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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

Pour Mélenchon, Sarkozy lui "facilite le travail"

13 Mars 2012, 07:40am

Publié par PCF Villepinte

Mots clés : front de gauche, jean-luc mélenchon, villepinte,
 

  

Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à l'Elysée, a estimé dimanche que Nicolas Sarkozy lui "facilitait le travail" en disant qu'il était possible de se passer de mesures décidées au niveau européen.

Invité de l'émission "C Politique" sur France 5, le candidat du Front de Gauche a d'abord ironisé sur les 70 000 personnes annoncées par l'UMP au meeting de Villepinte du président-candidat. C'était "volontairement très théâtralisé" avec ce "meeting d'un million de personnes dans une salle de 37 000 sièges!", a-t-il lancé, mettant de côté le "numéro pour exciter la foule" sur les étrangers devant un "ramassis de réactionnaires qui vocifèrent de joie" à ces paroles.

Mais "il s'est passé un évènement politique", a-t-il poursuivi, et Nicolas Sarkozy par son discours "me facilite le travail". "Il est le président en exercice", "sa fixette c'est les étrangers, c'est Schengen" et "il dit +l'accord ne me convient pas donc on va le changer et si on le change pas, je m'en passerai+", "c'est exactement mon attitude" sur le traité européen et "la loi sur la concurrence libre et non faussée", a-t-il fait valoir. "Jusqu'à il y a une heure, c'était Jean-Luc Mélenchon qui parlait comme ça et on disait +vous n'y pensez pas!+", a souligné le candidat de la gauche radicale qui veut "changer la loi sur le libre échange et la concurrence libre et non faussée" et plaide pour un référendum en France contre le traité européen.

Pour Jean-Luc Mélenchon, "la démarche politique que le Front de gauche propose depuis trois ans sur la question européenne, le président en exercice, -oubliez qu'il est de droite et que je suis de gauche-, vient de dire que c'est une méthode acceptable et jouable pour la France, donc j'avais raison".

Et "au lieu des histoires" de M. Sarkozy sur les étrangers qui "ne tiennent pas debout", "allons nous soucier de la question du dumping social qui est intolérable", a-t-il lancé. Nicolas Sarkozy a menacé dimanche, s'il est réélu, de sortir la France des accords de Schengen sur la libre-circulation dans l'UE afin de lutter contre l'immigration clandestine qu'il estime mal contrôlée par certains pays européens.

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"Le 18 mars, nous marcherons pour mener la révolution citoyenne"

13 Mars 2012, 07:36am

Publié par PCF Villepinte

 - le 12 Mars 2012

 

18 mars, reprenons la Bastille, J-6. Chargé de l'organisation de la marche du Front de gauche ce dimanche à Paris, entre Nation et la Bastille, Emmanuel Bompard tient la chronique de la préparation de ce temps fort de la campagne présidentielle pour Humanite.fr. Aujourd'hui: à la source du 18 mars.

"L'idée de la marche du 18 mars a pris corps en début d'année. Le 18 mars traduit d'abord notre volonté que le peuple se réapproprie l'espace public, qu'il pèse enfin sur les décisions prises par d'autres en son nom. Pour le Front de gauche, cela passe par nos propositions de VIe République et de référendum sur le traité européen que Nicolas Sarkozy veut faire passer sans consultation populaire.

Le 18 mars est aussi un symbole, celui de la date de proclamation de la Commune de Paris. C'est enfin un jour important dans la campagne présidentielle puisque c'est le dernier jour de la semaine des dépôts de candidatures pour l'élection présidentielle. Les parrains du Front de gauche seront mis en valeur le matin et  l'après-midi, nous marcherons pour prendre à nouveau la Bastille, c'est-à-dire pour mener la révolution citoyenne que le Front de gauche appelle de ses vœux, ainsi que l'établissement de la VIe République.

Une mobilisation nationale

Cette marche de la Nation à la Bastille, c'est la continuité du rassemblement de la Place Stalingrad qui a lancé la campagne l'été dernier. Depuis, nos meetings régionaux sont pris d'assaut et nous sommes un peu dépassés par la mobilisation. Nous ne parvenons plus à trouver de salles suffisamment grandes. Cette dynamique se retrouve pour le 18 mars. Nous pensions que cet événement mobiliserait essentiellement la région parisienne. Mais toutes les informations qui nous arrivent des régions nous montrent que cette marche ira bien au-delà de Paris et que la mobilisation est nationale. Des réservations de rames de train s'organisent par exemple à Bordeaux. Des cars vont venir d'un peu partout. Et les beaux jours arrivant, d'autres rendez-vous de campagne en plein air devraient avoir lieu partout en France. Le Front de gauche compte bien s'accaparer l'espace public.

Vidéo: Jean-Luc Mélenchon interrogé par les jeunes correspondants de l'Humanité

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Le 22 mars, rassemblement-meeting de la CGT pour la ré-industrialisation de l'Ile-de-France devant PSA-Aulnay

13 Mars 2012, 07:32am

Publié par PCF Villepinte

L’Île-de-France demeure la première région industrielle française, même si depuis des années certains veulent accréditer l’idée qu’il n’y a plus de place pour l’emploi industriel en région parisienne, à tel point que les projets du « Grand Paris » sont uniquement tournés vers la finance et non vers la création de richesses industrielles.

Développer une industrie propre permettrait de créer de nouveaux emplois industriels, en harmonie avec l’environnement c’est possible : c’est une question de volonté politique !

Personne ne peut se satisfaire de voir les emplois industriels disparaitre (127 000) en seulement huit ans.

Personne ne doit se satisfaire de voir des territoires jusqu’ alors dévolus à l’activité industrielle jetés en pâture à l’appétit sans fi n des promoteurs immobiliers.

Développer ces potentiels industriels déjà existants, innover vers de nouvelles filières en créant des emplois c’est assurer l’avenir ! Il n’y a pas d’économie développée sans un socle industriel important !

