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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

Réforme ferroviaire. Les cheminots fondent l’acte II de la riposte

30 Mai 2019, 07:10am

Publié par PCF Villepinte

Mercredi, 29 Mai, 2019

L’Humanité Marion d'Allard

 

Le 8 juin 2018, les cheminots en grève envahissent la gare de Lyon Part-Dieu contre la réforme du pacte ferroviaire. Nicolas Liponne/NurPhoto/AFP

Près d’un an après le vote du pacte ferroviaire, les syndicats dénoncent ses conséquences et renouent avec l’unité d’action en mobilisant les cheminots le 4 juin.

Les cheminots ont fait le bilan et il est alarmant. D’une seule voix, les syndicats appellent à nouveau leurs troupes à la mobilisation le 4 juin contre l’application d’une réforme qu’ils ont combattue, dans l’unité et pendant plus de trois mois, il y a tout juste un an. «C’est l’acte II», une «nouvelle étape», c’est «bien plus qu’un coup de semonce», ont indiqué hier face à la presse les représentants des quatre organisations représentatives à la SNCF (CGT, SUD, Unsa et CFDT). «Ce que nous suspections (…) est désormais en train de se réaliser, dans toute la violence sociale que cela représente pour les cheminots et les usagers», a déclaré Laurent Brun, secrétaire général de la CGT cheminots, dénonçant, à plusieurs reprises, «l’ambiance détestable» qui règne dans l’entreprise.

«Ce sont les salariés qui paient la facture»

Alors que le pacte ferroviaire imposé par l’exécutif à coups d’ordonnances consacre l’ouverture à la concurrence, la transformation juridique de l’entreprise publique en sociétés anonymes à multiples filiales et l’abandon du recrutement des cheminots au statut, «ce sont les salariés qui paient la facture. On nous avait promis un pacte social et une convention collective de haut niveau, mais rien n’a avancé. Rien», s’est indigné Erik Meyer, secrétaire fédéral SUD rail.

Face à un patronat qui «fait blocage» sur la négociation de branche, face à une direction qui laisse au point mort les négociations sur l’accord d’entreprise et face à un gouvernement qui ne respecte ni ses engagements financiers, ni ses promesses de concertation sociale préalable à la publication des décrets d’application de la réforme, les cheminots tirent la sonnette d’alarme. «La manifestation du 4 juin est déjà un succès, 9000 cheminots se sont inscrits dans le mouvement pour la seule CGT», a insisté Laurent Brun.

 Des cheminots «laissés pour compte et qui éprouvent un très fort sentiment de casse de leur outil de travail et de destruction programmée du service public ferroviaire», a enchaîné Didier Aubert, secrétaire général de la CFDT cheminots. Et le responsable syndical va même plus loin. «Nous avons à la SNCF les mêmes ingrédients en termes de risques psychosociaux qu’à France Télécom à l’époque de la vague de suicides.» Même discours chez SUD rail, qui fait «clairement le parallèle entre la situation à la SNCF et l’actuel procès Lombard (ancien dirigeant de France Télécom mis en examen pour harcèlement moral – NDLR)».

«Les licenciements finissent par devenir un outil de régulation»

Toute à ses obsessions de réductions des coûts de production, la direction laisse se généraliser les pressions sur les agents, dénoncent les syndicats. Ainsi, «les cheminots subissent restructuration sur restructuration, détruisant les collectifs de travail, le contenu des métiers, les compétences et le sens même de nos engagements professionnels», note Laurent Brun. Pis, poursuit le cégétiste, «les salariés dont l’employabilité n’est pas maximale, à savoir les plus anciens, ceux qui ont des inaptitudes ou des handicaps, ou encore ceux dont les compétences ne sont plus recherchées, sont de plus en plus brutalement poussés vers la sortie». Et pour couronner le tout, rappelle Roger Dillenseger, secrétaire général de l’Unsa ferroviaire, «les négociations annuelles obligatoires s’orientent vers une cinquième année consécutive de gel des salaires».

Dans ce paysage chaotique, «la séparation par activités et la segmentation des métiers détruisent le service public ferroviaire», poursuit Roger Dillenseger. Et chaque nouvelle réorganisation se traduit «sans exception par des suppressions de postes». Fermetures de guichets, de dessertes, multiplication de la sous-traitance, c’est «l’atomisation du réseau» qui se trame, pointe Laurent Brun, qui redoute qu’à l’instar du privé, «les licenciements finissent par devenir un outil de régulation». En somme, résument en lettres capitales les tracts appelant à la mobilisation du 4 juin, «la coupe est pleine».

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