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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

Avec la petite entreprise, Raul Castro veut stopper la crise

16 Avril 2011, 22:10pm

Publié par PCF Villepinte

Monde - le 15 Avril 2011

Cuba

 

Le Congrès du Parti communiste de Cuba (PCC) va se tenir à La Havane jusqu’à mardi pour adopter une série de mesures destinées à « actualiser le modèle cubain ». Fini l’égalitarisme, place à l’autonomie économique et à l’initiative privée.

Le Parti communiste de Cuba (PCC) tient, de samedi à mardi, son premier congrès depuis quatorze ans. Un moment crucial pour l’île, qui est engagée dans de profonds changements économiques et sociaux. En décembre dernier, le président Raul Castro avait lancé ce vaste chantier et insisté sur « la nécessité et l’urgence » des mesures à prendre pour dépoussiérer le modèle socialiste cubain afin d’aller de l’avant. Pour procéder à cette « actualisation » d’un système où, selon lui, gratuité était confondue avec subvention et égalité avec égalitarisme, le 6e Congrès du PCC, parti unique à Cuba, devrait adopter une série de réformes capables de « vaincre les difficultés ».

stimulation du secteur privé

Le projet de texte d’orientation – « Les grandes lignes de la politique économique et sociale » –, rendu public par le Parti, discuté par sept millions de Cubains dans les assemblées locales et dans les cellules à travers tout le pays, donne une idée des évolutions susceptibles de propulser une société cubaine asphyxiée par la crise et entravée par le blocus. La planification de l’économie reste centrale et, en même temps, une autonomie plus grande est accordée aux entreprises avec comme leitmotiv la productivité et la rentabilité : stimulation du secteur privé, ouverture aux capitaux privés, rentabilité et autofinancement des entreprises d’État, création d’un tissu de coopératives, décentralisation, réduction des subventions, mise en place d’un système fiscal et salaires en rapport avec la production.

Certains bouleversements ont déjà commencé. Et pas des moindres. Le plus lourd est la suppression de 500 000 emplois, 1 million d’ici à 2015 (sur un total d’environ 5 millions) dans les secteurs relevant de l’État. Pour répondre à une augmentation prévisible du chômage, les Cubains qui perdent leur travail sont incités à se mettre à leur compte et à devenir ainsi travailleurs indépendants, ou à rejoindre des coopératives agricoles (40 % des terres cultivables sont en friche). Il s’agit aussi de substituer une partie des importations par la production locale et de résorber le déficit de la balance extérieure. Enfin, l’État continuera d’être le garant des acquis sociaux, distinctifs du système socialiste cubain : l’éducation et la santé demeureront gratuites.

Lors des débats, de multiples doléances sont remontées de la base, qui s’inquiète de la disparition progressive de la « libreta » (le carnet de rationnement assurant les produits de base à prix subventionnés), le faible niveau des salaires (15 à 20 euros mensuels), la coexistence d’une double monnaie, le peso et le CUC, créant une société à deux vitesses, la crise du logement, surtout à La Havane, et, s’agissant des jeunes, l’inadéquation de leur formation à l’offre de travail.

Renouvellement des cadres

Raul Castro avait dit en décembre que le congrès serait par « loi vitale » le dernier pour bon nombre de ceux qui constituent « la génération historique » appelés à passer la main. Le rassemblement de ce millier de délégués qui éliront la centaine de membres du comité central, qui désigneront ensuite le bureau politique et son secrétariat, sera l’occasion d’un renouvellement des cadres et des générations. Il leur sera demandé d’être des combattants de l’économie plus que d’être habillés en vert olive.

  • A lire

Fidel Castro continue en soldat des idées 

La génération historique de la révolution cubaine est appelée à passer la main, à l’exemple, 
de Fidel Castro (quatre-vingt-quatre ans). Dissipant les doutes sur son maintien à la tête du Parti communiste de Cuba, il avait annoncé il y a trois semaines en avoir démissionné pour raison de santé en 2006, date à laquelle 
son frère Raul avait pris le relais à titre intérimaire. Lire la suite...

Bernard Duraud

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Hausse du SMIC: vraiment pas grâce au gouvernement

15 Avril 2011, 21:11pm

Publié par PCF Villepinte

Social-Eco - le 15 Avril 2011

 

Le Smic pourrait augmenter de 2% au 1er juin ou au 1er juillet, pour s'ajuster à l'inflation qui franchirait dans les prochaines semaines le cap des 2%. Cette hausse pronostiquée par le journal économique Les Echos ce vendredi matin ne doit rien à une quelconque bienveillance du gouvernement vis-à-vis des plus bas salaires. Si elle avait bien lieu, la revalorisation serait automatique, comme ce fut le cas au 1er janvier 2011, avec 14 petits centimes de plus pour tous les smicards. Fin 2010, le gouvernement avait refusé un coup de pouce supplémentaires pour accompagner ces quelques centimes.

Celle-ci s'enclenche pour le salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC) lorsque, dixit le code du Travail, la hausse des prix atteint 2% en glissement depuis la dernière revalorisation du Smic. "L'automaticité est dans les textes. L'effet mécanique sera là si le chiffre (de l'inflation) est au rendez-vous. Mais nous n'avons pas encore calculé quand cela pourrait intervenir", a précisé une porte-parole du ministère du Travail. Pour Les Echos, la barre des 2% d'inflation pourrait être franchie en avril ou plus probablement en mai. Dès lors, la revalorisation doit être dans la même proportion et intervenir le mois suivant la publication de l'indice.