C’est une question cruciale pour l’avenir, pour l’indépendance économique de notre pays. Il est urgent d’arrêter l’hémorragie, urgent de développer l’emploi, de renforcer les droits pour les salariés et d’augmenter les salaires.

En cette période électorale, patronat et gouvernement crient à l’unisson qu’il faut une politique industrielle, qu’il faut produire en France. Ils s’engagent à travailler la question de l’avenir de l’industrie, pourtant les annonces de « restructurations » et de licenciements tombent chaque j o u r , d a n s l’ensemble des activités et des départements d’Île de- France.

A la CGT nous disons chiche ! Produire en France c’est possible ! C’est, là aussi une question de volonté politique.

La CGT revendique une véritable politique industrielle !

Avec de vrais emplois, de vrais salaires, une véritable sécurité sociale professionnelle ainsi que des droits et pouvoirs nouveaux pour les salariés : c’est ça l’avenir !

L’Industrie est le socle de l’économie et le moteur de l’emploi : Chaque emploi industriel en induit trois !

La CGT organise un Meeting -rassemblement le Jeudi 22 mars -14h00 Devant l’usine PSA - Citroën d’Aulnay-sous-Bois (Navettes gratuites depuis la gare de Rer B de Villepinte) "Réindustrialisons l’Île-de-France", avec des témoignages de salariés de différentes filières industrielles. Bernard Thibault y prendra la parole.

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Dans l'Humanité lundi : Mélenchon répond aux questions des jeunes correspondants

11 Mars 2012, 22:57pm

Publié par PCF Villepinte

Médias - le 11 Mars 2012
 

 

Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de Gauche à l’élection présidentielle, a reçu les jeunes correspondants de libres-échanges pendant deux heures à son QG de campagne. Il a répondu à leurs questions et partagé son projet politique.

Il a dit notamment : "On fait des problèmes entre Françoise et Yasmina aussi longtemps qu’il n’y a qu’un emploi pour deux. Mais quand il y a trois emplois pour deux, il n’y a plus de problèmes, on prend tout le monde (…). Si nous relançons l’activité, bien des discriminations voleront en éclats."

Et aussi : "J’aimerais aussi des mesures qui singularisent la France comme la TVA à 0 % pour les livres plutôt que la TVA ) 5,5 % sur la restauration, qui a coûté 3 milliards, c'est-à-dire 6 fois ce que rapportent les économies liées à la RGPP (diminution du nombre de fonctionnaire)."

Retrouvez trois pages d’entretien avec Jean-Luc Mélenchon et les correspondants de libres-échanges dans l’Humanité de ce lundi 12 mars ! Un numéro intégralement écrit par la centaine de jeunes qui ont passé ce week-end dans nos locaux.

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Sarkozy à Villepinte : « un discours anti-social qui le condamne à perdre » (Pierre Laurent)

11 Mars 2012, 22:53pm

Publié par PCF Villepinte

Sarkozy à Villepinte : « un discours anti-social qui le condamne à perdre » (Pierre Laurent)
Cet après-midi à Villepinte, Nicolas Sarkozy a ignoré les grandes urgences sociales du pays : logement, salaires, emploi et école n'ont pas une seule fois été évoqués.

 Et quand le chef de l'État a parlé du social, c'est pour fustiger les chômeurs, les immigrés et les syndicats. Il a même réussi le tour de force de faire huer les chômeurs, alors que ce sont des travailleurs victimes des politiques de licenciements.

Quand à l'Europe, ce fut du grand art ! Il a purement menti sur toute la ligne. Nicolas Sarkozy promet une Europe protectrice, alors que le 1er mars, il a signé un nouveau traité européen qui livre l'ensemble des salariés européens aux règles des marchés, de l'austérité et de la mise en concurrence sous domination allemande. Sur ce traité, il ne s'est d'ailleurs pas expliqué une seule fois, préférant là aussi montrer du doigt les immigrés.

On nous avait promis une relance de la campagne de Nicolas Sarkozy, du neuf. C'est en réalité la poursuite de la campagne ultra-droitère dont les Français ne veulent plus.

Ce discours anti-social ne relance pas Nicolas Sarkozy, il le condamne à perdre.

 

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Encore raté pour la grasse matinée !

11 Mars 2012, 07:50am

Publié par PCF Villepinte

Encore raté pour la grasse matinée !
Dimanche 18 mars, pendant que les centaines de bus et de voitures dévoreront le bitume en direction de la place de la Bastille via la place de Nation pour participer à ce que chacun annonce comme un événement formidable, des milliers de militants du Front de gauche s'affaireront. Il y aura, bien sûr, les dernières distributions de tracts pour annoncer autour des postes de vente de l'Humanité Dimanche et sur les places des marchés, la manifestation et le meeting de l'après-midi. Un peu plus tôt avant, entre Nation et Bastille, des centaines de petites mains s'affaireront pour "habiller" le parcours de la manif' et installer le petit village de tentes qui accueillera la prise de parole de Jean-Luc Mélenchon. Les moyens financiers de la campagne étant limités, chacun utilisera des trésors d'ingéniosité pour réaliser des guirlandes d'affiches et de drapeaux souvent à base de matériaux de récupération. L'essentiel est que cela se voit!

 

Le débat politique ne sera pas absent. A l’initiative du Conseil national de campagne, une matinée de débats et d’échanges pour donner corps à nos réflexions et propositions politiques communes sur l’urgence d’une sixième République est organisée à Gentilly dans le Val-de-Marne. Intitulée Quelle démocratie sociale, citoyenne et participative ? Quelle réforme des collectivités territoriales ?, elle rassemblera notamment Jean-Pierre Dubois, constitutionnaliste ; Maryse Dumas, syndicaliste ; Christian Favier, Président du Conseil général du Val-de-Marne ; Roland Gori, initiateur de l’Appel des Appels ; Nassurdine Haïdiri, initiateur de l’appel Nous ne marcherons plus ; Safia Lebdi, cofondatrice de Ni Pute, Ni Soumise ; Evelyne Sire-Marin, magistrat syndicaliste. Plus de renseignements ici : http://www.pcf.fr/20140.

