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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

quelle union populaire pour rassembler les forces de luttes et de transformation ?

10 Août 2010, 06:42am

Publié par PCF Villepinte

Idée, Identité, Désir communistes

Par Jacques Broda, sociologue.

 

L'inconscient Politique - Vivance - Elles
Le Camp domestique - Ils naissent un couteau au coeur
L'éclipse, le Choeur de la Savine

Idée, comme formation de l’esprit (idéelle, idéale), Identité comme image de soi, Désir comme volonté de justice, le communiste est au centre.

L’Idée communiste le porte à agir, elle représente pour lui le futur, le souhaitable, elle guide ses actions, ses pensées. Cette idée est une vision avant d’être une visée, elle porte une utopie, un lieu du désir. L’Idée communiste est un imaginaire, un souhait, un espoir, un guide pour l’action. Pas seulement l’action politique, elle guide les actes dans la vie courante, familiale, au travail, chez soi, à table. Idéalement basée sur le respect, le partage, la dignité, l’écoute, le don, le courage, l’analyse des situations, elle convoque une morale et une éthique, guide pour l’action et pour la pensée, elle se nourrit de toutes les expériences, 
(ré)interprétées à l’aune de la lutte des classes, mais aussi à l’aune d’un idéal d’émancipation agi au quotidien et dans le projet. Cette Idée communiste nous y tenons, autant qu’elle nous tient. Elle forge l’organisation – théoriquement –, « épouser la notion », dit Mallarmé. Quand les camarades ont épousé l’organisation au détriment de la notion, le pire est arrivé.

L’Identité communiste, un sentiment d’appartenance, une communauté de partage, une référence, un référent, à l’identique et au même sont dans le même parti. L’Idée est plus large que l’Identité, l’Idée dépasse le parti. L’Identité individuelle et collective nous situe par rapport aux autres, aux mêmes (liens et altérités), aux différents (liens possibles) idéologiques et politiques. L’Identité nous soude, et en même temps chacun la vit différemment, singulièrement, elle rassemble dans le lien et le dissensus. Elle n’est pas du « un », elle est du multiple et du commun, ce qui fait lien à l’intérieur, c’est l’Idée et le Désir. À l’extérieur l’Identité communiste est vécue comme une image, l’image de soi pour les camarades devient une image de l’autre. Elle symbolise la lutte, le courage, le dévouement, le Parti des fusillés, mais aussi le stalinisme, l’hégémonie, le centralisme, un « mauvais objet » à détruire.

Le Désir communiste est un désir pour l’autre, pour les autres, la justice est son ressort, son essor, c’est un désir de politique et une politique du désir, et non du besoin. Le besoin part de soi, le désir de l’autre. Certes, la satisfaction des besoins sociaux est vitale, cruciale, tout doit être mis en œuvre pour cette réalisation, mais le Désir communiste est d’une autre ampleur, il vise à une transformation radicale des rapports sociaux et pour le sujet à une volonté, une force, un courage d’être le sujet historique de cette transformation. Le Désir communiste transforme le communiste dans son action, tout comme l’Idée, il est un guide pour l’action. Un guide n’est pas une force de frappe, mais une orientation, un sens, une autocritique analytique du pourquoi de son désir, de la justesse de son dire et de son agir. Une éthique. Si la révolution doit être permanente, le rapport à la révolution est soumis à une critique permanente du désir de révolution en son application.

Le pacte d’union populaire proposé par Pierre Laurent provoque les trois dimensions. Le pacte nous lie dans un projet commun, une idée commune, partagée avec d’autres dans un but, il engage l’engagement commun et réciproque à le respecter. L’union veut construire du lien, réunir et rassembler les forces de luttes et de transformation. Populaire est partagé le plus largement par le peuple, porté par les valeurs populaires de luttes, de justice et de fraternité. L’Idée, l’Identité et le Désir communistes sont convoqués simultanément dans une stratégie d’alliance. Toute la difficulté est là, ne pas perdre son âme, tout en la jouant dans une lutte violente. Nous ne choisissons pas les situations, mais nous pouvons les créer, comités de lutte, comités citoyens, cellules élargies, comités de base, réseaux, ateliers d’écriture, ateliers de création de l’action politique, l’ouverture du champ des possibles est immense. La pulsion d’effacement doit céder le pas à la pulsion de création.

En 1945, voici ce que dit Tristan Tzara (j’ai changé le poète en communiste) : « La mauvaise organisation sociale qui… aboutit, en opprimant une partie de l’humanité par une autre, à des contradictions et des luttes inhumaines, le communiste en ressent singulièrement l’immoralité et le mensonge. Le communiste est essentiellement révolutionnaire. Son sentiment profond tend à la transformation du monde actuel en un monde où l’homme puisse être entièrement d’accord avec lui-même. Mais le monde présent est tel que toute révolte individualisée est non seulement inefficace, mais nuisible, car vouée à un échec consubstantiel certain, elle se réfugie dans une attitude de pessimisme ou d’évasion. La vie de nos jours, pour le communiste, a nom Révolution. Avec tout ce que cela comporte d’action, de foi, d’adhésion aux nécessités immédiates des hommes tels qu’ils sont, tels qu’ils deviennent, tels qu’ils luttent, tels qu’ils vivent et qu’ils aiment. » (1)

 

(1) T. Tzara, « Poésie latente et poésie manifeste », revue Europe, « la Poésie et la Résistance », 1974, no 543

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Vers une hausse de la taxe d'habitation pour les plus modestes

10 Août 2010, 06:35am

Publié par PCF Villepinte

 

 

Le transfert aux communes de la taxe d'habitation départementale va se traduire dans certaines intercommunalités par des abattements moins favorables aux contribuables. 3,6 millions de foyers sont concernés.

