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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

Justice. Nouveau déboire pour EuropaCity

13 Mars 2019, 10:59am

Publié par PCF Villepinte

Le 8 décembre dernier, le collectif citoyen contre le mégacomplexe manifestait lors de la mobilisation pour le climat à Paris. Pierre Gleizes/Réa

L'Humanité

Marie-Noëlle Bertrand

Le tribunal administratif de Pontoise a annoncé, hier, sa décision d’annuler le plan local d’urbanisme de la ville de Gonesse, nécessaire à la poursuite du mégaprojet controversé.

EuropaCity tremble un peu plus sur ses fondations. Le tribunal administratif de Pontoise a annulé, mardi, le plan local d’urbanisme (PLU) de la ville de Gonesse, qui devait permettre d’artificialiser la vaste zone agricole où doit s’implanter le mégaprojet controversé. Sans être complètement surprenante – fin janvier, le rapporteur public avait rendu un avis allant dans le même sens –, la décision était attendue avec attention, tant par les partisans du projet que par ses opposants. Ces derniers, de fait, viennent de marquer un point important. Il n’est, au reste, pas le premier. Il y a un an presque jour pour jour, le 6 mars 2018, le même tribunal administratif avait annulé l’arrêté du préfet du Val-d’Oise autorisant la création de la zone d’aménagement concerté (ZAC) devant accueillir le mégacomplexe. Les juges avaient alors estimé que «l’étude d’impact mise à disposition du public dans le cadre de l’enquête publique (…) était insuffisante» sur plusieurs points, entre autres environnementaux.

«Les bénéfices escomptés en termes d’emplois ne sont pas établis»

C’est, en substance, la même sentence qui a été rendue hier. Dans un communiqué que s’est procuré l’AFP, le tribunal explique avoir estimé que le conseil municipal, qui avait approuvé le PLU le 25 septembre 2017, avait «commis une erreur manifeste d’appréciation en classant en zone à urbaniser 248 hectares de terres agricoles». «Cette urbanisation concerne des terres particulièrement fertiles, alors que les bénéfices escomptés, notamment en termes de créations d’emplois, invoqués par la commune de Gonesse, ne sont pas établis», poursuit le tribunal, validant là l’un des arguments clés des associations environnementales et des commerçants adversaires du projet. Toujours selon l’AFP, le tribunal administratif considère également que la commune de Gonesse aurait dû présenter une «alternative sérieuse à un projet de nature à affecter considérablement l’environnement local et régional».

Jean-Pierre Blazy, le maire PS de Gonesse, fervent soutien d’EuropaCity, ne s’affiche pas vaincu pour autant. «Nous avons anticipé ces péripéties juridiques sur le projet d’aménagement du Triangle de Gonesse», indique-t-il dans un communiqué, par lequel il annonce son intention de faire appel de la décision du tribunal, dont il dit contester les moyens retenus. «Nous restons déterminés pour faire aboutir ce projet», conclut-il, au nom de sa commune.

Il n’a pas tort de conserver espoir. L’an dernier, l’État lui-même était venu à la rescousse d’EuropaCity en faisant appel de la décision d’annuler la ZAC. Le 20 décembre 2018, le préfet du Val-d’Oise a par ailleurs signé la déclaration d’utilité publique du projet, après un avis favorable du commissaire enquêteur. Ce même préfet avait, trois mois plus tôt, signé le permis de construire de la gare du métro de la ligne 17, «infrastructure au cœur du projet d’aménagement», rappelle encore Jean-Pierre Blazy.

Les investisseurs pas prêts à renoncer au projet

Rien n’est encore joué, donc, ni d’un côté, ni de l’autre, concernant EuropaCity. Cet espace monumental, rassemblant en un même lieu zone commerciale (sur 230000 m2), culturelle (sur 50000 m2) et de loisirs (sur 150000 m2), n’est pas encore sorti des rails. Pas plus que les 80 hectares de terres agricoles coincées entre les aéroports de Roissy, du Bourget, l’autoroute A1 et la D317 – ce fameux Triangle de Gonesse – ne sont sorties d’affaire.

Tout comme la mairie de Gonesse, qui plaide pour l’activité économique que générerait l’entreprise, le groupe Auchan et le conglomérat chinois Wanda ne sont pas prêts à renoncer à ce projet de 3,1 milliards d’euros, quand bien même celui-ci ne file pas aussi doux qu’attendu. Les promoteurs espéraient pouvoir en ouvrir les portes en 2024, année où Paris accueillera les jeux Olympiques. Le report à 2027 de la construction de la gare du Grand Paris Express desservant la zone les a, quoi qu’il en soit, déjà obligés à revoir leur programme.

Marie-Noëlle Bertrand

 

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