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Malgré un plan d’urgence à 110 milliards, le SAV de Macron patine

16 Avril 2020, 10:18am

Publié par PCF Villepinte

 

Olivier Véran, Bruno Le Maire, Édouard Philippe et Gérald Darmanin, le 15 avril, à l'issue du conseil des ministres (Photo : Michel Euler/Reuters)

L'Humanité Jeudi, 16 Avril, 2020

Malgré un plan d’urgence à 110 milliards, le SAV de Macron patine

Cyprien Caddeo

Après l’allocution présidentielle du 13 avril, les ministres ont eu à charge de détailler les mesures accompagnant le futur déconfinement, avec plus ou moins de clarté.

Le cap est fixé, l’engagement pris devant plus de 35 millions de Français devant leurs postes: la France entamera «progressivement» son déconfinement à partir du lundi 11 mai. Reste une tâche ingrate, un boulot de ministre en somme: préciser les contours des annonces dun chef de l’État ayant été, comme à son habitude, avare en détails lors de son allocution du 13 avril.

Donner plus de visibilité à l’action de l’exécutif, c’était l’objectif d’Édouard Philippe qui a annoncé, mercredi, à l’issue du Conseil des ministres et dans le cadre du second projet de loi de finances rectificative (PLFR) un grand plan d’urgence à hauteur de 110 milliards d’euros. «Ce plan devra être prolongé une fois la crise sanitaire maîtrisée, a précisé le premier ministre. Aujourd’hui, l’objectif est de sauvegarder, demain ce sera de relancer.»

Une «aide exceptionnelle de solidarité» pour 4 millions de foyers

Parmi les autres annonces, l’État prévoit également une prime défiscalisée allant jusqu’à 1000 euros pour les agents de la fonction publique en première ligne dans la crise, et des dispositions particulières (jusqu’à 1500 euros de prime) pour les personnels soignants les plus exposés. Quatre millions de foyers devraient aussi bénéficier dune «aide exceptionnelle de solidarité» (voir page suivante). Pour les entreprises de taille intermédiaire (ETI) les plus fragilisées par l’épidémie, le fonds de développement économique qui leur est dédié est porté de 75 millions, en temps normal, à un milliard d’euros, a également dévoilé le ministre de l’Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin. Enfin, une enveloppe de 240 millions d’euros d’aides est allouée à la Nouvelle-Calédonie, qui accuse un abyssal manque de moyens matériels et de trésorerie pour faire face à la crise.

Masques, déconfinement progressif… de nombreuses questions sans réponse

Si ces annonces fortes sont relativement limpides, le gouvernement a beaucoup plus de difficultés à répondre sur d’autres volets, pourtant essentiels pour que la date du 11 mai décidée par Emmanuel Macron se concrétise en actes. Au rang des interrogations, les masques «grand public»: les Français auront-ils tous à en porter obligatoirement lorsquils sortiront? Ou encore: le chef de l’État ayant suggéré que les personnes âgées devraient rester confinées au-delà du 11 mai, comment cela se traduira-t-il dans le décret encadrant le confinement? Olivier Véran se contente pour le moment de botter en touche. «Le président de la République nous a donnés quinze jours pour que le gouvernement fasse des propositions pour lever progressivement le confinement au 11 mai. Laissez-nous le temps de planifier», a plaidé le ministre de la Santé et des Solidarités.

Une déclaration qui va dans le sens des tentatives de certains de ses homologues qui, au moment de faire le traditionnel service après-vente du discours présidentiel, ont surtout cherché à temporiser le discours du président. «Le confinement, on nest pas totalement sûrs quil soit fini le 11 mai», a préféré prévenir Gérald Darmanin, rejoint par le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner: «Cest un objectif, pas une certitude.»

Crèches, écoles, collèges et lycées… des parents toujours perdus

Même flou artistique du côté du ministère de l’Éducation nationale. Interrogé, mardi soir, sur France 2, sur les conditions dans lesquelles les crèches, écoles, collèges et lycées rouvriront au 11 mai, le ministre Jean-Michel Blanquer déclarait que «l’école ne sera pas obligatoire au 11 mai, le retour sera progressif» avant de rétropédaler le lendemain: «L’école est obligatoire, la loi le dit.» Et a eu cette phrase lunaire: «On se donne deux semaines à partir daujourdhui pour définir ce que lon met derrière lexpression dun retour progressif» à l’école. Seule certitude: les vacances commenceront bien le 4 juillet. Pas sûr que les parents délèves y voient beaucoup plus clair.

La date du 11 mai crée donc davantage d’interrogations qu’elle n’en résout. A-t-elle été décidée avec précipitation, pour que les ministères aient à ce point l’air d’être pris au dépourvu? Cest en tout cas limpression que cela donne, et ce n’est pas bon signe pour un gouvernement auquel les Français reprochent déjà son impréparation et ses multiples changements d’avis et de doctrine.

 

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