réaffirment leur choix d’un « accord global » du Front de gauche pour des candidats communs aux élections de 2012.
La direction du PCF aura-t-elle une proposition d’« accord global » liant les partenaires du Front de gauche pour la présidentielle et les législatives à soumettre au débat des communistes les 3
et 4 juin ? C’est l’un des enjeux de la dernière ligne droite de la préparation de la conférence nationale du PCF, qui s’ouvre dans huit jours. Une quarantaine de départements ont déjà réuni
leurs adhérents, la majorité – la soixantaine de départements restants – devant le faire dans les jours à venir. De la première moitié des procès-verbaux de discussion, il ressort « une très
grande adhésion à la stratégie du Front de gauche », assortie d’une « grande exigence sur les conditions de l’accord politique à réaliser » pour réussir la campagne, indique Pierre Laurent.
Exigence sur le contenu du programme partagé, où « la question de l’affrontement avec les marchés financiers doit être première », de même que celles d’une autre répartition des richesses, ou
encore celle d’une autre Europe. « Nous sommes d’accord avec le Parti de gauche sur la proposition d’un salaire maximum, mais il faut aller plus loin : il faut mettre en avant la question des
salaires en général, celle du secteur bancaire avec des nationalisations, celles de la réforme fiscale, des nouveaux droits pour les travailleurs », énumère, entre autres axes forts, le
secrétaire national du PCF. La conférence nationale s’ouvrira d’ailleurs par un rassemblement contre la vie chère, vendredi 3 juin, à Paris, devant le ministère des Finances, dans le cadre de la
campagne des communistes sur ce thème. Exigence également sur le dispositif collectif de campagne à mettre en place, pour faire pièce à toute tentative de personnalisation qui serait « vouée à
l’échec » dans le cadre de la féroce compétition médiatique à l’œuvre, estime Pierre Laurent.
«L’intérêt mutuel de tout le Front de gauche»
Reste, enfin, la question cruciale des législatives, non réglée à ce jour. « Les discussions avancent lentement », concède Pierre Laurent, qui espère toutefois parvenir à un accord avant la
conférence nationale. Le principe de la reconduction des sortants ne pose pas de problème, ni celui d’une répartition globale où les communistes seraient titulaires dans une très forte majorité
des circonscriptions. Mais c’est dans le détail des implantations locales et des situations prises isolément que les difficultés surgissent. Pour le secrétaire national du PCF, parvenir à un
accord est dans « l’intérêt mutuel de tout le Front de gauche », insiste-t-il. Le dirigeant communiste compte réaffirmer devant la conférence nationale son avis personnel en faveur d’un accord
global incluant la désignation de Jean-Luc Mélenchon comme candidat à la présidentielle. Mais « il n’y aura pas d’accord en pièces détachées », prévient le dirigeant communiste, qui précise :
« Il est inenvisageable que la conférence nationale exprime un choix de candidat à la présidentielle et renvoie à plus tard l’accord sur les législatives. » Si les discussions n’avaient pas
abouti d’ici là, la conférence donnera un « mandat » précis à la direction nationale sur le contenu de l’accord à finaliser, qui conditionnera la possibilité de déboucher sur un accord global.
Avec l’objectif de clore au plus vite ces discussions pour entrer dans la campagne.
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Conférence, mode d’emploi
La conférence nationale du PCF, convoquée les 3 et 4 juin à Montreuil (Seine-Saint-Denis), aura pour mandat d’élaborer une « résolution » contenant une proposition de nom de candidat à la
présidentielle et les contours d’un accord global électoral avec
les partenaires du Front de gauche. Un bulletin de vote en vue de la consultation des adhérents des 16, 17 et 18 juin sera adopté
par la conférence comportant une ou plusieurs propositions de candidat. Quatre candidats sont en lice : Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche) et André Chassaigne (PCF) pour représenter le Front de
gauche, et deux autres communistes : André Gerin et Enmmanuel Dang-Tran pour porter les couleurs du seul PCF.
Sébastien Crépel