"Pas une progression du SMIC"

De son côté, le numéro un de FO, Jean-Claude Mailly, interrogé sur France Inter vendredi, a souligné qu'une telle hausse en cas d'inflation ne serait que "l'application du Code du Travail" et non un coup de pouce: "C'est le maintien du pouvoir d'achat, pas une progression", a-t-il dit.

Le Smic a déjà enregistré une hausse de 1,6% le 1er janvier. Le salaire minimum actuel est de 9 euros brut de l'heure, soit un Smic à 1.365 euros. Il pourrait passer à 1.392 euros, avec un salaire horaire de 9,18 euros.

Le gouvernement a relevé fin mars sa prévision d'inflation pour 2011, de 1,5% à 1,8%, en raison, notamment, de la flambée des prix des matières premières. Après un recul en janvier, les prix à la consommation sont repartis à la hausse en février (+0,5% en évolution mensuelle) et cette hausse s'est accélérée en mars, à +0,8%, selon l'Insee.

  • A voir:

"Justice sociale et efficacité économique"

Par Mohammed Oussedik Secrétaire de la CGT: "Le «coût du travail» nous est régulièrement opposé pour refuser de revaloriser le smic. Jusqu’à présent, la politique de l’emploi a été menée à partir de l’idée que ce coût serait trop élevé. Mais les exonérations de cotisations sociales, qui disparaissent à 1,6 smic, sont des incitations à pratiquer des bas salaires. Avec une totale inefficacité sur l’emploi puisqu’on s’aperçoit que cela ne permet pas de résorber le chômage. De plus, nous avons des salariés de plus en plus pauvres, qui ne peuvent répondre à leurs besoins élémentaires. On ne peut pas vivre dignement avec 8,86 euros de l’heure, pas plus qu’avec 9 euros, et il est proposé de continuer dans cette voie ! Les femmes sont particulièrement pénalisées par la non-revalorisation du smic, car elles subissent les plus bas salaires et sont, souvent, à temps partiel, un temps partiel calculé sur le smic." Lire la suite...

  • A lire enfin:

190 fois le smic, le salaire moyen des grands patrons

Les cinq présidents exécutifs les mieux payés du CAC 40 sont Carlos Ghosn de Renault avec 9,2 millions d'euros par an, Christopher Viehbacher de Sanofi-Aventis avec 8,2 millions, Bernard Arnault de LVMH avec 7,6 millions, Franck Riboud de Danone avec 5,9 millions, et Henri de Castries d'Axa avec 5,6 millions. La rémunération totale des présidents exécutifs du CAC 40 s'est élevée l'an dernier à 3,06 millions d'euros l'an dernier, stock-options et actions gratuites comprises. Lire la suite...

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Bernard Thibault : « Quatre ans après, le chef de l'Etat redécouvre l'enjeu du pouvoir d'achat »

15 Avril 2011, 15:35pm

Publié par PCF Villepinte

Entretien accordé au journal "Les Echos" du 15 avril 2011

 

 

b thibaultQue pensez-vous de la réforme de la fiscalité du patrimoine ? Ce n'est pas une réforme, ce sont des mesures avant la présidentielle, signe du désarroi de l'exécutif. Supprimer le bouclier fiscal est un revirement très symbolique mais l'allégement de l'ISF réduira encore la progressivité de l'impôt alors qu'il faut la renforcer. J'entends l'argument sur les retraités de l'île de Ré, coincés par l'explosion des prix des terrains. Mais je ne savais pas qu'ils étaient 300.000 ! La philosophie de Nicolas Sarkozy ne change pas : il baisse les impôts des plus riches.

 L'exécutif prône aussi une prime de 1.000 euros pour les salariés... Je suis ravi que, quatre ans après, le chef de l'État redécouvre l'enjeu du pouvoir d'achat. Il ne cesse de reculer et on compte de plus en plus de travailleurs pauvres. La crise a de lourdes conséquences pour des millions de salariés mais visiblement pas pour les entreprises et leurs actionnaires, hormis une parenthèse en 2009. Les dividendes représentent 8,5 % du PIB, contre 3,2 % en 1982. Les patrons du CAC 40 sont les mieux payés d'Europe. La rhétorique du Medef sur l'impossibilité de mieux partager la richesse créée est indécente. La prime qu'on nous annonce serait exceptionnelle, ne concernerait pas la plupart des salariés et conditionnerait la rémunération du travail au résultat financier de l'entreprise : ce n'est pas acceptable. C'est bien les salaires qu'il faut augmenter dans le privé et le public. J'invite les salariés à être à l'offensive sur le sujet.

 2012 approche. Quel bilan tirez-vous de l'action du chef de l'Etat ? Aujourd'hui, 75 % des Français sont mécontents de sa politique économique et sociale. Trois Français sur quatre ! C'était prévisible. Le chef de l'Etat, qui décide de tout dans le moindre détail, est depuis le début bien plus à l'écoute du patronat que des salariés. J'avais dit que le conflit des retraites aurait des conséquences profondes et durables pour lui. Les élections cantonales en sont la première preuve. Sans doute pas la dernière.

Comment analysez-vous la poussée du FN ?

 La majorité a voulu s'inspirer des thèses du FN pour reconquérir des électeurs. Mais la copie ne remplace jamais l'original. Cette poussée nationaliste, généralisée sur le continent, est aussi le fruit de l'incapacité des dirigeants européens à donner une dimension sociale à l'Union européenne. Les agences de notation ont plus de poids sur les gouvernements que l'opinion des peuples. Le Pacte pour l'euro, qui grave dans le marbre la rigueur et des reculs sociaux, en est l'illustration. C'est gravissime. La poussée du FN doit aussi interpeller les partis de l'opposition sur leur capacité à présenter une alternative crédible dans le domaine économique et sociable.

