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retraites

Retraite : une autre réforme est possible

8 Avril 2020, 08:58am

Publié par PCF Villepinte

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Retraites : en campagne pour le référendum !

20 Février 2020, 17:17pm

Publié par PCF Villepinte

Publié le 19/02/2020 par PCF

Retraites : en campagne pour le référendum !

Nous pouvons être fier·e·s de l’action des député·e·s communistes contre la réforme des retraites. Ce mardi, Fabien Roussel a défendu dans l’Hémicycle une motion référendaire. Un fait inédit à l’Assemblée nationale depuis 2008. Les 61 député·e·s, de différents groupes, qui ont permis son dépôt ont fait honneur à la représentation nationale en proposant de redonner la parole au peuple.

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Contrairement à la majorité de l’Assemblée, puisque la motion a été rejetée par 160 voix contre 70 pour.

Ce n’est qu’un début, continuons le combat ! Poursuivons la mobilisation dans la rue avec la journée d’action du 20 février et déployons notre campagne pour le retrait du texte et l’organisation d’un référendum dans tout le pays jusqu’à la rendre incontournable.

Cette demande de référendum est partagée par 67 % des Français·es. Elle s’ancre dans la nécessité d’un débat de société sur une réforme qui touche à un pilier de notre modèle social, une réforme mal ficelée et qui sera complétée de 29 ordonnances dont nous ne savons rien, une réforme contestée depuis plus de deux mois par un mouvement social historique, soutenu par une majorité de Français·es. Comme l’a dit Fabien Roussel à l’Assemblée : « Peut-on imaginer qu’une telle réforme se fasse contre le peuple ? »

Cette campagne pour un référendum sur le projet de réforme des retraites peut être menée partout en France, en lien avec nos campagnes municipales. En mars prochain, voter pour les candidat·e·s présenté·e·s par le PCF, c’est voter :

  1. Pour des élu·e·s qui font vivre la démocratie : à l’image de l’exigence d’un référendum sur cette réforme, nous voulons construire la politique municipale avec les habitant·e·s.
  2. Pour des élu·e·s qui lutteront contre une politique gouvernementale qui s’oppose aux intérêts des habitant·e·s et feront de la commune un lieu de résistance et d’alternative à cette politique.
  3. Pour redonner du pouvoir d’achat aux habitant·e·s avec des mesures de tarification sociale, pour la santé publique et une meilleure protection sociale, en développant par exemple des centres de santé municipaux au tiers payant, à l’inverse d’une réforme des retraites qui menace d’appauvrir les retraité·e·s.

Échangeons avec les habitant·e·s au porte-à-porte, sur les marchés, dans toutes nos initiatives sur ces enjeux. Pour que chacune et chacun puisse mener cette campagne, 2,5 millions de tracts et 100 000 affiches ont été imprimés nationalement et sont en cours d’acheminement dans les fédérations. Un modèle de lettre pour interpeller les parlementaires est également mis à disposition.

Avec nos élu·e·s et candidat·e·s, tenons des conférences de presse pour exiger un référendum. Organisons des initiatives dans lesquelles ils et elles interpellent nos parlementaires, rendons publiques les lettres que nous leur adressons. Et continuons de faire signer la pétition publiée par l’Humanité et lancée par de nombreuses personnalités (http://chng.it/BYhjbLJ5).

Comme nous l’avons fait pour le référendum sur le traité constitutionnel européen en 2005, débattons de l’enjeu de société que pose cette réforme des retraites, de l’insécurité universelle à laquelle elle conduit, et des propositions alternatives pour une Sécurité sociale du XXIe siècle, avec l’ambition de sécuriser tous les moments de la vie, de la naissance à la mort, en passant par les périodes de formation, de chômage, d’emploi, de parentalité, car nos retraites en dépendent. Organisons partout des assemblées sociales avec toutes celles et tous ceux qui luttent, tous les syndicats, associations et partis de transformation sociale pour débattre à égalité de la meilleure façon de révolutionner notre système de retraites !