 

Bref pour la sacro-sainte grasse matinée du dimanche matin, va falloir attendre un peu. Au moins jusqu'au 7 mai...

Il y aura un bus au départ de Villepinte, rendez-vous à 12H30 aux Espaces V

Bus way

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Jean-Giraud, alias Moebius, laisse Blueberry et l'Incal orphelins

11 Mars 2012, 07:45am

Publié par PCF Villepinte

Jean Giraud-Moebius

 - le 10 Mars 2012

 

 

 

 

Le lieutenant Blueberry est orphelin après la mort, samedi de son créateur Jean Giraud dit "Moebius", l'un des monuments de la bande dessinée à double facette qui avait également inventé "L'Incal" pour les plus grands.

Jean Henri Gaston Giraud (son vrai nom), qui signait également Gir certaines de ses oeuvres, est mort des suites d'une longue maladie. Il aurait eu 74 ans en mai. Pour beaucoup, il restait l'un des créateurs les plus audacieux du genre, auquel la Fondation Cartier pour l'Art contemporain avait d'ailleurs rendu un hommage majuscule, en 2010, en organisant une rétrospective de ses oeuvres qui gardaient souvent un trait facétieux, un petit décalage intriguant, des personnages qui donnait à sourire.

 

Maître du dessin réaliste

"Toute la profession est sous le choc, totalement effondrée, même si on savait qu'il était gravement malade", a déclaré à l'AFP le secrétaire général de l'Association des critiques de BD (ACBD), Gilles Ratier. "J'ai perdu un vrai bon pote" s'est désolé le dessinateur Boucq en soulignant justement le talent d'un "maître du dessin réaliste, ainsi qu'un "réel talent humoristique" chez Moebius. Talent "dont il faisait encore largement preuve quand je l'ai vu il y a quinze jours, sur son lit d'hôpital, à l'égard des infirmières", a-t-il raconté à l'AFP.

Premiers dessins à 18 ans

Après une enfance à dessiner des cow-boys et des indiens et une formation à l'Ecole des arts appliqués, Jean Giraud, né le 8 mai 1938 à Nogent-sur-Marne, avait commencé à publier ses premiers dessins à 18 ans pour la publicité et la mode, avant de collaborer à des illustrés comme "Fripounet et Marisette".

De retour de la guerre d'Algérie, où il fit son service militaire, il commença à publier une série western dans le magazine Spirou, puis dans Pilote: c'est ainsi que naquirent les aventures du lieutenant Blueberry, ancrées dans ce monde en friches du "Wild, Wild West": cinq albums inscrits sur deux décennies de 1861 à 1881, qui donnèrent lieu à plusieurs adaptations télévisées et un film, signé Jan Kounen en 2004, avec Vincent Cassel dans le rôle titre.

Mais Moebius c'était aussi et même surtout pour ses adeptes, un chaman féru de fantastique et de science-fiction : c'est d'ailleurs pour signer les premières illustrations d'une série de magazines et de livres sur la SF, à la fin des années 60, qu'il créera le pseudonyme de Moebius, emprunté à un mathématicien allemand.

C'est sous ce nom d'emprunt qu'il a réalisé la série "L'Incal", être mystérieux et double - l'Incal Lumière et l'Incal Noir - aux pouvoirs surpuissants mais pas maléfiques, scénarisé par le réalisateur chilien Alexandro Jodorowsky.

Au cours de sa carrière, Moebius a collaboré aux titres les plus prestigieux de bande dessinée comme, outre ceux déjà cités, Hara Kiri et L'Echo des Savanes. "J'ai deux pôles, deux gestes. Quand je suis dans la peau de Moebius, je dessine en état de transe, j'essaye d'échapper à mon +moi+", expliquait-il à l'AFP à l'occasion de son exposition à la Fondation Cartier.

"Le grand Moebius est mort aujourd'hui, le grand Moebius est encore vivant" a écrit sur son compte twitter l'écrivain brésilien Paulo Coelho, dont Moebius avait illustré le roman "L'Alchimiste", en 1995. Ajoutant en anglais : "Ton corps est mort ce jour mais ton travail reste plus vivant que jamais".

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Henri Alleg. «L’idée internationaliste était primordiale dans notre engagement»

11 Mars 2012, 07:40am

Publié par PCF Villepinte

     

     

     -L'Humanité publie Algérie, 50 ans d'indépendance, un hors-série dédié au cinquantième anniversaire de la fin de la guerre d'Algérie, couplé avec le documentaire "Le Peuple en marche" de René Vautier, en DVD. Nous dévoilons en extrait l'entretien avec le communiste Henri Alleg, grande figure du combat anticolonialiste, qui continue de plaider 
pour que la torture et les crimes 
de guerre commis pendant 
la guerre d’Algérie soient reconnus officiellement.

    Retrouvez Henri Alleg, l'auteur de la Question, ce dimanche 11 mars au cinéma Max Linder, à Paris, à l'occasion du débat "Au fait, pourquoi la guerre d'Algérie", organisé par les Amis de l'Humanité, avec le commandant Azzedine, engagé dans le combat pour l'indépendance dès 1955, Nacer Boudiaf, fils de l'ancien président de l'Algérie Mohammed Boudiaf, et Pierre Pradel, de l'association des pieds noirs progressistes.

    Découvrez le hors-série ici

    Un demi-siècle après l’indépendance de l’Algérie, pour laquelle vous avez combattu, que représente, pour vous, ce pays ?

    Henri Alleg. Cela va sans dire : je suis très heureux que l’Algérie soit indépendante (rires). Je suis heureux et fier d’avoir pris part au combat pour l’indépendance. Bien sûr, j’aurais souhaité que les aspects sociaux pour lesquels nous avons combattu prennent plus d’importance. Je regrette que les batailles que nous avons menées pour l’avenir, pour le socialisme, n’aient pas pris plus de place. Mais je suis heureux que l’Algérie soit aujourd’hui ce qu’elle est, avec toutes les possibilités qui s’offrent à ce pays. Quand je pense au passé, je crois que notre combat a marqué la lutte du peuple algérien. C’est en ce sens que l’Algérie reste pour mois une référence du combat des communistes.