Le programme du PS constitue-t-il une « alternative crédible » ?

 Il est trop tôt pour commenter les programmes au stade actuel. Nous ne sommes en tout cas pas favorables à la fusion de la CSG et de l'impôt sur le revenu, qui porterait le risque que la CSG soit détournée de son objet, le financement de la protection sociale. Il faut élargir l'assiette de l'impôt aux revenus du capital, intérêts et dividendes, qui en sont exonérés à 80 %. La CGT a refusé de signer les derniers accords sociaux (Unedic, Agirc-Arrco, emploi des jeunes).

Vous avez fait le choix politique de lâcher le stylo ?

Absolument pas. Nous avons signé l'accord sur les fonctionnaires contractuels négocié avec le gouvernement. C'est bien la preuve que nous ne sommes pas dans une posture politique ! Ce qui guide la CGT, c'est le contenu. Les accords avec le patronat sont vides. Le patronat ne met pas un centime sur la table et ne s'engage à rien. Sur l'emploi des jeunes, tout est financé par redéploiement de fonds. Si le rôle des syndicats est d'accompagner la pénurie en décidant à qui on supprime des droits pour en donner à d'autres, cela se fera sans nous.

Reste que le repli contestataire de la CGT est net. Ne vous mène-t-il pas dans une impasse ?

 Quand trois Français sur quatre condamnent la politique de Nicolas Sarkozy, vous croyez que la période est propice à adoucir les mœurs ? La CGT est en phase avec la majorité des salariés, comme elle l'était lors du conflit sur les retraites.

Vous semblez peu en phase avec les autres syndicats...

Je regrette profondément que l'intersyndicale n'ait pas été en mesure ces derniers mois d'être un outil d'organisation et d'expression de la colère des salariés. L'intersyndicale aurait pu et dû donner une impulsion plus forte, sur la question des salaires notamment. Les conflits actuels dans les entreprises montrent que l'unité et l'action sont nécessaires et possibles pour obtenir des résultats.

Nous avons proposé aux autres confédérations des actions nationales communes, par exemple le 8 mars, pour s'attaquer ensemble à la discrimination sociale dont les femmes sont victimes. Cela n'a pas été possible. C'est décevant.

Vous visez la CFDT ?

Je constate que nous n'avons pas les mêmes analyses en ce moment. Je note aussi qu'après avoir appelé à la grève générale pour la retraite à 60 ans, FO a signé l'accord sur les retraites complémentaires qui valide les reculs des âges de départ. C'est savoureux. Il faut croire que FO a besoin de donner des gages pour assurer son avenir. Il y a deux rendez-vous de mobilisation unitaire, le 28 avril pour la reconnaissance des métiers pénibles et le 1 er Mai; c'est une bonne chose.

La CGT vient de subir une série de reculs électoraux, notamment à la SNCF. Comment réagir ?

 Il faut relativiser. A la SNCF, on fait 37 %, 15 points devant le deuxième. Je connais des politiques et des syndicats qui signeraient pour un tel score ! Il n'y a rien d'alarmant. La CGT est confrontée, comme les autres, à une recomposition du salariat et du paysage syndical. Nous travaillons à nous y adapter. Le développement de nos implantations reste la grande priorité de ces prochaines années. Le conflit sur les retraites l'a montré : nous avions la bonne analyse, la bonne stratégie, la bonne capacité à travailler dans l'unité et une bonne image ; ce dont nous avons manqué, c'est de troupes organisées dans chaque entreprise.

 Des rumeurs ont circulé sur votre départ. Terminerez-vous votre mandat

(fin 2012) ?

 Je souhaite aller au bout de ce mandat et c'est d'abord dans la CGT que nous discuterons des suites.

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Une soirée de soutien pour L’Humanité au Cabaret Sauvage

14 Avril 2011, 22:08pm

Publié par PCF Villepinte

Médias - le 12 Avril 2011

 

Il y a un an, dans un Bataclan comble, des artistes s’étaient déjà mobilisés en soutien au journal l’Humanité. De l’avis de tous les participants, artistes et spectateurs, ce fut un moment intense en générosité et partage.
Le lundi 2 mai prochain, la générosité, le partage et le talent seront encore au rendez-vous pour un concert de soutien à l’Humanité au Cabaret Sauvage :

Le fameux violoniste de jazz Didier LOCKWOOD dans un duo inédit avec Tony GATLIF, le groupe reggae DANAKIL, qui vient de clôturer un Zénith torride, la nouvelle pasionaria de la chanson MELISSMELL, Serge TEYSSOT-GAY, qui a été l’emblématique guitariste de Noir Désir et qui a cofondé l’actuel trio Zone Libre, le groupe de chanson française LES YEUX D’LA TETE (a fait un tabac aux Francofolies 2010), le célèbre rappeur DISIZ LA PESTE devenu DISIZ PETER PUNK, la chanteuse engagée Agnès BIHL, le mythique groupe d’exilés chiliens QUILAPAYUN, le rappeur qui monte HK ( lequel entre autres, lira un extrait de Indignez-vous, le recueil de Stéphane HESSEL), le groupe de jazz PSYCHO BOP du saxophoniste antillais Rodolphe LAURETTA, THE SERGE GAINSBOURG EXPERIENCE en hommage aux 20 ans de la mort de l’artiste (Chanson de Prévert), le clarinettiste de jazz Sylvain KASSAP (extrait de sa superbe création : The World Is Too Small For Walls, sur des photos Alexandra Novosseloff qui montrent, à travers le monde, les murs séparant les humains - Murs de Berlin, entre Mexique et les Etats-Unis, Israël et Palestine…) et des invités SURPRISE.

