonscriptions sur lesquelles on nous demande des efforts sont celles où il n’y a pas de risque d’élimination de la gauche, comme l’Hérault, l’Essonne ou le Val-de-Marne ». L’accord aurait dû, pour le FG, porter sur « les circonscriptions où il existe un risque Front national ou d’élimination de la gauche au second tour », soit un périmètre un peu plus large. Au-delà, le Parti socialiste aurait également refusé, in fine, le compromis auquel auraient abouti les discussions de lundi soir accordant quatre circonscriptions au PCF (Romilly, Guingamp, Bergerac et Perpignan, où se présente Louis Aliot) et deux au PG (dans le Jura et le Rhône). « Le PCF a indiqué, explique Pierre Laurent, jusqu’à la dernière minute aux négociateurs et aux dirigeants du PS et d’EELV être disposé à signer le compromis, malgré ses insuffisances pour le Front de gauche. » Toutefois, un espoir reste ouvert. Christophe Borgel comme Pierre Laurent ont indiqué la disponibilité de leur force respective en vue d’accords locaux, « là où ils s’avéreraient indispensables ».

  • À lire :

Législatives au PCF: "Avec les députés du Front de gauche, à vous de faire la loi", entretien avec Pierre Laurent
Le Front de gauche prêt à barrer la route au FN avec le PS et EELV
Des députés du Front de Gauche pour réussir à gauche (PCF 93)

 

Retrouvez notre dossier d'acualité sur les Législatives 2012

Julia Hamlaoui

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Pour une alternative à l'austérité : solidaires du peuple grec - Meeting avec Pierre Laurent, Jean-Luc Mélenchon et Alexis Tsipras

18 Mai 2012, 06:17am

Publié par PCF Villepinte

 
 
21 Mai18:30
 
 

Pour une alternative à l'austérité

Meeting de solidarité avec le peuple grec

lundi 21 mai à 18h30

Assemblée nationale, place Édouard Herriot

en présence de Pierre Laurent, Alexis Tsipras et Jean-Luc Mélenchon

 

Face à la crise et contre l'austérité, un mouvement profond pour le changement se lève en Europe.

Partout, des mouvements d'ampleur se lèvent face à l'échec des politiques d'austérité, leurs cortèges de mesures injustes et le déni démocratique de leur mise en oeuvre. Partout les peuples sanctionnent les gouvernements qui les défendent. Partout les forces de gauche anti-austérité progressent.

En France, le score du Front de gauche est un message d'espoir pour l'émergence d'une alternative et a amplement participé à briser le couple infernal Sarkozy-Merkel. Ce message peut s'amplifier aux législatives le 10 juin prochain. En Grèce, Syriza, la coalition de la gauche radicale emmenée par Alexis Tsipras, est devenue la première force à gauche à quelques points des conservateurs aux dernières législatives.

Les élections en France et en Grèce mettent tous les libéraux en difficulté. Les discours changent, des brèches sont ouvertes et les grandes manœuvres ont commencé pour les refermer.

Au lendemain de la rencontre entre François Hollande et Angela Merkel, à quelques jours du sommet européen du 23 mai, les jours qui viennent s'annoncent décisifs pour l'avenir de l'Europe.

Le moment est venu de renforcer nos solidarités, nos convergences pour un Front européen contre l'austérité : pour la remise en cause du traité Merkozy, la fin des attaques contre les droits du travail, l'arrêt des coupes budgétaires dans les services publics et les aides sociales... La remise en cause du rôle de la Banque centrale européenne, qui a fait plus de 1000 milliards de cadeaux aux banques et qui refuse toujours d'aider les Etats en difficulté.

Pour une Europe sociale, démocratique, écologique et solidaire, nous ne lâcherons rien !

Rendez-vous lundi 21 mai à 18h30, place Edouard Herriot devant l'Assemblée nationale.

Ce meeting fera suite à une conférence de presse commune de Pierre Laurent, Alexis Tsipras, Jean-Luc Mélenchon et des responsables du Front de gauche,  à 15h00 à l'Assemblé nationale. En présence aussi de Roland Muzeau et des député-e-s Front de gauche.
 
Interviendront au meeting : Alexis Tsipras, dirigeant de la coalition de gauche Syriza qui vient de réaliser une percée exceptionnelle aux législatives en Grèce, Jean-Luc Mélenchon, co-président du Parti de gauche et Pierre Laurent, secrétaire national du PCF et Président du Parti de la gauche européenne (PGE)
 

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« Nous voulons vite un smic à 1 700 euros brut »

17 Mai 2012, 14:39pm

Publié par PCF Villepinte

Le 6 mai, place de la Bastille

 

Depuis le 6 mai, l’Humanité passe en revue les attentes du peuple de gauche. Aujourd’hui, la question des salaires, avec Pascal Debay, membre de la commission exécutive de la CGT.

François Hollande a envisagé un coup de pouce pour le Smic. Quelles sont vos attentes 
en la matière ?

Pascal Debay. Nous avons engagé une campagne pour l’augmentation des salaires depuis 
plus d’un an. Changement 
de président ou pas, la problématique de bas salaires continue de se poser, de façon dramatique, en particulier pour de nombreux salariés précaires. La moitié des salariés à temps complet gagnent moins de 1 500 euros. Notre revendication est de porter le Smic à 1 700 euros brut. Ce qu’on attend comme geste fort de M. Hollande, c’est une revalorisation dans les semaines, les mois qui viennent, qui permette d’atteindre ce seuil.