    Lorsque vous avez écrit  La Question, pensiez-vous que votre témoignage sur la torture puisse avoir un tel impact ?

    Henri Alleg. Ce n’était pas seulement un livre que j’écrivais. Il fallait faire connaître ce qu’était la guerre en Algérie. Il fallait témoigner des pratiques des colonialistes français, du sort atroce réservé au peuple algérien, de la réalité de cette guerre coloniale. Je dois dire que j’ai été surpris de l’écho rencontré par ce texte, lorsqu’il est devenu un livre. Un demi-siècle plus tard, ce témoignage reste utile. Lorsque je suis invité pour des conférences aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, je peux mesurer sa résonnance. Les atrocités commises par l’armée française pendant la guerre d’Algérie ne diffèrent pas des atrocités commises par l’armée américaine en Irak, en Afghanistan et ailleurs. Le combat continue. Rétrospectivement, je suis heureux d’avoir écrit ce livre, parce qu’il conserve un sens dans le monde d’aujourd’hui, même si le contexte a changé. La Question a par exemple circulé parmi les détenus dans des prisons turques où était pratiquée la torture.

    Nous avions peur qu’ils nous passent à tabac.

    Qui a trouvé ce titre percutant, « La Question » ?

    Henri Alleg. On doit ce titre magnifique, excellent, à Jérôme Lindon, qui dirigeait les Editions de Minuit. En français, « La Question » revêt une signification qu’il n’a pas, à ma connaissance, dans d’autres langues. Depuis le moyen-âge, « mettre quelqu’un à la question », c’est le torturer. Dans les prisons mêmes, cette expression faisait sens. La parution du livre, en 1958, a déclenché la fureur des autorités françaises. D’où la décision de le saisir. À cette même période, des policiers et des CRS ont débarqué brusquement, au milieu de la nuit, à la prison de Barberousse. Ils ont commencé par une mise en demeure : « Tous à poil ! ». Il y avait dans la prison les salles, accueillant en général une centaine de détenus, et des cellules individuelles prévues pour une personne, mais où s’entassaient plusieurs détenus. Moi j’étais avec deux copains. Les policiers ont d’abord fait sortir les détenus incarcérés dans les salles. Les types sont sortis nus dans la cour, avec une couverture sur le dos. Quant aux autres détenus, ils les ont alignés sur l’allée qui bordait les cellules, les mains en l’air, appuyés contre les murs. Moi aussi, j’étais comme ça, les mains en l’air. Pendant ce temps, des équipes spéciales de CRS, en uniformes noirs, mitraillettes en bandoulière, vidaient les cellules. Ils étaient à la recherche de papiers. Chacun d’entre nous avait des lettres, adressées aux familles ou aux avocats. Ils ont tout embarqué. Nous avions peur qu’ils nous passent à tabac. Derrière moi, j’ai entendu un Algérien, qui, à mi-voix, s’interrogeait sur cette descente. Je lui ai dit qu’ils saisissaient les papiers. Il m’a répondu, en riant discrètement : « Peut-être qu’ils cherchent une deuxième Question ». Il ne savait pas qui j’étais. Cela m’a éclairé. Il avait du apprendre, par son avocat, que ce témoignage faisait un raffut du diable à l’extérieur.

    Malgré la censure, les saisies, ce livre a circulé sous le manteau. Cette diffusion était-elle organisée par des militants, ou le livre est-il passé spontanément de mains en mains ?

    Henri Alleg. La seule chose que je sais, c’est qu’à Alger, personne ne l’avait eu, personne ne le connaissait au moment de la parution. C’est en France que La Question a eu une répercussion immédiate et formidable. Cet élan doit sans doute beaucoup à la stupidité du gouvernement français et à sa décision de saisir le livre. Très vite, Nils Andersson, un éditeur basé en Suisse, a pris contact avec Lindon pour lui demander l’autorisation de le publier. Lindon a accepté. Le livre était minuscule, des valises passaient clandestinement la frontière. Immédiatement après sa saisie, La Question a été traduite en anglais et publiée à Londres, puis aux Etats-Unis, ce qui lui a donné un écho international.

    La bataille pour la vérité continue

    Un demi-siècle après son enlèvement par des militaires français, on ne sait toujours pas dans quelles conditions a été assassiné votre ami et camarade Maurice Audin…

    Henri Alleg. Cette bataille pour la vérité continue. Maurice Audin a été arrêté dans les mêmes conditions que moi. Très peu de temps après son enlèvement par les paras, on a annoncé à sa femme qu’il avait « disparu ». Il est invraisemblable que les autorités françaises, que les parachutistes aient pu prétendre ne rien savoir du sort de Maurice. C’est certain : il a été assassiné par ces équipes de tortionnaires couverts et tenus en main par les autorités policières et militaires. Dans cette affaire, le  refus d’ouvrir une enquête, l’attachement des autorités françaises au mensonge est à la fois odieux et absurde.  À Alger, à Oran, dans les petites villes, lorsque les militaires annonçaient la « disparition » d’un prisonnier, personne n’ignorait qu’il était en fait question d’assassinat. Dire et répéter, jusqu’à ce jour, que Maurice Audin a été « mal gardé », qu’il s’est évadé et qu’il a « disparu », c’est abject. La vérité, c’est qu’il a été assassiné, comme des centaines, des milliers d’autres. Personne ne peut dire autre chose.

    Que changerait la reconnaissance de la torture comme crime de guerre ?