Tous ces artistes se succèderont, ou se rejoindront, pour partager avec le public une soirée qui promet d’être exceptionnelle, avec des créations originales, des reprises inédites ou encore des improvisations, le tout placé sous le signe du soutien à l’Humanité.

Nous vous confirmerons votre inscription par retour de mail, il vous suffira ensuite, de vous présenter le 2 mai, à l’entrée du Cabaret Sauvage.

Pour commander par carte bleue votre bon de soutien cliquez sur le la ligne correspondante :

Bon de soutien à 20€

Bon de soutien à 25€

Bon de soutien à 30€


Pour réserver vos places par chèque remplissez le bulltin ci-dessous et renvoyez-le accompagné de votre règlement (chèque à l'ordre de l'Humanité) à l'Humanité:

Informat ions pr atiques 

Le Cabaret Sauvage - Parc de la Villette
Accès piéton par le 59 bd Mac Donald  75019 Paris M° Porte de Pantin ou Porte de la Villette 

Tarif : Le bon de soutien 20€, 25€ ou 30€.

Heure : 19h ouverture des portes – 19h30 début des festivités.

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Libye, Côte d'Ivoire, les illusions de la guerre

14 Avril 2011, 22:02pm

Publié par PCF Villepinte

 

 

L’édition d’avril de La lettre des Relations Internationales du PCF vient de sortir (télécharger). Nous en publions ici l’éditorial de Jacques Fath, responsable des Relations internationales du PCF.

Avec l’échec majeur des logiques de guerre en Irak et en Afghanistan, on pouvait penser que, fort de ces expériences dramatiques virant au fiasco stratégique, les autorités françaises choisiraient d’autres voies. Il n’en est rien.  

Lorsque Nicolas Sarkozy avait annoncé sa volonté de réinsérer la France dans sa « famille occidentale », on avait compris l’intention : adopter de façon décomplexée le modèle Bush militariste et néo-impérial. Il s’en est suivi la réintégration complète de la France dans l’organisation militaire de l’OTAN, le renforcement des troupes françaises en Afghanistan et l’installation d’une base dans le Golfe arabo-persique, en face de l’Iran. La France choisissait de s’insérer dans les objectifs et dans les zones de guerre américaines.

Avec ce ré-alignement pro-américain, les autorités françaises cherchaient à affirmer un rôle de puissance d’influence dans un monde de plus en plus complexe et contradictoire. La crispation sur la dissuasion nucléaire ne faisait que le confirmer.

 


14 avril 2011

 

Aujourd’hui, N. Sarkozy est dans l’impasse. Se placer dans le sillage de Washington pour faire la guerre en Afghanistan est une chose (déjà très problématique), mais être aux avant-postes militaires en Libye et en Côte d’Ivoire avec la prétention néo-coloniale d’imposer une issue par la force et par l’instrumentalisation de l’ONU, en est une autre. Par quel miracle la France réussirait-elle en Afrique ce que les États-Unis ne sont pas capables de faire au Moyen -Orient ? Les crises et les conflits d’aujourd’hui ont des causes multiples : économique, sociales, idéologiques, politiques… Ce ne sont pas des guerres à gagner.

Le monde arabe nous le rappelle : ce sont les exigences du développement, de l’égalité, de la justice sociale, de la démocratie auxquelles il faut répondre.

Ce qui est fondamentalement en jeu, c’est un nouvel ordre international impliquant la redéfinition des conditions de la résolution des conflits, de la coopération et de la sécurité internationales, l’affirmation d’un véritable multilatéralisme comme effort collectif de long terme. Le nouvel état du monde oblige à une transformation radicale dans la conception même des relations internationales.

 


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L'interview d'Europe 1 Soir 12/04/2011 - 18:30

13 Avril 2011, 22:23pm

Publié par PCF Villepinte

 

nellyrolandiriberry2.jpg"Des moyens supplémentaires en banlieue"

La maire de Villepinte a réagi après le meurtre du jeune Billal dans sa commune.

 

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communiqué de François Asensi, Député PCF de Sevran-Tremblay-Villepinte

13 Avril 2011, 06:15am

Publié par PCF Villepinte

Après le greenwashing, Nicolas Hulot invente le socialwashing

Le plan de communication a été dévoilé : l’animateur de TF1 Nicolas Hulot pourrait annoncer sa candidature à la présidentielle mercredi, et s’acheter une virginité sociale en le faisant dans la ville de Sevran, décriée à longueur de médias comme l’une des villes « les plus pauvres et endettées de France », « symbole de la banlieue ».

Nicolas Hulot pense t-il venir à Sevran comme il va à la rencontre des tribus indigènes dans son émission Ushuaia Nature ?

Les habitants de Sevran ne sont pas des animaux de foire. Les Sevranais sont des citoyens dignes qui travaillent dur pour gagner leur vie, dans une période de grave crise sociale. Sevran n’est pas un décor de cinéma où les personnalités médiatiques et politiques peuvent s’acheter une conscience sociale à peu de frais.

