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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

Remaniement, figure de style

9 Janvier 2024, 10:36am

Publié par PCF Villepinte

C’est fait.

Après des 49.3 en rafale et le vote calamiteux de la loi immigration, la première ministre quitte Matignon après un loyal service. Comme on dit, elle a fait « le job » attendu par Emmanuel Macron. Les dernières heures étaient insoutenables. En milieu d’après-midi, Élisabeth Borne arrivait à l’Élysée, puis elle en repartait. On commentait son sourire que l’on disait un peu crispé. Le destin de la France était en suspens. On galèje bien sûr.

Le remaniement annoncé, mijoté, a des allures de jeu de chaises musicales, voire de bonneteau. Il illustre aussi ce côté détestable de la politique française qui voit le président de la République décider seul de son gouvernement. Car il ne faut pas s’y tromper.

S’il a le pouvoir de nommer le premier ministre, c’est, selon les termes de la Constitution, ce dernier qui forme le gouvernement et qui « détermine et conduit la politique de la nation ». On voit bien que, plus que jamais, c’est une figure de style. Le véritable chef du gouvernement, c’est Emmanuel Macron. Mais changement ou pas de l’équipe ministérielle, il est face à la réalité.

Il n’a toujours pas de majorité et les accords escomptés à droite, même au coup par coup et texte par texte, ne fonctionneront pas plus qu’ils n’ont jusqu’alors fonctionné, sauf à venir toujours plus sur le terrain de la droite et de l’extrême droite. Cela avec la conséquence que l’on a bien comprise, pour la loi immigration, de donner à cette dernière toujours plus de poids. C’est dire que la prochaine échéance dans les urnes, les élections européennes, quels que soient les efforts déployés par l’équipe ministérielle, si elle les fait, a déjà un parfum de victoire pour le RN.

On sait, malheureusement, que cette montée des extrêmes droites n’est pas propre à la France, mais Emmanuel Macron, quoi qu’il en soit de ses premiers ministres et gouvernements successifs, porte la lourde responsabilité de ne pas y avoir fait face. Il a fait le choix d’un exercice du pouvoir autoritaire, par-dessus les élus, avec les 49.3 à répétition de madame Borne, au service des puissants et pour une grande part dans le mépris des attentes populaires. Ce n’est pas un remaniement qui y changera quelque chose.

 

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Marchons pour la Liberté, l’égalité, la fraternité

8 Janvier 2024, 08:06am

Publié par PCF Villepinte

Marchons pour la Liberté, l’égalité, la fraternité

Dans notre diversité d’idées, d’engagements, de professions, nous exprimons notre grande inquiétude après le vote de la loi dite « asile-immigration ». C’est un tournant dangereux dans l’histoire de notre République.

D’abord parce que cette loi ne répond pas aux causes de l’exil forcé d’hommes, de femmes, d’enfants fuyant les guerres ou le réchauffement climatique, ni aux défis de l’accueil dans la dignité, ni au défi de la définition d’une politique digne et humaine d’intégration.

Ensuite, parce qu’elle a été rédigée sous la dictée des marchands de haine qui rêvent d’imposer à la France leur projet de « préférence nationale ». Elle torpille les piliers porteurs de notre pacte républicain, hérité du Conseil national de la Résistance. Elle s’attaque ainsi au droit du sol autant qu’aux droits fondamentaux proclamés par la Constitution : au travail, à l’éducation, au logement, à la santé… Ce faisant, tous et toutes, Français autant qu’étrangers, nous nous trouvons menacés.

Victor Hugo écrivait : « Étouffez toutes les haines, éloignez tous les ressentiments, soyez unis, vous serez invincibles. »

Soucieux de rassemblement et de solidarité plutôt que de division sans fin de notre société, nous demandons au Président de la République de ne pas promulguer cette loi. Le dimanche 21 janvier nous appelons à manifester dans notre diversité notre attachement à la devise de la République : « Liberté, égalité, fraternité. »