 

La réforme de la taxe professionnelle voulue par Sarkozy va conduire à une hausse de la taxe d'habitation, touchant en premier lieu les plus modestes. Par le jeu des abbattements  consentis, la facture va s'alourdir dans les communes les moins riches. Et risque de faire mentir la promesse de ne pas augmenter les impôts locaux des ménages.

La réforme, en ne laissant pas le temps aux communautés de communes de trouver une péréquation juste entre communes, va conduire à appliquer des taux d'abbattement sans concertation, et en général moins avantageux. En réponse aux demandes de simulations de la commission des Finances du Sénat, le ministère de l'Économie estime qu'en 2011 3,6 millions de ménages devraient alors payer entre 1 et 50 euros de taxe d'habitation de plus, et 170.000 entre 50 et 200 euros de plus.

Une hausse qui frapperait avant tout les ménages les plus modestes, puisque ce sont eux qui bénéficient le plus des abattements. Seraient aussi concernés les contribuables vivant dans des communes pauvres, peu à même d'accorder de gros abattements. À l'inverse, 3,6 millions de ménages verraient leur facture allégée de 1 à 50 euros : plutôt les plus aisés et vivant dans des communes riches.

En principe, les intercommunalités ont jusqu'au 1er octobre 2010 pour délibérer sur un sujet complexe. Trop court selon les associations de maires, qui ont demandé au ministère de l'Économie un report au 31 décembre du vote des abattements.

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Un sport de combat pour l'éducation au respect

10 Août 2010, 06:26am

Publié par PCF Villepinte

Sa vie a basculé le jour où son petit frère a été tué devant son lycée au Kremlin Bicêtre. Depuis, il a lâché la restauration pour se consacrer à la création d’une association de boxe, pour sensibiliser les jeunes au respect et à la non-violence.

Karim Maddi, frère d'Hakim 

Karim Maddi soulève avec précaution une petite plaque noire ovale. Dessus, sont gravés un gant de boxe blanc et une inscription : « A la mémoire d'Hakim ». Un hommage pour son petit frère mort de plusieurs coups de couteaux dans son lycée du Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne), le 8 janvier 2010. « La boxe, c'était sa vie. Il avait découvert ce sport six mois avant d'être agressé. Il me saoulait avec la boxe, il voulait à tout prix que j'en fasse avec lui. » Karim n'aura pas eu le temps de se laisser convaincre. Peu après la mort d'Hakim, il se lance à corps perdu dans l'assaut et le combat. Et décide de créer une association avec Lyes Boudjemline, le coach de son petit frère. « L'association s'appelle « Kimssou savate stop la violence ». Kimssou c'était le surnom de mon frère, savate c'est l'autre nom de la boxe française. » Une association née d'un choc terrible, celui de la perte « injuste » d'un petit frère. Son but : transformer le flot de rage de certains jeunes en « bonne énergie ». « Ca aurait pu arriver à n'importe qui d'autre. Si vous l'aviez connu, il adorait le sport. Je ne veux pas que ça se reproduise », lâche Karim. « Kimssou », c'est une forme de réponse à ce drame, un refus de se résigner à la brutalité. « C'est pour dire qu'il y a d'autres manières de communiquer que par la violence et que garder son sang froid, ça s'apprend. Il fallait le voir le petit. Il avait une sourire et des étincelles dans les yeux quand il venait boxer », poursuit le coach. Hakim était au lycée Darius-Milhaud du Kremlin-Bicêtre. Il venait d'avoir dix-huit ans. C'était l'avant-dernier d'une fratrie de six enfants. Il s’entraînait deux fois par semaine. Les autres jours, il travaillait comme caissier à Franprix pour gagner un peu d'argent et s'apprêtait à passer son permis de conduire.

 

Une vie ordinaire, pas de braqueurs, pas de délinquents...

 

La famille d'origine tunisienne s'installe en France au milieu des années 80 dans la cité des Martinets, au Kremlin-Bicêtre. Le père travaille comme gérant d'une superette. La mère a élevé les six enfants. Chacun a fait son bout de chemin. Sans accrocs. « On avait une vie ordinaire, pas de délinquants, pas de braqueurs... », plaisante Karim, qui a aussi grandi dans la cité. Sauf que, lui, a quitté le quartier pour suivre une formation dans l'hôtellerie à Paris. Avec son BTS en poche et des stages en province, il décroche un premier boulot par intérim chez un traiteur en vogue. « Au début, je m'occupais de faire les courses, les commandes, puis j'ai fait la réception et la gestion des équipes. J'ai gravi les échelons jusqu'à devenir manager. Je gagnais très bien ma vie. » Mais la restauration impose un rythme de nuit, très soutenu. Un rythme difficilement compatible avec la vie de famille. En 2006, il devient vacataire pour consacrer du temps à son fils. Et la vie aurait pu ainsi continuer, s'il n'y avait pas eu ce « drame ».