Stéphane Gatignon, élu maire communiste en 2008 par les Sevranais et qui a depuis un an rejoint l’aile droite d’Europe écologie, a accepté de se prêter à cette mise en scène médiatique en invitant l’animateur de la chaîne Bouygues. Une nouvelle fois, il instrumentalise la ville au service de ses ambitions personnelles. Les Français et les Sevranais attendent autre chose du débat pour la présidentielle de 2012 qu’une politique spectacle au contenu ambigu.

Après le « greenwashing » qui lui a permis de repeindre le capitalisme en vert à travers la Fondation Hulot et la marque Ushuaia, l’animateur de télévision tente le « socialwashing »afin de repeindre en rouge une vision de l’écologie qui n’a rien de sociale, mais tout de libérale.

 


12 avril 2011

Mais ce crochet par la ville populaire de Sevran ne suffira pas à donner un label de gauche à la vision libérale et droitière défendue par le candidat possible d’Europe écologie à la présidentielle.

L’écologie de marché défendue par l’ancien conseiller de Jacques Chirac reste un luxe réservé aux privilégiés. Pour les familles aux revenus modestes, nombreuses dans nos quartiers populaires, la consommation « verte » ou « bio » proposée par cette écologie de marché dans les magasins est aujourd’hui inaccessible.

Le capitalisme vert prôné par Nicolas Hulot, dont la fondation est financée par l’Oréal et Liliane Bettancourt, par Leclerc et le géant du nucléaire EDF, ne remet pas en cause la course aux profits qui conduit à l’exploitation sans limite des ressources naturelles.

Cette opération s’inscrit en outre dans une nouvelle tentative de recomposition de la vie politique autour d’un centre qui loin d’être neutre, s’est toujours positionné à droite, dans des politiques d’accompagnement du capitalisme libéral.

L’écologie inscrite dans la logique du capitalisme demeure un supplément d’âme incapable de préserver réellement notre planète et ses populations.

C’est sur ces questions fondamentales que les Français attendent des clarifications de la part du candidat Hulot. L’animateur de télévision dira t-il enfin mercredi à Sevran où il se situe sur l’échiquier politique, lui qui refuse de se dire de gauche, et qui affirmait encore en janvier que « la droite en a plus fait pour l’écologie que la gauche » ?

Qui ne dit mot consent, dit le proverbe, et les silences de Nicolas Hulot sur les principales contre-réformes portées par Nicolas Sarkozy sont édifiants.

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20.000 emplois bientôt supprimés dans l'aide à domicile

12 Avril 2011, 22:23pm

Publié par PCF Villepinte

Société - le 12 Avril 2011

 

Un appel à l'aide. C'est ce que viennent de lancé un collectif de seize fédérations d'associations d'aide à domicile aux pouvoirs publics. Ces professionnels qui interviennent auprès des familles en difficulté, des personnes âgées et handicapées, des malades, demandent la mise en place rapide d'un fonds d'urgence pour les aider à faire face à une situation financière "désespérée".

  • Des emplois supprimés, des familles en difficulté

Depuis fin 2009, le collectif tire la sonnette d'alarme sur ses difficultés dues à la crise et demande un fonds d'urgence de 100 millions d'euros. Il craint 20.000 suppressions d'emplois sur 2010 et 2011. De plus, la suppression de certaines exonérations de cotisations patronales depuis le début de l'année entraîne des coûts supplémentaires de 2% (aide aux personnes âgées et handicapées) à 15% (familles fragiles), selon le collectif. Beaucoup de services fonctionnent "à découvert permanent" à la banque, selon Emmanuel Verny, directeur général de l'UNA et risquent le dépôt de bilan.

Marie Alcantara, d'une association du Rhône, a cité l'exemple d'une famille aidée, dont la mère a une sclérose en plaques et le père est en prison. "Qui va emmener leur fille à l'école" si l'association ne peut plus s'en charger, s'est-elle interrogée?

  • Le fonds d'urgence se fait attendre

L'aide aux familles, financée à hauteur de 140 millions par la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf) et de 110 millions par les Conseils généraux, a besoin de 25 millions de plus, selon Jean-Laurent Clochard, secrétaire confédéral de la FNAAFP (aide aux familles). L'aide à domicile a déjà élaboré des réformes plus structurelles, en particulier pour rationaliser leur tarification.

Mais, "en attendant cette réforme, il faut tenir", avec un fonds d'urgence, a ajouté Emmanuel Verny. Selon lui, "l'argent existe et il est facilement mobilisable", via la Caisse des dépôts ou des crédits non consommés de la Cnaf.

La ministre des Solidarités Roselyne Bachelot avait évoqué en début d'année un fonds de 50 millions, prélevés sur les crédits de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA). Mais depuis, "il ne se passe rien", selon Jean-Marie Barbier, président de l'Association des paralysés de France.

  • A lire

Aide à domicile: "Le gouvernement nous met la tête sous l'eau"

par Emmanuel Verny,directeur général du réseau UNA (Union nationale de l’aide, des soins et des services à domicile).

"Depuis plusieurs années, on alerte les pouvoirs publics sur l’écart croissant entre nos coûts d’intervention et les prix auxquels on est payé pour les faire. Chaque année, nous avons plus de personnes à prendre en charge. D’autre part, on est dans une logique de professionnalisation : en dix ans, le pourcentage de salariés qualifiés du secteur est passé de 10 % à 30 %. Forcément, cela fait augmenter les coûts. En 2009, on a averti qu’on allait dans le mur si rien n’était fait. Il y a eu une concertation, des groupes de travail, qui ne débouchent sur rien". Lire la suite...

