Les communistes de villepinte vous invitent à utiliser ce blog comme point de rencontre et d'échanges concernant la situation politique ,économique ,sociale et environnementale du local à l'international.
Avec Jean-François Copé à sa tête, c’est une UMP revancharde, brutale, sans scrupule, qui repart à la bataille pour la
reconquête du pouvoir. Les travailleurs de notre pays ont tout à redouter de cette droite agressive, dont le programme est une véritable provocation sociale. La guerre des chefs de l’UMP va
se refermer mais elle vient de montrer de nouveaux dégâts démocratiques provoqués par une vie politique réduite au choc des egos.
Avec le Front de gauche, le PCF mettra toutes ses forces dans la bataille pour repousser les assauts de la droite et
obtenir une politique de gauche qui tournera résolument le dos au pouvoir des forces de l’argent.
Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, sénateur de Paris
Connaissez-vous les poilus Jean Lambert et Jean-Julien-Marie Chapelant, tous les deux honorés le 11 novembre
dernier? De quoi réfléchir, à l'heure des confusions mémorielles.
14-18. Qui étais-tu, toi qui as traversé le siècle dans le silence des morts disparus, pour un long
temps oublié des mémoires officielles, comme anéanti aux hommes par des souvenirs enfouis sous le chaos matriciel? Qui étais-tu, toi l’enfant de Bésingrand, petit village béarnais coincé sur la
rive gauche du gave de Pau dont les flots lèchent l’esprit des âmes fortes, à Luz-Saint-Sauveur, à Argelès-Gazost, à Pau, avant de se jeter dans l’Adour. Qui étais-tu, toi, fils d’une famille de
métayers, les Lambert, toi qui te prénommais Jean? Si l’on en croit ceux qui ont établi tes derniers instants, tu as été porté disparu le 23 août 1914, bien loin de tes Pyrénées natales. Ton
dernier souffle, tu l’as poussé à Gozée, en Belgique, et tes yeux, dans un ultime sursaut de terreur ou de poésie de survie, ont sans doute aperçu des herbes folles dont tu ne connaissais pas les
noms. Tu es tombé, sur cette terre de mâchefer martelée par la mitraille, le cœur ouvert aux sangs mêlés. Peut-être as-tu poussé un cri d’horreur, un cri tôt englouti par la fureur du néant, un
cri qui, sache-le, nous parvient si clairement que, quatre-vingt-dix-huit ans plus tard, nous avons passé des heures à tenter d’exhumer les faits, à les imaginer, dans un travail si ingrat et
ridicule d’imprégnation qu’il nous a accaparés jusque tard dans la nuit, faisant de nous le témoin anachronique d’une tragédie universelle. À quoi bon recomposer cette chronologie succincte des événements. Tu as vécu à en mourir la
terrible bataille dite de Charleroi. Près de 900 morts ou disparus. Toi, Jean Lambert, devenu ombre parmi les ombres. Maintenant tu le sais: ton corps, probablement enseveli par l’armée
allemande, n’a jamais été retrouvé. En ce temps-là, même dans les toutes premières semaines du conflit mondial, la «Der des ders» causait tant de ravages parmi les combattants qu’on manquait de
planches pour les ensevelir. Les fossoyeurs étaient les combattants eux-mêmes, meurtriers et derniers témoins de l’absurde… Mais si tu savais, Jean. Ce 11 novembre 2012, ton village t’a enfin
rendu hommage. Tu es même devenu officiellement le seul «mort pour la France» de Bésingrand et de ses 116 habitants. Une stèle à ton nom a été inaugurée. Jusque-là, de mémoire de générations, les
villageois disaient que la commune avait été épargnée par 14-18. Depuis, un généalogiste menant des recherches auprès de diverses structures militaires a retrouvé ton existence dans les
registres. L’oubli est réparé, Jean. Et nous, de l’autre côté du temps, dans le creuset d’une sourde mélancolie, nous ressentons pour toi la chaleur et la familiarité que la vie t’a refusées.
Nous n’écrirons plus jamais: «Qui étais-tu?»
Les Sentiers de la Gloire, de Stanley Kubrick, avec Kirk Douglas.
Exemple. Et toi, qui étais-tu, Jean-Julien-Marie Chapelant, tombé sous les balles en octobre 1914?