A la mort d'Hakim, la famille Maddi s'effondre. « On a ressenti un immense vide. Depuis, il manque toujours quelqu'un ». Karim sent qu'il faut agir vite. Ne pas garder la tête sous l'eau. Respirer à nouveau. Mais que faire ? La boxe s'est imposée comme une évidence. Pour Karim et sa famille, c’était un moyen de « dire qu'on n'oublie pas Hakim et que la violence ne sert à rien. Mais, on ne veut pas passer notre vie à commémorer, on veut agir ». Et le coach Lyes Boudjemline d'ajouter : « Si on peut éviter ne serait-ce que la mort d'un ou deux autres jeunes, alors nous avons le devoir d'ouvrir à tous cette association sportive de lutte contre la violence ». Pour rompre les clichés habituels sur les cités, Karim et Lyes ne veulent pas d'une salle au cœur de la cité. Ils ne veulent pas s'adresser uniquement aux jeunes. « C'est faire le jeu du cloisonnement. Pour nous le sport permet de réunir des gens issus de plein de milieux. La boxe ce n'est pas que pour les jeunes qui traînent dans les halls d'immeubles. Nous voulons ouvrir le plus possible aux petits, aux scolaires, aux chômeurs, aux médecins, aux mamans aussi.» Depuis plusieurs mois, les deux sportifs courent les ministères et les institutions susceptibles de financer ce projet. Karim partage son temps entre le lancement de l'association et la quête d'une nouvelle salle de boxe. « J'ai bien conscience que je ne gagnerai pas autant d'argent qu'avant mais à vrai dire ça m'est égal. J'ai mûri et l'argent pour moi n'a plus d'importance. J'ai envie d'apporter ma contribution, de faire avancer les jeunes, de leur donner un cadre et d'impliquer leurs parents. »

Salle de boxe au Kremlin-Bicêtre

 

La boxe, une forme de prévention de la violence

 

Sans le sport, sans la boxe, sans l'association, Karim et Lyes affirment qu'ils n'auraient pas tenu le coup. « Le sport, c'est un mode de vie. C'est le respect de soi-même et le respect des autres. Ce sont des règles, des habitudes qu'on met parfois du temps à comprendre». Pour tous ceux qui connaissaient Hakim, la boxe est devenue « une thérapie de groupe, analyse le coach. Si ça marche pour nous, pourquoi ne pas l'étendre comme une forme de prévention de la violence dans les collèges et les lycées. Le but c'est de sentir valorisé et se faire plaisir. Ce sera un travail d'équipe avec les parents et les enseignants ».

Karim et sa famille reçoivent des mots de soutien du monde entier. Depuis le 8 janvier 2010, des jeunes passent à la salle de sport où s'entraînait Karim pour voir la plaque d’hommage et pour se renseigner sur les cours de boxe. « Les amis d'Hakim continuent à venir par curiosité et finalement ils restent et reviennent aux entraînements », raconte Lyes, le coach. Des soutiens aussi pour cette initiative associative qui permettent à chacun de faire une part de deuil, de chasser l'insupportable et de garder espoir. « Hakim ne reviendra plus, tranche d’un ton grave Karim Maddi. Mais nous ne voulons pas la guerre. On veut seulement que ça n'arrive plus. On sait qu'on ne va pas tout résoudre, mais si on peut apporter notre expérience... Et se dire que grâce à nous, notre frère n'est pas parti pour rien. On dit que la gloire c'est celui qui se relève à chaque fois qu'il tombe ».

 

Ixchel Delaporte

photos I.D

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Festival Musicalarue

9 Août 2010, 16:13pm

Publié par PCF Villepinte

 

 

Du 13 au 15 août Luxey (Landes) 74 groupes, artistes et compagnies (dont 13 compagnies de spectacle vivant), 15 lieux, de l’animation de 18h à 6h30 pendant trois jours, une 21ème édition à l’affiche prometteuse et au-delà des nombres, une volonté inchangée d’investir le village des Landes par la musique, le théâtre, le spectacle vivant et l’art. C’est ce que propose une nouvelle fois en 2010 l’association Musicalarue, organisatrice du festival du même nom basé à Luxey. L\

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A Marseille, une vagabonde des cultures

9 Août 2010, 16:11pm

Publié par PCF Villepinte

Directrice du théâtre du Merlan, situé dans les quartiers Nord de Marseille, cette sociologue de formation a pris le parti du brassage culturel et fait le pari, peu aisé, de la mixité. Elle croit dur comme fer que l’art, s’il se trouve quelque part, est d’abord dans la vie et dans le quotidien de la cité phocéenne.

Nathalie MarteauLes fenêtres de son bureau donnent sur les ruches urbaines des quartiers Nord de Marseille. Et, à l'instar des abeilles installées sur les toits du théâtre du Merlan par l'artiste Olivier Darné, Nathalie Marteau butine, essaime et récolte les fruits d'une biodiversité culturelle foisonnante. Voilà quatre ans qu'elle dirige ce théâtre peu commun. Quatre moins deux. Car lorsqu'elle prend le poste de directrice, le théâtre ferme pour deux ans de rénovation. « Et on s'est dit puisqu'on ferme, on va s'ouvrir sur la ville et c'est la ville qui sera notre théâtre. » Cette résolution, Nathalie Marteau et son équipe la baptise « le vagabondage ». Travailler dans un théâtre virtuel, quelle drôle d'idée. Un théâtre qui se fait et se défait au gré des lieux acceptant de l'accueillir. Des nomades dans leur ville. « Nous avons investi 70 sites emblématiques, des lieux publics et des lieux privés, où on diffusait des spectacles, des installations.» Mais n'allez pas parler à Nathalie Marteau du fameux clivage entre culture savante et de culture populaire. « Ici, dit-elle déterminée, on fait voler en éclat ces divisions. On invite des artistes comme Pippo del Bono ou Rodrigo Garcia qui ont une exigence, qui sont au sommet de leur art, et qui pour autant s'adresse à tous ».

Sa perception de la culture, elle la construit progressivement à partir de ses années d'études universitaires. Quatre ans de sociologie à l'université de Tours, plus un an à la Sorbonne. Une sociologie qu'elle qualifie fièrement de « bourdieusienne et marxiste ». Sa cinquième année préfigure la suite de son parcours : « Je me suis intéressée à la notion de culture, à la séparation que l'on établit entre une culture cultivée dont il faudrait avoir les codes pour la comprendre et une culture populaire dévaluée. Or, pour moi, il s'agit plus de sentir que de comprendre ». Une vision française au fond trop périmée, trop cloisonnante de la culture pour cette fille de magicien.