Les 201 signataires

1. Serge Abiteboul, informaticien, membre de l’Académie des sciences

2. Emile Ackermann, rabbin

3. Syrine Aït Si Ali, présidente de la FIDL

4. Fleur Albert, réalisatrice, documentariste

5. Christophe Alévêque, comédien

6. Anne Alvaro, actrice

7. Hakim Amokrane, musicien

8. Mouss Amokrane, musicien

9. Hortense Archambault, responsable théâtrale

10. Pierre Arditi, comédien

11. Swann Arlaud, acteur

12. Ariane Ascaride, comédienne

13. Ana Azaria, présidente de Femmes Égalité

14. Josiane Balasko, comédienne

15. Étienne Balibar, philosophe

16. Christian Baudelot, sociologue

17. Patrick Baudouin, président de la LDH

18. Thierry Beaudet, président du Conseil économique social et environnemental

19. Karim Benaïssa, recteur de la mosquée de Créteil, président du RAM 94

20. Farid Bennaï, président du Front uni des immigrations et des quartiers populaires.

21. Lucie Berelowitsch, metteuse en scène, directrice du Préau CDN Normandie-Vire

22. Marlise Bété, actrice, scénariste, réalisatrice

23. Laurent Binet, écrivain

24. Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT

25. David Bobée, metteur enscène

26. Manuel Bompard, député

27. Pascal Bonitzer, réalisateur

28. Mosco Levi Boucault, réalisateur

29. Patrick Boucheron, historien, professeur au Collège de France

30. François Bourdillon, médecin de santé publique

31. Rachida Brakni, actrice

32. Stéphane Braunschweig, directeur de l’Odéon

33. Michel Broué, mathématicien

34. Émilie Capliez, codirectrice Comédie de Colmar CDN

35. Antoine Chambert-Loir, mathématicien

36. Patrick Chamoiseau, écrivain

37. Noëlle Châtelet, écrivaine

38. Éric Chenut, président de la Mutualité française

39. Margot Chevalier, co-présidente de Chrétiens en monde rural

40. Malik Chibane, réalisateur

41. Hervé Chneiweiss, biologiste, directeur de recherches au CNRS

42. Gilles Cohen-Tannoudji, physicien

43. Philippe Corcuff, professeur de science politiques à Lyon

44. Karine Cornilly, co-présidente de l’Action catholique ouvrière

45. Mathieu Cruciani, codirecteur Comédie de Colmar CDN

46. Chloé Dabert, metteuse en scène, Comédie de Reims

47. Fanny De Chaillé, metteuse en scène, Théâtre national de Bordeaux

48. Julie Deliquet, metteuse en scène, Théâtre Gérard Philippe

49. Christian Delorme, prête, co-initiateur de Marche pour l’égalité de 1983

50. Marc Deluzet, président de l’Action catholique des milieux indépendants

51. Philippe Descola, professeur émérite au Collège de France

52. Véronique Devise, présidente du Secours Catholique

53. Martial Di Fonzo Bo, metteur en scène, directeur du Quai CDN Angers

54. Fatou Diome, écrivaine

55. Alice Diop, cinéaste

56. David Diop, professeur des universités et écrivain

57. Toumi Djaïdja, co-initiateur et symbole de la Marche pour l’égalité de 1983

58. Nasser Djemaï, metteur en scène, Théâtre des Quartiers d’Ivry, CDN Val-de-Marne

59. Cécile Duflot, directrice d’Oxfam France

60. François Dunoyer, comédien

61. Annie Duperey, comédienne

62. Simon Duteil, co-porte-parole de Solidaires

63. Nadia El Fani, réalisatrice

64. Marie-France Eprinchard, présidente d’Emmaüs solidarité

65. Laurent Escure, secrétaire général de l’UNSA

66. Philippe Faucon, réalisateur

67. Olivier Faure, député

68. Gilles Finchelstein, secrétaire général de la Fondation Jean Jaurès

69. Marina Foïs, comédienne

70. Nathalie Garraud, codirectrice Théâtre 13 Vents Montpellier

71. Fabien Gay, directeur de l’Humanité

72. Julie Gayet, actrice

73. Caroline Glorion, réalisatrice

74. Éléa Gobbé-Mévellec, réalisatrice

75. Daniel Goldberg, président de l’Uniopss

76. Emmanuelle Gourvitch, metteuse en scène, présidente du Synavi

77. Marie-Aleth Grard, présidente d’ATD Quart Monde

78. André Grimaldi, professeur émérite de médecine

79. Anouk Grinberg, comédienne et peintre

80. Joanna Grudzinska, réalisatrice

81. Murielle Guilbert, co-porte-parole de Solidaires

82. Alain Guiraudie, cinéaste

83. Hanja Hamidi, présidente de l’UNEF

84. Benoît Hamon, directeur général de SINGA

85. Philippe Hardouin, ex-président d’En Commun

86. Cédric Herrou, responsable Emmaüs Roya

87. Albert Herszkowicz, porte-parole du RAAR

88. Clotilde Hesme, comédienne

89. Nancy Huston, écrivaine

90. Jonathan Israël, réalisateur

91. Kaori Ito, directrice TJP CDN Strasbourg-Grand-Est

92. Eddie Jacquemart, président de la Confédération nationale du logement

93. Jok’Air, musicien

94. Pierre Joliot, biologiste, membre de l’Académie des sciences

95. Élisabeth Jonniaux, réalisatrice

96. Jean Jouzel, paléoclimatologue, co-lauréat du Prix Nobel de la paix 2007 avec le GIEC

97. Karim Kacel, chanteur

98. Sam Karmann, comédien, réalisateur

99. Issam Krimi, musicien, compositeur

100. Judith Krivine, présidente du Syndicat des avocats de France

101. Thomas Lacoste, acteur et réalisateur

102. Guillaume Lacroix, conseiller régional

103. Leslie Lagier, cinéaste

104. Hélène Langevin-Joliot, physicienne

105. Sébastien Laudenbach, cinéaste

106. Lionel Lecerf, co-président de l’Action catholique ouvrière

107. Messica Lee Fou, Espace Bernard-Marie Koltès Metz

108. Cyrille Legrix, metteur en scène, président du SNMS

109. Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT

110. Arrigo Lessana, chirurgien du cœur, écrivain

111. Danièle Linhart, sociologue

112. Émilie Loizeau, chanteuse, musicienne

113. Christine Malard, directrice Théâtre Jean Lurçat Aubusson