Sous-lieutenant de l’armée française, toi au moins tu as toujours été présent dans les registres militaires. Tu fus même classé parmi les infâmes et ton sacrifice n’a jamais indigné tes
supérieurs. Tu as été «fusillé pour l’exemple». Bordel, quel exemple? Toi, tu étais du 98e régiment d’infanterie, et, très vite, tu as compris que cette boucherie n’avait aucun sens. Alors
tu as refusé la banalisation de la mort de masse. Tu as lutté, crosse en l’air, contre l’imaginaire enfoncé et l’enfer prévisible. Tu as été fusillé sans jugement pour «abandon de poste»: ton
père n’a jamais supporté. Tu ne le sais pas, mais le restant de sa vie il a tenté en vain de te faire réhabiliter. Après un long combat judiciaire, la Cour suprême de justice militaire, en juin
1934, a pourtant maintenu la décision de 1914. Au fait, il faut te l’avouer. Tu es célèbre. Très célèbre. Ton martyre, comme celui de 800 de tes camarades passés par les armes, a inspiré les
Sentiers de la gloire, le livre d’Humphrey Cobb (1935), adapté par le grand Stanley Kubrick. Ton supplice est devenu un film. Un chef-d’œuvre… Jean-Julien-Marie, il y a désormais plus important
encore. Ce 11 novembre 2012, ta mémoire a été honorée. Le gouvernement français vient en effet de t’attribuer, enfin, la mention «Mort pour la France». Oui, sous-lieutenant Chapelant, tu es mort
pour la France. Une bien maigre consolation. Mais rassure-toi. Un jour, au pays de Jaurès, une «loi de réhabilitation collective» sera votée. Et plus personne n’osera écrire: «Fusillés pour
l’exemple, qui étiez-vous?»
Honte. Nicoléon l’a voulu, Normal Ier l’a entériné. Depuis cette année, le 11 novembre commémore en une
seule date toutes les guerres, y compris coloniales. Au prétexte de rendre hommage aux «morts pour la France», le mélange des genres, version «roman national» maurrassien, s’apparente à une
régression mémorielle qui élude la principale question: pourquoi ces hommes sont-ils morts et qu’y a-t-il de commun entre Verdun, le Mont-Valérien, Diên Biên Phu, Alger et l’Afghanistan? Les
soldats Lambert et Chapelant nous aident à répondre.
[BLOC-NOTES publié dans l'Humanité du 16 novembre
2012.]
Malgré l'acharnement du procureur du tribunal de Lyon, les cinq syndicalistes CGT poursuivis pour avoir tagué les
murs de la sous-préfecture en 2010 et condamnés en première instance, ont été déclarés coupables mais dispensés de toute sanction financière et toute inscription au casier judiciaire par la
Cour d'Appel.
En septembre 2010, en plein mouvement contre la réforme des
retraites, les "cinq de Roanne", cinq agents du secteur public, se font prendre en train de taguer les murs de la sous-préfecture de slogans impliquant Sarkozy et le député UMP Yves
Nicolin, notamment « Nicolin casse-toi pov’con. ». Une forte mobilisation de soutien s'en était suivie, une pétition dénonçant une répression syndicale envers les syndicalistes avait
recueilli plusieurs milliers de signataires et le soutien de responsables politiques.
En septembre 2011, ils sont condamnés en première instance à 2 000 euros d'amende et à l'inscription au casier judiciaire
de leur condamnation, ils passaient en appel le 15 octobre dernier au Tribunal de Lyon – appel
introduit par le Parquet jugeant la condamnation insuffisante.
Ce lundi, la Cour d'Appel a finalement déclaré les "cinq de Roanne" coupables mais dispensés de peine et n'auront aucune
mention sur leurs casiers judiciaires. A 13h, un rassemblement de la CGT du Rhône avait réuni 150 personnes devant la cour d'Appel.
"C'est une bonne nouvelle pour le syndicalisme français" a déclaré le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, dans un
communiqué, "c'est aussi un encouragement pour l'ensemble des
mobilisations contre les discriminations et les sanctions qui frappent les syndicalistes, avec l'exigence d'une loi d'amnistie".