 

Quand la culture se mêle de société

 

Avant d'atterrir à Marseille, elle vagabonde comme administratrice d'un cirque, puis chargée de mission architecte-scénographe, avant d'arriver à Mont-Saint-Aignan au centre d'art et d'essai normand. Nathalie Marteau y endosse le costume d'alchimiste. « Le centre d'art, d'essai et de création était un lieu alternatif, un laboratoire d'expériences entièrement tournées vers le public. » Ces expérimentations durent huit ans. Elle en retire l'importance d'une stratégie de la transversalité. Il n'y pas d'un côté une programmation pour le public aguerri et de l'autre une programmation pour monsieur tout le monde. Il n'y a pas d'un côté les experts et de l'autre les ignorants. « C'est toute l'histoire de la politique culturelle française où après Malraux, le social en culture a été considéré comme suspect. Les maisons des jeunes et de la culture ont été balayées à la place de lieux dits de prestige. »

Passionnée et lucide, Nathalie Marteau juge salutaire la période de vagabondage forcée entre 2005 et 2007 à Marseille. Hors des préoccupations artistico-artistiques, ces errements théâtraux ont permis à l'équipe du Merlan de se frotter à toutes sortes de « particularités » : les scientifiques (CNRS), les religieux (églises et paroisses), les hôpitaux, le port autonome de Marseille, le stade. Bref, « une manière de placer l'art dans la vie et d'insister sur le fait que ceux qui ne sont pas artistes ont aussi des choses à dire ! ». Le dispositif était simple, le décor léger. « On enlevait tout ce qui faisait obstacle à l'ouverture. Nous voulions éviter à tout prix l'entre-soi.» De ces deux ans, on retrouve des traces au théâtre du Merlan : le hall d'entrée est fait du mobilier apporté par les gens du quartier. Exit le velours rouge, trop chargé, trop impressionnant. « Les portes du Merlan sont ouvertes toute la journée. Et le mobilier, c'est pour dire au gens faites comme chez vous. Ca peut paraître du détail mais c'est essentiel. »

 

50 % du public paye trois euros

 

Lorsque le théâtre de l'avenue Raimu ouvre enfin ses portes, en 2007, l'équipe entame une seconde vie, plus stable, davantage ancrée dans un territoire. Mais pas n'importe lequel : les quartiers Nord de Marseille, marqués au fer par la mauvaise réputation. « Un quartier considéré comme le quartiers des pauvres et des immigrés », résume la directrice. Certains regrettent déjà le joli temps du vagabondage. Mais pour la nouvelle directrice, le territoire devient très vite un enjeu de taille. Pour que les habitants des quartiers Nord aient aussi accès au théâtre, une politique tarifaire s'impose : trois euros aux allocataires du RMI et du RSA. « Quand nous avons programmé Pina Bausch, nous avons développé un travail en amont sur le vieillissement. Le jour de la représentation, 50 % du public avait payé trois euros...». Mais le Merlan ne se cantonne pas au théâtre. Le ciné-club est aujourd'hui tenu par des jeunes du quartier. « C'est eux qui font la programmation et certains travaillent avec nous. Ils vous le disent : « le Merlan c'est notre deuxième maison » ».

Des créations surgissent de ce qui entoure le théâtre : zones urbaines abandonnées, friches, jardins sauvages, clôtures, tunnels, déchetterie. Des visites de nuit y sont organisées pour faire éclater ces frontières tenaces, ces lieux segmentés et divisés qui dominent l’imaginaire collectif. « Dans une ville comme Marseille, c'est difficile de ne pas voir. Tout est visible tout de suite. 33% des marseillais vivent en dessous du seuil de pauvreté. C'est la raison pour laquelle c'est un laboratoire pour penser le monde d'aujourd'hui ». Nathalie Merlan se sent proche des mouvements altermondialistes et de cette idée qu'il n'existe pas une culture supérieure à une autre : « Est-ce que parce qu'on est pauvre, on a une culture de pauvre ? Au fond, cet apriori s'appuie sur l'opposition permanente entre culture savante et culture populaire ». Partisane du mouvement, une nouvelle aire de vagabondage reprendra en 2011, consacrée cette fois aux questions d'urbanisme et du vivre ensemble.

 

Ixchel Delaporte

photo I.D

www.merlan.org

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2009 : année noire pour l’emploi

9 Août 2010, 16:05pm

Publié par PCF Villepinte

256 100 postes de travail ont été détruits en 2009,
du jamais-vu depuis 1945 !
Les entreprises du CAC 40 affichent d’insolents bénéfices, multipliés par 2 en un an, largement dopés par les fonds publics, au détriment de la croissance et de l’emploi. La super-austérité à venir est dangereuse.

Comme si une usine employant 700 personnes avait fermé tous les jours. En 2009, la France a détruit 256 100 postes de travail. Du jamais-vu depuis la Seconde Guerre mondiale, a expliqué Pôle emploi en rendant ces chiffres publics jeudi soir. Sans surprise. L’industrie est le secteur le plus sinistré, avec 168 200 postes perdus en 2009. Un secteur dans lequel travaillent 19 % des salariés. Un secteur qui a perdu plus de la moitié de ses effectifs depuis le choc pétrolier des années 1970. Suivi par la construction dont les postes diminuent de 2,9 %, soit une réduction de 43 800 emplois. Le secteur tertiaire, qui regroupe près de 71,9 % de la population française salariée, perd 0,4 % de ses emplois.