114. Anna Marmiesse, scénariste et réalisatrice

115. Corinne Masiero, comédienne

116. Henry Masson, président de la Cimade

117. Valérie Masson-Delmotte, paléoclimatologue, coprésidente du GIEC 2015-2023

118. Joris Mathieu, metteur en scène, CDN Lyon

119. Nicolas Mathieu, écrivain

120. Murielle Mayette-Holtz, directrice CDN Nice Côte d’Azur

121. Dominique Meda, professeur d’université Paris-Dauphine

122. Guillaume Meurice, humoriste

123. Perrine Michel, réalisatrice

124. Jean-Pierre Mignard, avocat

125. Maria-Carmela Mini, directrice de Latitudes contemporaines

126. Sandrine Mini, directrice TMS scène nationale Archipel de Thau

127. Dominik Moll, réalisateur

128. Gérard Mordillat, écrivain et cinéastes

129. François Morel, acteur, humoriste

130. Arthur Nauzyciel, acteur et metteur en scène

131. Maëlle Nizan, présidente de la FAGE

132. Gérard Noiriel, directeur d’études à l’EHESS

133. Bridget O’Driscoll, réalisatrice

134. Erik Orsenna, écrivain

135. Céline Pauthe, metteuse en scène, CDN Besançon Franche-Comté

136. Antoine Pelissolo, professeur de psychiatrie

137. Willy Pelletier, collectif Coudes à Coudes

138. Patrick Pelloux, urgentiste

139. Aude Pépin, actrice, scénariste, réalisatrice

140. Gilles Perret, réalisateur

141. Ella Perrier, directrice adjointe CDN Nice Côte d’Azur

142. Michelle Perrot, historienne, professeur émérite des universités

143. Ernest Pignon-Ernest, plasticien

144. Edwy Plenel, cofondateur de Mediapart

145. Maëlle Poésy, metteuse en scène, directrice CDN Dijon Bourgogne

146. Francesca Poloniato, directrice ZEF Marseille

147. Claude Ponti, illustrateur et dessinateur jeunesse

148. Alexia Portal, cinéaste

149. Alain Prochiantz, professeur émérite au Collège de France

150. Olivier Rabourdin, acteur

151. Robin Renucci, acteur et réalisateur

152. Kim Reuflet, présidente du Syndicat de la magistrature

153. Jean-Michel Ribes, dramaturge

154. Chantal Richard, réalisatrice

155. Cécile Rilhac, députée

156. Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre

157. Sébastian Roché, sociologue

158. Pierre Rosanvallon, professeur émérite au Collège de France

159. Élisabeth Roudinesco, historienne et psychanalyste

160. Michel Rousseau, coprésident de Tous Migrants

161. Fabien Roussel, député

162. Olivier Saccomano, codirecteur Théâtre 13 Vents Montpellier

163. Jérôme Saddier, président d’ESS France

164. Ludivine Sagnier, actrice

165. Latifa Saïd, cinéaste

166. Marcela Saïd, cinéaste

167. Benjamin Saint-Huile, député

168. Thomas Salvador, réalisateur

169. Lydie Salvayre, écrivaine

170. François Sauterey, coprésident du MRAP

171. Sylvie Sema Glissant, auteur, artiste plasticienne

172. Pierre Serna, historien

173. Gauvain Sers, chanteur

174. Caroline Simpson Smith, directrice Théâtre Sénart

175. Bruno Solo, comédien

176. Dominique Sopo, président de SOS Racisme

177. Benjamin Stora, historien

178. Antoine Sueur, président d’Emmaüs France

179. Benoît Teste, secrétaire général de la FSU

180. Caroline Thibaut, artiste, directrice CDN Montluçon

181. Samuel Thomas, président de la fédération des Maisons des potes

182. Claire Thoury, présidente du Mouvement Associatif

183. Marine Tondelier, conseillère régionale

184. Jacques Toubon, ancien Défenseur des droits

185. Chloé Tournier, directrice La Garance-Cavaillon

186. Camille Trouvé, metteuse en scène, codirectrice CDN Normandie-Rouen

187. Marion Truchaud, réalisatrice

188. Najat Vallaud-Belkacem, présidente de France Terre d’Asile

189. Alice Vaude, secrétaire nationale de l’Organisation de Solidarité Trans

190. Marie-Pierre Vieu, co-présidente de la Fondation Copernic

191. Jean Vigreux, historien

192. Cédric Villani, mathématicien, médaille Fields

193. Claude Viterbo, mathématicien

194. François Vitrani, président de l’Institut du Tout-monde

195. Raphaël Vulliez, collectif Jamais Sans Toit

196. Uli Wittmann, écrivain

197. Serge Wolikow, historien

198. Youlie Yamamoto, porte-parole d’Attac

199. Alice Zeniter, écrivaine

200. Rebecca Zlotowski, réalisatrice

201. Ruth Zylberman, écrivaine et réalisatrice

 

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republique

8 Janvier 2024, 07:51am

Publié par PCF Villepinte

201 personnalités appellent à marcher

contre la loi immigration

L’Humanité et Mediapart publient une tribune de personnalités de tous bords - de Sophie Binet à Jacques Toubon, en passant par Josiane Balasko, Fabien Roussel ou encore Marina Foïs -, appelant à manifester le 21 janvier pour exiger la non-promulgation de la loi immigration.

 

Des manifestants à Rennes, suite au vote de la loi immigration, le 20 décembre 2023.
AFP/Sébastien Salom-Gomis

Il serait faux de dire qu’Emmanuel Macron ne coalise pas. Seulement, le chef de l’État agrège contre lui, ses choix politiques et ses compromissions avec une droite qui n’a plus de républicaine que le nom et une extrême droite revendiquant sa « victoire idéologique ».

Preuve en est avec l’appel à manifester, le 21 janvier prochain, contre sa récente loi immigration, que l’Humanité copublie avec le site d’informations Mediapart. Au total, ce sont plus de 200 personnalités qui entrent ainsi en résistance devant ce « tournant dangereux de notre République » et un texte rédigé « sous la dictée des marchands de haine qui rêvent d’imposer à la France leur projet de « préférence nationale » ».

