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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

Christophe Alévêque fait se bidonner la Fête de l'Humanité

17 Septembre 2012, 15:20pm

Publié par PCF Villepinte

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Marche pour l'emploi

17 Septembre 2012, 15:13pm

Publié par PCF Villepinte

 

André Chassaigne et Patrick Le Hyaric

 

 

 

Sous un soleil de plomb dominant la Courneuve, des dizaines de boites en lutte ont défilé dans une ambiance fraternelle et combative pour protester contre les plans de licenciements, les pressions sur les salaires et les conditions de travail.

Face à la destruction massive de l'emploi, le monde du travail réagit, s'organise et résiste. Ainsi, les Doux, Sodimedical, Continetal nutrition, Fralib, Arkéna, Petroplus, Thales, PSA, ArcelorMittal, Air France, Technicolor, Monoprix, 3 Suisses, l'APHP, Florange, Gandrange... étaient présents pour "dresser un barage solide contre la Finance".

Des solutions existent : 

Une loi d'amnistie des syndicalistes et travailleurs condamnés dans l'exercice de leurs responsabilités

Un loi interdisant les licenciements boursiers

Une loi pour donner aux travailleurs, aux syndicats, aux CE, des droits nouveaux sur l'orientation et la gestion dans les entreprises.

Le changement est possible, encore faut-il travailler à sa réussite. C'est l'ambition des parlementaires du Front de gauche.

Comme Patrick Le Hyaric l'a conclu : "Salariés, Travailleurs, vous êtes l'honneurs de la France" 

 

 

 

 

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La Fête de l'Humanité 2012, c'est parti!

14 Septembre 2012, 06:44am

Publié par PCF Villepinte

L'Humanité du vendredi 14 septembre 2012

 - le 13 Septembre 2012

 

 

 

 

Le directeur de la l'Humanité, Patrick Le Hyaric, a inauguré ce jeudi soir la 77e édition de la Fête de l'Humanité, qui ouvre ses portes au public ce vendredi.

"Nous avions clamé l'an passé, sur des affiches, des tee-shirts, sur la grande scène, que la Fête de l'Humanité 2011 devrait être la dernière fête avec Sarkozy pour président. C'est le cas aujourd'hui!", s'est félicité Patrick Le Hyaric en donnant les trois coups de l'événement de la Courneuve. "Maintenant, nous voulons une Fête qui soit accélérateur pour le changement à gauche. La mobilisation populaire est à même de changer le cap gouvernemental", proclame-t-il devant le public de l'Agora.

Cette année, la Fête de l'Humanité est placée sous deux exigences. La bataille pour obtenir un référendum sur la question du Pacte budgétaire européen qui constitutionnalise l'austérité. "Le grand débat sur son contenu, sanctionné par un référendum populaire, placera la réorientation de la construction européenne au sommet des exigences qui s'exprimeront à la Courneuve", insiste Patrick Le Hyaric.

L'emploi constitue le deuxième axe fort de cette Fête qui verra se dérouler une initiative inédite: une marche pour l'emploi, dans les allées, samedi à 15 heures, de l'Agora à la grande scène, de milliers de salariés de Fralib, Sodimedical, PSA, Petroplus, Carrefour...

 

 

La Fête de l'Humanité inaugurée, place aux concerts et aux débats. Alors qu'à l'Agora, le chanteur Guy Béart et l'ancien directeur de l'Humanité Roland Leroy se remémorait Aragon, dont on commémore cette année le trentième anniversaire de sa disparition, les Pinçon-Charlot, couple de sociologues auteur du Président des riches, ouvraient les rencontre du Village du livre.

L'Exposition propose elle Comme un souffle de liberté! Du 50e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie au Printemps Arabe. En partenariat avec l’Institut du Monde Arabe, la galerie Talmart, la mairie de Saint-Ouen, C-Art Project, la Fête de l’Humanité présente cette année une exposition consacrée à une vingtaine d’artistes en grande majorité issus du monde arabe... sous les yeux de l'ancien ministre Jack Ralite et de Charb, plume acérée de Charlie Hebdo rédacteur en chef d'un jour de notre édition de ce vendredi..