 

Hausse des marges contre

suppressions d’emplois

Christian Estrosi, ministre de l’Industrie, y voit du positif. « C’est deux fois moins que la moyenne de l’ensemble des pays de l’Union européenne, s’est-il empressé de préciser sur France Info. Je pense que la sortie de crise est en train de se profiler. Je suis optimiste parce que les chiffres sont bons. » Songeait-il plutôt aux résultats des entreprises du CAC 40 au deuxième trimestre ? Il est vrai qu’ils sont pour le moins surprenants, et dépassent de loin les attentes des marchés financiers. Selon le calcul du Figaro du samedi 7 août, les profits ont été multipliés par 2,25 en moyenne pour les 28 entreprises cotées qui ont publié leurs résultats trimestriels en fin de semaine dernière, soit 33,1 milliards d’euros de résultat net cumulé, contre 14,7 milliards un an auparavant. Une amélioration des marges qui tient plus à un strict contrôle des coûts et des suppressions d’emplois qu’à une reprise des commandes et de la production. À cela s’ajoutent les aides publiques : 360 milliards d’euros dans le plan d’aide au secteur bancaire ; 9 milliards d’euros pour celui de l’automobile.

Forts de leur croissance comptable, dirigeants politiques et grands patrons avancent l’idée d’une reprise potentielle qui aurait lieu plus vite que prévu. À l’instar de Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne, qui a annoncé jeudi dernier « un très bon deuxième trimestre et un troisième trimestre meilleur que prévu ». Pourtant, les signes de cette reprise sont à courte vue. Les États-Unis et la Chine, qui tiraient jusqu’alors la croissance mondiale, recommencent à s’essouffler. Pour le deuxième mois consécutif, l’économie américaine a détruit plus d’emplois qu’elle n’en a créé. De son côté, la croissance de l’industrie manufacturière chinoise a continué de ralentir en juillet.

 

Toutes les conditions

d’un retour en récession

Cette semaine, l’Insee doit publier les chiffres de la croissance au deuxième trimestre. Une statistique sur laquelle reposera la révision de croissance du gouvernement, annoncée par François Fillon en juin pour la fin août afin de « réviser » ses projets de « rigueur ». Sur la base des chiffres livrés par le ministère de l’Économie, le premier ministre disait attendre une croissance de 2,5 % pour l’année 2010, quand toutes les études menées tablent plutôt pour 1,4 %. De facto, cette correction à la baisse permettrait l’annonce de mesures de super-austérité supplémentaires. Dans ce contexte, les ménages et les entreprises ne seront pas en capacité de dépenser davantage. Et adopteront un comportement de précaution. Investissement et consommation en berne, austérité pour le plus grand nombre : ces choix créent les conditions d’un dangereux retour en récession dès 2011.

Clotilde Mathieu

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Face à la xénophobie et à la politique du pilori /

8 Août 2010, 06:23am

Publié par PCF Villepinte

jeunes-copie-1Une avalanche de discours et d’annonces provocatrices s’est abattue depuis plusieurs jours sur notre pays. Jusqu’au plus haut niveau de l’Etat, on entend des propos qui étaient jusqu’à présent l’apanage de l’extrême droite. Le président de la République, lui-même, montre du doigt des communautés et des groupes sociaux entiers, stigmatise les Roms, les Gens du voyage, les étrangers, les Français qui ne sont pas « de souche », les parents d’enfants délinquants, etc. Ce faisant, il ne lutte en rien contre la délinquance, qui est répréhensible pour tout individu sans distinction de nationalité ou d’origine : il met délibérément en cause les principes qui fondent l’égalité républicaine, alors que déjà une crise sociale et économique d’une extrême gravité menace la cohésion de la société tout entière.

En quelques jours, les plus hautes autorités de l’Etat sont passées de l’exploitation des préjugés contre les Gens du voyage au lien, désormais proclamé, entre immigration et délinquance, puis à la remise en cause de la nationalité française dans des termes inédits depuis 1945. Ce qui est à l’œuvre dans cette démarche s’inscrit dans une logique de désintégration sociale porteuse de graves dangers.

Il ne s’agit plus du débat légitime en démocratie sur la manière d’assurer la sûreté républicaine, mais bien d’une volonté de désigner comme a priori dangereuses des millions de personnes à raison de leur origine ou de leur situation sociale. Quelle que soit la légitimité que confère l’élection, aucun responsable politique n’a reçu mandat de violer les principes les plus élémentaires sur lesquels la République s’est construite.

Parce que le seuil ainsi franchi nous inquiète pour l’avenir de tous, nous, organisations associatives, syndicales et politiques diverses mais qui avons en commun l’attachement aux principes fondamentaux de la République laïque, démocratique et sociale, rappelons avec force que l’article 1er de la Constitution « assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion », et que toutes propositions qui méconnaîtraient cette règle fondatrice de la démocratie constituent une atteinte à la paix civile.

Nous n’accepterons sous aucun prétexte que le nécessaire respect de l’ordre public soit utilisé pour créer des distinctions entre les habitants de ce pays et désigner des boucs émissaires.

Nous appelons donc l’ensemble des citoyens de ce pays à manifester publiquement leur opposition aux stratégies de stigmatisation et de discrimination et aux logiques de « guerre » qui menacent le vivre ensemble. A cet effet, nous proposerons dans les prochains jours à la signature en ligne un « Appel citoyen » refusant toute politique de la peur ou de la haine. Et nous appelons à un grand rassemblement citoyen à l’occasion du 140e anniversaire de la République, le samedi 4 septembre Place de la République à Paris, à 14h00, et partout en France, pour dire ensemble notre attachement à la liberté, à l’égalité et à la fraternité qui sont et qui resteront notre bien commun.