    Henri Alleg. La France, les autorités françaises prétendent incarner, aux yeux du monde entier, les droits de l’homme, les libertés, les grandes idées nées de la Révolution française. C'est une façon mensongère de présenter l'histoire. Pendant la guerre d’Algérie, les autorités françaises ont piétiné ces idées, ces principes. Comme ils sont encore piétinés aujourd’hui à Guantanamo et en Afghanistan. Le combat pour la vérité, qui est un combat d’aujourd’hui, doit se poursuivre sans relâche. On ne peut pas tout simplement parler de l'avenir sans respecter la vérité.

    Vous avez souvent évoqué le racisme inhérent à la société coloniale. Cela vous a-t-il poussé à embrasser la cause de l'indépendance?

    Henri Alleg. Il est difficile de reconstituer ce parcours qui conduit, depuis l’enfance, l'adolescence jusqu'à la prise de conscience politique. À l'école on nous apprenait que la France allait en Afrique ou en Asie, pour « le bien » des colonisés. Quand on arrivait en Algérie, on comprenait immédiatement avoir été trompé par ces fadaises. Dans les rues d’Alger, des gosses, des petits cireurs, se disputaient les chaussures de quelques passants pour gagner quelques misérables sous. Pourquoi ces gosses n’étaient-ils pas à l’école ? « Les petits Arabes », comme ils disaient, n'avaient pas leur place à l'école. Seule une toute petite minorité y avait accès. Cette réalité, les réflexions qu’elle suscitait en moi m’ont construit comme anticolonialiste.

    L'arrogance des autorités françaises

    Avez-vous été surpris, à l'automne 1954, par l'éclatement de l'insurrection?

    Henri Alleg. Ceux qui disent qu'ils n'ont pas été surpris se jettent des fleurs qu'ils ne méritent probablement pas. À ce moment là, Algériens et Européens partageait la certitude que les choses ne pouvaient continuer telles qu'elles étaient, qu'il y aurait forcément des changements. De là à penser qu’une insurrection était sur le point d’éclater… Ceci dit, il nous paraissait clair que l’arrogance des autorités françaises, sûres, alors de pouvoir conserver la haute main sur tout ce qui se passait en Algérie, était trompeuse.

    Vous communistes, ressentiez de la méfiance à l'égard de ces jeunes nationalistes prônant l'insurrection armée...

    Henri Alleg. Cela a soulevé chez nous une certaine interrogation. Ce qui ne signifie pas que l’option de la lutte armée était absente de l’imaginaire des communistes algériens. Je me souviens que deux ou trois ans auparavant, cette question avait été évoquée à huis clos, au bureau politique, comme une possibilité, sans que cela ne suscite de scandale. Ce n'était donc pas un sujet tabou pour nous. Je dois reconnaître, toutefois, que les communistes observaient une certaine réserve vis-à-vis de ceux qui voulaient prendre les armes. Il n’y avait pas d’un côté les courageux prêts à prendre les armes, et de l’autre, les timorés acceptant le statu quo. C'était un choix complexe, difficile, qui ne pouvait souffrir l'improvisation. Si lutte armée il devait y avoir, il fallait savoir comment s'y prendre et vers où aller. Toutes ces questions se posaient. 

    Sur le plan idéologique, qu'est ce qui distinguait le Parti communiste algérien du FLN?

    Henri Alleg. Ce qui nous différenciait, c’était peut-être l'importance que les communistes attachaient à la bataille politique. Les nationalistes portaient peu d’attention à l'idée d'unification des forces progressistes par delà leurs différences, pour rassembler les masses populaires, pour faire avancer les choses. Certaines de nos batailles, pour la liberté de la presse, pour l’augmentation des salaires, etc. apparaissaient secondaires aux yeux des nationalistes qui, pour ainsi dire, les méprisaient. Nous accordions au contraire beaucoup d’importance à ce type de batailles, pas seulement pour les changements concrets qu'elles apportaient. Pour nous ces luttes participaient à la prise de conscience des travailleurs et préparaient un combat futur plus vaste.

    Nos militants étaient des ouvriers, des gens exploités

    Le PCA était un creuset au sein duquel se retrouvaient des hommes et des femmes issus de toutes ces communautés qui vivaient séparément dans la société algérienne. On y retrouvait, ensemble,  des Européens, des juifs, des musulmans... Cela influençait-il votre vision du monde, votre projet de société?

    Henri Alleg. Oui. Il est certain que l'idée internationaliste était primordiale dans l'engagement des communistes. Avant d'être Arabe, Kabyle, Européen, juif, musulman, nos militants étaient des ouvriers, des travailleurs, des gens exploités. C’était cela l'essentiel à nos yeux. Peut-être cette vision des choses a-t-elle conduit certains camarades à minimiser l’expérience concrète du colonialisme propre aux Algériens dits « indigènes ». Une personne née dans une famille « indigène » avait bien plus de raisons de se lever contre le colonialisme qu’une personne d'origine européenne jamais brimée et insultée comme l'étaient les Algériens.

    Quelles étaient vos relations avec le PCF? Comment les communistes algériens ont-ils accueilli, par exemple, le vote des pouvoirs spéciaux à Guy Mollet?

    Henri Alleg. A la vérité, sur le coup, nous ne nous en sommes pas beaucoup préoccupés.  Même dans les prisons, je n'ai pas le souvenir de controverses sur ce sujet. Pas plus chez des communistes que chez des nationalistes. Les plus politisés pouvaient conclure que c'était une erreur fondamentale. D’autres étaient en attente d’explications. Mais les réactions virulentes sont venues bien plus tard. À la vérité, sur le coup, nous ne nous en sommes pas beaucoup préoccupés.

    Comment s’est constitué ce que l’on a appelé le « maquis rouge » ?

    Henri Alleg. Le parti, au démarrage de la lutte armée, s’est posé la question de son action. L’idée était d’apporter notre appui partout où l’action armée prenait un caractère de masse, partout où des paysans avaient rejoint l’insurrection. Ensuite, nous avons pris la décision de déclencher nous-mêmes la lutte armée là où nos forces le permettaient, où nous avions des chances d’entraîner les gens avec nous. C’est ainsi que des communistes ont pris le maquis. Mais au vu de la faiblesse de nos effectifs, cela ne pouvait être un mot d’ordre général. D’où la décision de négocier l’intégration de nos groupes armés, les Combattants de la liberté, dans l’ALN. À ce moment là, nous nous sommes heurtés aux positions étroites de certains dirigeants du FLN, qui estimaient que les communistes n’avaient pas à poser leurs conditions. L’intégration à l’ALN s’est donc faite à titre individuel.