Igor Zamichiei, membre du CEN.

 

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Le retrait ou le référendum

18 Février 2020, 16:05pm

Publié par PCF Villepinte

Publié le 12/02/2020 par PCF

Pour le retrait, tapez 1. C’est notre revendication, celle du mouvement social, des organisations syndicales mobilisées... Elle demeure d’actualité.

Face à ce rejet massif de son projet, le gouvernement a décidé d’accélérer et de passer en force au Parlement. Le texte contient 29 ordonnances par lesquelles le gouvernement s’arroge le pouvoir législatif. La majorité a fait le dos rond, espérant voir passer l’orage. Elle fait mine de ne pas comprendre ce qui se passe dans le pays (ou ne le voit pas)

https://d3n8a8pro7vhmx.cloudfront.net/pcf/pages/11348/attachments/original/1581498166/visuel-re%CC%81fe%CC%81rendum.jpg?1581498166

En commission spéciale, nous avons entendu des députés nier que leur projet n’ait pas de soutien populaire, affirmant trouver sur le terrain les marques d’un « soutien discret ». Le pari est de faire rentrer la rivière dans son lit en affichant une détermination sans faille et en enserrant le débat dans une procédure parlementaire au rabais.

Nous connaissons le rapport des forces au sein de l’Assemblée nationale. Pour autant, cela ne rend pas légitime une réforme qui suscite un tel rejet. C’est pourquoi, le groupe de la Gauche démocrate et républicaine et les députés communistes ont proposé le dépôt d’une motion référendaire pour rendre la parole au peuple sur cette question si cruciale.

Nous ajoutons donc une touche tapez 2 : « Si vous ne retirez pas ce projet, et puisque vous pensez qu’il répond aux aspirations majoritaires, ayez donc le courage de le mettre en débat dans le pays. » Mais le mieux serait de taper 1. Évidemment. Y compris pour Emmanuel Macron, sans doute. Il devrait donc y réfléchir sérieusement et renoncer à taper 3 : Passage en force. Les conséquences pour nos retraites seraient d’une extrême gravité, mais le traumatisme démocratique profond, venant s’ajouter à une crise déjà considérable.

Ce d’autant que le gouvernement, déjà engagé dans une impasse politique est désormais aussi dans une impasse institutionnelle. Le Conseil d’État a rendu un avis cinglant et les débats actuels nourrissent la matière pour le Conseil constitutionnel. L’imprécision, l’impréparation, l’étendue des ordonnances, l’absence de réponses précises, la publicité mensongère contenue dans les principes généraux... Au bout du compte, j’accuse le gouvernement de ne vouloir discuter ni avec les syndicats, ni avec le Parlement. Ni avec les citoyennes et citoyens.

Deux réponses nous sont faites face à cette demande de référendum. D’abord, on nous demande quelle sera la question. Et d’égrainer : voulez-vous un système plus juste, voulez-vous un système plus lisible... Toutes sortes de vertus dont se pare le projet gouvernemental et qui ne seront pas au rendez-vous. La question est simple : Un projet est sur la table, en voulez-vous ? Ensuite, on nous objecte que le sujet est trop complexe pour être soumis à une procédure référendaire. Ainsi, il nécessiterait beaucoup de concertations et de discussions pour en maîtriser tous les tenants et aboutissants. On connaît la qualité du dialogue avec les organisations syndicales... Plus, c’est une manière d’expliquer que les citoyennes et citoyens de notre pays ne seraient pas assez intelligents pour comprendre et se prononcer. Cet argument est irrecevable et scandaleux. Les citoyennes et citoyens de ce pays, le monde du travail et de la création ne demande qu’une seule chose : s’en mêler.