Un « appel historique », selon le secrétaire national du PCF Fabien Roussel, signataire du texte, puisqu’il rassemble amplement, au-delà des frontières de la gauche. Ce front du rejet unit du coordinateur de la France insoumise Manuel Bompard à l’ancien ministre de Jacques Chirac et ex-défenseur des droits, Jacques Toubon, en passant par Marine Tondelier (Les Écologistes), Olivier Faure (PS), Benjamin Saint-Huile (Liot) ainsi que la députée apparentée Renaissance, Cécile Rilhac.

Mais il s’étend aussi en dehors des sphères politiques partisanes avec les représentants des principales centrales syndicales, dont Sophie Binet (CGT) et Marylise Léon (CFDT), des responsables associatifs comme Dominique Sopo (SOS Racisme), Henri Masson (Cimade) et Véronique Devise (Secours Catholique), des artistes (Josiane Balasko, Nicolas Mathieu, Marina Foïs…), des universitaires et intellectuels émérites (Valérie Masson-Delmotte, Cédric Villani, Pierre Rosanvallon…), et même des personnalités des trois grandes religions monothéistes.

« Si on veut mener le combat prioritaire des valeurs, contre l’extrême droite, il faut un large rassemblement, dépassant les différences politiques et d’engagement. Nous condamnons cette loi parce qu’elle porte atteinte à beaucoup de fondamentaux de notre République et de notre devise », rappelle Patrick Baudouin, président de la Ligue des droits de l’Homme.

L’initiative, née au lendemain du vote de la loi immigration à l’Assemblée nationale le 19 décembre, aboutit autour d’un objectif : rassembler un maximum de personnes dans les rues pour demander à Emmanuel Macron la non-promulgation du texte. « Le président de la République a tout fait pour que cette loi soit « adoptée » avant les fêtes de fin d’année pour qu’on n’en parle plus, explique Fabien Roussel. Mais beaucoup de gens m’ont interpellé pour savoir comment nous allions réagir contre cette loi votée par le RN et qui n’apporte pas les réponses aux grands enjeux liés à l’immigration. »

« C’est un moment de clarification : cette loi est un révélateur, une frontière claire entre celles et ceux prêts à basculer et renier le programme du Conseil national de la Résistance jusqu’à reprendre les thèses de l’extrême droite, et les autres », estime la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet.

Fin de l’universalité des droits, introduction de la préférence nationale, remise en cause du droit du sol, restriction de l’accès au séjour… La députée de l’aile gauche de la Macronie Cécile Rilhac a tranché : « Ce texte grandement issu du Sénat est allé trop loin. J’ai beaucoup réfléchi et je voulais être en cohérence avec moi-même (en signant la tribune – NDLR). Il me paraissait important qu’au sein de la majorité à laquelle je suis toujours attachée, des gens continuent à dire que la loi n’est pas celle du gouvernement pour laquelle nous voulions légiférer. »

« Sous une apparence banale, ce texte me paraît, pour l’une des premières fois, mettre en cause des principes importants, des libertés et des droits sociaux dont tout le monde doit pouvoir jouir sur notre territoire, qu’ils soient nationaux ou étrangers. Savoir si nous allons installer un système de préférence nationale me paraît valoir une prise de position », justifie Jacques Toubon.

« Il faut que nous soyons nombreux le 21 pour faire en sorte de protéger les potentielles victimes de ce texte », espère Marine Tondelier. Il s’agit là d’un enjeu important « pour remettre des points de repères dans le débat public face à l’obsession ethnicisante d’une partie du monde politique », selon Dominique Sopo, président de SOS Racisme. D’où le mot d’ordre de la manifestation du 21 janvier : « Marchons pour la Liberté, l’Égalité, la Fraternité ».

 

 

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En 2024, on s'organise ✊

7 Janvier 2024, 10:56am

Publié par PCF Villepinte

PUBLIÉ LE 5 JAN. 2024

Les vœux de Sophie Binet,

Secrétaire générale de la CGT, pour la nouvelle année 2024.

 

En 2023, la mobilisation contre la réforme des retraites a ramené le syndicalisme à sa place légitime, redonnant la voix aux travailleurs

Si Macron a imposé sa réforme par la force, ignorant le parlement, la rue et l'opinion, son mandat est maintenant entaché d’une grave faute politique et démocratique.

Pour détourner l’attention des questions sociales, il suit désormais l’agenda de l’extrême droite.

Cette tendance s’observe à l’échelle de la planète où les conflits armés se multiplient, les budgets militaires explosent. Aussi, la CGT tient à exprimer sa solidarité avec les peuples ukrainiens et Palestiniens actuellement sous les bombes.

Nous ne laisserons pas faire.

Les mots liberté, égalité et fraternité ne sont pas là pour décorer nos mairies.

La loi sur l’immigration rompt avec les principes républicains, instaurant la préférence nationale et remettant en cause le droit du sol, stigmatisant les étrangers et occultant leur contribution essentielle.

Les héros de la première ligne pendant la pandémie sont maintenant présentés comme des délinquants, une injustice que la CGT refuse d’accepter. La CGT combattra toujours le racisme et l’antisémitisme.

L’année 2024 sera donc celle de la résistance contre l’extrême droite et le pouvoir de l’argent. 

Tout en polluant le plus, les plus riches bloquent toute transformation environnementale pour préserver leurs privilèges.

Ouvrir de nouvelles perspectives en s’organisant

Alors que cette année, le programme national de la résistance fête ses 80 ans, la CGT encourage à s’organiser pour répondre au défi environnemental et construire une société plus juste.