    Pourquoi le FLN était-il hostile à l’entrée du  PCA dans le Front comme composante à part entière du mouvement de libération ?

    Henri Alleg. Ils ne voulaient pas en entendre parler ! Ils voulaient rester les « patrons », imposer leurs conditions à tous ceux qui souhaitaient rejoindre l’ALN, communistes ou non. Ceci dit, nous ne nous faisions pas d’illusion. Ces nouveaux dirigeants se méfiaient particulièrement des communistes, vus comme des militants organisés, formés, capables d’exprimer leurs idées. Dès le départ, cette méfiance était bien enracinée chez certains dirigeants du FLN.

    Cette méfiance vis-à-vis des communistes a-t-elle continué à prévaloir après l’indépendance ?

    Henri Alleg. Dans d’autres conditions, oui. Je le pense. Parce que les choses avaient changé pendant la guerre. Dans la pratique, l’anticommunisme avait reculé, ce qui nous rendait d’autant plus dangereux aux yeux de certains.

    Est-ce pour cette raison que Ben Bella a interdit le PCA en novembre 1962 ?

    Henri Alleg. Il ne s’agissait pas seulement de Ben Bella. Le régime naissait ne voulait pas de communistes organisés.

     

    Pourtant, cette interdiction n’a pas compromis la reparution d’Alger républicain à l’indépendance…

    Henri Alleg. Nous nous sommes battus pour réussir à faire reparaître le journal. Au moment de la signature des accords d’Evian, j’étais à Prague. Je voulais repartir le plus vite possible à Alger, former une équipe de camarades qui sortaient de prison pour travailler à la reparution du journal. Les accords d’Evian prévoyaient le rétablissement de la liberté de la presse. Tous les journaux devaient donc pouvoir sortir librement. Mais « tous les journaux », dans l’esprit du gouvernement français, cela signifiait les journaux colonialistes. À Prague, nous avons organisé une conférence de presse, à laquelle ont assisté une soixantaine de correspondants de la presse internationale, pour annoncer notre intention de faire reparaître Alger Républicain. Peu de temps après cette conférence de presse, j’ai reçu la visite d’un émissaire, chargé de me faire part de la désapprobation des frères de Tunis, hostiles à la reparution du journal. Je lui ai répondu qu’il s’agissait d’une décision collective et qu’il était impensable d’entraver la reparution d’un journal interdit par les colonialistes depuis  1955. Les autorités françaises n’étaient pas en reste. Par voie de communiqué, le préfet d’Alger a rappelé de façon mensongère qu’Alger républicain demeurait interdit. À la vérité, la décision venait d’en haut, du gouvernement français et sans doute du général De Gaulle lui-même. Cela n’a pas entamé notre détermination. Bien au contraire. Je suis rentré à Alger vers le 10 ou le 12  juillet. Nous n’aurions pas pu faire revivre  Alger républicain sans la solidarité et l'aide pratique de nos camarades, de nos amis de  La Marseillaise, dont le directeur était un pied-noir de Mostaganem, parti en France assez jeune. C'est là que nous avons fait la composition. Les ouvriers du livre nous en ont fait cadeau, en travaillant gracieusement. Un problème se posait pour l'envoi des flans à Alger, ou devait être tiré le plomb. Nous avons tirés quatre ou cinq flans. Nous en avons remis un à Air France, qui n’est jamais arrivé à destination. La même mésaventure s’est reproduite avec Air Algérie. Finalement, un copain qui sortait de prison et devait rentrer à Alger a caché un flan empaqueté dans sa valise. On se faisait un sang d'encre. Arrivé à Alger, au contrôle, il est passé.

    C’était le premier journal anticolonialiste à reparaître ?

    Henri Alleg. Oui. Dès sa reparution, le journal a reçu un accueil extraordinaire. Il y avait aussi El Moudjahid, qui arrivait de Tunis, mais ce n’était pas encore un quotidien. Echaab («  le Peuple »), est sorti trois mois après nous.

    Qui se trouvait dans l’équipe au moment de cette reparution ?

    Henri Alleg. Il y avait quelques camarades revenus de France. Comme Nicolas Zannettacci, surnommé Zanett, l’ex-maire communiste d’Oran. Il avait été arrêté, expulsé pendant la guerre. Dès qu’on a lancé un appel aux anciens, il est revenu. Abdelhamid Benzine sortait des camps. Il y avait encore Marylise Benaïm qui sortait de la clandestinité. Elle avait servi d’agent de liaison entre la direction du parti et le maquis de Maillot. Le journal, c'est un grand mot. Nous avions deux pages, un simple recto verso. Pour les informations internationales, les seules sources étaient United Press et France-Presse. Ces agences ne partageaient pas nos idées, loin de là, mais d'un point de vue confraternel, ils étaient heureux de voir reparaître le journal. Ils admiraient notre engagement. À l'époque, il n'y avait que les télex, nous nous rendions dans leurs bureaux pour prendre les doubles des dépêches. Ils faisaient semblant de ne pas s'en apercevoir. On les ramenait à l'Hôtel Albert Ier, où nous étions installés. Marylise était une militante courageuse, une jeune femme pleine de vie. En pleine nuit, dans Alger livrée à l'insécurité, elle allait  chercher les dépêches. Un soir, des types, voyant cette jeune femme de type européen, se sont mis à hurler, l'accusant d'appartenir à l'OAS. Ils se sont précipités sur elle, l’ont à moitié étranglée. Elle a protesté: « je suis d'Alger Républicain ! ». Entendant cela, ses agresseurs se sont excusés, l'ont escortée jusqu'à l'hôtel et lui ont même proposé de l'accompagner chaque fois que nécessaire.