La démocratie ne consiste pas en l’exercice d’une domination, fut-elle temporaire. C’est cette pratique antidémocratique, ajoutée à un projet antisocial, qui provoque une telle réaction populaire. Une pétition vient d’être lancée par l’Humanité pour exiger ce référendum. Elle a déjà été signée par de nombreux acteurs de la vie sociale, politique et culturelle. Cette pétition va contribuer à placer le pouvoir face à ses responsabilités, face à sa pratique, face à sa véritable nature. Elle va manifester ce désir profond de décider ensemble. Notre motion référendaire aura ainsi plus de poids encore, qui pourra elle aussi faire grandir cette exigence dans le débat public. Mesdames et messieurs les députés, si vous ne voulez pas taper 2, il n’y a qu’une seule solution : tapez 1 !

Pierre Dharréville, député des Bouches-du-Rhône, membre du CEN.

 

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L​​​​​​​a bataille

18 Février 2020, 15:58pm

Publié par PCF Villepinte

La bataille

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Les députés communistes, insoumis et socialistes ont lancé le combat contre la réforme des retraites de manière spectaculaire, déterminés à actionner tous les leviers législatifs possibles et imaginables...  

La monumentale bataille parlementaire, qui a donc débuté, n’a rien de symbolique. Avec les moyens dont ils disposent, les députés communistes, insoumis et socialistes ont lancé le combat de manière spectaculaire, déterminés à actionner tous les leviers législatifs possibles et imaginables, avec un double but à l’esprit, comme ferment du moment historique. Primo: ne jamais perdre de vue les questions de fond de cette maudite réforme des retraites. Secundo: poursuivre le marathon social jusqu’au Palais Bourbon, en y faisant pénétrer la volonté du peuple. Face à une loi si fondamentale et scélérate qu’elle menace de modifier en profondeur la vie et l’après-vie professionnelle des futures générations, ces députés sont partis à l’assaut d’une forteresse en apparence imprenable… afin que les intérêts populaires cruciaux ne restent pas à la porte de la représentation nationale. Avec honneur et responsabilité, ils appuient, à leur manière, le mouvement social en cours. Car répétons-le: rien n’est fini!

En tentant d’imposer en force un projet que plus personne ne souhaite vraiment, pas même le Conseil d’Etat, et en menaçant de bouleverser les équilibres de la société en déchirant notre modèle social, l’exécutif continue de braquer le pays tout entier et aggrave la défiance à l’encontre d’une démocratie organisée comme représentative du seul pouvoir! Raison pour laquelle les députés de gauche ont réclamé une motion référendaire. Quand 61% des citoyens refusent toujours la destruction du système de retraite solidaire, quand 67% d’entre eux se déclarent favorables à l’organisation d’un référendum, comment ne pas les écouter, sinon humilier un peu plus cette France du refus qui se mobilise depuis plus de trois mois? L’heure est grave. Hier, le nouveau ministre Olivier Véran a osé rendre hommage aux «pères fondateurs de la Sécurité sociale», lui qui voulait supprimer les mots «sécurité sociale» de la Constitution, l’été dernier! Ces odieux-là ne veulent pas d’une vraie délibération collective. Ils en ont peur. Rien ne dit pourtant que leur loi n’aura pas le même destin que le CPE…

[EDITORIAL publié dans l'Humanité du 18 février 2020.]

Publié par Jean-Emmanuel Ducoin  

 

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Retraites. La gauche en ordre de bataille à l’Assemblée

3 Février 2020, 09:38am

Publié par PCF Villepinte

 

L’Humanité

Lundi, 3 Février, 2020

Diego Chauvet

La réforme des retraites entame son parcours parlementaire aujourd’hui. Avec les salariés encore en lutte, socialistes, communistes et insoumis se retrouvent en première ligne pour obtenir le retrait du projet.

Deux mois après le début d’un mouvement social sans précédent depuis plusieurs décennies, le projet de réforme des retraites concocté par Emmanuel Macron et Édouard Philippe commence aujourd’hui son parcours parlementaire. Le mouvement social se poursuit.