 

  • A lire aussi

Grand soleil pendant les trois jours de la Fête de l'Humanité

Grande scène et Zebrock, les concerts de ce vendredi

Vendredi, le rendez-vous des jeunes en résistance

Charb, rédacteur en chef d'un jour de l'Humanité, ce vendredi

 

 

 

 

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Conférence environnementale : Une transition écologique réussie nécessite une politique d’investissements massifs

14 Septembre 2012, 06:35am

Publié par PCF Villepinte

 

Conférence environnementale : Une transition écologique réussie nécessite une politique d’investissements massifs

Les communistes souhaitent que la conférence environnementale des 14 et 15 septembre sonne l’heure de choix ambitieux pour notre pays. Elle doit - en liant dans un même mouvement la réduction des inégalités sociales et environnementales -, permettre « un développement humain durable » de ses habitants et de ses salariés.

En matière de transition énergétique, le PCF agira pour la constitution d’un pôle public de l’énergie, chargé de proposer une énergie bon marché, accessible et à la production sécurisée.

 

En matière de biodiversité, nous nous battrons pour la réhabilitation des semences fermières, interdites sous Nicolas Sarkozy, car elles sont garantes d'un patrimoine génétique adapté aux contraintes locales des cultures. Nous proposons l'émergence d'un service public de la forêt avec dans l'immédiat l'arrêt du démantèlement de l'Office National des Forêts.

Face aux enjeux de santé publique, le PCF appelle à engager un plan de substitution aux pesticides en agriculture. Les politiques publiques agricoles doivent encourager les pratiques agro-environnementales.

En matière de prévention des risques sanitaires environnementaux, nous demandons un renforcement de l’indépendance et des moyens financiers de la médecine du travail pour lui permettre d’exercer pleinement son rôle de sentinelle sanitaire.

La question fiscale est essentielle. L’échec du Grenelle de l’environnement tient principalement au manque de moyens consacrés à la réalisation des actions collectivement décidées. La volonté du gouvernement d’imposer l’adoption, sans débat, du traité pour la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) est un signal négatif adressé aux participants de la conférence environnementale. Une transition écologique réussie nécessite une politique d’investissements massifs, ce qui est contraire au diktat d’une limitation des dépenses publiques imposée par le traité TSCG. Nous lutterons contre tout projet fiscal consistant à faire payer aux consommateurs ce qui relève de la responsabilité des entreprises.

 

Avec les élus, les participants communistes à la conférence environnementale seront partie prenante des débats de société sur la question écologique. Le PCF veillera attentivement à ce que l’Humain soit placé au cœur de la transition écologique, car elle ne pourra se faire sans lui

 

 

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Sanofi Toulouse : « C'est le cancer financier qui étrangle l'industrie et supprime les emplois »

14 Septembre 2012, 06:31am

Publié par PCF Villepinte

 

 

 Sanofi Toulouse : « C'est le cancer financier qui étrangle l'industrie et supprime les emplois »

 

 

Venus de toute la France et en particulier de Montpellier et Toulouse, les salariés des deux sites Sanofi menacés de fermeture ont manifesté, à l'appel de l'intersyndicale, contre les licenciements boursiers. Difficile à croire quand on sait que Sanofi est un groupe qui fait des bénéfices et touchent des millions de crédits recherche de l'État.

Plus de 1 000 emplois sont menacés!

A la pointe de la recherche mondiale sur le cancer et les maladies infectieuses, le groupe Sanofi, après avoir distribué 4,5 milliards d'euros à ses actionnaires, s'apprête à décapiter un secteur scientifique majeur du patrimoine de recherche médicale française. Plus grave encore, le groupe touche prés de 120 millions d'euros de crédits recherche.

 

Eric Corbeaux, pour le PCF et le Front des luttes, est venu apporter le soutien du PCF et du Front de gauche aux salariés de Sanofi. Il y a dénoncé les mauvaises méthodes du groupe. Sanofi est un symbole des licenciements boursiers : ces grands groupes industriels qui n'ont qu'un seul objectif, celui de gaver les actionnaires quitte à jeter à la rue des milliers de salariés.

 

C'est bien le cancer financier qui étrangle l'industrie et supprime des milliers d'emplois et non le coût du travail ou la compétitivité comme voudraient nous le faire croire le patronat et la droite.

Nous sommes face à une urgence sociale et politique : contre ce cancer financier, la nécessité de voter au parlement une loi et des droits nouveaux pour interdire et empêcher les licenciements boursiers. C'est l'exigence portée par les parlementaires Front de gauche.