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Côte d'Ivoire : retour sur quatre mois de crise

12 Avril 2011, 22:20pm

Publié par PCF Villepinte

Monde - le 12 Avril 2011
 

Depuis l'élection présidentielle du 31 octobre dernier jusqu'à l'arrestation de Laurent Gbagbo, retour sur quatre mois de crise en Côte d'Ivoire avec les reportages de nos envoyés spéciaux, les analyses, les entretiens parus dans l'Humanité.

 

  • 28 octobre 2010. Reportage de notre envoyée spéciale à quelques jours du scrutin. À quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle ivoirienne, prévu dimanche, les accrochages entre militants sont restés marginaux, dans une campagne plutôt apaisée. Les Ivoiriens sont impatients de tourner la page d’une longue crise politico-militaire, avec ce scrutin maintes fois repoussé depuis cinq ans. À chaque carrefour de la capitale économique, Abidjan, de gigantesques panneaux vantent les mérites des candidats. Ils sont quatorze en lice, mais le match se joue entre les trois hommes qui dominent la scène politique ivoirienne depuis la mort de Félix Houphouët-Boigny, en 1993. --> Lire la suite
  • 4 novembre 2010. Reportage à Abidjan au lendemain du premier tour de l'élection présidentielle. Les Ivoiriens devront bien retourner aux urnes le 28 novembre prochain. Après une longue attente, le scénario d’un second tour opposant le président sortant, Laurent Gbagbo (Front populaire ivoirien, FPI), à l’ancien premier ministre d’Houphouët-Boigny, Alassane Dramane Ouattara (Rassemblement des républicains, RDR), s’est confirmé. La Commission électorale indépendante a commencé à rendre publiques des tendances par région. Celles-ci dessinent la géographie électorale d’un pays qui porte encore les stigmates de la crise politico-militaire qui l’a longtemps coupé en deux. --> Lire le suite
  • 3 décembre 2010. Alassane Ouattara proclamé vainqueur des élections. Après une longue attente de quatre jours, le président de la commission électorale indépendante en Côte d’Ivoire a fini par annoncer les résultats du second tour de la présidentielle hier soir : Alassane Ouattara a été donné vainqueur avec 54,1 % des voix. Son adversaire, le président sortant Laurent Gbagbo, a recueilli 45,9 % des suffrages lors de ce second tour. Les deux camps n’en ont probablement pas fini. Ils ne fourbissent pas que des arguments juridiques ou diplomatiques ; malgré un retour à la vie normale avant le couvre-feu des altercations, puis des incidents armés ont éclaté dans les quartiers, faisant craindre le pire, surtout à l’heure où le gagnant est proclamé. --> Lire la suite

  • 4 décembre 2010. Le Conseil constitutionnel proclame la victoire de Laurent Gbagbo. La plus grande confusion règne en Côte d’Ivoire, où le Conseil constitutionnel a proclamé hier soir la victoire du président sortant, Laurent Gbagbo, avec 51 % des voix. Le verdict vaut invalidation des résultats provisoires donnés la veille par le président de la Commission électorale indépendante (CEI), qui avait déclaré l’opposant Alassane Ouattara vainqueur avec 54,1 % des voix, contre 49,9 % à Laurent Gbagbo. --> Lire la suite
  • 7 décembre 2010. Le pays entre dans une crise postélectotale. Reportage dans les quartiers populaires d’Abidjan. Le temps de la violence ? C’est l’impression donnée, de l’étranger, par une Côte d’Ivoire qui semble au bord du précipice. Pour le moment cependant, les exactions restent limitées, même si elles menacent d’aller crescendo, sur un modèle connu dans ce pays, du passage d’une violence ordinaire à des troubles socioethniques, dégénérant en affrontements armés, comme en 2002. Une épaisse fumée noire de pneus brûlés s’élève, périodiquement, au-dessus des communes de Koumassi, Treichville et Abobo, dessinant au-dessus de la ville les points d’ébullition de la révolte. --> Lire la suite
  • 17 décembre 2010. Entretien avec le chanteur, Tiken Jah Fakoly. "En tant qu’Africains, nous sommes déçus. Nous espérions que le processus de démocratisation du continent allait continuer, cette situation est une tache noire. Pourtant la Côte d’Ivoire aurait pu devenir un exemple pour toute l’Afrique." --> Lire la suite

  • 29 décembre 2010. Appel d’intellectuels africains contre une intervention militaire. "Profondément convaincus qu'une intervention militaire en Côte d'Ivoire serait de nature à aggraver une situation qui est suffisamment tragique, et plongera à coup sûr le pays et la sous- région dans la tourmente, les signataires de la présente lettre ouverte en appellent aux opinions publiques de toutes les nations et aux gouvernements de tous les pays épris de démocratie, de paix et de liberté, afin d'enrayer la menace de guerre qui plane sur ce pays" (...) --> Lire la suite
  • 25 janvier 2011. Le choix de la force pour installer au pouvoir Ouattara en conflit avec Gbagbo ? La tentation du recours à la force se précise en Côte d’Ivoire. La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a demandé hier au Conseil de sécurité des Nations unies d’autoriser le recours à l’option militaire pour déloger le chef d’État ivoirien sortant, des locaux de la présidence. --> Lire la suite
  • 1 mars 2011. Abidjan bascule dans la violence. Trois mois après un scrutin présidentiel censé clore une décennie de crise politico-militaire, la Côte d’Ivoire menace de basculer dans la guerre civile. Depuis plus d’une semaine, le quartier d’Abobo, fief d’Alassane Ouattara, dans le nord d’Abidjan, est déchiré par de violents affrontements entre forces de sécurité (FDS) restées fidèles à Laurent Gbagbo et insurgés pro-Ouattara. --> Lire la suite

