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internationalisme

Guerre en Ukraine

21 Juillet 2023, 09:28am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 20/07/2023 par PCF

« Nous devons tout faire, par les voies diplomatique et politique, pour mettre rapidement un terme à la guerre en Ukraine »

Le sommet de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) à Vilnius s’est tenu les 11 et 12 juillet, quelques jours après le 500e jour de la guerre en Ukraine et l’agression injustifiable et criminelle de la Russie. L’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN est remise à plus tard par les Etats-Unis eux-mêmes, malgré les appels des va-t-en-guerre, y compris français, qui souhaitent en découdre avec l’armée russe et s’engager dans ce conflit.

Mais celui-ci s’enlise. Les dirigeants ukrainiens et russes s’engagent dans une guerre d’usure, sur une ligne de front de 900 kilomètres. Certains parlent d’une guerre qui pourrait durer plusieurs années. Les dirigeants occidentaux eux-mêmes relaient cette idée pour préparer les esprits à un conflit de longue durée.

Nous ne voulons pas revivre en Europe une guerre de tranchées, avec le spectre planant d’une escalade nucléaire. Déjà plus de 9 000 civils tués selon l’Organisation des Nations unies (ONU), auxquels s’ajoutent les dizaines de milliers de morts au combat de part et d’autre et plus de 14 millions de déplacés. Des paysages dévastés, des kilomètres de tranchées, des combats durs qui nous rappellent la guerre de 14-18. On dit que l’histoire ne se répète pas. Mais elle peut bégayer.

Nous devons tout faire, par les voies diplomatique et politique, pour mettre rapidement un terme à cette catastrophe humanitaire et écologique. De plus, cette guerre a des conséquences internationales. D’abord sur les peuples européens qui subissent les coûts de cette économie de guerre imposée à tous, avec, entre autres, l’inflation comme conséquence. Dans une économie libérale, les peuples seront toujours mis à contribution au bénéfice des marchands de canons et de la finance.

Ensuite, de lourdes menaces pèsent sur les exportations de céréales permises par l’accord conclu en juillet 2022, suspendu lundi 17 juillet par la Russie. Or l’approvisionnement en blé de la Corne de l’Afrique, déjà menacée de famine, en dépend en grande partie. Enfin, la déstabilisation possible du pouvoir en Russie ouvrirait la porte à l’inconnu pour la maîtrise du deuxième arsenal nucléaire mondial. Ce dont personne, en responsabilité, ne peut se réjouir.

Ne laissons pas les surenchères guerrières devenir incontrôlables. Nous sommes à la croisée des chemins. Soit nous comptons sur une victoire militaire de l’Ukraine pour libérer ses territoires, hypothèse aujourd’hui jugée hautement incertaine, soit nous empruntons une autre voie, certes étroite, mais pouvant permettre d’éviter le pire : la recherche d’une solution politique et diplomatique.

Du fait de son histoire, la France a une voix singulière à faire entendre. C’est le sens des propositions que j’ai formulées au président de la République à la veille du sommet de Vilnius. Même si ce chemin vers la paix est étroit, il faut pouvoir y travailler, lui donner de la consistance et le mettre en débat pour essayer de faire cesser le bruit des armes.

Ce chemin devra correspondre aux principes de la Charte des Nations unies et de la sécurité commune en Europe, respecter la souveraineté des peuples et donner les garanties réciproques de sécurité assurant une paix durable.

C’est dans cet esprit que notre pays pourrait appeler les parties prenantes à discuter des points suivants : l’évacuation immédiate et inconditionnelle des territoires que la Russie occupe depuis le 24 février 2022, la négociation d’un statut de neutralité pour l’Ukraine lui apportant toutes les garanties sur sa souveraineté et sa sécurité dans le cadre d’une protection internationale sous l’égide de l’ONU, une négociation sur les réparations de guerre et un contrôle sur leur emploi pour qu’elles soient concrètement utiles au peuple ukrainien et qu’elles n’alimentent pas la corruption.

Il est également nécessaire d’évoquer l’acceptation par la Russie et par l’Ukraine d’un référendum internationalement contrôlé sur le statut de la Crimée et du Donbass, où la guerre a fait depuis 2014 des milliers de morts – la Russie renoncerait, ce faisant, aux résultats des référendums unilatéraux et sans valeur qu’elle a convoqués en 2022 dans les territoires occupés ainsi qu’à celui de 2014 sur la Crimée.

Enfin doivent être abordés le retrait des armes nucléaires déployées en Biélorussie et le renoncement par Moscou de celles qui menacent directement l’Europe, en échange de quoi les forces de l’OTAN déployées en Europe reviendraient immédiatement à leur niveau de février 2022.

Les négociations sur un désarmement multilatéral des forces nucléaires déployées en Europe pourraient dès lors reprendre, sur la base du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. Cela rendrait possible l’ouverture, dès que les conditions le permettront, d’une conférence paneuropéenne de sécurité collective en vue d’interrompre sur tout le continent la dynamique de militarisation au profit de mesures de confiance réciproque.

J’ai bien conscience de formuler ces propositions dans un moment d’affrontement militaire. Chaque jour, les logiques de force et l’aggravation des haines attisent l’incendie.

