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7 Juin 2021, 12:25pm

Publié par PCF Villepinte

Lundi 7 Juin 2021

L'Humanité Cyprien Caddeo

Depuis le Lot, Emmanuel Macron a assuré vouloir reprendre le train intensif des réformes avant la fin de son mandat. Parmi elles, les retraites.

Emmanuel Macron est passé maître dans l’art d’annoncer les annonces, et son «tour de France» estival n’échappe pas à la règle. Le président de la République s’est encore livré à cet exercice, lors d’un déplacement à Martel, dans le Lot, le 4 juin. À la presse, il a promis que la dernière année de son quinquennat sera  «une année utile», durant laquelle il aura «des décisions difficiles» à prendre et où il ne sera pas question de «lever le crayon»: «Je ne peux pas gérer l’été en pente douce.» Comprendre: le chef de l’État réenfile son costume de grand réfor­mateur et «modernisateur» de la France, sur la base duquel il a été élu en 2017.

Les retraites : «la mère de toutes les réformes»

Et parmi les projets présidentiels, demeure toujours «la mère de toutes les réformes», selon les propres mots du chef de l’État: les retraites. Si rien de concret na été avancé, le chef de l’État a cependant rouvert la porte à une nouvelle loi sur la question, dans une formule revisitée. «Je ne pense pas que la réforme qui était initialement envisagée puisse être reprise en l’état», a-t-il précisé. «Elle était très ambitieuse, extrêmement complexe et, du coup, porteuse d’inquiétude», a-t-il poursuivi, renvoyant donc les manifestations d’opposants à la réforme, qui ont parfois réuni jusqu’à 1,8 million de personnes (selon la CGT) dans tout le pays, à un simple problème d’affect et de pédagogie.

Faut-il comprendre que le système à points est enterré? Quon sachemine vers un projet plus classique (et moins «complexe») de recul de l’âge légal de départ à la retraite? Que les petites pensions seront revalorisées en contrepartie, comme le suggérait récemment un rapport parlementaire? «Rien nest exclu», se contente pour l’instant de répondre le chef de l’État.

De fait, reprendre le texte là où il avait stoppé son chemin législatif, en mars 2020, du fait de l’irruption du Covid-19, n’a pas grand sens. Passé en force à l’Assemblée nationale par un recours à l’article 49-3, le projet de loi n’avait jamais eu le temps d’être examiné au Sénat. Quant à la conférence de financement qui devait réfléchir à une alternative au controversé «âge pivot», elle est de toute façon caduque. Elle devait se terminer fin avril 2020, mais avait été interrompue en cours de travaux par le confinement.

Pour autant, et malgré le risque de redé­clencher un vaste mouvement social en parallèle de la campagne présidentielle, le président ne renonce pas au sujet explosif des retraites. Certains dans son camp poussent plus que d’autres à ce qu’une réforme soit mise en œuvre. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, juge la réforme des retraites toujours «prioritaire», tandis que François Bayrou, haut commissaire au plan et président du Modem, l’estime «inéluctable»

À cela s’ajoute le noyau dur de l’électorat macroniste, qui souhaite la réforme. En remettant le sujet sur la table, tout en faisant mine de ne rien avoir décidé, Emmanuel Macron est de toute façon déjà en campagne pour sa réélection, tout en assurant qu’il «est trop tôt» pour se prononcer officiellement sur sa candidature. Le président mise – sans doute un peu vite d’ailleurs, compte tenu des incertitudes persistantes sur les variants – sur une amélioration continue de la situation sanitaire, pour remettre en œuvre un agenda accéléré de réformes.

Un rapport sur le futur économique de la France, copiloté par Olivier Blanchard et Jean Tirole, devrait d’ailleurs alimenter cet agenda, avec en ligne de mire la relance et l’endettement.

Stratégiquement, Emmanuel Macron a tout intérêt à caler quelques réformes avant l’échéance de son bail élyséen. L’immobilisme et le conservatisme sont incompatibles avec ce que veut vendre la Macronie à ses électeurs.

Après une année dédiée à la fois à la gestion de crise pandémique et à un méchant coup de barre à droite sur le sécu­ritaire (lois sur les «séparatismes» et la «sécurité globale»), le président de la République doit donner à nouveau la sensation de se mettre en mouvement. Après tout, cest avec cette promesse d’être perpétuellement «En marche» quil a été en partie élu.

réforme des retraites

 

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