 

 

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Grande Scène et Zebrock: programme de vendredi

13 Septembre 2012, 07:12am

Publié par PCF Villepinte

La Grande scène de la Fête de l'Humanité, une référence historique pour de nombreux groupes. Ici les Who en 1972.

Culture - le 12 Septembre 2012

Fête de l'Humanité 2012

 

 

 

Chaque année, la Fête de l’Humanité est animée par une prodigieuse et contagieuse vitalité, un éclectisme gourmand, curieux de toutes les musiques, de tous les styles. C’est pourquoi elle métisse sans complexes tous les publics, en dépliant la loi des genres et en allant des groupes mythiques et internationaux aux enfants prodiges de la scène française.

  • Sur la Grande Scène :

New Order : Après plusieurs années d’absence, le groupe décide de se consacrer au live en 2012 et choisit la Grande scène pour combler son public français. Lire la suite...

Shaka Ponk : Porté par l’énergie de son dernier album, le collectif électro-rock Shaka Ponk va faire un carton à la Fête. Rencontre avec Frah, chanteur et figure phare, avec la chanteuse Sam, d’un groupe bien allumé !... Lire la suite

BB Brunes : L’édition 2012 accueille au parc de La Courneuve les quatre BB Brunes dont le nouvel album, prévu pour fin septembre, devrait marquer 
un nouveau tournant.. Lire la suite

Future of the Left : Le groupe de rock alternative, originaire de Cardiff, Future of the Left est sans doute l’un des groupes de rock les plus innovants de ces dernières années... Lire la suite

 

  • Sur Zebrock :

Daniel Darc : Ancien chanteur de Taxi Girl, Daniel Darc est un mythe vivant du rock français qu’il considère pourtant comme un oxymore, les deux, selon lui, n’allant pas ensemble... Lire la suite.

Barbara Carlotti : Élégante Barbara Carlotti, dompteuse intrépide, drôle et passionnée de la chanson française... Lire la suite.

W.E.T : Combo énergique et sexy en diable, W.E.T va étonner avec la spontanéité que le public de la Maroquinerie leur a vu lors de la finale en juin dernier...

Mustang: Mustang ouvre le bal. Vendredi débutera sous les auspices de la réhabilitation classieuse et fulgurante du rock-à-la-Gene-Vincent... Lire la suite.

  • À consulter

Toute la programmation de la Grande scène

Le site de la Fête de l'Humanité 2012

Tous nos articles sur la Fête

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PS: Harlem Désir, le changement dans la continuité (analyse)

13 Septembre 2012, 07:09am

Publié par PCF Villepinte

Harlem Désir au côté de Martine Aubry

 

 

Harlem Désir a été préféré à Jean-Christophe Cambadélis pour diriger le Parti socialiste à l'issue du prochain congrès. Martine Aubry et Jean-Marc Ayrault qui l'ont désigné font ainsi le choix de la continuité, l'ex-président de SOS Racisme étant l'actuel numéro 2 à Solférino. L'analyse de Lionel Venturini, journaliste à l'Humanité en charge du Parti socialiste.

C'est le choix de la continuité. Après avoir fondé en 1982 et présidé SOS Racisme jusqu'en 1992, puis soutenu Bertrand Delanoë, ce militant socialiste depuis 1982 s'est mué en homme d'appareil qui a épousé la rénovation du parti impulsée par Martine Aubry. Il n'apparaît pas non plus comme un homme de courant comme a pu l'être son concurrent pour le poste Jean-Christophe Cambadélis. Et il jouit d'une certaine notoriété grâce à ses années SOS Racisme.

Harlem Désir, c'est aussi l'absence de danger pour le président de la République comme pour le gouvernement. Il est là pour soutenir l'action gouvernementale. Il ne va pas transformer le parti. Il se coule dans le costume de Martine Aubry dont il fut le fidèle numéro deux. On ne lui connaît d'ailleurs pas d'autres ambitions que de diriger le PS. Il incarne le fidèle qui apportera son soutien à François Hollande et Jean-Marc Ayrault  dans les crises à venir.

Il ne devrait pas rencontrer de difficulté lors du prochain congrès qui le portera à la tête du parti socialiste. Ce congrès arrive suffisamment tôt, les 26, 27 et 28 octobre prochains, pour que le contexte politique ne change pas radicalement pour le gouvernement. Sa première tâche sera de faire taire les dissonances suscitées par la ratification du Pacte budgétaire européen. Son premier véritable écueil arrivera avec le vote de la loi sur le non-cumul des mandats. Il aura à faire face à l'opposition d'une partie des sénateurs socialistes. Ce sera peut-être pour lui l'occasion de s'imposer au sein de la majorité.