 Mais les débats parlementaires vont être l’occasion pour les opposants à cette réforme, la gauche tout particulièrement, d’ouvrir un nouveau front. Ce lundi, ce n’est pas encore l’Assemblée nationale en séance plénière qui hérite de l’examen du texte.

C’est sa commission spéciale qui, en seulement six jours, va devoir étudier le texte avant que celui-ci ne soit ensuite soumis à l’examen de tous les députés, dans le cadre d’une procédure accélérée: elle signifie qu’il n’y aura pas de seconde lecture après son passage au Sénat…

Deux armes parlementaires, au-delà des batailles d’amendements peuvent être engagées : la motion de censure et la motion référendaire…

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Conscience(s)

2 Février 2020, 13:02pm

Publié par PCF Villepinte

Conscience(s)

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La réforme des retraites et le déterminisme social…


Risque.

Réfléchissons bien. «Tout malheur national appelle d’abord un examen de conscience», écrivait Marc Bloch, torturé puis massacré par la Gestapo en 1944.

Pourquoi le bloc-noteur songe-t-il au grand historien? Parce que les circonstances du moment réclament aussi un examen d’«émotion», qui soit à la mesure de l’enjeu de civilisation actuel symbolisé par le combat contre la réforme des retraites, exemple emblématique du mode s’opérant à vue dans la vieille Europe: un changement de régime affectif… donc politique.

Disons, une modification d’attitude intérieure envers la politique, comme si l’entreprise de conquête des mandats électifs – Mac Macron avec «l’Entreprise France» – tendait à recruter des technocrates de surface dont l’agir et le dire ne mordent plus en profondeur, et donc, par «légèreté» ou «habileté», s’attaquent précisément aux ferments racinaires eux-mêmes de la République.

Mac Macron en est l’incarnation. S’il sous-estime la difficulté de vouloir braver l’opinion dans une démocratie d’opinion – péché sans doute mortel –, le cas en question nous interroge sur l’imposture de la posture, lui qui représente un peuple et non un public, des citoyens et non des clients.

 À en croire les indiscrétions de palais, le risque de la «réforme de trop» fut sérieusement évalué. L’ampleur de l’exercice devait devenir le «marqueur» définitif de l’ambition transformatrice de Mac Macron. Et c’est en toute «conscience», visiblement, qu’il prit le risque de dévitaliser un peu plus sa verticalité théorisée, tout en accentuant le décalage entre sa personne et la masse de la population.

Soyons simple: comment un «président des riches» peut-il être crédible quand il parle d’«égalité» et d’«universalisme»?

Valeurs.

 Puisque les attaques contre le projet de loi viennent parfois d’où on ne les attend pas, il fallait découvrir, cette semaine, l’étonnante tribune de Marc Le Fur et Xavier Patier, publiée dans le Figaro.

Le premier est député LR, l’autre ancien collaborateur de Jacques Chirac. Leur pedigree en témoigne, c’est donc au nom de leurs valeurs de droite et du principe que l’ascenseur social, l’effort et bien sûr le mérite restent une donnée essentielle de notre République, qu’ils dénoncent le système par points.

On en pense ce qu’on veut, mais tout de même, lisez plutôt ceci: «Il y a autre chose que la méthode, écrivent-ils. Un système de retraite, c’est une vision de la vie (…). Un mécanisme de retraite récapitule implicitement, plus encore que les lois dites “sociétales”, le sens qu’une nation donne à l’existence humaine.» Et ils ajoutent: «Que dit notre système actuel? Au-delà de la diversité des régimes, il repose sur l’idée que chacun peut conjurer le sort et s’élever. Que ce soit en prenant le compte des 25 meilleures années de cotisation comme dans le privé, ou des 6 derniers mois chez les fonctionnaires, l’inspiration fondatrice est que chacun peut dépasser le déterminisme dont il est issu. Tous ne naissent pas avec les mêmes chances, mais tous ont droit à un avenir. Voilà ce qui fonde notre système.»