Paris le 4 août 2010

Syndicats, partis, associations appellent à manifester le 4 septembre
mercredi, 4 août 2010  

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Nuit du 4 Août, danse sur les privilèges

8 Août 2010, 06:15am

Publié par PCF Villepinte

À l’initiative de la section PCF de Vitry-sur-Seine s’est déroulé mercredi un bal populaire pour commémorer la « nuit du 4 août ». Un moment festif et politique emprunt d’espoirs révolutionnaires.

 

Avec tout ce qui se passe en ce moment, nous, les communistes, on ne pouvait pas être en vacances ! » affirme Luc Vallot, responsable PCF de la section de Vitry-sur-Seine. À l’initiative de celle-ci, la place de l’Église de la commune est devenue, mercredi soir, le lieu d’un rassemblement populaire pour fêter la nuit du 4 août et sa symbolique révolutionnaire. Là, un stand tenu par les communistes accueille le passant. Sur les tables, des livres autour de la Révolution Française et sur d’autres sujets d’histoire attendent les lecteurs. Sur le côté une petite exposition rappelle l’enjeu historique de l’événement. On peut y voir également des caricatures retraçant l’éternel combat entre possédants et possédés. Un Nicolas Sarkozy habillé en monarque absolu entouré de sa cour y est représenté, un lien entre hier et aujourd’hui. Éparpillés autour de la place, les gens discutent autour des tables, écoutent la musique, partagent le repas et la boisson achetés au petit bar derrière lequel s’activent les militants.

 

Veau d’or

et aristocratie financière

Au milieu de la place, recouvert de papier doré, le « veau d’or » trône majestueusement, symbole des privilèges dont on ne fera qu’une bouchée ce soir. Près de 150 personnes ont répondu à l’invitation. Luc Vallot prend la parole. Il rend un hommage ému à Jean Collet, ancien résistant et camarade de la commune décédé dans la nuit du 2 au 3 août. Revenant sur les dernières interventions de Nicolas Sarkozy il déclare que celui-ci « tente de diviser pour continuer à régner ». À l’auditoire, il dénonce « la logique mortifère du capitalisme qui est à l’œuvre au niveau planétaire » et conclut son discours par un appel à la mobilisation syndicale prévue le 7 septembre pour la défense des retraites. À son tour, Pascal Salvoldelli, membre du conseil national du PCF et vice-président du conseil général du Val-de-Marne, s’adresse au public pour l’inviter « à danser sur l’abolition des privilèges ». Dans son intervention, l’élu communiste évoque le travail de l’ensemble des militantes et militants autour de cette initiative, il les remercie pour « ce militantisme qui ne s’en tient pas qu’aux belles phrases ». Par la suite il dénonce les méfaits dans le pays de cette « aristocratie financière » au pouvoir, « ces seigneurs, plutôt ces saigneurs » qui ont déclaré la guerre à l’ensemble des travailleurs.

 

« l’injustice est trop forte,

ça donne la nausée »

« L’argent roi n’est pas compatible avec le droit qu’ont les hommes de naître libres et égaux », face à cela, la nuit du 4 août « suscite l’espoir ». La musique reprend. Incarnation, la militante à l’origine de l’événement, est rassurée : « On a eu peur à cause de la date, mais il y a vraiment du monde, on est content. » Célébrer cette nuit était important pour elle, « l’injustice est trop forte, ça donne la nausée. Il faut qu’on relève la tête !» s’exclame-t-elle. Luc Vallot est satisfait également de ce « pari réussi ». Avec espièglerie presque, il confie  : « Le fait d’avoir coupé la tête d’un monarque, ça nous donne une responsabilité. » Se sentant héritier de ce passé révolutionnaire, la perspective d’une nouvelle nuit du 4 août ne lui fait pas peur : « Je suis optimiste. Je fais confiance aux générations futures pour trouver la route. » Devant la scène où jouent les musiciens, on aperçoit le drapeau français et le drapeau rouge marqué des sigles du PCF. En face, quelques couples âgés s’illustrent à la valse. « C’est un moment de rencontre, de festivité, mais aussi un événement politique. Le rôle du Parti, c’est d’être cet outil au service des gens, de prêter ses militants, de porter la révolte au service de la conquête de nouveaux droits, témoigne Pascal Salvoldelli, les gens répondent à cette forme de proximité, ils ont besoin de voir que nous, les communistes, nous sommes au cœur d’une gauche combative. Non pas à gauche de la gauche ou autre, mais bien au cœur. » Une cocarde tricolore épinglée sur sa veste, il ajoute : « Le but c’est de recréer un intérêt général, c’est le fondement même de la République. Cette République qui est aujourd’hui mise en danger par ces gens qui sont au pouvoir. » Dans une ambiance familiale, la fête poursuit son cours. Des gamins s’amusent autour des tables tandis que les adultes discutent entre eux avec gaîté. « Il manque juste un peu de soleil », dit l’un. Le ciel s’assombrit et l’orage se dessine à l’horizon. Annonciateur d’une colère populaire, peut-être.

Loïc Ramirez

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Quartiers : Les visages de l'engagement

7 Août 2010, 17:45pm

Publié par PCF Villepinte

Dominique Bourgon, Un ange gardien dans la lutte des classes
 

Après quarante ans d’une vie ouvrière engagée, sa révolte est intacte. Où qu’elle soit, Dominique se débrouille toujours pour tisser des liens humains vitaux. Depuis 2000, elle a choisi de devenir gardienne d’immeuble dans 
le quartier populaire des Glacis, à Belfort. Belfort (Territoire de Belfort), envoyée spéciale.