  • A lire aussi:

PS: pas de couac après l'intrônisation de Harlem Désir

A La Rochelle, le PS cherche sa place

 

  • A voir:

Vidéo l'Humanité: Harlem Désir à la Fête de l'Humaniité 2011

 

Lionel Venturini

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Joseph Stiglitz : "Notre système de marché ne fonctionne pas"

13 Septembre 2012, 07:02am

Publié par PCF Villepinte

 

 

 

Grand entretien. Prix Nobel d’économie en 2001, ancien conseiller de Bill Clinton, Joseph Stiglitz dénonce une démocratie au service des plus riches (1 %), où le principe d’un citoyen-une voix s’est transformé en un dollar-une voix, creusant de plus en plus les inégalités et affaiblissant la croissance. 

Vous venez d’arriver en France en pleine polémique autour 
de l’affaire 
Bernard Arnault. Qu’en pensez-vous ?

Joseph Stiglitz. C’est une expression très étonnante d’un manque de solidarité sociale. Quelqu’un comme lui a bénéficié de la communauté française, de la législation française pour réaliser tous ces bénéfices. Maintenant qu’il en a fait son bien, il s’en va.

Dans votre essai, vous dénoncez les dégâts sociaux causés par la crise financière aux États-Unis. Vous écrivez, notamment : « C’est donc désormais près d’un Américain sur six qui se trouve en situation de pauvreté. » Pouvez-vous illustrer rapidement cette réalité ?

Joseph Stiglitz. Un Américain sur sept perçoit une aide sociale. En dépit de cette aide, 14 % d’entre eux se couchent en ayant faim au moins une fois par mois. Non pas parce qu’ils font un régime, mais parce qu’ils ne peuvent pas se permettre d’avoir suffisamment de nourriture. Pour les pauvres, l’insécurité est énorme. Ne disposant pas de réserves, ils sont constamment au bord du précipice. Une voiture qui tombe en panne, la nounou qui tombe malade sont autant d’imprévus qui peuvent leur coûter leur emploi.

Vous insistez également sur la perte de richesse des classes moyennes avec la crise…

Joseph Stiglitz. La plus grande partie de leurs biens étant constituée de leur habitation, avec la chute des prix de l’immobilier, la classe moyenne américaine a énormément perdu. De telle sorte que le niveau de richesse des familles est aujourd’hui le même qu’au début des années 1990. Durant les deux dernières décennies, toutes les augmentations de richesse sont allées tout en haut de l’échelle sociale.

Vous dénoncez les politiques qui ont été conduites depuis les années 1980, y compris celles d’Obama. Vous leur reprochez de privilégier les plus riches (1 %) et d’avoir conduit à la grande récession. Est-ce votre manière d’intervenir dans la campagne ?

Joseph Stiglitz. Le choix est très réduit aux États-Unis. Même ceux qui critiquent Obama, qui pensent qu’il aurait dû faire plus pour stimuler l’économie ou être plus dur avec les banques, n’ont d’autres choix que de le soutenir. Romney (le candidat républicain – NDLR) est le candidat du 1 %, insensible aux problèmes de société. Le milliardaire Warren Buffett déclarait vouloir payer au moins autant d’impôts que sa secrétaire. Romney ne dit rien de tel. Pis, la réforme fiscale qu’il propose consiste à diminuer davantage les impôts des plus riches (1 %). Dans mon livre, je montre que la richesse de ces derniers ne vient pas de leur contribution à la société, mais de la rente qu’ils prélèvent sur les classes les plus pauvres. Ils n’ont pas inventé le transistor ou le laser, mais pris l’argent des autres. Romney reflète les abus et les excès de cette classe dirigeante.

Vous affirmez que l’inégalité coûte très cher et qu’elle rend nos économies inefficaces, pourquoi ?