Mais pouvons-nous assister en simple spectateur à l’engrenage fatal qui peut mener demain l’Europe à une guerre généralisée ? Il est temps qu’une initiative politique porte une proposition allant dans l’intérêt des peuples. Je suis convaincu que c’est ce qu’attendent les Françaises et les Français, parce que cela correspond à l’idée qu’ils se font du rôle de notre pays dans le monde.

Fabien Roussel
Secrétaire national du PCF

 

 

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« Sommet pour un nouveau pacte financier mondial »

12 Juillet 2023, 11:01am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 11/07/2023 par PCF

Les voix du Sud montent en puissance

et bouleversent le monde

Traduisant la recomposition géopolitique mondiale en cours, le Sud, au « Sommet pour un nouveau pacte financier mondial » réuni à Paris, est monté au front contre les institutions de Bretton Woods et les grandes puissances industrielles responsables de la crise climatique, économique et sociale de leurs pays.

Pas d’aumônes mais des réformes profondes et des changements structurels des institutions mondiales ! Les voix du Sud se sont fortement élevées au « Sommet pour un nouveau pacte financier mondial », convoqué par Emmanuel Macron à Paris.

L’exaspération et la colère étaient ostensibles chez les dirigeants de ces pays dont bon nombre subissent de plein fouet une crise multiple dans un contexte post-pandémie aggravée par les conséquences du conflit en Ukraine qui engloutit, relevait le président zambien, Hakainde Hichilema, « ressources et argent ».

Face aux déséquilibres mondiaux et aux atermoiements des puissance occidentales, ces revendications clairement exprimées caractérisent le tournant géopolitique en cours et le mouvement ascendant d’États qui le portent. «Les institutions de Bretton Woods ne fonctionnent plus.

Avec ce mécanisme, celui qui est riche est toujours riche et celui qui est pauvre est toujours pauvre », a lancé Lula exigeant la réforme des grandes institutions financières internationales bloquées par les États-Unis, et dénonçant la responsabilité des grandes puissances industrielles dans la crise climatique et le sous-développement d’une partie de la planète.

Cette « architecture financière actuelle est injuste, punitive et inéquitable », renchérissait William Ruto, président du Kenya. Leurs principaux actionnaires ne veulent pas perdre le pouvoir de poser leurs conditions pour accorder de l’argent aux pays les plus pauvres. » Pour les transformer, assurait-il, les pays en voie de développement ne peuvent rester spectateurs mais doivent participer à leur « solution », c’est-à-dire à la prise de décision économique internationale.

Même tonalité revendicative chez le chef de l’État sud-africain, Cyril Ramaphosa, pour qui les nations du Sud attendent « non seulement une réforme de l'architecture financière internationale, mais aussi qu'elles se traduisent par des projets pratiques concernant notamment les infrastructures. C'est à cette condition que nous, les Africains, serons convaincus que cela vaut la peine de se rendre à ce genre de sommet, d'aller jusqu'en Europe et d'écouter toutes ces promesses », a-t-il prévenu.

Cette montée en puissance des voix du Sud s’inscrit dans la nouvelle dynamique impulsée par les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) qui bouleverse la configuration mondiale. En contestant la domination du dollar de plus en plus insupportable pour les pays émergents et en développement, minés par l’inflation, le surendettement, le groupe leur ouvre de nouvelles perspectives de partenariat en travaillant à une alternative au billet vert.

Lors de sa récente visite en Chine, Lula, de concert avec Pékin, annonçait l’accélération d’une monnaie commune pour leurs transactions internationales, non seulement au sein des BRICS mais aussi dans d'autres organisations internationales.

Les attentes sont immenses à la hauteur des intentions affichées par les BRICS et inscrites à l’ordre du jour de prochain Sommet qui doit se tenir en août à Johannesburg : outre la question de la dédollarisation, celle de l’élargissement du groupe est à l’ordre du jour suscitant un intérêt considérable : une trentaine de pays ont déjà exprimé leur volonté de participer à ses travaux et près d’une vingtaine ont déjà officiellement demandé à y adhérer.

On réalise aisément le poids futur d’un tel mouvement : À cinq, la part des BRICS dans le PIB mondial n’équivalait-il pas à 31,5, contre 30,7 pour les grands du G7 (États-Unis, Allemagne, Canada, France, Italie, Japon, Royaume-Uni) ? Autant dire quun tremblement se prépare à l’échelle planétaire.

Dominique Bari
membre de la commission des relations internationales du PCF

 

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INTERNATIONAL  

8 Juillet 2023, 07:50am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 05/07/2023 par PCF

Où va la Russie ?

La tentative de coup de force du milliardaire mafieux Evgueni Prigojine le samedi 24 juin aura montré l’ensemble des fragilités du système poutinien au pouvoir en Russie.

Russian_paratroopers_106th_VDD (1)

La « marche sur Moscou », soigneusement mise en scène par Wagner, a eu un retentissement international. C’est vraisemblablement ce que ses initiateurs recherchaient, pour faire pression, de la manière la plus démonstrative, sur le pouvoir en place à Moscou.

Les remous que cela va provoquer dans le système complexe des pouvoirs, des contre-pouvoirs, de leurs allées et contre-allées, en Russie sont encore incertains. Mais ils seront inévitables.