    Pourquoi n’avez-vous pas réinvesti les locaux du journal, de l’autre côté de l’avenue  Pasteur ?

    Henri Alleg. Nos locaux avaient été confisqués pendant la guerre par  Le Bled, le journal des paras. Lorsque nous avions voulu nous y réinstaller, un type installé là, se disant envoyé par Tunis, nous a signifié  avec un grand sourire que les lieux ne nous appartenaient plus, qu'ils étaient désormais réservés au FLN. C'était incroyable. La guerre venait de se terminer, ils n'étaient pas encore en Algérie et leur première idée, c'était d'occuper les locaux d'Alger républicain pour qu'on ne puisse pas s'y installer.

    A la vérité, Je craignais beaucoup qu'on ne nous joue un mauvais tour. Lorsque j'avais annoncé le projet de reparution du journal, l'émissaire de Tunis m'avait dit : « Tu sais, Henri, on t'aime bien, alors il faut que tu saches que pendant la guerre, il y a eu beaucoup d'exécutions pour raison d'Etat et  malheureusement, ça va continuer encore un peu après l'indépendance ». La menace était claire, directe. Si nous nous entêtions, ils n’excluaient pas de nous liquider. J’en étais plus conscient, me semble-t-il, qu’Abdelhamid (1). Dans un premier temps, nous étions allés, tous les deux, dormir dans un appartement appartenant à des amis. Moi, je ne m’y sentais vraiment pas à l’aise. Je n'ai pas voulu y rester, donc nous sommes allés à l'hôtel, en plein centre-ville. Là, s'il se passait quoi que ce soit, il y avait des témoins. Nous avons pris la bonne décision : le lendemain de notre départ, des types en uniforme ont enfoncé la porte et mis l’appartement sans dessus dessous. Impossible de savoir s'il s'agissait de Français ou d'Algériens. En tous cas, ils étaient venus chercher quelqu’un. Lorsque nous nous sommes installés à l’hôtel, des rafales de mitraillette ont visé nos fenêtres à plusieurs reprises. Sur le plan administratif aussi, il y a eu des entraves. Le patron de la SNEP, l’imprimerie, Bouchara, un pied noir aux ordres de Paris, un beau salaud, exigeait un papier officiel, une autorisation de reparution, alors que l’administration était complètement désorganisée. Je suis allé à la préfecture. Je suis entré dans le bureau du préfet, auquel j’ai fait signer une autorisation que j'avais moi-même écrite.

    Finalement, sans en chasser le type posté là, nous nous sommes réinstallés dans nos locaux pour pouvoir faire notre journal sans avoir à traverser l'avenue Pasteur, très dangereuse. Nous restions dans le couloir, pour ne pas être exposés aux balles. C'était drôle, cette rédaction ! Nous n’avions pas de chaises, nous faisions nos réunions assis  par terre en tailleur. A l’heure des repas, un des copains allait jusqu'à la rue de Tanger et revenait avec une casserole de loubia (2). Malgré cette précarité, malgré les difficultés et le danger, nous avons réussi à faire renaître le journal, qui a rencontré un écho incroyable. Nous tirions 80 à 90 000 exemplaires, ce qui rendait délicate la tâche de ceux qui espéraient nous faire taire. Mais nous avons connu bien des mésaventures, comme l'assassinat d'un chauffeur qui transportait le journal.

     

    Quel était le climat à Alger ?

    Henri Alleg. L’inquiétude dominait. Des rivalités de pouvoir opposaient des clans, des wilaya, avec un vrai risque de basculement dans la guerre civile. De notre côté, nous disions: "Assez de bagarres entre patriotes, d'abord la paix et la mise en marche du pays". Nous refusions de voir les divergences internes dégénérer en violence armée.

    Lorsque ceux de la wilaya 4, militairement plus forte que la zone autonome d’Alger, ont commencé à jouer du coup de feu dans la Casbah, il s'est passé quelque chose d'extraordinaire. Les femmes sont descendues dans la rue Randon. « Tirez sur nous si vous voulez, mais cessez de vous tirer dessus ! Arrêtez le massacre ! Sept ans, barakat, ça suffit ! », criaient-elles. Ces femmes avaient un sentiment politique bien plus élevé que ceux qu’elles interpellaient.

    De nombreux Algériens estiment, cinquante ans après, que les promesses de l’indépendance se sont envolées. Partagez-vous cet avis ?

    Henri Alleg. Je crois qu’il est dangereux de penser ainsi. C’est le refus total de voir ce que l’indépendance a apporté à l’Algérie. On ne peut pas dire que les choses n’ont pas changé. On ne peut pas dire que l’indépendance n’a rien apporté aux Algériens. Bien sûr, la jeunesse rencontre de graves difficultés, des choses doivent êtres changées, des luttes devront encore être menées. Mais l’indépendance reste pour l’Algérie une conquête historique inestimable.

     

    • A lire:

    Algérie, 50 ans d'indépendance avec Berbère TV

    Découvrez le sommaire du hors-série ici

     

     

     

    (1) Abdelhamid Benzine.

    (2) ragoût de haricots

    Entretien réalisé par Rosa Moussaoui

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Insurrection civique: acte I

10 Mars 2012, 07:32am

Publié par PCF Villepinte

Le Front de gauche voit plus loin que l’horizon et affranchit ceux qui ont souffert d’années d’humiliations.

«Nous avons allumé la lumière.» Prise isolément, cette phrase que Jean-Luc Mélenchon distille çà et là pour expliquer
la démarche fondamentale et presque fondatrice du Front de gauche peut paraître présomptueuse. Elle ne l’est pas. Héritiers que nous sommes d’une illustre tradition politique qui 
a toujours marié la justice à l’égalité et fiers –oui fiers!– de notre axiome marxien adossé aux piliers des concepts républicains, nous entendons cette phrase du candidat à la présidentielle comme l’un des plus beaux symboles du renouveau «de la» politique. Celui du retour à «quelque chose» d’assez sacré: l’Idée. Mais aussi celui du début «d’autre chose»: une gauche à la main ferme.