Entretien. Le chemin de la paix existe, explique le Dr Izzeldine Abuelaish. Mais le monde doit
maintenant forcer Israël à l’emprunter. Le médecin, vivant à Gaza, exerce régulièrement dans les hôpitaux israéliens. Le 16 janvier 2009, alors que se déroule l’opération « Plomb durci », qui
fera 1 400 morts côté palestinien, ses trois filles et sa nièce sont tuées lors d’un bombardement israélien. Il dit pourtant : Je ne haïrai point (1), dans un livre poignant et
lucide où il raconte le quotidien des Palestiniens sous l’occupation et la tutelle religieuse et militaire du Hamas.
Quatre ans après l’opération israélienne « Plomb durci », vous qui avez tant souffert, quel est votre sentiment
aujourd’hui alors que Gaza est de nouveau sous les bombes ?
Dr Izzeldine Abuelaish. Ce n’est pas il y a quatre ans, c’est aujourd’hui. C’est la réalité que nous
vivons à tout moment. Ce n’est pas de l’histoire, tout continue. L’histoire n’a jamais cessé. Nous subissons cette invasion, cette folie humaine. L’important maintenant est de savoir si le
monde va se réveiller, protéger les Palestiniens et empêcher les Israéliens de commettre ces actes destructeurs. Les Israéliens doivent avoir le courage d’arrêter ce qu’ils sont en train de
faire, de démanteler les colonies, de lever les check-points, conditions pour que les Palestiniens recouvrent leur liberté. La blessure est ouverte. Elle ne guérira pas toute seule. Nous
avons besoin d’aide pour cela. Malheureusement, il se passe le contraire. Ils versent du sel sur la plaie.
Quelle est la réalité quotidienne dans la bande de Gaza ?
Dr Izzeldine Abuelaish. Qu’entendez-vous par vie quotidienne ? Être tué ? Souffrir ? Regardez les
enfants de Gaza, regardez leurs mères ! Plus de quarante personnes ont déjà été tuées et plusieurs centaines blessées. Qui sont ces victimes ? Des civils, des femmes et des enfants. L’une
d’entre elles était enceinte. C’est une tragédie humaine. Que se passerait-il si une chose pareille se produisait en France ? Comment réagirait la France si un millier de ses citoyens étaient
tués et dix mille d’entre eux étaient blessés ?
Et pourtant votre livre, écrit après l’assassinat de vos filles et de votre nièce, s’intitule Je ne haïrai
point. Est-ce vraiment possible ?
Dr Izzeldine Abuelaish. Nous ne laisserons jamais la haine nous envahir ! Nous sommes déterminés à
aller de l’avant et à obtenir notre liberté. Et cette liberté que nous voulons ne peut pas se bâtir sur la haine ou avec de la haine. Ce serait destructeur pour nous-mêmes. Nous voulons
retrouver notre liberté grâce à notre détermination et à notre force. Voilà de quoi est pavé notre chemin vers la liberté. Avec la haine nous n’irons nulle part. Nous nous
autodétruirons.
Comment trouver ce chemin vers la paix dans une telle situation ?
Dr Izzeldine Abuelaish. Il est facile de trouver le chemin de la paix. La paix n’est pas un mot. La
question n’est pas le chemin de la paix. La paix est là. La paix, c’est le courage des leaders politiques et particulièrement de l’actuel leadership israélien pour agir et pour traduire la
paix en action. La paix n’est pas un mot, c’est une façon de vivre. La paix, c’est une action par laquelle les gens la vivent. La paix, c’est la justice. La paix, c’est la liberté. Le chemin
vers la paix dont vous parlez est là. C’est clair. La paix, c’est la solution à deux États qui a été approuvée par la communauté internationale, par le président américain, par le monde
entier. Mais le monde doit maintenant agir pour imposer à l’actuel gouvernement israélien, qui nous attaque par air, par mer, par terre, les conditions de la paix. Voilà de quoi nous avons
besoin.
Plusieurs pays, et notamment la France, appellent les deux parties à la « retenue ». Qu’en
pensez-vous ?
Dr Izzeldine Abuelaish. Il est impossible de parler de la même manière aux deux parties. Elles ne sont
pas égales. Cette façon de mettre un trait d’égalité entre l’occupant et l’occupé, entre l’oppresseur et l’oppressé, doit cesser. Nous ne sommes pas à égalité. Mais nous voulons être à
égalité. Nous voulons partager et vivre ensemble.
Que pensez-vous de l’initiative de l’OLP de se rendre à l’ONU pour que la Palestine devienne un État
observateur ?