 

D’un seul coup ?

Pascal Debay. On sort d’un quinquennat où l’on n’a pas été entendus, où il n’y a eu aucun coup de pouce sur le Smic. On sait qu’on est dans une situation économique complexe. 
On est prêts à avoir des discussions avec le futur gouvernement sur les modalités d’augmentation. Mais j’insiste, nous voulons un Smic à 1 700 euros très vite. Ça correspond aux besoins des salariés, et c’est aussi une partie de la réponse à la crise..

Dans quelle mesure ?

Pascal Debay. Une hausse importante des bas salaires permettrait, avec d’autres choix, notamment sur la réindustrialisation, de relancer la croissance. Cela créerait une dynamique positive. Il y a actuellement beaucoup de conflits en entreprises, dans divers secteurs d’activité, notamment dans des PME, pour 
des augmentations claires et nettes 
de salaires. Ils se soldent par des hausses de 3, 4 ou 5 % de salaires, parfois par des primes.

 

Le Smic ne résume pas 
la question salariale…

Pascal Debay. On n’oublie pas 
les fonctions publiques, qui n’ont pas connu de revalorisation des traitements depuis des années. Là, le gouvernement va devoir affronter la question 
de sortir de la RGPP, de l’idéologie du blocage des dépenses publiques. 
Dans le public comme dans 
le privé, on posera, de façon très exigeante, le problème des départs de grilles salariales, qui, dans de nombreuses professions, se situent au-dessous du Smic. À partir du moment où le Smic sera augmenté, le gouvernement devra créer les conditions pour que s’ouvrent des négociations dans toutes les branches professionnelles, toutes les conventions collectives, parce qu’il y a un écrasement des grilles depuis longtemps. Un nouveau gouvernement se met en place, il va devoir prendre les affaires en main. Mais il ne faudra pas qu’il reporte le sujet aux calendes grecques : pour nous, la question des salaires, de la justice sociale, est un élément central.

 

La hausse des salaires est l’ennemie 
de l’emploi, vous opposent 
déjà les libéraux…

Pascal Debay. On est au cœur 
du problème qui traverse l’Europe. 
Est-ce qu’on continue à croire aveuglément cette orthodoxie libérale qui nous dit qu’il faut toujours serrer les boulons de tous les côtés ? 
Ou est-ce qu’on prend acte qu’on atteint une limite totale de ce côté-là ?

 

Que pensez-vous de la proposition 
de François Hollande de plafonner 
les salaires dans le secteur public, 
en sorte que l’écart entre bas et haut de l’échelle soit de 1 à 20 ?

Pascal Debay. Il n’y aurait vraiment 
rien de choquant à ce qu’on limite les très hauts revenus. Et ce n’est pas populiste. Avec un écart de 1 à 20, 
on reconnaît les études, 
les qualifications, les compétences 
des gens qui prennent des responsabilités. En tout cas, les salaires, y compris ceux des premiers dirigeants de l’entreprise, ne doivent pas être 
un tabou, ils doivent être débattus, 
y compris dans le privé.

À lire également sur les attentes du peuple de gauche :

> Logement : Corinne Rinaldo, secrétaire confédérale de la CNL : "Encadrer les loyers, cela ne suffira pas"
> Dialogue social : Les syndicats attendent beaucoup de François Hollande
> Croissance : Catherine Mathieu, économiste :"Il faut sécuriser les emplois et les revenus des Européens"
> Retraite à 60 ans : Bernard Thibault : "Indispensable de discuter" pour un retour de la retraite à 60 ans"
> Politique industrielle : La gauche attendue sur l’industrie
> Europe : Olivier Dartigolles : "On exige la souveraineté populaire "

Entretien réalisé par Yves Housson

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Le Front de gauche accueillera lundi 21 mai Alexis Tsipras (Syriza) en France (Pierre Laurent)

17 Mai 2012, 06:21am

Publié par PCF Villepinte

Mots clés : grèce, pétition solidarité avec la grèce, syriza, alexis tsipras,
 

 

 

Au lendemain de la rencontre entre François Hollande et Angela Merkel, à quelques jours du sommet européen du 23 mai, les jours qui viennent s'annoncent décisifs pour l'avenir de l'Europe.
Après les résultats électoraux en France, en Grèce et en Allemagne, des millions d'européens attendent une renégociation sérieuse du pacte Sarkozy/Merkel.
Pour répondre aux attentes, elle doit compter un abandon des politiques d'austérité qui plombent la croissance et la justice sociale, un rôle nouveau de la banque centrale européenne au service d'un développement solidaire, une émancipation de la tutelle des marchés financiers.

Lundi 21 mai, sous l'égide du Parti de la Gauche Européenne, le Front de gauche aura le plaisir d'accueillir en France Alexis Tsipras, Président du Groupe Syriza au Parlement grec.
Ensemble, nous rendrons publiques nos propositions pour une réorientation sociale, écologique et démocratique de l'Europe et lancerons un appel à l'unité de toutes les forces disponibles pour agir en ce sens en Europe dans ce moment crucial.

A 18h 30, un rassemblement public se tiendra devant l'Assemblée nationale, Place Edouard Hériot.

Pierre Laurent, Secrétaire national du PCF et Président du PGE,

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