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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

Le Conseil national de transition cherche un second souffle

18 Mars 2011, 16:24pm

Publié par PCF Villepinte

Monde - le 18 Mars 2011

 Au-delà des dizaines de milliers de jeunes qui ont manifesté pour exiger plus de démocratie et de liberté, la direction de la rébellion cherche une légitimité dans les capitales occidentales et arabes. Radioscopie.

Le Conseil national de transition (CNT), qui représente la rébellion, s’est réuni pour la première fois le 5 mars, sous la direction de Mustapha Abdujalil, ancien ministre de la justice de Kadhafi. Un choix qui peut paraître étonnant. Mais pour Mohammad Fanouch, « Abdujalil a une histoire d’opposant à Kadhafi, y compris quand il était au gouvernement. Il est la figure la plus importante qui a soutenu la révolution depuis le début. » Les noms des membres de ce conseil sont, en partie, tenus secrets pour des raisons de sécurité. Le CNT affirme que le rôle important joué par la jeunesse libyenne a été déterminant d’où sa volonté de lui accorder une place en son sein. Parmi eux, Fathi Terbel, un avocat reconnu à Benghazi. Interrogé sur les sensibilités politiques du CNT, Mustapha Guiriani, son porte-parole, esquive en partie la question : « Le conseil est homogène », affirme-t-il. « Ce sont tous des Libyens, laïcs. Il n’y a pas de partis extrémistes. » Il est cependant difficile de déterminer qui est qui au sein de ce conseil. La religiosité de la population va-t-elle être exploitée par les mouvements islamistes ? Là, comme en Egypte, il est trop tôt pour le dire, même s’il est évident que certains groupes tentent de placer cette révolution sous le signe de l’Islam.

« On n’a pas organisé cette révolution, on n’est pas composé de partis politiques », explique Salwa Boughaghis, avocate et membre du Comité de la coalition, autre instance créée peu après le 17 février – date des premières manifestations – et composée de membres de la société civile. Par ailleurs, le CNT a mandaté Mahmoud Jibril et Ali Al-Eisawi pour le représenter auprès de la communauté internationale « afin d’obtenir la reconnaissance du Conseil national de transition qui les autorise à prendre toutes les mesures qu’ils estimeront nécessaires dans ce cadre », comme le stipule le premier communiqué du CNT, en date du 5 mars. Mahmoud Jibril a ainsi obtenu de Nicolas Sarkozy cette reconnaissance tant recherchée mais que Paris est toujours seul à avoir accordé. Il a également rencontré Hillary Clinton.

Installée à Benghazi, la grande ville de la Cyrénaïque, l’est de la Libye, la direction de l’opposition a créé, aux côtés du Comité de la coalition et du conseil national de transition, un conseil militaire, essentiellement composé d’officiers. « No foreign military needed in libya internal affairs » (pas besoin d’intervention militaires étrangère dans les affaires internes libyennes), peut-on encore lire sur le mur du centre de presse créé à Benghazi. Pourtant, Mustapha Ghiriani, comme Salwa Boughaghis, ont demandé un « bombardement par les Occidentaux des infrastructures de Kadhafi », même s’ils refusent « toute intervention terrestre. »

Jeudi soir, la foule rassemblée devant le palais de justice de Benghazi, centre névralgique de la rébellion, a fêté la décision du Conseil de sécurité de l’Onu, agitant notamment des drapeaux français. Les forces gouvernementales continuent pourtant d’encercler la ville. Quelques heures après la réunion des Nations unies, le pouvoir libyen a annoncé un cessez-le-feu. Comment la rébellion va-t-elle gérer cette nouvelle étape ? Quels types de négociations vont s’engager ? Le CNT veut le départ de Mouammar Kadhafi. Mais quelle serait la légitimité d’un nouveau pouvoir, installé avec l’aide des bombardiers de l’Otan ? C’est toute la contradiction de la situation.

Envoyé spécial

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Pierre Barbancey

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