Dr Izzeldine Abuelaish. C’est notre droit. Les Israéliens devraient être les premiers à reconnaître les
droits des Palestiniens à vivre sur leurs terres, dans un État indépendant. Nous ne sommes pas en train de mendier. Nous sommes la seule nation sur terre qui est privée de sa liberté et qui
est encore occupée.
(1) Je ne haïrai point. Un
médecin de Gaza sur les chemins de la paix, par le Dr Izzeldine Abuelaish. Éditions J’ai lu. 288 pages, 6,90 euros.
Réaliser un panorama des chansons de contestation sur près d’un siècle, c’est ce qu’a tenté Dorian Lynksey, journaliste musical au Guardian.
Enfin traduit de l’anglais et paru le 17 octobre aux éditions Rivages, son ouvrage « 33 révolutions
par minute » retrace les grands moments de la « protest song » anglophone de Billie Holiday à – tenez-vous – Green Day, en 33 chapitres, chacun dédié à une chanson
rebelle qui a marqué sa génération.
Ces deux tomes sont brillants, d’abord parce qu’ils évitent les écueils du journalisme musical, c’est-à-dire une
littérature pour initiés, souvent absconse. Pas besoin donc d’avoir passé de longues heures à fouiller les cartons de vinyles de ses grands parents et parcouru Wikipédia de fond en comble pour se plonger dans le livre de l’auteur britannique.
L’ouvrage nous rappelle quelque chose d’essentiel qui a disparu des esprit depuis une bonne décennie : la
musique n’est pas toujours un objet de divertissement ou un bien de consommation.
L’auteur plonge le lecteur dans les racines de la « protest song » : une société déchirée par le
racisme, la pauvreté, les drogues et autres émanations d’un mal-être existentiel. Quatre morceaux illustrent à merveille le travail et la démarche de Lynksey.
Billie Holiday - « Strange Fruit »
Billie Holiday - « Strange Fruit »
1939, l’Amérique n’est pas encore entrée en guerre. Le pays se déchire sur la question de la ségrégation raciale et
des droits des afro-américain, clivé entre un Nord progressiste et un Sud ostensiblement raciste.
Une jeune chanteuse noire inconnue, Billie
Holiday, interprète un poème d’Abel Meeropol dans ce qui deviendra l’une des plus grande protest song de
l’histoire : « Strange Fruit ».
Le « fruit étrange » évoqué dans la chanson n’est autre que le corps d’un Noir pendu à un arbre se
balançant dans « la brise du Sud ». La chanteuse vient de donner à la communauté afro-américaine l’une de ses armes les plus puissantes : la musique comme expression
militante de sa révolte.
« Les lampes s’éteignent, et seule la lumière crue d’un projecteur illumine Holiday. Dans la salle, tous les
yeux sont tournés vers la chanteuse, toutes les oreilles boivent la chanson.
Après le dernier mot, toute la salle est plongée dans l’obscurité. Quand la lumière se rallume, Holiday n’est plus
là.
Maintenant vous vous demandez : est-ce que vous applaudissez parce que vous êtes impressionné par le courage
et l’intensité de la prestation, transi par la poésie lugubre des paroles, parce que vous sentez que l’histoire traverse la salle ?
Ou est-ce que vous vous agitez avec embarras sur votre chaise, en frissonnant à cause des étranges vibrations qui
flottent dans l’air ? »
2
James Brown - « Say It Loud - I’m Black and i’m Proud »
En 1968, « mouvement des droits civiques », « révolution » et « Black Panthers » sont
sur toutes les lèvres en Amérique. Le nom de Martin Luther King aussi : il vient d’être assassiné.
Alors que les quartiers afro-américains et les villes s’embrasent une à une, secoués par des émeutes sans précédents,
James Brown tente de s’ériger en alternative révolutionnaire à la non-violence : c’est le « Black
Power ».
« Say It Loud - I’m Black and I’m Proud » est un titre engagé, fruit de l’ambition et du narcissisme de
James Brown qui se voyait comme un leader et se pensait capable de faire marcher l’Amérique au rythme de sa batterie.
Le chanteur était persuadé qu’il pouvait faire changer les choses, mettre fin aux divisions de la communauté
afro-américaine et s’unir dans la « fierté d’être noir ».
« “Say It Loud - I’m Black and i’m Proud” a montré que le funk était assez malléable pour servir de moyen
d’expression à la protestation. Le son, urgent, tranchant et répétitif, était sur mesure pour un bon slogan.