Des perspectives qui appellent à s’organiser avec la CGT pour reprendre le contrôle sur le travail et les conditions de vie.

D’Eurotunnel à Onet en passant par Grand Frais, Vertbaudet, ST Microelectronics, la grand hôtel du Carlton…Ces luttes ont permis de gagner des augmentations de salaires mais aussi et surtout de gagner la dignité et la solidarité sur nos lieux de travail.

« Producteurs, sauvons-nous nous-mêmes » dit la chanson. En 2024, soufflons nous-mêmes notre forge, soyons tout.

En 2024, la CGT souhaite une année de paix, de justice, de solidarité et de lutte pour transformer le travail et atteindre un monde plus juste.

 

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Révolte de la conscience

3 Janvier 2024, 12:46pm

Publié par PCF Villepinte

Nous publions cette “Lettre à M. Emmanuel Macron, président de la République française”, pétition ayant déjà recueilli 100 premiers signataires. 

Monsieur le président, 

C’est avec un sentiment d’horreur et de révolte que nous assistons à la poursuite acharnée du massacre à Gaza. Suite à l’attaque du Hamas, l’Etat d’Israël se livre à une véritable entreprise d’extermination des Palestiniens, dans la bande de Gaza mais aussi dans plusieurs lieux de Cisjordanie. Déjà plus de 20 000 morts, dont 9 000 enfants! Des camps de réfugiés, des écoles de lONU, des hôpitaux bombardés Au prétexte de «traquer les terroristes», des journalistes, des poètes, des ingénieurs sont tués, parfois avec toute leur famille, lors d’attentats ciblés. C’est le peuple et l’élite de la société palestinienne que l’armée d’occupation israélienne cherche à décimer. 

Gaza, qui était déjà depuis des années un ghetto, une prison à ciel ouvert, est maintenant un camp de concentration dont les habitants sont promis à la mort, violente ou lente, par la faim et la soif provoquées par la privation délibérée d’eau et d’alimentation! 

Depuis la Seconde Guerre mondiale, nous avons connu peu d’entreprises meurtrières telles que celle-ci. Il est sidérant de constater que des descendants des victimes du nazisme se comportent à leur tour aujourd’hui en génocidaires racistes pour qui les autres, les Palestiniens, ne sont que des «animaux» pour reprendre lexpression de plusieurs hauts responsables israéliens. Ils sont en train de détruire lhéritage spirituel et humaniste du peuple juif et entachent durablement son honneur. 

Qu’il soit juif ou arabe, – donc sémite, aussi -, ou de tout autre origine, aucun d’entre nous ne peut être soupçonné d’antisémitisme et nous n’acceptons pas le détournement de langage, qui pour dédouaner un régime colonial d’apartheid, assimile antisionisme et antisémitisme. En vertu de cette confusion organisée, beaucoup d’intellectuels et de pacifistes juifs, en Israël et dans le monde, peuvent être et sont parfois traités d’antisémites. 

Pour notre part, nous ne pouvons pas rester silencieux devant l’hypocrisie qui consiste à renvoyer dos à dos bourreaux et victimes. Oui nous pensons que Benjamin Netanyahu est un criminel de guerre et que son cas relève de la Cour Internationale de Justice! 

Nous pensons qu’un peuple opprimé a le droit de résister et de s’insurger, et ne partageons pas pour autant l’idéologie ni les méthodes du groupe Hamas dont la stratégie s’avère désastreuse pour la population de Gaza… Mais en matière de terrorisme, l’État d’Israël bat tous les records. Devant la disproportion des armes et du nombre des victimes, nul ne peut invoquer un quelconque droit à la vengeance. Nous sommes bien loin de l’antique loi du talion.  

Nul ne peut invoquer non plus le droit d’Israël à préserver sa sécurité. La «solution finale» que Netanyahu et son gouvernement sont en train de mettre en œuvre ne résoudra rien. Elle ne peut au contraire que nourrir la haine, la volonté de revanche et la violence. Cest son action qui pousse aujourdhui la majorité de la population palestinienne dans les bras du Hamas. 

Il n’y a pas d’avenir pour les juifs d’Israël, ni pour les Palestiniens, sans la cohabitation pacifique des uns avec les autres. 

Il n’y a pas d’avenir et pas de paix sans justice, sans reconnaissance des droits du peuple palestinien, sans respect des résolutions de l’ONU. 

En tant que président de la République française nous vous demandons d’user de toute votre autorité pour imposer un cessez-le-feu immédiat, l’organisation de secours d’urgence pour la population de Gaza, la reconstruction des maisons, des services publics de santé, d’éducation et la reprise du processus politique pour sortir enfin de ce conflit qui n’en finit pas et menace la paix du monde. 

