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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

L’empreinte de Tours

31 Décembre 2010, 13:11pm

Publié par PCF Villepinte

 

 

hq_2010-12-30.pdf.jpg«Aujourd’hui, les événements, plus forts que les hommes, ont décidé. Et ce n’est pas sans une profonde tristesse qu’un socialiste peut enregistrer ceux d’hier et qu’il envisage ceux que nous réserve demain. » Dans son dernier article expédié du congrès de Tours, Marcel Cachin, le directeur de l’Humanité, n’embouchait pas les trompettes de l’allégresse. Dans cette époque, les fantômes des millions de jeunes hommes tués dans la boue des tranchées hantent le mouvement ouvrier et le monde paysan. Pour avoir trahi Jaurès en France et fait assassiner en janvier 1919 Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht en Allemagne, la IIe Internationale s’est discréditée. Elle était déjà morte avant que le congrès ne s’ouvrît. Les sabreurs tenaient toujours le haut du pavé et des manifestants étaient régulièrement tués les 1er Mai dans le Paris de 1920. Sur ce sombre tableau, la révolution russe victorieuse fut ressentie comme un appel d’air et d’espérance. Moins de cinquante ans après l’écrasement de la Commune, l’écho d’octobre 1917 avait sans doute plus de résonance auprès des héritiers de la Révolution française que dans d’autres pays d’Europe. Cette singularité explique largement pourquoi le Parti socialiste français fut le seul en Europe à décider à une large majorité d’adhérer à la nouvelle Internationale.

Le congrès de Tours formalise et entérine une pluralité au sein de la gauche française qui a marqué la vie politique tout au long du XXe siècle. Radicalité et ambition transformatrice, démarche d’inclusion dans l’action et la représentation politiques des couches sociales qui en étaient exclues caractérisent l’histoire du communisme français. Et laissent une empreinte plus forte que les illusions trop longtemps nourries par la conception soviétique plombée par le stalinisme qui régissait le pays du « socialisme réel ». Mais c’est pourtant à cette aune extraordinairement réductrice que nombre de « fabienologues » annoncent 
à intervalles réguliers la mort du PCF.

À la vérité, si nul ne peut prévoir l’évolution à long terme des forces politiques en France, les mêmes causes produisent les mêmes effets. Les décisions de Tours répondaient à l’attente des plus exploités d’une force de résistance et d’alternative. Le monde a changé pour toutes les formations politiques, qui ont enregistré bien des échecs et suscité bien des déceptions. 
La question est aujourd’hui de savoir si la société a besoin d’une force luttant pour la transformation sociale et le rassemblement. La crise du capitalisme et la violence de classe de la politique de la droite d’aujourd’hui incitent à penser que oui.

Les sabreurs tenaient toujours le haut du pavé et des manifestants étaient régulièrement tués les 1er Mai dans 
le Paris de 1920.

Jean-Paul Piérot

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