Brown l’a interprété comme un pasteur, proférant les couplets (malgré tout avec ses gémissements et ses grognements
habituels) et dirigeant les refrains.
“Say it loud !” [Criez le ! ], ordonnait-il. “I’m Black and I’m Proud !” [Je suis Noir et
fier ! ], criaient les enfants autour de lui. Brown laissait les autres désigner les coupables et préférait célébrer le bon côté des choses. »
3
Grandmaster Flash & The Furious Five - « The Message »
Grandmaster Flash & The Furious Five - « The Message »
En 1982, un jeune New-Yorkais sur trois est sans emploi. Les Noirs s’entassent dans les multiples ghettos que compte
la mégalopole, mais peu atteignent la misère du South Bronx. C’est dans ce terreau de violence et de pauvreté que naît le hip hop engagé.
Que Grandmaster Flash, DJ pionnier et
légende du mouvement hip hop, ait grandi dans le Bronx n’est donc pas une surprise. Il est pourtant bien différent de l’image que le « gangsta rap » a propagé par la suite.
Sérieux, studieux, geek et se pliant à une discipline martiale stricte...
Flash ne correspond pas vraiment à l’idée qu’on pourrait se faire d’une superstar du hip hop. Le morceau « The
Message » qui reprend la ligne de basse de Chic dans « Good Times », témoignage cru du quotidien dans le Bronx, s’apprête pourtant à inonder les stations radios et les
pistes de dance du monde entier et faire du DJ le top du cool.
« Dans “The Message”, rien n’est dissimulé. Les appartements infestés de cafards et les écoles délabrées, les
junkies en manque et les clochardes miteuses, les putes et les criminels, l’inflation, le chômage et les grèves : tout était en train de s’effondrer. »
« “The Message” était une protest song formulée comme un ultimatum. Elle restait en équilibre entre
l’humanisme angoissé de la soul des années 70 et le nihilisme tonitruant du gangsta rap. »
4
The Prodigy feat. Pop Will Eat Itself – « Their Law »
The Prodigy - « Their Law » (feat. pop will eat itself)
Au milieu des années 90, la Grande-Bretagne est secouée par l’effervescence de la musique électronique se traduisant
par des raves party où drogue et alcool se côtoient.
Souvent imputée aux mandats austères et conservateurs de Margaret Thatcher, la rébellion incarnée par la techno et la
house apparaît comme totalement hédoniste et détachée des engagements politiques qui ont sous-tendu les « protest songs » durant un demi-siècle.
Le groupe britannique The Prodigy appartient à ce mouvement qui « veut faire du bruit ». Inspirés par le
producteur et rapper Dr Dre et le groupe
de métal américain Rage Against The Machine, The Prodigy enregistrent « Their Law » pour critiquer les
nouvelles législation du gouvernement Major visant à interdire les raves.
Une révolte, oui. Des idéaux, pas vraiment, comme l’a confirmé le leader Liam Howlett en désignant « Their
Law » comme « un album contre le gouvernement qui nous empêche de faire la fête, un point c’est tout ».
« Howlett pour sa part a écrit le vers violemment accrocheur “fuck ’hem and their law” [je les emmerde eux et
leur loi]. Le disque incarnait ce qu’il cherchait à défendre : l’ivresse pure et cathartique de la musique follement tonitruante. Le beat percutant était sans doute plus efficace
que n’importe quelle parole. »
On pourrait aussi évoquer l’afrobeat hypnotique de Fela, la soul éclairée de Stevie Wonder, la sensibilité
mélancolique de Nina Simone ou le punk agitateur de The Clash. Le livre le fait à merveille.
Pour ne pas vous quitter frustrés, on a reconstitué pour vous la BO intégrale du livre, 33 protest songs qui ont marqué un siècle de
rébellions.
Le 16 novembre 1997, l’ex-secrétaire général du PCF décédait. Les communistes honorent sa mémoire, lundi, à leur
siège national avec l’actuel secrétaire national, Pierre Laurent.