Pour se joindre à cet appel, écrire à lemerlemoqueurJBC@gmail.com 

Les 100 premiers signataires : 

 

Pascal Acot (historien de l’écologie)  

Adonis (poète) 

Anas Alaili (poète, Palestine / France)  

Rabiha al Baidawhe (écrivain, traductrice et militante des droits humains) 

Maram al-Masri (poète)  

Francis Arzalier (historien)  

Anatole Atlas («aède troyen»

Claude Ber (poète) 

Henri Bertholet (ancien député) 

Julien Blaine (poète)  

Victor Blanc (poète et éditeur) 

Gilles Boitte (élu municipal, Sevran) 

Noura Bordes (Militante Union Juive Française pour la Paix) 

Jacques Bonnaffé (comédien)  

Éric Bottin (professeur de mathématique, retraité) 

Yves Boudier (poète, critique) 

Jean-Claude Bourdin (philosophe)  

Michel Cassir (poète)  

Claudia Christiansen (musicienne)  

Jean-Louis Cloët (écrivain) 

Francis Combes (poète et éditeur)  

Pierre Cours-Saliès (sociologue, professeur émérite) 

Jean-Claude Delanoue  

Franck Delorieux (directeur des Lettres françaises)  

Bernard Deschamps (ancien député)  

Catherine Destom (militante associative)   

Jean-Michel Devésa (professeur émérite et écrivain)  

Malick Diarra (auteur)  

Bruno Drweski (universitaire)  

Nicole Dumitriu Boitte (psychologue du travail) 

Baudouin Duqué (docteur en sciences, retraité) 

Jean-Noël Faure (retraité) 

Laurent Fourcaut (professeur émérite et poète)   

Jacques Fournier (ancien directeur d’une Maison de la poésie)   

Sophie Geoffroy Dechaume (musicienne)   

Marc Giai-Miniet, artiste peintre 

Sylvie Giai-Miniet, enseignante retraitée 

Sylvain Goldstein (militant anti-raciste et syndical)   

Alain Gorius (éditeur)  

Jennifer Grousselas (poète)  

Benjamin Guérin (poète)  

Frédérique Guétat -Liviani (poète et éditrice)  

Régine Guillemot 

Raymond Guggenheim (directeur territorial honoraire)  

Gérard Hallie (militant de la culture et de la paix) 

Soizic Hily  

Charles Hoareau (militant syndical et politique)  

Jean-Jacques Hocquard (président du fonds de dotation Armand Gatti)   

Aytekin Karaçoban (poète et traducteur)  

Léa Kishida (artiste plasticienne) 

Laurent Klajnbaum (militant culturel)  

Abdellatif Laâbi (poète)  

Philippe Laïk (cinéaste) 

Françoise Lagrafeuille 

Christophe Lamiot (poète)  

Jacques Lancier (essayiste)  

Patricia Latour (journaliste, autrice)  

Philippe Longeard (enseignant retraité) 

Michael Löwy (philosophe) 

Paul Antoine Luciani (ancien conseiller à l’Assemblée de Corse, ancien premier adjoint au maire d’Ajaccio) 

Anne-Lise Maclos-Longeard (enseignante retraitée)  

Éric Maclos (poète)  

Jeanne Marie (traductrice de poésie)  

Jean-Claude Martin (poète)  

Patrick Maurières (militant associatif)  

Olivier Mayer (militant culturel, ancien journaliste)  

Corinne Meier (auteur)  

Gérard Mordillat (romancier)  

Christian Moroy dit Kiko (poète)  

Gilles Munier (auteur)  

Marc Norguez (militant syndical) 

Daniel Orantin 

Marie-Hélène Paul 

Alexis Pelletier (poète)  

Élisabeth Pelloquin Maison Poésie Poitiers 

Charles Pennequin (poète)  

Philippe Pineau (bibliothécaire) 

Maïté Pinéro (journaliste, écrivaine) 

Francis Pornon (écrivain)  

Jean Portante (poète)  

Denis Pourawa (poète de Kanaky)  

Catherine Pouzenc (sculptrice) 

Isabelle Querlier (documentaliste) 

Yvon Quiniou (philosophe)  

Olivier Rubens  

Alain Ruscio (historien)  

Robert Séguéla (retraité SNCF, responsable de la librairie associative Livres en lutte)  

Shumona Sinha (écrivaine et romancière) 

François Sikirdji (musicien)  

Bernard Tabuteau 

Medina Jorge Torres (poète)  

André Ughetto (poète) 

Mario Urbanet (conteur, poète)  

Manuel Van Thienen (poète et traducteur)  

Yves Vargas (philosophe)  

Patrick Verschueren (homme de théâtre, directeur d’une maison de la poésie) 

Dominique Vidal (journaliste et historien)  

Bénédicte Vilgrain (éditrice, traductrice)  

Réha Yunluel (poète)  

 

 

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Écologie :

25 Décembre 2023, 11:02am

Publié par PCF Villepinte

La responsabilité syndicale est engagée

La réserve de Scandola, en Corse, inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco.
© PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP

L’Humanité

Par Maryse Dumas, syndicaliste

S’il y a une leçon, hélas prévisible, à tirer de la COP28, c’est bien la démonstration de la domination du monde par les stricts intérêts capitalistes. Pas question pour eux de sacrifier le moindre de leur profit immédiat au nom d’une vision de moyen ou long terme de l’intérêt de l’humanité.

C’est une réalité à ne pas oublier lorsqu’on aborde le lien entre préoccupations sociales et environnementales dans le monde du travail. La finalité et l’organisation du travail dans les entreprises sont décidées par ceux qui en détiennent la propriété. Les syndicats, les salariés n’ont de pouvoir que celui que leur donnent leurs luttes et les rapports de force qui en résultent. Ils et elles ne sont pas les décideurs.

Cette problématique a fait l’objet fin novembre d’un passionnant colloque organisé par l’Institut CGT d’histoire sociale et plusieurs laboratoires de recherches universitaires, sous le titre « Syndicalisme et environnement ».

Le mot environnement n’étant apparu que dans la deuxième moitié du XXe siècle, il convient d’examiner le contenu et la portée de l’action syndicale avec les mots correspondants aux périodes considérées. On s’aperçoit alors que c’est principalement par la préoccupation de la santé au travail, de l’hygiène et des conditions de travail que l’action syndicale a le plus souvent pris une dimension écologique, plus ou moins conscientisée.