Du haut du quinzième étage, Dominique Bourgon domine le quartier des Glacis, à Belfort (90), un des deux quartiers populaires de la ville. On aperçoit le château, les fortifications et un drapeau français planté au milieu. Le quartier des Glacis, Dominique l’a choisi. En 2000, elle est devenue gardienne d’immeuble. «Aux Glacis, il y a quelque chose d’authentique, de nécessaire, de fraternel. Les relations sont faciles. Les gens parlent sans fausses hontes.» Nécessaire, presque vital. Dominique a trouvé ce dont elle avait besoin : être indépendante et prendre le temps avec les autres, échanger, les écouter. Son travail regorge de missions : entretien des halls, état des lieux, signalement des pannes, contact avec les entreprises, suivi des travaux, gestion des problèmes de voisinage et, ajoute-t-elle, «avoir un œil sur les gens qui sont en détresse». Dominique Bourgon aime «ce côté où ma vie est mêlée à ma vie professionnelle». C’est que sa vie a toujours été ainsi.

À la fois révoltée et hypersensible, elle est l’aînée d’une famille ouvrière : on père, travailleur chez Peugeot, et sa mère, femme de ménage dans un foyer de travailleurs immigrés. Elle naît en 1954 et grandit à Audincourt, petite ville au sud de Montbéliard. Au bout de cinq ans, la famille déménage à Bethoncourt, une cité-dortoir, cette fois au nord de Montbéliard. Les souvenirs sont encore vivaces : «Les femmes et les enfants restaient dans la cité. Les hommes partaient le matin à l’usine. On aurait dit l’exode.» En échec scolaire, plutôt retorse à l’autorité de professeurs conservateurs, Dominique part travailler à l’usine de filature à seize ans. «C’était comme dans Élise ou la vraie vie. Il ne fallait pas traîner, il ne fallait pas aller pisser toutes les dix minutes», dit-elle d’un air malicieux, derrière ses grandes lunettes rondes. Dominique était postée le long des chaînes : enlever les bobines sales, les nettoyer et les déposer à nouveau sur la chaîne. Elle se décrit comme «déjà un peu teigneuse, toujours en train de gueuler contre des conditions de travail dégueulasses». À l’époque, elle était intérimaire : trois mois par-ci, trois mois par-là. Sans hésiter à tirer des tracts ou à faire des grèves de quelques heures avec d’autres femmes.

Sensible aux idées «subversives», son sens de la rébellion est conforté par la rencontre avec des «copains Mao». À peine âgée de quatorze ans, en plein 1968, c’est à la Maison pour tous de Bethoncourt qu’elle fait leur connaissance. «Heureusement qu’il y avait la politique. Ça m’a sauvé de la délinquance. Ça a permis à toute une génération de rêver d’un autre monde.» Car, à la maison, la parole circulait peu, voire pas du tout. «C’était assez violent», lâche-t-elle. Mais comme il faut bien gagner sa croûte, elle fait le tour des usines de la région : étiquetage de bouteilles de bière, déchargement de caisses, petits pois dans les boîtes de conserve, petits gâteaux brûlants dans les paquets, aiguilles d’horloge sous presses. « Le plus dur, c’était les cadences et le temps qui ne passait pas. C’est un sommeil physique et cérébral. Tu peux penser à rien. Tes yeux se ferment et ça te vide», dit-elle élégamment. À l’époque, du travail, il y en avait. Les jeunes affluent de la France entière. Et les immigrés, on va les chercher au pays. Des bus font la navette entre l’usine et les foyers de jeunes travailleurs. C’est dans un de ces foyers que Dominique rencontre son premier mari, lui aussi ouvrier chez Peugeot et activiste à la CGT.

En 1971, à dix-sept ans, elle part vivre avec lui dans un logement, en face de l’usine de Sochaux. À ce moment-là, elle est caissière aux « Ravi », les magasins généraux, propriété de l’usine automobile. La même année, avec un groupe d’ouvriers cégétistes et communistes, elle fait la connaissance de Bruno Muel, Théo Robichet et Mario Marret, des cinéastes du groupe Medvedkine, venus de Paris pour faire des films et témoigner des conditions de travail dans l’empire Peugeot. Elle apparaît la première fois dans Week-end à Sochaux, un visage de poupée blonde rebelle, des lunettes aux contours noirs, la clope au bec. Trois ans plus tard dans le Sang des autres (1974), de Bruno Muel, elle est maman d’une petite fille et ses illusions socialistes en ont pris un coup. «Ce que j’aimais bien, se souvient-elle, c’était rencontrer des gens différents, des artistes. J’étais admirative.»

À Sochaux, dans le même groupe, elle rencontre Jean-Claude Bourgon, son deuxième mari, avec qui elle vit aujourd’hui à Belfort. Lui aussi participe à l’aventure du cinéma direct. Tous les deux continuent à l’usine. Jusqu’au jour où ils tentent la vie à la campagne, dans le haut Doubs, en fabriquant des jouets en bois. S’ensuit une caravane, la vie avec les Gitans de Belfort. Finalement, lui trouve un travail de gardien dans un foyer de travailleurs immigrés, où ils occupent un logement. Ils partagent leur quotidien avec les travailleurs maghrébins. Et comme le cinéma n’est jamais très loin, Jean-Claude fait des petits films sur la vie du foyer. Il aide les hommes dans leurs démarches administratives. Militants syndicaux et adhérents au PCF, l’un et l’autre font à chaque fois correspondre leurs idées à leurs actes. En 2007, Dominique est élue conseillère municipale (PCF) à la mairie de Belfort.