Certes, le pouvoir a tenu. Ni l’armée, ni les élites locales, ni la bourgeoisie, ni, encore moins, la population ne sont ralliées. C’est sans doute la raison principale qui a finalement convaincu Prigojine de conclure un accord avec le Kremlin, dont les coordonnées demeurent à ce jour en grande partie inconnues. Le seul soutien qu’il ait reçu est celui de Mikhaïl Khodorkovski, assez unanimement détesté en Russie.

Cependant, cette folle journée du 24 juin est d’abord et avant tout un échec pour le Kremlin et pour Poutine, empêtrés dans les conséquences d’une guerre injustifiable qu’ils ont déclenchée et qui a des effets en chaîne importants en Russie. La crise de Wagner, qui couvait depuis plusieurs semaines, n’a pas été réglée en amont.

Le Kremlin a laissé la situation pourrir, jusqu’à se retrouver impuissant, surpris et apathique face à une rébellion militaire. Au-delà de cela, cette tentative de coup de force montre l’ampleur de la crise politique.

Depuis plusieurs mois, Prigojine s’est habilement placé à la confluence de deux courants politiques et sociaux : d’une part, celui des « nouveaux patriotes », autrement dit, l’extrême droite, qui fait pression sur le pouvoir pour radicaliser la guerre, décréter la mobilisation générale et fermer les frontières du pays ; d’autre part, un courant de mécontentement social qui exprime son malaise sur la manière dont la guerre est conduite, sur les conditions infligées aux mobilisés, sur le fait que l’élite russe n’en paie pas le prix et continue à envoyer ses enfants à l’étranger.

Prigojine s’était auto-proclamé « leader révolutionnaire ». La comparaison historique en vogue en Russie va chercher la figure de Kornilov. Avec une différence de taille : la révolte de Kornilov en août et septembre 1917 s’est vue opposée la résistance des soviets. Ici, rien de tel. Ce qui rend la situation d’autant plus dangereuse.

Depuis plusieurs années, le pouvoir compte sur l’absence d’intervention directe de la population dans les questions politiques, en échange de lui assurer une certaine stabilité. Aujourd’hui, ce désintérêt organisé (qui n’est d’ailleurs que très relatif, car la population russe parle beaucoup de politique) risque de se retourner contre le pouvoir. Qui plus est, l’argument de la stabilité n’est aujourd’hui plus opérant.

Quoiqu’il en soit, on peut aujourd’hui considérer la « verticale du pouvoir » comme atteinte. Le « pacte poutinien » est donc en crise. Il est sauvé, pour l’instant, par la stabilité économique et financière du pays. La « guerre économique » promise par Bruno Le Maire a bien lieu. Mais un ensemble de contournements ou de redirections des exportations, notamment en ce qui concerne les hydrocarbures, la rend en grande partie inopérante.

L’avenir des équilibres du système est donc incertain, ce qui ne signifie pas que le pouvoir va tomber demain matin. « N’es-tu pas ainsi faite, ô Russie, ô mon bien-aimé pays ? Ne te sens-tu pas emportée vers l’inconnu comme l’impétueuse troïka, que rien ne saurait atteindre ? » écrivait Gogol en 1859 dans les Ames mortes.

Pour toutes ces raisons, fou est celui qui se félicite des risques de déstabilisation de la Russie. Les déclarations qui vont dans ce sens sont irresponsables. Quel esprit sensé peut se réjouir qu’un pays de 145 millions d'habitants, porteur du 2e arsenal nucléaire mondial, puisse potentiellement plonger dans l’inconnu ? Ce serait à tous égards une menace majeure sur la sécurité de l’ensemble des peuples européens, voire au-delà.

Ces évènements en Russie, à quelques jours du sommet de l’OTAN de Vilnius, soulignent à quel point la guerre peut connaître un emballement et un engrenage généralisé soudains. Il faut y ajouter les menaces sérieuses qui planent sur l’accord sur les exportations de céréales à quelques jours de son expiration, alors que les pays de la Corne de l’Afrique connaissent d’ores et déjà des situations de famine dans l’indifférence générale des chancelleries.

Par conséquent, ils démontrent la nécessité d’une solution politique et diplomatique urgente à la guerre, celle de gagner la paix, sur la base de la charte des Nations unies et des principes de la sécurité commune. Des initiatives existent, qu’elles émanent de Lula, de la Chine, du Vatican ou du groupe des six présidents africains.

La France serait à la hauteur de la gravité de la situation si, au lieu de suivre l’alignement atlantiste et otanien, elle portait une voix en faveur de la sécurité humaine et de la paix, du droit international et de la coopération solidaire des nations et des peuples. En toute souveraineté, elle doit jouer un rôle moteur et actif dans la sortie du conflit. Le chemin est étroit, difficile, mais il est le seul praticable pour éviter l’embrasement

Vincent Boulet
Responsable des relations internationales du PCF

 

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Sénégal :

13 Juin 2023, 09:39am

Publié par PCF Villepinte

 Publié le 09/06/2023 par PCF

le PCF appelle au calme et à l’ouverture de discussions de sortie de crise

Le Parti communiste français suit avec inquiétude la situation en cours au Sénégal. Depuis le jeudi 1er juin 2023, le pays a connu une flambée de violence et de répression à la suite du délibéré du procès intenté à l’opposant Ousmane Sonko, président du parti PASTEF et maire de Ziguincho.