Les syndicats ont conduit des luttes, souvent de très longue haleine, pour contraindre les industriels à modifier leurs systèmes de production, les rendre plus sûrs, moins dangereux, d’abord pour les salariés, et aussi souvent pour les populations.

Les luttes contre l’utilisation de l’amiante, du plomb, du phosphore et de nombre d’autres substances nocives auront mis des années avant de percer les murs du silence et de l’indifférence pour finir par contraindre les pouvoirs publics et les industriels à admettre de nouvelles normes plus respectueuses des vies humaines et de la nature.

Les syndicats ont eu aussi à faire preuve de pédagogie, de persévérance, pour sensibiliser leurs propres mandants à des questions décisives d’abord pour eux-mêmes, leur propre santé, leur espérance de vie. En obtenant de faire payer plus cher les patrons pour des travaux dangereux, ils les ont poussés à chercher des économies dans l’amélioration des systèmes de sécurité et de protection de la santé.

Quoi qu’il en soit, les choix industriels restent la chasse gardée des propriétaires du capital, tout comme l’organisation du travail. La leur disputer est un enjeu de luttes de haut niveau, qui suppose une capacité syndicale à voir loin tout en enracinant l’activité sur les préoccupations immédiates, afin d’intéresser et mobiliser le plus grand nombre. C’est là que le sujet de l’écologie doit se déployer, dans l’élaboration, avec les salariés, sur le lieu de travail, des revendications et des propositions syndicales.

Toute démarche plaquée de l’extérieur, ou portée seulement par les militants les plus politisés, est vouée à l’échec. De même, toute action syndicale qui ne s’élargirait pas à ce qui se passe hors de l’entreprise et ne confronterait pas le « vécu du dedans » avec le « vu du dehors » finirait dans une impasse. C’est de convergences et de mises en commun des informations et des compétences qu’il y a besoin. Le syndicalisme est au croisement de tous ces enjeux. Il a des responsabilités à la fois majeures et irremplaçables.

 

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Espérance de vie

25 Décembre 2023, 10:56am

Publié par PCF Villepinte

En France, l’espérance de vie en bonne santé diminue selon une nouvelle étude

Après 65 ans, les femmes et les hommes vivent respectivement entre 11,8 et 10,2 ans sans être limités dans leurs activités quotidiennes.

L’Humanité Clotilde Mathieu

La tendance à la baisse de l’espérance de vie en bonne santé, si elle se poursuit, confirmerait le risque pointé par les organisations syndicales sur les conséquences du report de l’âge de départ.


PHILIPPE HUGUEN / AFP

C’était un des arguments agités par le gouvernement pour contraindre les Français à travailler plus longtemps en repoussant l’âge légal de la retraite de 62 à 64 ans. « On doit travailler plus longtemps parce qu’on vit plus longtemps. C’est du bon sens », avait affirmé Emmanuel Macron.

Seulement voilà, pour la seconde fois depuis 2008, l’espérance de vie, sans incapacité, à partir de 65 ans a diminué en 2022. Selon une étude de la Direction des études et des statistiques des ministères sociaux (Drees), publiée ce vendredi, à 65 ans, les femmes peuvent espérer vivre 11,8 ans sans être limitées dans les activités de la vie quotidienne, et les hommes 10,2 ans.

Les femmes moins touchées

Soit une augmentation, depuis 2008, d’un an et 9 mois pour les femmes, et d’un an et six mois pour les hommes, détaille la Drees. Mais, alors que l’indicateur avait fortement augmenté en 2021 après un net recul l’année précédente lié au Covid, en 2022, « au sortir de la crise sanitaire, l’espérance de vie sans incapacité baisse et retrouve le niveau de 2020 ».

En 2021, année la plus récente pour laquelle ces données sont disponibles pour tous les pays européens, la France se situait au quatrième rang de l’Union européenne à 27 pour l’espérance de vie sans incapacité des hommes à 65 ans, avec un niveau au-dessus de la moyenne européenne (+1 an et 10 mois). Pour les femmes, la France se situe au troisième rang, là aussi au-dessus de la moyenne européenne (+2 ans et 8 mois).

Reste à savoir « si la baisse observée en 2022 est momentanée, effaçant l’évolution anormale observée en 2021 avant un retour aux évolutions usuelles observées avant la crise, ou si cette baisse se poursuit et marque une rupture dans la tendance de long terme de l’indicateur ». Une telle tendance confirmerait le risque pointé par les organisations syndicales : repousser l’âge de départ en retraite pèse sur l’espérance de vie en bonne santé.

 

 

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Éducation :

23 Décembre 2023, 15:52pm

Publié par PCF Villepinte

En Seine-Saint-Denis, les enseignants réclament un plan d’urgence

En s’appuyant sur les résultats d’une enquête menée pendant plus d’un mois auprès des enseignants, l’intersyndicale éducation (CGT Éduc’Action, FSU, SUD éducation et CNT) a lancé jeudi soir une campagne pour en finir avec l’injustice scolaire qui frappe le département.

L’Humanité Olivier Chartrain

Le lycée Paul Éluard, à Saint Denis.
© Magali Bragard

Sophie Binet, Benoît Teste et Simon Duteil réunis : si l’image n’est pas exceptionnelle, voir les leaders respectifs de la CGT, de la FSU et de Solidaires sur la même tribune, jeudi soir, avait un sens particulier. 