  • 8 mars 2011. Scènes de guerre en Côte d’Ivoire. "Les tueries sont quotidiennes. Nous avons peur. Nous avons le sentiment d’être pris en otages. " Ce cri d’alarme est celui d’un habitant d’Abidjan, alors que la crise postélectorale en Côte d’Ivoire menace de se muer en guerre civile. Dans l’ouest du pays, de violents combats ont opposé, ces derniers jours, les forces de sécurité (FDS), restées loyales à Laurent Gbagbo, appuyées par des miliciens, aux ex-rebelles des Forces nouvelles (FN), alliés d’Alassane Ouattara. --> Lire la suite
  • 31 mars 2011. Entretien avec Solange Koné, figure incontournable de la société civile ivoirienne. "Depuis quatre mois, les Ivoiriens souffrent. D’une manière ou d’une autre, il faut que cela finisse. Je ne souhaite ni la guerre, ni les tueries de masse qu’elle implique, bien sûr. Les deux forces en présence se regardent en chien de faïence depuis déjà trop longtemps. Si l’une de ces forces pense qu’elle peut avancer et mettre un terme à la souffrance des populations, pourquoi pas…" --> Lire la suite
  • 4 avril 2011. Crimes de guerre dans l'Ouest ivoirien. Laurent Gbagbo concédait naguère avoir été élu, en 2000, dans des conditions « calamiteuses ». Alassane Ouattara portera, lui, le poids des graves accusations de crimes de guerre et de massacres de civils dont ses troupes se seraient rendues coupables ces derniers jours dans l'ouest ivoirien. --> Lire la suite
  • 5 avril 2011. Reportage au Liberia avec les réfugiés ivoiriens qui fuient les massacres. Ils arrivent par centaines, traversant sans relâche la rivière qui sépare la Côte d’Ivoire du sol libérien. Le petit poste frontière de Tempo, au nordest du Liberia, est devenu ces dernières semaines un des principaux points de passage des réfugiés ivoiriens. Sur la berge, la plupart des nouveaux arrivants ont fui Duékoué, ville conquise le 29 mars par les Forces républicaines d’Alassane Ouattara. --> Lire la suite

  • 6 avril 2011. Abidjan, dans le viseur de l'armée française. Nicolas Sarkozy se prend-il pour le nouveau gendarme du monde ? Il faut croire que les fronts afghan et libyen ne suffisaient plus à l’hôte de l’Élysée, pris, depuis ses déboires tunisien et égyptien, d’un inquiétant activisme militaire. Pour la seconde fois en deux semaines, la France est entrée en guerre. Lundi soir, arguant d’une demande onusienne et de « l’urgence » de protéger les populations civiles, des hélicoptères de la force française « Licorne » ont pris part, avec des engins de la mission des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci), au bombardement de plusieurs sites stratégiques à Abidjan. --> Lire la suite
  • 11 avril 2011. Laurent Gbagbo arrêté à Abidjan. Le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo a été arrêté lundi à l'issue d'une offensive généralisée des forces de son rival Alassane Ouattara, appuyées par les moyens aériens et blindés des forces françaises et de la mission des Nations Unies (Onuci). --> Lire la suite

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Histoire de gros con.Merci Guy.

12 Avril 2011, 17:59pm

Publié par PCF Villepinte

L'insupportable banalisLEMONDE Par Sophia Aram, Humoriste chroniqueuse sur France Inter

L'insupportable banalisation médiatique du Front national

 Je ne sais pas si c'est dû à mon manque d'expérience de chroniqueuse sur la matinale de France Inter, mais je ne m'étais pas rendu compte que la ligne de démarcation séparant les bonnes et les mauvaises manières d'aborder le Front national (FN) avait bougé. Sérieusement bougé.

Mon boulot n'étant pas de rendre compte de ces glissements successifs mais plutôt de faire rire ou sourire les auditeurs d'Inter au moment où ils terminent de se brosser les dents, je ne mesurais pas mon ignorance avant de poser une babouche sur le terrain miné de l'extrême droite. Une babouche que je repris dans la figure avec une violence qui incite à la réflexion.

C'est donc à la suite d'une chronique que j'avais consacrée à Jean-Marie Le Pen que j'allais, pour la première fois, mesurer l'ampleur de ce phénomène. Pour Guy Carlier, chroniqueur à Europe 1, ma chronique était celle d'"une conne" d'une"vulgarité médiocre et pitoyable" et surtout j'étais coupable de "faire gagner 2 points au FN ". Pour le site de Marianne, je n'avais "pas la chance d'avoir de talent", préférant "l'attaque frontale convenue". Enfin, pour Le Figaro, j'étais "une tigresse"n'hésitant pas à "tirer sur l'ambulance" (Le Pen !), coupable de vouloir "faire gagner 12 % au FN".

Mais qu'avais-je donc pu faire pour mériter une telle acrimonie de la part d'une coalition aussi hétéroclite qu'efficace ? J'avais osé proposer à M. Le Pen "de faire la paix avec tous ceux qui avaient subi ses invectives et ses sarcasmes pendant des années et ce, avant que les vers et les pissenlits ne terminent le travail que le temps avait visiblement bien avancé." Ensuite, je l'ai attaqué sur l'héritage qu'il allait laisser sur terre en lui expliquant qu'il n'était finalement "qu'un thermomètre planté dans le derrière des Français pour mesurer leur degré de xénophobie".