Coïncidence des dates. Alors que le Parti communiste célèbre, depuis mercredi soir, les trente ans de la mort d’Aragon, c’est à une autre illustre personnalité qu’il rendra
hommage, lundi : son ancien secrétaire général, Georges Marchais, disparu il y a
quinze ans jour pour jour, ce vendredi, à l’âge de soixante-dix-sept ans. Les deux hommes, il est vrai, tous les deux communistes, étaient très proches, et, comme l’écrivain, l’ancien
dirigeant communiste a marqué fortement le Parti communiste dans sa fédération du Val-de-Marne, bien sûr, qui coorganise l’hommage, lundi, au siège national du Parti, avec l’actuel secrétaire
national du PCF, Pierre Laurent. Mais aussi les générations de responsables venus après lui et qui ont adhéré au PCF à la fin des années 1980, à l’instar d’Olivier Dartigolles. « Derrière
l’image du “boxeur” télévisuel qu’il était, mais que les médias ont brossée de lui jusqu’à la caricature et qui fait toujours les délices des zappings, il y avait un homme plus sensible et
complexe qu’il n’y paraît, et qui a accompagné le PCF dans son effort de modernisation, lui permettant d’anticiper en partie le basculement d’une époque », explique le porte-parole du
PCF.
Pour lui qui ne l’a « rencontré que deux ou trois fois », l’hommage de lundi contribue ainsi à rétablir « cette part de
vérité », à rebours de « la brutalité et l’injustice dans la manière dont cette grande personnalité est communément traitée ». Ouvrier métallo syndicaliste, secrétaire général du PCF de 1972 à
1994 et artisan du programme commun de la gauche, Georges Marchais était porteur d’un « rassemblement à dimension populaire », souvent occulté
par l’image qu’on a fabriquée de lui, souligne encore Olivier Dartigolles.
Lundi, l’hommage sera rendu en présence de sa famille : Liliane, sa compagne, ses enfants et ses petits-enfants. Des
responsables nationaux et départementaux du PCF, anciens et actuels, et les anciens proches collaborateurs de Georges Marchais y assisteront également.
Le PCF exprime son émotion et sa totale condamnation devant l'agression israélienne à Gaza. Il appelle partout en
France à des rassemblements et des initiatives de protestation contre cette nouvelle guerre contre le peuple palestinien. A Paris, un rassemblement unitaire de solidarité à l'initiative du
« Collectif national pour une paix juste entre palestiniens et israéliens », aura lieu samedi 17 novembre à 15 heures, Place de la bastille.
Il appartient aux autorités françaises d'intervenir d'urgence auprès du gouvernement israélien afin d'obtenir l'arrêt
immédiat de cette offensive militaire meurtrière, et que cessent les assassinats ciblés de responsables palestiniens.
En annonçant le doublement du budget national pour la colonisation, en programmant 1200 nouveaux logements
essentiellement dans les colonies de Jérusalem-Est, en allant jusqu'à menacer l'Autorité palestinienne de liquidation, le gouvernement israélien a pris une lourde responsabilité. Une fois
encore, dans une impunité garantie, il attise les tensions et la violence en s'engageant dans une escalade de la provocation et dans une brutale logique de force. Les populations civiles
doivent cesser de payer le prix d'une telle politique.
Il est consternant que l'Union européenne, les pays européens et en particulier la France puissent encore tolérer, de
la part des autorités de Tel Aviv, un tel mépris du droit et une telle volonté de poursuivre la spoliation du peuple palestinien, l'occupation militaire de la Palestine et le blocus de
Gaza.
Le PCF appelle à des sanctions françaises et européennes contre Israël jusqu'à ce que cet État accepte de respecter
les résolutions de l'ONU. La France devra soutenir la résolution palestinienne présentée le 29 novembre prochain au vote de l'Assemblée générale des Nations-Unies pour que la Palestine
voit son statut rehaussé pour accéder à celui d'État observateur.
Rassemblement de solidarité avec le peuple palestinien
Même si le PLFSS comprend certes quelques annonces positives dont la mesure de la prise en charge à 100% des IVG,
la loi Bachelot n'est nullement remise en cause, les ARS continuent les restructurations et les fermetures de services, de blocs opératoires, de maternités, de centres IVG.
Le PLFSS prétend lutter contre le renoncement mais ne propose aucune mesure contre les franchises médicales, la
fiscalisation des indemnités journalières, le jour de carence, autant de mesures imposées par la droite.
L'augmentation du PLFSS votée est très nettement inférieure aux besoins exprimés par les professionnels comme l'a
rappelé la Fédération Hospitalière de France. Alors qu'il faudrait entre 3,1 et 3,4%, il n'a été voté qu'avec une augmentation de 2,6%. Cela se traduira encore par des fermetures
d'activités, de services publics.