Depuis l’énoncé du verdict, de violentes manifestations se sont déroulées à Dakar et dans d’autres villes du pays. Le bilan officiel fait état de 15 morts et de nombreux dégâts matériels. Selon des sources hospitalières, les blessés se comptent par dizaines. Le PCF s’incline devant la mémoire des disparus, présente ses condoléances aux familles des victimes et à l’ensemble du peuple sénégalais, et souhaite un prompt rétablissement aux blessés.

La crise que traverse le Sénégal survient dans un contexte de recul sans précédent des libertés publiques. La préparation de l’élection présidentielle du 24 février 2024 est source de fortes tensions depuis plus de deux ans. Ce pays considéré naguère comme un «modèle de démocratie apaisée, pays pivot et pôle de stabilité dans la sous-région» prend une trajectoire de plus en plus inquiétante.

Plus de 700 militants et responsables politiques sont en détention préventive pour des chefs d’inculpation comme «appel à linsurrection», «diffamation de corps constitué», «atteinte à la sûreté de l’État». Les journalistes, activistes et youtubeurs ne sont pas épargnés. Lutilisation de la justice comme instrument politique apparaît aux yeux de l’opposition, d’une partie croissante du peuple sénégalais et d’observateurs indépendants comme une stratégie délibérée du pouvoir. La doctrine d’engagement des forces de l’ordre, incluant l’utilisation d’armées létales, ouvre la porte à de graves dérives.

L’ensemble de ces événements se déroulent dans un contexte de crise sociale et économique. Le Sénégal a reculé à la 170e place sur 190 pays en ce qui concerne l’indice de développement humain (IDH). Le Sénégal, comme les autres pays de la sous-région, subit les effets délétères d’une économie de traite qui réduit considérablement les perspectives de vie et de travail de la population sur place.

Le PCF fidèle à ses engagements historiques en faveur de l’émancipation politique, économique, monétaire des peuples d’Afrique souhaite que le gouvernement français, qui entretient des liens étroits avec les autorités sénégalaises, s’exprime en faveur d’un dialogue politique entre le pouvoir sénégalais et l’opposition.

Au Sénégal comme ailleurs, seul le respect des droits humains, des droits démocratiques et de la presse, ainsi que le respect de la séparation des pouvoirs, peuvent créer les conditions d’un développement endogène durable. Il lui demande également de se prononcer en faveur de la libération de l’ensemble des prisonniers d’opinion et de la levée immédiate du blocus autour du domicile d’Ousmane Sonko.

Le PCF appelle également le Gouvernement français à ne pas fournir d’aide en vue de participer à la répression des manifestants sénégalais.

Le PCF est persuadé que le peuple sénégalais trouvera rapidement les ressources lui permettant de sortir de la situation difficile qu’il traverse. Seul le dialogue entre toutes les parties prenantes peut amener une issue à la crise. Le PCF réaffirme sa solidarité avec les forces et mouvements de progrès qui s’engagent dans cette voie au Sénégal.

Parti communiste français,

 

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L’avenir reste à écrire.

28 Mai 2023, 06:58am

Publié par PCF Villepinte

Le G7 

face à la fin de l’hégémonie occidentale

L'Humanité Dimanche 28 mai 2023

Francis Wurtz

Le sommet des 7 pays les plus riches de la planète, qui vient de se tenir sous présidence japonaise, à Hiroshima, est extrêmement instructif sur les évolutions profondes et durables de l’ordre mondial.  Il y a quatre ans, au lendemain d’un G7 sous présidence française, à Biarritz, Emmanuel Macron avait brisé un tabou en déclarant devant quelque 200 ambassadeurs de France réunis à Paris: «Nous sommes sans doute en train de vivre la fin de lhégémonie occidentale sur le monde.»

Depuis lors, l’affaiblissement de la Chine dû à la stratégie du «zéro Covid», puis celui de la Russie à la suite de linvasion de lUkraine et des lourdes sanctions qui sensuivirent pouvaient faire penser que les puissances occidentales avaient recouvré, au moins pour un temps, leur suprématie mondiale d’antan.

Or, si, grâce à la désastreuse initiative de Poutine, «les États-Unis ont repris en main la destinée de lEurope» (Thierry de Montbrial), les efforts de Washington et de ses alliés pour amadouer le «Sud global» ou le sommer de choisir son camp n’ont pas eu l’effet escompté: le fossé entre lOccident et le reste du monde na fait que s’élargir. On vient den avoir confirmation tant au sommet dHiroshima que dans dautres enceintes.

Ainsi, le premier ministre de l’Inde – le plus choyé des huit pays «émergents», invités au G7, en sa qualité de rival de la Chine a précisé quil se rendait au G7 pour «amplifier la voix et les préoccupations du Sud global».

Quant au président du Brésil, Lula, sa venue au sommet occidental ne l’a pas davantage conduit à dévier de sa stratégie de «non-alignement». Ces deux exemples sont dautant plus significatifs quils concernent deux géants du Sud, piliers des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud).