Joseph Stiglitz. Premièrement, aux États-Unis, il n’y a pas d’égalité des chances. Les enfants pauvres ne peuvent pas exprimer leur potentiel, ce qui représente une perte de ressources humaines. Deuxièmement, le haut de l’échelle sociale dépense moins que ceux qui sont en dessous. Avec la crise et la chute du pouvoir d’achat des classes moyennes, la demande baisse. Le taux de chômage augmente, les salaires diminuent et les inégalités augmentent. Troisièmement, une grande partie des inégalités aux États-Unis et dans d’autres pays provient de la recherche de la rente. Les plus riches cherchent à faire de l’argent non pas en augmentant la taille du gâteau, mais en utilisant leur énergie pour avoir une part plus importante du gâteau. Les banques qui se sont mis à faire des prêts prédateurs ont affaibli l’économie en prenant l’argent en bas de l’échelle sociale pour le mettre en haut. Quatrièmement, une société qui fonctionne correctement doit réaliser des investissements, développer ses infrastructures, dépenser en recherche… Mais, lorsqu’il y a beaucoup d’inégalités, le gouvernement ne fait pas ces investissements. Les riches n’ont pas besoin de transports en commun, ni de jardins publics, par exemple

Vous accusez fortement les banques et les banquiers d’être responsables de la crise, comment les ramener à la raison ?

Joseph Stiglitz. La seule façon est de les réguler pour qu’ils reviennent à leur métier. Une banque n’est pas un casino de Las Vegas ! Le métier d’une banque est de prendre l’épargne des citoyens et de la traduire en investissements qui vont créer de l’emploi et améliorer la situation économique. Aujourd’hui, il est toujours trop facile pour les banques, malgré les nouvelles réglementations, de faire de l’argent grâce à la spéculation ou par la manipulation des marchés, comme dans le cas du Libor. Avec ce scandale, les banquiers ont créé un marché de 350 millions de milliards de dollars fondé sur des chiffres complètement faux, et on ne le sait que maintenant.

Les banques centrales, écrivez-vous, sont actuellement le bras armé des financiers. Pourquoi les politiques monétaires sont-elles si importantes ?

Joseph Stiglitz. Les marchés ne se régulent pas d’eux-mêmes. Parfois, ils ne produisent pas assez, ou il y a trop de demande, ce qui provoque de l’inflation, c’est pour cela qu’il faut réguler le niveau d’activité économique. Et l’un des instruments que nous avons, ce sont les politiques monétaires au travers des banques centrales. En cas de surplus de la demande, les banques centrales réduisent les flux du crédit ou augmentent les taux d’intérêt. À l’inverse, lorsque la demande est insuffisante, elles baissent les taux d’intérêt et tentent de fournir davantage de crédits. En Europe, lorsque l’euro été créé, une grave erreur a été commise concernant le rôle de la Banque centrale. Il a été indiqué qu’elle ne devait s’occuper que de l’inflation. Aux États-Unis, la FED, la banque centrale, se concentre sur l’inflation mais aussi sur l’emploi, la croissance et la stabilité financière. La BCE se concentre sur un objectif extrêmement restreint, c’est pour cela qu’elle n’arrive pas à stabiliser l’économie européenne.

Comment expliquer l’acharnement à imposer des politiques d’austérité un peu partout, alors qu’elles sont injustifiables économiquement ?

Joseph Stiglitz. C’est pour moi un véritable mystère. Nous avons expérimenté de telles politiques d’austérité des dizaines de fois et, à chaque fois, cela a été un échec. En 1929, cela a été le cas avec le président des États-Unis, Herbert Hoover, qui a transformé l’effondrement de la Bourse en une grande dépression. Plus récemment, le FMI a fait pareil dans le Sud-Est asiatique et en Argentine, et cela a été un désastre. La plupart des pays européens qui ont engagé des politiques d’austérité sont maintenant en récession ; l’Espagne, la Grèce sont en dépression. Compte tenu de toutes ces expériences, la possibilité pour les politiques d’austérité de réussir paraît minime. La plus forte probabilité est que l’économie cesse de croître, les recettes fiscales cessent d’augmenter, les dépenses sociales et le chômage continuent de croître et que, au final, les améliorations budgétaires espérées ne soient pas au rendez-vous.

 

Stiglitz : "l'austérité est une erreur" par Europe1fr

Quels leviers permettraient de relancer l’économie mondiale ?

