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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

Contre la réforme

10 Février 2023, 07:42am

Publié par PCF Villepinte

Les syndicats voient encore plus grand

En appelant les salariés à se mobiliser ce samedi 11 février, les organisations syndicales et de jeunesse, unanimes contre le projet du gouvernement, veulent élargir le périmètre des cortèges au-delà des habitués. Elles envisagent toujours l’arme de la grève.

Publié le

Vendredi 10 Février 2023

Cyprien Boganda

Manifestation contre la réforme des retraites à Strasbourg, le 7 février 2023.

©FREDERICK FLORIN / AFP

Le calendrier sort de l’ordinaire: ce samedi,­ les salariés sont appelés à se mobiliser partout en France. «Avec près de 2 millions de manifestants, ce 7 février a confirmé, s’il était encore nécessaire, la très forte détermination à refuser le projet de réforme des retraites présenté par le gouvernement», écrivaient, mardi, les 13 organisations syndicales dans un communiqué.

 «Lintersyndicale appelle toute la population à manifester encore plus massivement, le samedi 11 février, sur lensemble du territoire.»

Ce n’est pas la première fois que des syndicats organisent des journées de mobilisation le week-end – c’était le cas en octobre 2010, par exemple, lors de la bataille contre une autre réforme des retraites, défendue alors par François Fillon.

Mais, globalement, les initiatives de ce type restent rares. L’objectif affiché par les syndicats est très clair: ils veulent renforcer la mobilisation en l’élargissant, en permettant à des gens qui hésitent à descendre dans la rue pendant la semaine de rentrer dans la bataille. «Il y aura beaucoup de personnes samedi qui n’étaient pas là mardi», pronostiquait ainsi, mercredi, Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, sur LCI.

«Nous voulons nous adresser à tous ceux qui ont du mal à se mobiliser pendant la semaine, complète Céline Verzeletti, secrétaire confédérale à la CGT. Je pense notamment à tous ces salariés isolés, dans des secteurs dépourvus d’implantation syndicale, mais aussi aux travailleurs sous contrat précaire, qui hésitent à faire grève car ils craignent de ne pas être renouvelés. Nous espérons enfin que la manifestation sera plus familiale.» Personne ne se risque à avancer des chiffres de mobilisation, mais il est probable que les cortèges voient apparaître de nouvelles têtes, comme en témoignent ces salariés rencontrés par l’Humanité.

«Faire la démonstration du soutien de lopinion»

Sur le terrain, les syndicalistes battent la campagne pour rallier le plus de monde possible. «Nous avons organisé beaucoup de tractages, devant les cantines administratives dAmiens et sur la zone industrielle, à la porte des sociétés, raconte Kévin Crépin, secrétaire général de l’UD CGT de la Somme. Nous avons rencontré des gens pris à la gorge par l’inflation et le tassement du pouvoir d’achat, qui n’avaient pas fait grève jusque-là mais qui comptent bien venir samedi.»

 «En diversifiant le profil des manifestants, le but des syndicats est de faire la démonstration “physique” du soutien de l’opinion publique, analyse l’historien spécialiste des mouvements sociaux Stéphane Sirot. L’hostilité à la réforme est telle qu’un retournement brusque de l’opinion me paraît très improbable. »

De fait, l’opposition au texte défendu par Élisabeth Borne atteint des niveaux inédits, par-delà les traditionnels clivages de classe ou de tranches d’âge. Un sondage Elabe publié ce mercredi 8 février le confirme encore, malgré un léger tassement: la réforme est toujours rejetée par 75% des ouvriers et employés; 76% des professions intermédiaires; 63% des cadres, etc. 

«Globalement, le gouvernement a perdu la bataille de lopinion, affirme Dominique Corona, secrétaire général adjoint de l’Unsa. Tout le monde a bien compris qu’avec cette réforme, il en prenait pour deux ans ferme. C’est encore plus difficile à accepter quand on sait qu’il n’y a aucune urgence à réformer, contrairement à ce que veut nous faire croire l’exécutif.»

Ce n’est pas un hasard si, dans ce contexte, ce dernier durcit le ton, quitte à s’embourber dans la caricature. «Nayons pas peur de le dire: en matière de retraites, mesdames et messieurs les députés, cest la réforme ou la faillite!» lançait le ministre Gabriel Attal à l’Assemblée nationale, au début des débats.

Usé jusqu’à la corde et inaudible pour une large partie de la population, cet argumentaire apocalyptique traduit la fébrilité du pouvoir au moins autant que sa détermination. Poussés dans leurs retranchements par des députés LR moins conciliants que prévu, les macronistes continuent de lâcher du lest sur le texte pour tenter d’arracher le soutien de la droite. Dans le même temps, ils espèrent à chaque journée de mobilisation que les défilés marqueront le pas.

Par définition, la manifestation de samedi pèsera moins sur l’activité économique qu’une journée en semaine, puisque les débrayages seront beaucoup moins nombreux. Cependant, il n’est pas question, pour les confédérations syndicales, de renoncer à l’arme de la grève, comme elles ne cessent de le répéter.

 «Sil faut passer par des blocages, nous naurons aucun doute, il faudra y aller!» martèle Dominique Corona. «Les salariés sont lucides, ils savent quil va falloir en faire beaucoup plus pour faire céder le gouvernement et le président de la République, soulignait de son côté Philippe Martinez, sur BFM, le 7 février. Cela passe par des grèves et certainement par des grèves reconductibles.»

 

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