Rappelons que ce groupe de nations – qui, par-delà ce qui les sépare, coopèrent sur leurs points de convergence – se voit collectivement comme un contrepoids à la domination des États occidentaux. Il s’est doté de sa propre banque de développement pour s’affranchir de la tutelle du dollar, du FMI et de la Banque mondiale.

Le siège de la Banque des Brics est en Chine ; son premier directeur général fut indien ; son actuelle dirigeante est l’ancienne présidente du Brésil, Dilma Rousseff. Symbole fort: la contribution des Brics au produit intérieur brut mondial, en parité de pouvoir d’achat, dépasse depuis 2020 celle des États du G7!

Enfin, pas moins de 19 pays dAfrique, dAmérique latine, dAsie et du Moyen Orient ont la volonté de rejoindre ce pôle alternatif, tout en préservant leur souveraineté. L’hégémonie occidentale et même l’hégémonie mondiale, en général, sont bien mortes. On assiste, selon la belle formule de Bertrand Badie, à «limpuissance de la puissance».

Une réalité difficile à admettre parmi les «élites» occidentales. Nul mieux que Christine Lagarde n’a exprimé cette nostalgie d’un monde «sous la direction hégémonique des États-Unis»: «Dans la période qui a suivi la guerre froide, poursuivit la présidente de la Banque centrale européenne, le monde a bénéficié d’un environnement géopolitique remarquablement favorable» (1).

Cette page est définitivement tournée. Lavenir reste à écrire.

(1) Discours devant l’US Council on Foreign Relations, à New York, en avril 2023.

 

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CHRONIQUE

29 Avril 2023, 12:14pm

Publié par PCF Villepinte

Vers une défaite d’Erdogan?

Un espoir et des questions

 

Samedi 29 avril 2023

Francis Wurtz

L'élection présidentielle aura lieu le 14 mai, en même temps que les élections législatives. Le président sortant Recep Tayyip Erdogan brigue un troisième mandat malgré la constitution, qui fixe a deux le nombre maximum de mandats à la tête de l'État. 

Après vingt et un ans de règne, Erdogan et son parti, l’AKP, risquent l’échec lors du double scrutin du 14 mai: l’élection présidentielle (1er tour) et les élections législatives (à un seul tour). Pour analyser les enjeux de cet événement politique majeur, l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris) vient d’organiser une passionnante table ronde: lessentiel de ce qui suit est inspiré de ces échanges (1).

Depuis dix ans, les signes d’une volonté de changement de la société turque se sont multipliés: depuis le spectaculaire mouvement de protestation de 2013 jusqu’à la victoire de lopposition à Ankara et surtout dans le fief dErdogan, Istanbul (16 millions dhabitants), en 2019, en passant par lirruption du parti progressiste HDP du très respecté Selahattin Demirtaş (qui est en prison depuis 2016) et qui priva pour la première fois Erdogan de la majorité absolue au Parlement en 2015.

L’hypercentralisation autoritaire du régime qu’a permise la mise en place d’un régime présidentiel ; l’instrumentalisation du coup d’État avorté de 2016 pour mener une répression de masse, féroce et arbitraire ; l’insupportable ordre moral et conservateur institué par le pouvoir ; la profonde crise économique et sociale en cours (une inflation proche de 100 %) ; enfin, les graves négligences de l’administration révélées par les récents séismes ont sérieusement entamé la base sociale du régime.

Dans ce contexte, l’opposition a travaillé à constituer une coalition autour du grand parti de centre gauche, membre associé du PSE, le Parti républicain du peuple (CHP). C’est le président de ce parti, Kemal Kiliçdaroglu, qui représentera les six partis coalisés à l’élection présidentielle. Le HDP (de 11 à 13 % des voix) ayant, au vu des circonstances, décidé de ne pas désigner de candidat et d’appeler à tout faire pour battre Erdogan, Kiliçdaroglu a de réelles chances de devenir le prochain président de la Turquie. Tout va dépendre de la dynamique politique à l’œuvre durant les trois semaines à venir.

Des question sur cette nouvelle coalition très hétérogène

Si l’éventualité d’une défaite d’Erdogan suscite des espoirs, notamment en matière de démocratie – à la hauteur du rejet d’un régime massivement honni, des questions demeurent sur les changements concrets à attendre, le cas échéant, de cette nouvelle coalition très hétérogène (avec une dominante de centre gauche, mais aussi une formation de droite nationaliste et plusieurs anciens premiers ministres ou ex-ministres d’Erdogan) et divisée sur des sujets majeurs comme la question kurde, qui doit faire l’objet, en cas de victoire, d’un grand débat au Parlement, le principal atout du HDP étant que la coalition a besoin de son soutien.

Par ailleurs, si la volonté de revenir à un régime parlementaire et de pratiquer une gestion du pouvoir moins agressive semble, le cas échéant, assurée, des incertitudes demeurent sur ce que serait la politique économique des nouvelles autorités. Quant à la politique extérieure (relations avec la Grèce, Chypre, l’Arménie opposée à l’Azerbaïdjan, l’Otan, la Russie, la Syrie, l’Afrique…), elle ne devrait pas fondamentalement changer, si ce n’est par un renforcement de la «vocation européenne et occidentale» de la Turquie. À suivre…

(1) Autour de Didier Billion, directeur adjoint de l’Iris, lui-même expert de la Turquie, étaient réunis, le 20 avril 2023, Ahmet Insel, économiste et politologue ; Bahadir Kaleagasi, présidenT de l’Institut du Bosphore, et Barçin Yinanç, journaliste.