Joseph Stiglitz. Plusieurs choses pourraient y aider. Les pays qui ont une grande marge budgétaire, comme les États-Unis et l’Allemagne, pourraient stimuler davantage leur économie. L’accroissement de leurs importations, en retour, pourrait avoir un effet d’entraînement sur les autres pays. En ce qui concerne les États-Unis, d’autres facteurs peuvent intervenir. Nous devons, par exemple, nous occuper des problèmes du logement. La deuxième chose qui pourrait jouer serait de fixer un prix élevé pour les énergies fossiles. Cela pousserait les entreprises à investir pour rééquiper l’économie afin de faire face au problème du réchauffement planétaire. En ce domaine, les besoins d’investissement sont énormes. Pour moi, l’ironie de l’histoire est qu’on sous-utilise nos ressources. Il y a, d’un côté, des gens qui veulent travailler, du capital qui ne produit rien et, de l’autre, ces besoins énormes en matière d’environnement, de développement, de lutte contre la pauvreté. Cette réalité est la preuve que notre système de marché et notre système politique ne fonctionnent pas.

Ce que vous appelez la « grande récession » ne témoigne-t-il pas du fait que le libéralisme est entré en crise ?

Joseph Stiglitz. Clairement, la crise montre que l’idéologie de la dérégulation est erronée. Elle n’a pas été efficace économiquement, elle a provoqué un gâchis considérable des ressources, et son échec a coûté énormément à la société. La liberté laissée aux banquiers a obligé le reste de la société à payer leurs erreurs. De ce fait, ils ont rogné la liberté des autres. C’est une réalité qu’on a tendance à oublier : la liberté de quelqu’un peut être la non-liberté de quelqu’un d’autre.

Vous évoquez différentes formes d’inégalité : de revenus, de patrimoine, de formation… Mais n’y a-t-il pas une autre forme d’inégalité particulièrement importante, l’inégalité de pouvoir, celle du citoyen mais aussi celle du salarié à l’entreprise, par rapport aux dirigeants et aux gros actionnaires ? Peut-on laisser les choix d’investissement des grands groupes au bon vouloir de ces derniers ou même de l’État ?

Joseph Stiglitz. Vous avez raison, l’inégalité économique n’est qu’une des dimensions de l’inégalité. Une des thèses de mon livre est que l’inégalité économique provient de l’inégalité politique, qui elle-même renforce l’inégalité économique.Cette inégalité économique et politique se manifeste dans beaucoup d’autres domaines de la société, dans la nature des investissements, des entreprises. Vous avez des compagnies pétrolières qui font des investissements sans s’occuper des coûts qu’ils vont imposer au reste de la société, que ce soit par le réchauffement durable ou, dans le cas de BP, par la pollution de la mer. Elles ont utilisé leur pouvoir politique pour bénéficier d’une immunité judiciaire. L’une des remarques critiques que je fais, c’est que la forme de capitalisme que nous connaissons aujourd’hui ne maximise pas le bien-être des gens. Les PDG s’occupent plus de leur bien-être que de celui des actionnaires. Ils font tout pour que les prix des actions monte parce qu’ils sont payés en stock-options. Ils manipulent les comptes. Par ailleurs, nombre d’actionnaires ont une pensée à court terme. Ils font tout pour maximiser le plus vite possible leurs bénéfices, plutôt que d’envisager une croissance à long terme. C’est aussi dû au fait que les marchés eux-mêmes fonctionnent davantage à court terme. Troisièmement, nous savons que, même lorsque les dirigeants maximisent les bénéfices des actionnaires à long terme, cela ne veut pas dire que cela soit profitable pour le reste de la société.

Suffit-il qu’il y ait un « bon État » pour sortir de la crise ?

Joseph Stiglitz. C’est complexe car qu’entendez-vous par un « bon État » ? On peut avoir un État bien intentionné qui ne comprend rien à l’économie ou qui croit que l’austérité, ça fonctionne. Mais s’il met en œuvre une politique d’austérité, aussi bien intentionné soit-il, il est probable que le résultat ne sera pas bon. D’un autre côté, si vous avez un État qui reflète l’intérêt des banquiers, on peut être certains qu’il sera incapable de sortir de la crise d’une manière qui serait profitable à la plupart des citoyens.

Êtes-vous solidaire des forces progressistes qui se battent contre l’adoption d’un pacte budgétaire dans les pays de la zone euro ?