 La réforme par points prend en compte, en effet, la totalité de la carrière professionnelle. Résumons: dans le système actuel, un ouvrier devenu cadre perçoit une pension calculée sur ses 25 meilleures années, de la même façon que celui qui sort d’une grande école. Idem entre un professeur devenu recteur et un agrégé ou un normalien.

Et nos deux auteurs s’en indignent par des mots que le bloc-noteur ne renierait pas: «Désormais, le retraité sera irrémédiablement rattrapé par la façon dont il est entré dans la vie professionnelle. Le mérite qu’il aura acquis au fur et à mesure de celle-ci ne pèsera plus grand-chose. On lui rappellera, lors de son départ en retraite, qu’il a commencé son métier au bas de l’échelle. Il ne pourra pas prétendre à la même pension que ceux qui ont commencé plus haut que lui: tu as commencé ta carrière modestement, on ne l’oublie pas.»

Philosophiquement et politiquement, l’argument s’avère imparable. Il n’était pas vain de se l’approprier. En toute conscience.

[BLOC-NOTES publié dans l'Humanité du 31 janvier 2020.]

Publié par Jean-Emmanuel Ducoin

 

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Conférence de financement de la retraite

1 Février 2020, 19:57pm

Publié par PCF Villepinte

 

Réaction de la CGT

au discours du 1er ministre lors de l’installation de la conférence du financement le 30 janvier 2020

 

Cette réunion d’installation de la conférence du financement de la retraite s’ouvre en pleine période d’une mobilisation sociale inédite à la fois par son importance et sa durée, contre le régime universel à points que votre gouvernement veut mettre en place.

 D’ores et déjà une nouvelle journée de grève et de manifestation est prévue le jeudi 6 février prochain.

 La CGT rappelle

· que la majorité de nos concitoyens sont opposés au passage à un régime de retraite à points qui n’auraient comme conséquences que de reculer l’âge de départ à la retraite et de diminuer l’ensemble des pensions de tous les secteurs professionnels.

· que la majorité des organisations syndicales représentant près de 60% des salariés et les principales organisations de jeunesse, demandent ensemble le retrait du projet de loi et portent des propositions d’amélioration des régimes actuels.

 · que la totalité des instances consultatives des caisses de sécurité sociale et de retraite ont émis un avis défavorable au texte gouvernemental.

Vous ne pouvez ignorer, non plus, que le Conseil d’État a rendu, le 25 janvier dernier, un avis extrêmement sévère à l’égard de votre projet, déplorant, je cite : « des projections financières lacunaires, un recours aux ordonnances qui fait perdre la visibilité d’ensemble et concluant ne pas avoir eu le temps nécessaire afin de garantir au mieux la sécurité juridique de la réforme des retraites »

Quelle conception de la démocratie avez-vous, en exigeant de la représentation nationale de signer, dans un délai plus que contraint, un chèque en blanc sur 2 projets de loi dont les éléments structurants seront complétés par 29 futures ordonnances.

Le projet de loi confirme bien la disparition de la branche vieillesse et ouvre la voie au démantèlement de toute la Sécurité sociale.

 D’autre part, il n’y a pas de diagnostic partagé sur la situation financière actuelle et à venir de notre système solidaire. Ce déficit est en fait construit de toutes pièces.

Le COR lui-même souligne que « le solde financier du système de retraite […] dépend de manière cruciale de la convention [comptable] retenue. » Il acte, ainsi, que « la part des ressources consacrées au système de retraite dans le PIB diminue sur la Ü Note aux organisations Montreuil, le 30 janvier 2020 période de projection. » dès lors rien d’étonnant à ce que votre étude d’impact en acte la diminution de 14 à 12,8 points de PIB, alors que le nombre de retraités va croître.