Me voilà donc coupable de manquer de courtoisie à l'égard d'un homme qui... Qui quoi ? Qui aurait toujours pris soin de mesurer ses coups, que ce soit devant un micro ou dans la Villa des roses, à Alger ? C'est là que je dois promettre d'être sage ? A la limite je veux bien essayer de gagner en élégance, mais il y a des jours où elle vient à manquer.

La violence des réactions suscitées par cette chronique m'a laissé penser que je venais de commettre un crime largement plus important que celui de ne pas être drôle à leurs yeux. L'article de Marianne2.fr me permit également, grâce à l'évident manque de bonne volonté de son modérateur, de découvrir un échantillon des commentaires haineux que je pouvais susciter en éborgnant le leader frontiste.

Quant à la thèse de Guy Carlier et du Figaro selon laquelle je serais coupable de faire gagner des points au Front national, en toute logique, elle ne s'imposa pas auprès des commentateurs politiques comme une explication plausible de la montée de l'extrême droite en France.

Mais, pour élargir le débat au-dessus des motivations concurrentielles d'un chroniqueur sur le tard, d'un site en proie aux glissements de terrain et d'un journal soucieux de déculpabiliser une partie de son lectorat, j'aimerais aborder un argument qui m'a été opposé après la chronique que j'ai consacrée aux sympathisants frontistes, le 23 mars.

Après y avoir rappelé le discours ambiant sur la nécessité de ne pas stigmatiser une partie des Français votant FN, en évitant de les traiter de "gros cons" par exemple, je diffusais un extrait de propos tenus par un sympathisant frontiste qui me conduisait à penser que, même si je n'avais pas le droit de dire qu'il s'agissait"d'un gros con", c'était quand même pas mal imité.

Cette fois-ci, je venais, sans le savoir, de me rendre coupable d'un manque de compassion à l'égard des électeurs frontistes. L'heure n'est donc plus à l'"antiracisme autoproclamé", mais à la compassion envers "des Français de souche victimes d'une politique migratoire incontrôlée et à qui, comble de l'horreur, les commissaires du politiquement correct interdisent de mettre des mots sur leurs souffrances" ? Si je ne suis pas radicalement hostile à cette soudaine bienveillance, elle n'est pas sans risque puisqu'elle débouche sur deux principes contribuant à faire bouger les lignes : l'interdiction de dire trop fort ce que, selon moi, ils n'ont jamais cessé d'être ; répondre aux questions qu'ils posent mais en acceptant leur manière de la poser, ce qui n'est pas sans conséquence.

Ces nouveaux apôtres, qu'ils s'appellent Philippe BilgerPhilippe CohenRobert MénardElisabeth Lévy et j'en passe, nous imposent leur soudaine lucidité et nous enjoignent d'arrêter de diaboliser ces victimes qui se tournent vers un parti censé"poser les bonnes questions, même s'il n'apporte pas toujours les bonnes réponses". Le risque c'est que, si vous prenez goût à poser les questions de la souffrance ou de la misère sociale à travers le prisme de la couleur de peau, de la culture ou la religion, alors vous allez adorer les solutions que sont le repli identitaire et la préférence nationale.

Du coup, j'ai beau écouter les trémolos dans la voix de Guy Carlier, rien n'y fait. J'ai toujours du mal à faire la différence entre un gros con et quelqu'un qui penserait que tous ces malheurs sont dus à la présence d'étrangers en France.

Voilà l'unique message de ma chronique du 23 mars. Je n'ai dit que ça. La rapidité avec laquelle certains se sont sentis concernés ne regarde qu'eux. Mais les lignes ont bougé et, sans le savoir, je venais de les franchir. Cette fois, Guy Carlier me traita de "petite conne", coupable de vouloir "faire le buzz pour remplir (m)es salles de spectacle". Mais, de manière plus inattendue, au milieu des insultes, il sortit sa traditionnelle pompe à mélo pour lire les messages des victimes de l'immigration. Il avait la sincérité des repentis de l'antiracisme qui ont enfin l'honnêteté de s'avouer troublés par tous ces témoignages. Son trouble était tel qu'à un moment j'ai eu peur qu'il n'abandonne la douche pour le Kärcher.

Sous la plume légère de Philippe Bilger, le site de Marianne en remet une louche, usant d'une violence à mon endroit qui interroge sur les arrière-pensées de ce magistrat soudainement spécialiste de l'humour radiophonique. On pourrait se demander ce que vient faire dans les colonnes de Marianne2.fr celui qui appelle à intégrer le Front national au sein de l'UMP ? Pas grand-chose si l'on oublie qu'au moment où son rédacteur en chef, Philippe Cohen, est contraint de s'expliquer devant sa rédaction pour son traitement étonnamment neutre du Front national, le site me consacre trois articles pour m'apprendre à éviter les attaques frontales à l'égard de Marine, Jean-Marie Le Pen et de leurs électeurs.

Il y a toujours eu un grand nombre de personnes favorables à la préférence nationale. Mais ce qui a changé, c'est qu'ils ont dans les médias des défenseurs à la fois organisés et actifs pour leur expliquer qu'il est tout à fait normal en ces temps de crise où la peur de l'autre devient la règle de penser que ces Français "d'origine musulmane" finissent quand même par poser pas mal de problèmes.

Quand l'origine et la couleur de peau deviennent les critères pour comprendre le monde, j'ai tendance à me raidir. C'est peut-être parce que je suis viscéralement attachée aux valeurs républicaines et laïques, ce qui, compte tenu de mes origines, doit les surprendre.

Sophia Aram, Humoriste chroniqueuse sur France Inter

 


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