Leur arrivée au quartier des Glacis les plonge au cœur d’une cité. Elle est plus grande que le foyer, ils y retrouvent la même ambiance collective. Partagent des moments forts comme la démolition des tours, en février 2007, « quelque chose de terrible à vivre ». À force de rencontres, à force de contacts précieux avec les habitants et d’ateliers slam qu’elle anime avec les enfants du quartier, Dominique finit par prendre des notes. Elle écrit à partir d’une réalité de belles fictions (1). « On croit toujours que dans les HLM, il se passe la même chose, que ça sent la choucroute et que la télé est tout le temps allumée. En fait, tout est différent, il y a tant de vies différentes. Ici, aux Glacis, il se passe des choses étonnantes. »

 

(1) Un film, le Journal de Dominique, de Cyril Mennegun, 2006, et un livre, Un sens à la vie, de Dominique Bourgon, Le Seuil, 2007.

 

Ixchel Delaporte

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Entièrement et allègrement pillé sur le blog de Canaille le Rouge

7 Août 2010, 17:39pm

Publié par PCF Villepinte


Ave Cesar, profituri te salutante

(Ou de 1789 à 2010- ma nuit du quatre août)


Avantages de ce coin de l'hexagone, ce bout de mon Phare Ouest, qui technologiquement (@, 3G, câble et haut débit ADSL etc.)  est  quasi aussi vierge d'accès au NTIC aujourd'hui qu'était vide de télégraphe et de chemin de fer le Far West du nouveau monde à l'époque de Washington, ce qui suit est la conséquence de ces limites, de retards qui font arriver La Canaille parfois comme un  soldat du pape: passé le point fort de la bataille.


Comme la radio arrive quand même jusqu'à nous, même si le relief des monts d'Arrées nous rendait déjà la télé plus que très aléatoire avant que la TNT ne fasse exploser les possibilités de réception, comme par achat ou relais par des amis ou camarades, arrive décalée la presse écrite, seuls  la TSF et mon téléphone cellulaire parviennent à me transmettre des débats qui m'indiquent que le 4 aout 1789 n'est pas resté absent du débat de celui de 2010  :  j'ai ainsi eu le temps de savourer les exégèses du premier tome de la seconde époque des mésaventures du baron des terres de la crème fouettée.

Et là, notre 4 août revient au galop d'un pur sang sur un champ de course de sa bonne ville de Chantilly: son cabinet précise que rien de ce qu'il a pu faire dans ce dossier n'est condamnable au regard des lois.


C'est aussi J-F Copé, l'Iznogoud2 qui vise la place d'Iznogoud premier en place, qui fustige à propos de cette affaire des affaires, à l'occasion de la première de celles-ci, "ce retour à l'esprit du 04 aout"; réjouissant!


Si accorder un dégrèvement  fiscal de 27 millions d'Euros à un des financeurs du parti dont on est le trésorier et responsable gouvernemental de la politique budgétaire n'a de  rien de répréhensible au regard des lois, c'est qu'il est plus qu'urgent de chambouler cette organisation qui permet cette situation, mettre ces lois au musée des horreurs politiques. Abolir ces privilèges fiscaux qui font qu'alors que ce gouvernement supprime la demi-part fiscale de certains parents il alimente le gâteau fiscal de la coterie de Bagatelle ou du Jockey Club qui s'enfle comme les chevilles de certains joueurs de foot de D1  ou comme les stocks options d'un PDG du CAC 40 (icelui visible au dit Jockey Club ou au polo de Bagatelle).


La canaille a le souvenir, ce n'est pas son sujet de fierté principal, d'avoir demandé et obtenu d'un responsable syndical (un gars plus qu'honnête) la démission de ses mandats parce que celui-ci avait avancé avec un compte d'organisation syndicale une dépense d'ordre privé d'environ 200f (30€ de nos outils monétaires actuels) que par ailleurs il a remboursé immédiatement. Si à partir de ce fait on appliquait une progressivité des peines, notre ministre du travail pourrait prétendre si ce n'est au César du meilleur fraudeur au moins à un des éventuels seconds rôles dans une version sarkozienne de " touche pas au grisbi" et devrait environ 30 ans de travaux d'intérêt général pour effacer certes pas l'ardoise mais au moins l'image détestable que ses pratiques ont laissées aux contribuables.  


Mais surtout, qu'est-ce que ce système qui fait que ces pratiques puissent être abritées derrière le sceaux d'une légitimité aussi inadmissible que détestable revendiquée ouvertement devant les médias et l'opinion publique ?


Plus les petits délinquants hantent les couloirs de Fleury Mérogis, moins les grands n'ont de problème avec la Santé et la leur semble florissante.


Alors certes, le pacha de l'Elysée pourra entre deux éructations krypto-pétainistes nous jurer la main sur le cœur que le maire de Chantilly est la crème des hommes, ces 27 millions, ces lauriers de César, après la saga Bettencourt, les légions d'honneur, ce cercle restreint des bailleurs de fond des hommes du président, les amasseurs d'écus à l'abri de leur bouclier fiscal ne pourront longtemps rester sans rendre de compte. En passant, 27 millions d'euros pour un seul homme, cela fait combien de milliers de cotisations de smicards pour combler le pseudo déficit de la protection sociale ?


Et puisque nous sommes le 4 aout, reprendre les fondamentaux et les actualiser. Réinstaller la peur dans les châteaux, une vraie grande belle trouille. Cette peur légitime à l'annonce qu'on va aller tout prendre à la caste des nantis pour redistribuer au plus grand nombre. Qu'ils s'entassent dans le "Fa# airbus" de peur qu'en plus nous ne les mettions en 3x8 à frotter le carrelage des urgences des hôpitaux, à laver le linge des maisons de retraites, bitumer les routes qui accueilleront le tour de France ou relever les digues du littoral. Qu'ils aillent soigner leur palu au Seychelles (sous réserve que les habitants sur place les tolèrent).

 

du 14 juillet au 04 aout 

Bref de ces nantis faire table rase et du passé tirer enseignement pour enfin réussir à s'affranchir du système qui les a fait rois.

 

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