 Le COR note également que les réserves du système de retraite sont évaluées à 5,6 % PIB, largement suffisantes donc pour passer le cap de 2025. De plus, le COR est bien obligé de reconnaître que l’équilibre financier pourrait facilement être atteint par une hausse modeste des cotisations : en moyenne, 1 point de cotisation supplémentaire à l’horizon 2025.

 Le débat, bien installé maintenant dans l’opinion publique, n’est donc pas une simple donnée comptable mais bien un débat de projet contre-projet, un véritable choix de société : l’individu selon ses moyens ou bien la solidarité interprofessionnelle et intergénérationnelle.

Ainsi, nous tenons à vous rappeler l’engagement que vous avez pris, Monsieur le 1er Ministre en recevant la CGT, le 10 janvier dernier. Vous avez souscrit à notre volonté de mettre sur la table de cette conférence l’examen de nos propositions de financement pour améliorer le système actuel, tout en ouvrant de nouveaux droits pour les femmes, les jeunes, les privés d’emploi ou encore les salariés exerçant des métiers pénibles (…)

J’en reviens à vos propos : « toutes les pistes de solutions pourront être mises sur la table. Chacun pourra venir avec ses experts » Qu’en sera-t-il ? C’est la question préalable à laquelle nous vous demandons de répondre aujourd’hui

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Quand allez-vous retirer ce projet dangereux, impopulaire et anticonstitutionnel ?

31 Janvier 2020, 14:30pm

Publié par PCF Villepinte

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Anicet Le Pors : « Le Conseil d’État dénonce une maltraitance de l’État de droit par l’exécutif »

29 Janvier 2020, 07:44am

Publié par PCF Villepinte

L'Humanité Aurelien Soucheyre

La haute juridiction a torpillé le projet de réforme des retraites, l’estimant lacunaire et insincère. Entretien avec un membre honoraire de cette instance.

L’avis rendu par le Conseil d’État sur la réforme des retraites est très négatif. Est-ce surprenant?

Anicet Le Pors Le Conseil d’État est une institution pour laquelle j’ai la plus grande estime, qui a joué au cours de l’histoire de France un rôle essentiel dans la fabrication des concepts qui constituent notre identité politique républicaine. Il a, cela dit, vis-à-vis des autorités en général, une attitude de critique bienveillante qui se traduit par une grande prudence dans la formulation de ses avis. C’est sur cet arrière-plan qu’il faut juger celui qu’il vient de rendre sur la réforme des retraites, qui est très sévère. Je n’ai pas connu en trente années d’avis aussi ferme. Il s’agit, me semble-t-il, d’une manière de s’opposer à ce que j’appellerais une maltraitance de l’État de droit par le président de la République et le gouvernement.

Le Conseil d’État estime que l’étude d’impact du gouvernement est lacunaire et insincère…

Anicet Le Pors Il y a deux types de réaction lorsqu’un gouvernement ne veut pas soigner une étude d’impact: soit il en fournit une absolument vide, par pure formalité, avec le risque de la voir rejetée d’emblée ; soit il en fait réaliser une d’un volume tel qu’elle en devient inabordable. Celle sur la réforme des retraites présente les deux défauts! Elle fait d’une part 1000 pages, impossibles à lire dans les délais impartis, et en même temps elle ne répond pas aux questions qui sont posées. La situation me rappelle celle du projet de loi de la transformation de la fonction publique, en 2019. La critique du Conseil d’État était très sévère aussi, car l’étude d’impact avait été envoyée quatre jours après le projet de loi, sur protestation du Conseil d’État. C’est pourtant une grossière erreur puisque l’étude d’impact est faite pour éclairer l’élaboration juridique, pas pour la compléter en cours de route! C’est elle qui garantit le sérieux du contenu de la loi et dit quelles en seront les conséquences.