Le peuple a de la mémoire. Alors que nous vivons le temps des remuements essentiels (la crise, le capitalisme, le développement, etc.), nous connaissons l’histoire contemporaine, qui, trop souvent, a vu la gauche s’accommoder du «principe de réalité», provoquant ce que certains pouvaient considérer comme un éternel recommencement: une espérance suivie d’une déception…
À moins de sept semaines du premier tour de l’élection présidentielle, cette hypothèque sur l’espoir semble levée par la dynamique et la crédibilité du Front de gauche. Si nous n’aimons guère accorder trop de place aux logiques des sondages, néanmoins, les toutes dernières enquêtes d’opinion réchauffent le cœur et l’esprit et témoignent que le Front de gauche vient de gravir une marche importante, comme nous le pressentions. Qu’on se le dise, le citoyen candidat Mélenchon vient en effet de franchir la barre des 10% d’intentions de vote! La gauche de combat, soutenue par un corps électoral solide, est de retour! Il était temps. Non?
Ne le cachons pas. La verve et l’intelligence oratoire de Jean-Luc Mélenchon ne sont pas pour rien dans l’accélération de ce processus populaire, dont nous ne mesurons pas encore toutes les possibilités. Lui-même le répète à souhait: «Nous défendons des idées, pas un guide suprême ou un leader.» Tous les artisans de la campagne du Front de gauche présents sur le terrain peuvent en témoigner. Grâce à la diffusion dans le corps social d’un discours de très haute ampleur programmatique, associé à l’élaboration d’arguments offensifs qui ne cèdent plus un mètre de terrain à qui que ce soit, tout devient possible, y compris l’appropriation et la diffusion des idées. On ne s’indigne plus seulement, on propose, on politise. L’ambition est si énorme que nous en tremblons de désir. Pour la première fois depuis des lustres, une grande partie du peuple de gauche, jadis déçu, parfois désespéré parce que trahi par la mise en œuvre systématique d’une véritable pédagogie du renoncement, se sent de nouveau concernée. Ce n’était pas «la» politique qui les avait quittés, mais la confiance dans sa capacité à changer leurs vies. Ils savent désormais qu’ils ont un rôle à jouer…

Il y a du bonheur à réinventer l’à-venir. Le Front de gauche, qui voit plus loin que l’horizon et affranchit ceux qui ont souffert d’années d’humiliations, a pour objectif de réveiller et/ou d’éveiller les consciences. En y parvenant, il redonne aussi de la dignité à tous les citoyens, il les aide à devenir eux-mêmes des acteurs d’idées et des propagateurs du bien commun. «Le Front de gauche, c’est quelque chose de plus grand que nous», clame Mélenchon. Ce quelque chose porte un nom: la révolution citoyenne. Et une méthode: l’insurrection civique. Nous en vivons l’acte I. Tôt ou tard, par la Raison et le Combat, cette insurrection bousculera puis renversera l’hégémonie de la gauche gestionnaire. Oui, la lumière est allumée!

[EDITORIAL publié dans l'Humanité du 8 mars 2012

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Mobilisation citoyenne contre la fin de la trêve hivernale

10 Mars 2012, 07:30am

Publié par PCF Villepinte

Société - le 9 Mars 2012

 

 

 

Le 15 mars, c’est le retour des expulsions. De nombreuses associations appellent à manifester samedi, contre les expulsions locatives et le logement cher.

Il y a 140 000 assignations d’expulsion par an. Et le 15 mars, des milliers de nouvelles familles vont être jetées à la rue, sans solution de relogement. « Depuis 10 ans, le nombre d’expulsions a doublé, comme le nombre de sans-abris, à mesure que les loyers et l’immobilier flambent, que la précarité, la pauvreté salariale et le chômage s’étendent, que les charges, l’énergie, les transports, les soins, et les produits alimentaires de base augmentent » explique le syndicat de la magistrature qui appelle à manifester samedi 10 mars, aux côtés de nombreuses organisations comme ATTAC, la CGT, la FSU, la Fondation Copernic et bien d’autres.

Le collectif réclame l’arrêt des expulsions, l’application de la loi DALO, l’obligation d’accueil des sans-logis, jusqu’au relogement. Et une loi sur la réquisition par l’État des logements inoccupés, ainsi qu’un encadrement des loyers que Jean-Luc Mélenchon est le seul à proposer dans son programme.

Le collectif réclame en outre l’encadrement des prix de l’énergie et la réalisation massive de logements sociaux.

  • Organisations participantes

AC, ACDL, AFVS, AITEC, ATTAC, CAL, CAHL 94, CNL, CGL 75 et national, CSF, CGT, CNAFAL, COPAF, DAL, Advocacy, Bagagérue, Fondation Copernic, FSU, HALEM,  Jeudi Noir, MRAP, RESF, Sud Santé Sociaux, USP, Union Syndicale Solidaires, Syndicat de la Magistrature, Syndicat des Avocats de France

  • Manifestations prévues

A Paris à 14h30 Place de la Bastille
Amiens : place Gambetta - 14h00
Angers : Rassemblement devant la Préfecture - 15h00
Lorient : Barrage filtrant & manif dans cités retour sur le centre - 14H00
La Rochelle : Rassemblement devant la Préfecture - 14h00
Clermont Ferrand : Rassemblement place de Jaude - 14h30
Nancy : Rassemblement placette Saint Sébastien - 15h00
Forqualquier : place du Bourguet - 14h30
Lille : place de la République - 14h30
Marseille : Pique nique devant la Préfecture - 12h00
Mulhouse : Place de la réunion - 14h30
Poitiers : rue du Marché notre Dame - 16h30
Rennes - 15h00
Toulon - 12h30
Tours : Journée porte ouverte de 10h00 à 20h00

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