 

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Congrès du PCF/ Internationalisme.

9 Avril 2023, 08:02am

Publié par PCF Villepinte

 INTERNATIONALISME

De nombreux représentants de mouvements du monde entier sont intervenus durant les débats à Marseille. Les communistes français lancent une campagne de solidarité concrète avec Cuba. Ils ont également condamné la répression des Ouighours.

L'Humanité Samedi 8 avril 2023 Diego Chauvet

 

«Nous faisons face au gouvernement le plus fasciste de lhistoire dIsrael», a déclaré Halla Abou Hassira, ambassadrice de la Palestine, à la tribune du congrès du PCF, le samedi 8 avril à Marseille.

Nicolas Cleuet

«Le monde de sécurité globale et de solutions internationales que nous défendons, exige le respect des droits humains et du droit international». 

 C’est ce principe, inscrit dans la base commune de leur congrès, qui a conduit les communistes à afficher pour la première fois sous cette forme, une position condamnant la répression qui vise le peuple Ouïghour, de la part du régime chinois. «Une répression injustifiée, avec stérilisation forcée des femmes, assassinats et déportations», dénoncent les communistes. «Le PCF demande larrêt immédiat de la persécution contre les Ouïghours qui dure aujourd’hui depuis une quinzaine d’années», indique l’amendement voté par une majorité de communistes à Marseille.

Le parti communiste est internationaliste, et les interventions de responsables de mouvements du monde entier sont venus le rappeler tout au long des deux premières journées de 39e Congrès. Partout dans le monde, les classes populaires sont confrontées aux mêmes adversaires.

C’est le sens du message vidéo de la ministre colombienne du Travail, Gloria Ines Ramirez. «En Colombie, les secteurs les plus extrémistes de la droite et du patronat ont lancé une campagne contre la réforme de la santé, du travail, des retraites et toutes les réformes sociales menées par le gouvernement de changement», a-t-elle rappelé. 

«Lhumanité a besoin que les mouvements et partis révolutionnaires mènent la lutte des exploités contre les exploiteurs, la lutte des classes, () pour construire un monde meilleur». La ministre, également responsable du Parti communiste colombien, en a donc profité pour adresser un «salut fraternel à tous les français qui luttent contre la réforme très dure des retraites», observée de près par les progressistes dans le monde entier.

C’est le cas d’ Alberto Garzon, ministre espagnol de la consommation et coordinateur fédéral d’Izquierda Unida, qui a souligné le «travail nécessaire du PCF non seulement pour les travailleurs français, mais aussi pour la classe des travailleurs européens». Rania Svigkou, au nom de Syriza depuis la Grèce, a salué «un congrès dans une période cruciale pour la démocratie en France et dans toute lEurope», et appelé à «renforcer les alliances de gauche en vue des élections européennes de 2024»

«Un contexte de crise multiple et historique en France et en Europe», soulignait également Raoul Hedebouw, député et président du Parti des Travailleurs Belge (PTB). «Le PCF est notre deuxième parti», lançait le secrétaire général du Parti communiste d’Espagne, Enrique Santiago. Hors d’Europe, la députée communiste israélienne Aida Touma Slimane a rappelé le «combat commun» pour «la paix, l’égalité, et la justice sociale». Des messages ont également aflué du Sénégal, du Liban, d’Irak, du Maroc, de Côte d’Ivoire...

Ces moments internationalistes ont aussi été marqués par plusieurs temps forts, notamment en solidarité avec les Kurdes, lors de l’intervention sur la scène de Berivan Firat, porte-parole du Conseil démocratique Kurde de France. Derrière le pupitre, elle s’est dite «honorée» d’être présente au congrès, rappelant le combat que son peuple de «50 millions d’âmes», mène depuis un demi siècle. 

«Les combattants et combattantes kurdes sont des braves, des amazones des temps modernes», a poursuivi Berivan Firat, «qualifiés de terroristes une fois en Europe». «Nous essayons de mettre en place des projets multiethniques, féministes, écologistes, partout où nous vivons. Nous cherchons les moyens de vivre ensemble». Malgré cela, «le 23 décembre 2022 nous avons été à nouveau assassinés en plein cœur de Paris», a-t-elle rappelé, dix ans après le «triple féminicide» qui avait touché la communauté kurde dans la capitale française. Sous les applaudissements de la salle, elle a demandé que le «parquet anti-terroriste soit saisi» de cette récente affaire.

Autre grand moment de solidarité lors de l’intervention de l’écrivaine iranienne Chahla Chafiq, qui a rendu hommage au «beau soulèvement des femmes» de son pays. «Sans libération des femmes le peuple ne peut pas se libérer», a souligné la sociologue iranienne, pour qui ce combat «nest pas un phénomène secondaire, il figure au centre de l’émancipation sociale».

Depuis Marseille, le PCF s’est également tourné vers Cuba. Son ambassadeur en France, Otto Vaillant Frias s’est exprimé depuis la tribune du Palais du Pharo. Charlotte Balavoine, responsable nationale du PCF, a rendu hommage à la révolution cubaine, qui a «réussi à faire de Cuba l’équivalent dun grand pays en matière de santé et d’éducation», malgré le plus long blocus de l’histoire, toujours en cours.