Entre notre système de retraite et la transformation de notre fonction publique, l’exécutif s’attaque donc à des piliers de notre modèle de façon très cavalière…

Anicet Le Pors Le contraste est ahurissant. Le gouvernement bouleverse des pans fondamentaux de notre contrat social sans avoir analysé les conséquences de l’action qu’il propose. C’est pourquoi je parle de maltraitance de l’État de droit. Cela traduit une manière d’être de l’exécutif et de Macron qui leur sont tout à fait spécifiques. Tel un démiurge, ce dernier n’admet aucune autorité morale ou spirituelle au-dessus de lui, sans prendre conscience qu’il outrepasse ses compétences. Ce qui se fait sur la réforme des retraites n’est pas acceptable. C’est tout à l’honneur du Conseil d’État de l’avoir signalé et au déshonneur du gouvernement de procéder ainsi. Ce qu’il y a d’étonnant dans cette affaire, c’est qu’Édouard Philippe est lui-même conseiller d’État. Il sait tout cela. Je me demande s’il ne s’est pas radicalisé. Il devient cassant et brutal.

Voir aussi : Violence, mépris, autoritarisme : La drôle de " démocratie" à l'ère Macron

Le Conseil d’État s’alarme d’un recours massif aux ordonnances pour rédiger la réforme. Qu’en pensez-vous?

Anicet Le Pors C’est très problématique car pour les ordonnances, il n’y a pas d’étude d’impact. Et là, il y a 29 ordonnances! D’un point de vue juridique, elles ont rang de lois. Et l’exécutif décide qu’il n’y aura pas d’études d’impact sur 29 équivalents lois. C’est massif et inquiétant. Pour la réforme de la transformation publique, les nombreuses imperfections et le recours à 7 ordonnances avaient conduit le gouvernement à prévoir 60 décrets en Conseil d’État pour définir le contenu de la loi. C’était déjà ahurissant et cela s’aggrave. Ce qui est critiqué sur la réforme des retraites par le Conseil d’État était donc déjà en germe. Ce comportement qui tend à devenir systématique de la part du gouvernement se traduit par une bureaucratie considérable: on soumet au Conseil d’État, puis au Parlement un texte dont on ne peut pas évaluer la portée, ce qui est très grave.

Emmanuel Macron balaye les critiques qui peuvent lui être faites en lançant: «Essayez la dictature et vous verrez!»

Anicet Le Pors Emmanuel Macron est un homme dangereux. Ce qui se passe en ce moment le montre. Il est intéressant de voir, après les gilets jaunes et les mobilisations syndicales, que le Conseil d’État ouvre un autre terrain, qui touche directement au pouvoir d’État. Et la Cour de cassation appelle Macron à respecter la séparation des pouvoirs. L’éditorialiste Thomas Legrand s’est évertué, lundi, sur France Inter, à dire que l’on était quand même en démocratie. Mais, être obligé de le faire montre déjà qu’il y a un doute quelque part. Évidemment, il est aujourd’hui excessif de parler de dictature, ce serait passer une limite qualitative. Mais il ne faut pas pour autant jouer avec la démocratie comme Macron le fait. Il ouvre la voie aux forfaitures et risque à un moment d’être dépassé par plus violent que lui, dans une société complètement décomposée et désorganisée.

Voir aussi : Éditorial. Le coup de pistolet du Conseil d’État

Sur le fond, que pensez-vous de la réforme des retraites?

Anicet Le Pors Aujourd’hui, le produit intérieur brut par tête en France est le plus élevé que l’on ait jamais connu. En tenant compte de la démographie et des prix, chaque Français s’est potentiellement enrichi par rapport à il y a vingt ans. Comment se fait-il, dès lors, qu’il ne puisse pas bénéficier de cet effort de productivité global? La réponse se trouve en analysant le partage de la valeur ajoutée nationale, qui est de plus en plus défavorable à la rémunération du travail et de plus en plus favorable à la rente. La France est pourtant un pays riche, qui a largement les moyens d’un modèle social de haut niveau. À mes yeux, il faudrait faire l’inverse de ce que veut imposer l’exécutif. La retraite des fonctionnaires est, par exemple, une référence sociale majeure, car elle porte sur les six derniers mois de façon définie et transparente: un fonctionnaire qui rentre dans l’administration sait immédiatement quel sera le montant de sa retraite. Voilà quelque chose à défendre.