« Ils sont ceux qui ont animé et fait vivre l’intersyndicale nationale pendant tout le mouvement contre la réforme des retraites, rappelle Louise Paternoster, cosecrétaire de la CGT Éduc’Action 93, donc c’est une excellente nouvelle pour nous qu’ils soient là. »

La bourse du travail de Bobigny a accueilli un meeting pour demander « un plan d’urgence pour l’éducation en Seine-Saint-Denis », vingt-cinq ans précisément après le plan de rattrapage qui, en 1998, après une grande grève, avait permis d’arracher 3 000 postes pour le département.

« Notre constat de départ, reprend Marie-Hélène Plard, cosecrétaire de la FSU-Snuipp 93 (1er degré), c’est que, malgré ce qui avait été gagné en 1998, les conditions de travail et d’apprentissage se sont dégradées dans le département. » Mais par les temps qui courent, il ne suffit pas d’appuyer sur le bouton « grève » pour que celle-ci emporte tout sur son passage.

Un besoin estimé à 5 000 postes selon l’intersyndicale

Un questionnaire permettant à tous les enseignants de s’exprimer a donc été diffusé depuis début novembre dans tout le département : « L’idée était d’obtenir des chiffres précis, en phase avec la réalité du terrain, explique Louise Paternoster, et de susciter la discussion au sein des équipes. »

Ces chiffres sont édifiants. Surtout comparés aux annonces faites par Gabriel Attal, quelques heures avant le meeting. Pour mettre en œuvre les groupes de niveau, qu’il a annoncés le 5 octobre, le ministre de l’Éducation nationale revient sur une partie des 2 440 suppressions de postes prévues dans la loi de finances 2024.

Au final, il y aurait « seulement » 650 suppressions (au lieu de 1 709) dans le 1er degré, et 594 créations (au lieu de 484 suppressions) dans les lycées et collèges.

Or, selon l’enquête intersyndicale, la seule Seine-Saint-Denis a besoin de… 5 000 postes. « Mille postes de toute urgence en primaire, détaille Marie-Hélène Plard, avec 558 postes dédiés à la reconstruction des réseaux d’aide aux élèves en difficulté » (Rased), mis à mal par Jean-Michel Blanquer. Et 1 000 autres pour « une baisse générale des effectifs par classe et reconstituer les brigades de remplaçants », ajoute Zoé Butzbach, l’autre cosecrétaire de la CGT Éduc’Action 93.

Émilie Benoît, de SUD Éducation 93, reprend : « Nous avons également besoin de 1 000 postes en collège et 2 000 en lycée. » Et il ne s’agit que des postes d’enseignants : « Du côté du médico-social, reprend Émilie Benoît, 48 % des écoles n’ont pas d’infirmière scolaire, 25 % n’ont pas d’assistante sociale. »

Louise Paternoster énumère : « Cinquante pour cent des écoles sans médecine scolaire, 40 % des collèges, 35 % des lycées. Nous avons observé dans certains collèges que la perte de l’assistante sociale fait passer le taux d’élèves boursier de 45 % à 20 %… Cela pose un réel problème d’accès aux droits. » Surtout dans un département aux fragilités économiques et sociales reconnues – et encore signalées, en novembre, par le comité de suivi de l’évaluation de l’action de l’État dans le département, dont le coprésident, le député Stéphane Peu (PCF), était présent à Bobigny jeudi soir.

 

 

 

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Mediator.

23 Décembre 2023, 08:46am

Publié par PCF Villepinte

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Loi immigration :

23 Décembre 2023, 08:39am

Publié par PCF Villepinte

 Un désastre pour les étudiants étrangers et les universités

Le 19 décembre, le gouvernement a ajouté l’acharnement à l’indignité en intégrant, dans un projet de loi relatif l’immigration, déjà catastrophiquement régressif, des mesures qui stigmatisent spécifiquement les étudiants étrangers : restriction d’accès aux APL, suppression de toute possibilité d’exonération des frais d’inscription, et surtout, exigence de dépôt d’une caution retour - laquelle jette sur tout parcours d’étude la suspicion infâme qu’il serait un prétexte à un séjour illégal en France.


Jadis, les étudiants étrangers étaient accueillis parce qu’ils participaient au rayonnement culturel et scientifique de la France, patrie des Lumières ; aujourd’hui pèse sur eux la suspicion de principe de choisir notre pays pour ses avantages sociaux.

Le sénateur Pierre Ouzoulias a qualifié cette méfiance, voire cette haine de l’autre, d’un symptôme d’une « nation qui se rabougrit ». Il le rappelle, « la France était le troisième pays d’accueil de ces étudiants, il n’est plus qu’au septième rang. Son déclassement va s’accélérer et ce gouvernement en sera responsable.

La loi immigration va considérablement freiner l’accueil des cerveaux dont nous avons tant besoin, en plus de complexifier inutilement nos relations diplomatiques » alors même que la France compte 300 000 étudiants internationaux, dont 25 000 doctorants internationaux, soit 1/3 des doctorants.

L’heure est au sursaut pour défendre une certaine idée du savoir, un savoir émancipateur qui bénéficie à tous, sans distinction de nationalité.

En faisant s’exprimer d’une même voix les présidents d’université contre la réforme, le gouvernement n’a pas seulement unifié la communauté universitaire contre lui, il a ajouté les représentants de ceux qui, enseignants, chercheurs, étudiants, feront le monde de demain, aux rangs de ceux qui dénoncent aujourd’hui un terrible basculement hors du champ républicain.

La Commission Enseignement Supérieur et Recherche du PCF
Le 20 décembre 2023

 

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