Parce qu’on «ne peut pas se contenter du vote dune résolution par an» condamnant cet embargo, elle a annoncé que le PCF lançait une campagne de soutien pour sa levée, accompagnée de «solidarité concrète financière et matérielle à tous les niveaux». «Au nom du peuple et du parti communiste cubains, nous remercions les militants et les élus du PCF pour leur solidarité permanente», a affirmé Otto Vaillant Frias. «On continue à se battre pour un monde meilleur parce quil est possible» a poursuivi l’ambassadeur cubain, appelant à «sunir dans la lutte contre limpérialisme qui pollue la planète. Les communistes ont la responsabilité dagir ensemble».

Otto Vaillant Frias a également rendu hommage dans son intervention à un autre peuple qui connaît lui aussi de longues années de luttes et de souffrances: «le peuple palestinien, qui souffre de loccupation illégale par Israël».

Peu après lui, c’est l’ambassadrice de Palestine qui prenait à son tour la parole. Alors que la bande de Gaza et le sud du Liban sont actuellement la cible de l’armée israélienne, Halla Abou Hassira a souligné la gravité de la situation: «nous faisons face au gouvernement le plus fasciste de l’histoire d’Israel». «On narrête pas de nous dire que cest un conflit religieux. Mais cest un conflit colonial», a rappelé la diplomate, à propos du conflit israélo-palestinien, «une quête du peuple palestinien pour sa liberté».

 

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Palestine :

28 Février 2023, 15:47pm

Publié par PCF Villepinte

 La colonisation tue à Huwara

Suite à l’attaque meurtrière contre deux colons, engagés dans l’armée israélienne en Cisjordanie, des extrémistes juifs ont, dans la nuit de dimanche à lundi, lancé une expédition punitive nommée « le prix à payer » dans le village palestinien d’Huwara avec barres de fer et armes à feu.

L’armée israélienne a laissé faire, bilan : 1 mort, des centaines de blessés, une quarantaine de voitures brûlées, 75 maisons complètement ou partiellement détruites, des arbres arrachés, les secours palestiniens attaqués et empêchés de porter secours à la population attaquée, et la région bouclée par l’armée israélienne.

La gauche israélienne n’a pas hésité à qualifier de « pogrom » les événements de cette nuit.

Mais malheureusement comment s’étonner d’une telle libération de la haine quand, dans les meetings d’au moins deux ministres au pouvoir du nouveau gouvernement Netanyahou, on a pu entendre scander : « mort aux Arabes ! »

Si l’armée israélienne n’est pas en mesure de contrôler les franges les plus extrémistes de sa population, il est urgent que la communauté internationale envoie une force de protection pour le peuple palestinien et que les sanctions que le PCF, comme d’autres, réclament depuis des années, soient enfin mises en œuvre :

• Interdiction des produits de colonies israéliennes.

• Suspension des accords d’associations UE/Israël.

• Suspension des accords bilatéraux militaires et sécuritaires entre la France et Israël.

• Désinvestissements des entreprises françaises dans les territoires occupés.

Il est grand temps qu’Emmanuel Macron reconnaisse l’État de Palestine conformément aux résolutions de l’Assemblée nationale et du Sénat.

Il faut que la France soit à l’initiative d’une initiative pour une paix juste et durable où seront réglées les questions des frontières, des prisonniers et du droit au retour, et que les Palestiniens aient droit comme tout peuple à leur autodétermination.

Mathilde Caroly
responsable du collectif Palestine du PCF

 

 

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Macron-Netanyahou

11 Février 2023, 08:42am

Publié par PCF Villepinte

: retour sur une infamie

par Francis Wurtz, député honoraire du parlement européen

L'Humanité Jeudi 9 Février 2023

 

Francis Wurtz, chroniqueur.

Le chef d’un gouvernement qui revêt «des valeurs fascistes» selon Ehud Barack, ancien premier ministre d’Israël lui-même et qui est, aux dires du même, «en train de réaliser, sous nos yeux, un coup d’État par son racisme, sa corruption, sa neutralisation du système judiciaire» (1), voilà le personnage à qui Emmanuel Macron vient d’offrir sa première visite officielle dans un pays occidental depuis sa réélection dans des conditions honteuses… pour échapper à la prison! Cette infamie de l’Élysée a été précédée dune rencontre de travail entre les directeurs des affaires stratégiques du ministère des Affaires étrangères des deux pays, le 19 janvier dernier.

La bienveillance appuyée de Paris envers Benyamin Netanyahou n’a pas empêché ce dernier de lancer, quelques jours plus tard, le raid «préventif» de larmée israélienne le plus meurtrier depuis vingt ans sur la Cisjordanie, relançant le cycle des violences, qui s’est aussitôt traduit par l’attaque perpétrée par un jeune Palestinien dans une colonie de Jérusalem-Est, causant la mort de sept civils israéliens.

Cet incroyable camouflet infligé à la diplomatie française par un pouvoir israélien décidé à pousser toujours plus loin les crimes de l’occupation, de la colonisation et de la guerre –quitte à alimenter le désespoir parmi le peuple palestinien, particulièrement dans sa jeunesse n’a pas empêché le président de la République de dérouler le tapis rouge à son «cher Bibi» (2) .