Au niveau des recettes, la majorité de gauche sénatoriale ne s'est pas retrouvée autour d'amendements votés l'année
dernière et que le groupe socialiste a refusé de voter cette année préférant mêler ses voix à la droite.
La « solidarité majoritaire » au Sénat, c'est de ne pas refuser en 2012 ce que l'on a porté ensemble en
2011.
Il est encore possible d'avoir un projet de financement de la sécurité sociale qui marque une orientation de gauche
comme la suppression des exonérations de cotisations pour les entreprises ne respectant pas leurs obligations en matière d'égalité salariale. Pourquoi par exemple le PS a-t-il refusé
avec la droite cet amendement ?
Les principaux amendements présentés par les parlementaires Front de gauche n'ont pas été retenus que ce soit à
l'Assemblée ou au Sénat. Pourtant la majorité est diverse comme l'a été le rassemblement qui a permis de chasser la droite. Cette diversité doit être respectée et entendue.
L'attente d'une politique de gauche est grande dans le pays, il faut y répondre avec des actes concrets pour une
protection sociale solidaire et une sécurité sociale renforcée.
Le gouvernement doit entendre et mettre le cap à gauche !
Jean-Luc Gibelin, Responsable de la commission santé, protection sociale au PCF,
Pékin, envoyées spéciales. Le XVIIIe Congrès du Parti communiste s’est achevé hier. La résolution laisse
entrevoir une accélération des réformes et de la politique dite d’ouverture dans la prochaine décennie.
«Wei ji », ce vieux concept traditionnel constituait quasiment l’épine dorsale du discours du secrétaire général sortant du
Parti communiste chinois Hu Jintao dans son rapport d’activité lors de la clôture hier matin à Pékin du XVIIIe Congrès du PCC. Un concept qui sous-tend l’idée que chaque crise expose tout à la
fois à des dangers et à des opportunités. « Nous sommes confrontés à des opportunités de développement sans précédent de même qu’à des risques et des défis inouïs », explique ainsi la
résolution adoptée hier. Dans une période cruciale, Hu Jintao pose la question du « type de développement ». Il y répond en inscrivant le « développement scientifique » dans les statuts du
Parti mais aussi en poussant plus avant les réformes et l’ouverture économiques. Sans doute revigoré par les projections d’une croissance stable et rapide de 7,5 % par an, le Congrès semble
s’éloigner des appels à un développement désormais plus mesuré tels qu’ils étaient exprimés dans le douzième plan quinquennal de 2011. Voire même du rapport d’introduction de Hu Jintao, jeudi
dernier, qui posait « l’épanouissement de l’homme » comme ultime finalité.
Pour une société de moyenne aisance
Outre la construction d’une société de moyenne aisance, le « doublement du produit intérieur brut sur la décennie d’ici à
2020 » reste la priorité, selon Zhang Ping, ministre chargé de la Réforme. Hu Jintao a dessiné les contours de la présidence de son successeur, Xi Jinping, qui basera le « développement sur
l’amélioration de la qualité et de la rentabilité ». Soit un rôle accru aux acteurs privés et une adaptation de l’économie chinoise vers le secteur des hautes technologies afin de résoudre la
crise qui sévit dans les exportations des produits manufacturiers. D’aucuns pourraient voir ici une jonction avec les préconisations du rapport de la Banque mondiale, « Chine 2030 ». Ce
document appelait déjà à une intervention moindre de l’État dans l’économie. « Il faut laisser la capacité au privé d’investir. Nous n’avons jamais parlé de privatisation. Il y aura sans doute
une ouverture de capitaux des entreprises publiques ; étant entendu que l’État maintiendra son contrôle sur les secteurs stratégiques », analyse l’économiste Ding Yifan.
Dans ce contexte, quelle place prendront les politiques sociales réclamées par la population ? Ces dernières années, le
gouvernement a assis sa légitimité sur la promotion d’un rééquilibrage économique, d’une réduction des inégalités et d’une répartition équitable des richesses. Hier, la télévision d’État
donnait la parole à Liang Wengen, entrepreneur privé, membre du Comité central. L’homme qui pèse 8 milliards de yuans exhortait à une « intégration plus poussée de la Chine sur les marchés
internationaux ». Un signe ?