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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

combat féministe

1 Février 2023, 11:23am

Publié par PCF Villepinte

Le retour du gros bâton

L'Humanité Mercredi 1 Février 2023

 

 

Aussi ancien que le combat féministe est la promesse du «backlash», cest-à-dire du retour de bâton, de la régression massive qui succède à la victoire modeste, de la revanche machiste. Cependant, peut-être jamais autant que depuis l’avalanche #MeToo, une petite musique se fait entendre: «Attention à ne pas aller trop loin les filles, vous risquez de lasser l’opinion et de remettre le virilisme à la mode.»

On rappellera dabord que ce virilisme na jamais disparu, quil se matérialise dans le sexisme ordinaire ou dans des violences graves. Penser que quelques beaufs dextrême droite au nietzschéisme mal digéré vont réveiller sur YouTube le masculinisme et façonner un renouveau du mâle alpha, c’est s’illusionner sur sa prétendue disparition.

La vérité est qu’il est encore bien là, inaltérable et dominateur. Des statistiques du viol au marché de l’emploi, en passant par les habitudes stéréotypées, les faits sont beaucoup plus têtus que les lois, et la domination masculine demeure.

On pourra la prétendre moins arrogante, moins fondée dans les discours théoriques, elle n’en reste pas moins la réalité pratique des vraies vies vécues par les femmes, le deuxième sexe. Car, ne nous trompons pas, le combat féministe actuel n’est pas une coquetterie de petites filles gâtées par quelques décennies de progrès juridiques.

En dépit de l’égalité des droits, si récemment et si durement acquise, la réalité d’une vie de femme continue à être une expérience d’une violence inacceptable même en France. Une violence d’autant plus inacceptable que nous ne sommes plus, au sens de la loi, le deuxième sexe.

Il était d’une certaine façon plus facile d’être Christine de Pisan, Mary Wollstonecraft, Simone de Beauvoir ou Gisèle Halimi. Leurs combats respectifs étaient limpides et dirigés contre l’injustice basée sur des textes. Celle-ci n’existant plus, il ne reste que la vérité crue des comportements humains et d’une société masculine qui nous tolère toujours à reculons.

Dans ce contexte, alors qu’on compte chaque jour les féminicides, nous refusons de calculer, de tempérer, de concéder un peu de répit au patriarcat. On ne fait pas de compromis avec ce qui nous agresse, nous viole et nous tue. Peu importe les insultes de nos bourreaux («folles», «hystériques», etc.), notre combat est légitime.

On qualifie toujours volontiers les femmes doutrancières dès quelles sortent de leurs monopoles (enfants, soins, éducation, etc.). Nous n’utilisons ni balle dans la nuque ni fosse commune. Notre combat pacifiste cessera d’être légitime uniquement le jour où cessera l’oppression de la femme par l’homme. C’est un horizon lointain et hypothétique, qui semble reculer en même temps que l’on avance. Il recule un peu à la naissance d’un petit garçon, mais il avance beaucoup si sa mère est féministe.

 

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