Anicet Le Pors Conseiller d’État honoraire et ancien ministre communiste de la Fonction publique

 

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Le fiasco et la défiance

27 Janvier 2020, 16:36pm

Publié par PCF Villepinte

https://1.bp.blogspot.com/-5S7mBa7cZis/Xi8QNFQnuZI/AAAAAAAAGBc/e53W1CysHsA1zLwxrc9cBmMGNxmJILCawCEwYBhgL/s320/emmanuel-macron-et-edouard-philippe-le-23-mars-2018_6034652.jpg https://1.bp.blogspot.com/-5S7mBa7cZis/Xi8QNFQnuZI/AAAAAAAAGBc/e53W1CysHsA1zLwxrc9cBmMGNxmJILCawCEwYBhgL/s320/emmanuel-macron-et-edouard-philippe-le-23-mars-2018_6034652.jpg

 

 

 

 

Les éléments à charge s’accumulent et donnent du crédit au front syndical en action. La réforme des retraites n’a rien d’«universel», ni d’«égalitaire». Chacun l’a compris: l’insincérité est avérée!

Ainsi donc, pour qualifier cet étrange moment de notre histoire où un projet de loi s’attire à la fois les foudres de l’opinion publique et du très sérieux Conseil d’État, quelques bonnes âmes évoquent l’«amateurisme» d’un texte «mal ficelé» et, bien sûr, ce «manque d’explication pédagogique» grâce à laquelle tout aurait été différent… Attention aux mots réducteurs, ils ne traduisent qu’imparfaitement la réalité. En l’espèce, ils masquent surtout l’insondable fatuité de l’exécutif, qui, depuis des semaines, dispense mensonges et manipulations – dignes d’une forfaiture à l’idée que nous nous faisons de la République.

L’affaire est grave et entachera durablement Emmanuel Macron. Car les éléments à charge s’accumulent et donnent du crédit au front syndical en action, que ce soit le projet de loi lui-même ou la fameuse «Étude d’impact» (un véritable outil de propagande pourtant). La vérité saute aux yeux avec éclat. La réforme des retraites n’a rien d’«universel», ni d’«égalitaire». Chacun l’a compris: l’insincérité est avérée!

Prenons bien la mesure du fiasco gouvernemental. Alors que tous les affidés du pouvoir cherchent – en vain – à démontrer que le système serait puissamment redistributif et qu’il ne viserait pas à programmer des économies sur le dos des assurés, tout prouve le contraire désormais. Nous savons même que la trajectoire fixée pour la part des retraites dans le PIB ne sera plus de 14%, mais en deçà de 13% en 2050. La réforme intègre bel et bien une baisse des dépenses progressive…

Tout cela signifierait une rupture de civilisation avec l’esprit de la retraite par répartition, celle héritière du CNR, qui constitue l’un des éléments fondamentaux d’une organisation d’un monde commun par lequel les choses essentielles de la vie de tous doivent rester la propriété de tous. Voilà ce dont les libéraux ne veulent plus: du collectif concret. Ce qu’ils tentent de nous imposer de force, c’est la disparition de cette solidarité collective au seul profit d’une logique d’individualisation, chacun «possédant» pour lui-même une force de travail comptabilisable en points, sorte d’exploitation par l’auto-exploitation. La défiance grandit… contre la préfiguration de ce futur-là!

[EDITORIAL publié dans l'Humanité du 28 janvier 2020.]

Publié par Jean-Emmanuel Ducoin

 

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