Peu soucieux du sort des Palestiniens, le président français ne semble, d’ailleurs, guère porter plus d’attention aux centaines de milliers d’Israéliens mobilisés contre une coalition gouvernementale sans précédent dans leur pays, dans laquelle siègent des ministres d’extrême droite, ultraorthodoxes et ouvertement suprémacistes, qui plus est en charge des colonies et des forces de répression! Lui qui lança naguère l’«initiative Marianne» pour «porter les droits de lhomme partout» illustre plus spectaculairement que jamais combien ses principes en la matière sont à géométrie variable.

Si l’Élysée a fait savoir, en termes convenus et particulièrement alambiqués, avant cette rencontre indécente, que le président rappellerait à son interlocuteur la «nécessité pour tous (sic) d’éviter des mesures susceptibles dalimenter lengrenage de la violence» et exprimerait sa «disponibilité à contribuer à la reprise du dialogue entre les Palestiniens et les Israéliens», lobjectif conjoint était évidemment ailleurs.

En vérité, tout s’est passé comme si un «deal» (comme aurait dit Donald Trump) avait été passé entre Benyamin Netanyahou et Emmanuel Macron: le premier envisage désormais d’apporter ouvertement un soutien militaire à l’Ukraine, comme le souhaitaient la France et ses alliés occidentaux, tandis que le second se rallie à demi-mot à l’option militaire contre le programme nucléaire iranien, à la grande satisfaction du numéro 1 de Tel-Aviv. «Quelque 3000 cibles sont identifiées, et l’État hébreu souhaite passer rapidement à laction, mais pas question daller seul au combat», précisent des observateurs avertis (3). Au feu! «On ne fait pas la guerre pour se débarrasser de la guerre», alertait Jean Jaurès.

(1) Voir «Times of Israël» (1 er janvier 2023). (2) Familiarité dont a usé fort mal à propos le chef de l’État français à l’égard du dirigeant israélien lors de la célébration solennelle des 75 ans de la rafle du Vél’d’Hiv, le 16 juillet 2017. (3) Radio France International (2 février 2023).

 

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A Lyon, le maire contraint d'annuler une conférence pour la paix avec Salah Hamouri

31 Janvier 2023, 07:49am

Publié par PCF Villepinte

Palestine 

Le maire de Lyon Grégory Doucet (EELV) a été contraint de ne pas tenir une rencontre commémorative des accords d’Oslo face aux « tensions très fortes » suscitées par cet événement.

L'Humanité  Mardi 31 Janvier 2023

Gaël De Santis

 

Les soutiens à la colonisation israélienne ont eu gain de cause. Après une semaine de calomnies, ils ont obtenu que la conférence organisée par la mairie de Lyon sur la paix entre Palestiniens et Israéliens soit annulée. Grégory Doucet, l’édile EELV de la ville du Rhône, devait organiser une rencontre, le mercredi 1er février: «Trente ans après la signature des accords dOslo, regards sur la Palestine.»

Étaient censés participer à la conférence Abaher El Sakka, sociologue de l’université de Beir Zeit, Jean-Claude Samouiller, président d’Amnesty International France, et Benoît Van Keirsbilck, membre du comité des droits de l’enfant de l’ONU. L’ex-prisonnier politique Salah Hamouri était également invité.

La logorrhée de l’extrême droite israélienne

Ce Franco-Palestinien a été pris pour cible, accusé d’être un terroriste au prétexte que, sous la pression et pour obtenir une remise de peine, il avait plaidé coupable d’une tentative d’assassinat contre un rabbin, dans sa ville en Israël. Ainsi, reprenant la logorrhée de l’extrême droite israélienne, Laurent Wauquiez, président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes, avait dit voir en Salah Hamouri une «incarnation même de la violence et de la haine antisémite».

«On rappellera () qu’à chacune de ses incarcérations, la diplomatie et les présidents français sont intervenus pour obtenir sa libération ou pour dénoncer le caractère arbitraire de sa détention ou pour demander que Salah Hamouri vive en famille dans sa ville natale, Jérusalem», tient à rappeler le comité de soutien de l’avocat franco-palestinien.

Comble de la calomnie: le maire de Lyon, Grégory Doucet, a également été accusé, sans aucun fondement, d’avoir empêché une visite scolaire au camp d’extermination d’Auschwitz au motif que le déplacement se serait fait en avion, donc polluant. La commémoration de la libération d’Auschwitz a d’ailleurs fait l’objet, le 27 janvier, d’un trouble à l’ordre public. À Lyon, le maire et ses adjoints ont été hués.

Face aux accusations ignominieuses d’antisémitisme à son encontre, l’édile écologiste rappelle que sa première visite en tant que maire en 2020 a été au mémorial d’Izieu, lieu de commémoration de la déportation d’enfants juifs.

Dans une lettre, Grégory Doucet a expliqué sa décision d’annuler la conférence du fait «des postures irresponsables et inacceptables dappel à la manifestation haineuse et anti-républicaine». Et du besoin «dassurer la sécurité de toutes et de tous». Il organisera de prochaines rencontres avec, entre autres, des universitaires appartenant au camp de la paix israélien.

 

 

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