Jospeh Stiglitz. Je pense qu’il y a un diagnostic totalement erroné du problème européen. L’attention est concentrée sur la Grèce. Celle-ci a trop dépensé. L’Espagne, l’Irlande avaient des surplus avant la crise et même si ces pays n’avaient pas de déficit, cela n’aurait pas réglé les problèmes de l’Europe. Si celle-ci en a, c’est parce que les banques n’étaient pas et ne sont pas suffisamment régulées. L’Europe a créé un système instable. C’est un des exemples de l’erreur fondamentale du système européen et ce n’est pas le pacte budgétaire qui résoudra les problèmes. Dans le contexte actuel, ce pacte imposerait plus d’autorité, une moindre croissance. Les dirigeants européens disent : « il faut restaurer la confiance », mais ils ne comprennent pas que le problème sous-jacent, auquel l’Europe fait face, c’est qu’eux-mêmes torpillent la confiance.

Pourquoi Stiglitz soutient les 75% de Hollande 

 

  • Lire aussi :

 

La riposte unitaire est lancée contre le pacte budgétaire européen
Le livre de Joseph Stiglitz est une critique acérée du libéralisme
Les dégâts de la politique de l’euro fort sur notre économie

Entretien réalisé par 
Pierre Ivorra 
et Clotilde Mathieu (traduction : 
Michel Zlotowski) Photos de Pierre Pytkowicz

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C'est la rentrée!Grand entretien avec Bernard Thibault

12 Septembre 2012, 09:07am

Publié par PCF Villepinte

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Le Pacte budgétaire européen fédère les forces de gauche contre lui

12 Septembre 2012, 06:48am

Publié par PCF Villepinte

Le Pacte budgétaire européen signé par les chefs de gouvernement

 

Les principaux représentants des organisations associatives, syndicales et politiques du Collectif pour un Audit Citoyen de la dette publique ont rappelé ce mardi la nécessité de mobiliser élus, citoyens et forces de gauche en vue de la manifestation unitaire du 30 septembre à Paris contre le Pacte budgétaire européen et pour un référendum sur le sujet. 

"Avec ce Pacte budgétaire européen à la fois ultralibéral et autoritaire, les dirigeants européens font courir un risque considérable à notre peuple." C'est sur ces quelques mots que le co-président d'Attac France, Thomas Coutrot a lancé la conférence de presse, rappelant l'absurdité des contraintes budgétaires annoncées par le futur pacte européen sur lequel les parlementaires doivent statuer début octobre. "Face à l'austérité annoncée notre principal objectif est de lancer une campagne contre le traité qui s'inscrive dans le rassemblement le plus large possible. Nous devons impérativement réussir par ce dernier à convaincre les députés de gauche encore réticents mais aussi et surtout imposer la réouverture d'un débat démocratique". Pour le représentant de l'ANECR (Association Nationale des Élus Communistes et Republicains), ce debat concerne aussi les collectivités territoriales qui sont déjà "particulièrement atteintes par la crise". 

Ratification et loi organique

Martine Billard, co-presidente du bureau national du Parti de Gauche, a quant à elle insisté sur l'urgence de la mobilisation tout en précisant l'agenda de la ratification du nouveau traité européen. "Il faudra être très  vigilant car il n'y aura pas que la ratification mais aussi une loi organique qui suivra. Il ne faudrait pas que certains députés jouent la carte de l'hypocrisie en refusant de voter seulement pour l'un ou l'autre" . Et cette dernière d'ajouter un peu plus tard que 15 à 20 députés du Parti socialiste sont encore mobilisables sur la question "tout en sachant qu'il y a aussi des réticences à droite".

La mobilisation du 30 septembre mobilise aussi la jeunesse, a affirmé le président de l'UNEF, Emmanuel Zemmour: " Les jeunes ne doivent pas être oubliés car le traité européen qui se prépare est un renoncement aux investissements du futur pour la jeunesse".

"Internationalisation de la lutte"

Bref mais toujours aussi efficace, le leader du NPA Olivier Besancenot n'a de son côté pas manqué de tacler le silence de François Hollande à propos du traité lors de son intervention dimanche dernier au journal de TF1. Fustigeant "cette Europe libérale contre laquelle il faut lutter dans un contexte de plans sociaux qui se multiplient chez PSA ou Doux", le candidat à la présidentielle de 2007 a martelé la nécessité d'une "internationalisation de la lutte". Une façon pour le collectif contre le Pacte budgétaire européen de bien marquer sa différence avec la campagne lancée récemment par Marine Le Pen contre le traité.

 

Mélenchon dit non au traité à Hénin-Beaumont

Philippe Poutou: "Les conditions existent pour une bataille unitaire"

La CGT contre le traité

Xavier Bonnehorgne

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